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Les légendes sur Napoléon III et Eugénie sont nombreuses. La plus connue (et qui continue à être diffusée) est celle qui certifie que l'empereur et l'impératrice vinrent prendre les eaux à Guagno-les-Bains. Voir l'article "Une légende commençait il y a 160 ans".
De même, à Marseille, Napoléon III n'était pas présent à l'inauguration de la rue Impériale, devenue rue de la République, en 1864, malgré ce qui est inscrit sur une plaque posée par un Comité d'Intérêts de Quartier (voir l'article "Napoléon III ni à Marseille, ni à Guagno-les-Bains").
Autre légende concernant Marseille: le couple impérial aurait logé au palais du Pharo. Il n'en fut rien.
Après la fin du Second Empire, Eugénie entreprit une longue bataille juridique contre la mairie pour se faire reconnaître la propriété du lieu que son mari avait fait construire. Après l'avoir emporté, elle en fit cadeau... à la ville de Marseille.
Les rapports de l'impératrice avec les Marseillais jusqu'à la fin de sa vie en 1920 sont racontés par Michel FRANCESCHETTI dans l'article "Eugénie et Marseille, une histoire d'amour ratée". Il fait partie de "Marseille, ville impériale", livre rassemblant les Actes du colloque du Souvenir Napoléonien de novembre 2022 et qui vient d'être publié.
Cet ouvrage, au prix de 15 euros, peut être commandé au Souvenir Napoléonien de Marseille: aicm13@orange.fr
Les personnes se trouvant à Marseille samedi 30 novembre pourront se rendre au 32e Carré des Ecrivains organisé au Centre Bourse par la Comité du Vieux Marseille. Michel FRANCESCHETTI y présentera "Marseille, ville impériale" ainsi que ses œuvres précédentes "Pierre-Antoine Berryer, défenseur de la justice, des libertés et du roi" et "Une drôle d'année à Marseille (3 septembre 1939-10 mai 1940)".
Voici le texte corse tel qu'il est publié par Wikipedia:
En voici une traduction française:
En vue de la célébration du trois centième anniversaire de la naissance de Pascal PAOLI, le 6 avril 1765, une série d'articles commence dans Corse-Matin.
Chaque mois, sous le titre "Derrière le mythe", paraîtra un article sur la vie du Babbu di a patria.
Aujourd'hui, dimanche 6 octobre: "Dionisia Valentini, une mère puissante et entourée de mystères".
Le 4 octobre 2024 est particulier. Traditionnellement, il est à la fois le jour de la fête de saint François d'Assise et de Notre-Dame du Rosaire. Mais, cette année, il est surtout le cent-cinquantième anniversaire de l'église Saint Siméon de Poggiolo.
Le 4 octobre 1874, le curé Pierre-Jean OTTAVY, desservant de la paroisse, bénit l'église reconstruite.
Une église existait sur les hauteurs de Poggiolo depuis le XVIe siècle. Elle fut mentionnée pour la première fois en 1587 par l'évêque du Nebbiu, Monseigneur MASCARDI, lors d'une visite apostolique. Elle était alors église piétante de Sorru in Sù et le resta jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Elle fut abandonnée un certain nombre d'années (on ne sait pas exactement combien) à la suite de l'assassinat commis en 1634. Elle connut plusieurs modifications qui lui donnèrent l'aspect que montre un dessin de 1856 conservé aux Archives d'Ajaccio.
Au début du XIXe siècle, le bâtiment était en mauvais état et la mairie poggiolaise demanda souvent l'aide financière des pouvoirs publics pour la rénover. Une partie de cette correspondance est citée dans l'article A quoi ressemblait l'ancienne église? (2/2) auquel on peut se référer.
Finalement, en 1863, le conseil de fabrique (conseil chargé de l'administration des biens paroissiaux) décida l'édification d'une nouvelle église au même endroit.
Xavier PAOLI avait raconté cette construction dans un article publié par le numéro 1 du bulletin "L'info... U Pighjolu" (février 2007).
"Le premier argent fut apporté le 4 octobre 1863 par la vente de la "casa chjegale" (presbytère).
Muni de ce premier viatique, la communauté villageoise entama alors un véritable marathon d'opiniâtreté et de volonté qui dura pratiquement 50 ans.
Chaque famille donna soit de l'argent, mais il y en avait peu, soit une part de récoltes : tabac, huile, farine de châtaigne, bétail ...
Il y eu des moments de profond découragement, mais jamais il ne fut envisagé de baisser les bras.
Après bien des vicissitudes, on vint à bout de gros oeuvre le 04 octobre 1874, fête de notre Dame du Rosaire.
Le curé Pierre-Jean OTTAVY, desservant de la paroisse, spécialement délégué par Monseigneur l' évêque François-Xavier André de GAFFORY, bénit l'église reconstruite. Mais il reste encore beaucoup à faire et, dans une lettre émouvante datée du 07 juillet 1889, le Président du conseil de fabrique, en désespoir de cause, envoie une supplique au ministre des cultes où il dit : "Les habitants, épuisés par les sacrifices énormes qu'ils se sont imposés dans le but d'avoir une église, ne peuvent plus rien donner, malgré toute leur bonne volonté". Avec ou sans subvention, on décide pour la décoration de s'adresser au peintre Jean-Noël COPPOLANI de Marignana.
Celui-ci, l'argent manquant, fut le plus souvent rétribué en victuailles diverses: décalitre de pommes de terre, vin, tabac, huile, farine de châtaignes, cabri ...
Mais il mourut avant d'avoir terminé et fut remplacé par Jean-baptiste BASSOUL qui mit un point final à la décoration de l'édifice en 1903.
Puis vint la construction du clocher, la fonte des trois cloches.
Les statues furent, pour la plupart, offertes, selon l'usage, par les familles, qui voulaient ainsi honorer leur Saint Patron.
Aussi après tant d'efforts et de privations, nos ancêtres nous ont laissé ce legs sacré en témoignage de leur foi et de ce que peuvent les hommes lorsqu'ils joignent leur volonté dans un but commun.
Puissions-nous en tirer des leçons .."
Du sang à Saint Siméon - Le blog des Poggiolais
Cette histoire vraie s'est déroulée voici 390 ans. Dans les premières lueurs de l'aube, quelques hommes s'approchent prudemment de l'église Saint Siméon de Poggiolo. On est au matin du 11 sept...
http://poggiolo.over-blog.fr/2024/09/du-sang-a-saint-simeon.html
A quoi ressemblait l'ancienne église? (2/2) - Le blog des Poggiolais
LE XIXème SIÈCLE, PÉRIODE DES DEMANDES DE SECOURS La documentation sur les transformations de l'église Saint Siméon est beaucoup plus abondante pour le XIXème siècle. Pourquoi, sur la façad...
http://poggiolo.over-blog.fr/2013/12/a-quoi-ressemblait-l-ancienne-%C3%A9glise-2-2.html
Cette histoire vraie s'est déroulée voici 390 ans.
Dans les premières lueurs de l’aube, quelques hommes s’approchent prudemment de l’église Saint Siméon de Poggiolo. On est au matin du 11 septembre 1634. Dans la nuit, des cris avaient été entendus, et aussi des coups de feu, certainement des déflagrations d’arquebuses à rouet, l’arme par excellence des Corses à cette époque. Puis, il y avait eu le son des sabots de mulets ou de chevaux s’éloignant rapidement. Et encore des cris, puis des râles d'agonie...
Les Poggiolais les plus audacieux trouvent la porte complètement enfoncée. A l’intérieur,
« la vision est celle d’un spectacle d’horreur. Le corps (d’un homme) git dans un coin, sans tête, traîné et déchiqueté par les chiens. Son épouse gémit, un peu plus loin, moribonde, avec le cadavre de son petit garçon mort-né, dont elle a accouché pendant la nuit, à ses pieds, percé de plusieurs coups d’arquebuse. Les portes de l’église ont été fracassées à coups de hache, et le décor, autour de l’autel, a été transpercé par les coups de feu.» («Letia et la région de Vico dans l’histoire de la Corse» par François PAOLI).
Même sans avoir son visage, les villageois savent que le corps de l’homme décapité est celui d’AMATO de Soccia, LE FILS DE LEUR CURÉ PAOLO.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, de nombreux prêtres corses vivaient en concubinage et avaient des enfants. Ce fut le cas pour Lario POLI ou Hilaire (écrit aussi Hylaire), curé de Guagno, qui avait bénéficié de faveurs de la part de Théodore de NEUHOFF, roi de Corse en 1736. En souvenir, le curé aurait prénommé son fils Théodore. Le prénom serait passé ensuite à son petit-fils, le célèbre bandit qui se proclama le "roi de la montagne" (voir l'article "Les exploits de Théodore").
LE MARCHÉ DES TÊTES
Paolo, curé de Poggiolo, était le père d’Amato qui eut de gros ennuis avec la justice. Il avait été condamné à mort le 22 novembre 1631 pour le meurtre d’un Guagnais et le 27 mai 1633 pour celui d’un Socciais. Pour la législation génoise, il était devenu un «bandito capitalo», c’est-à-dire qu’il était considéré comme très dangereux mais qu’il pouvait échapper à la mort en s’exilant, ce qu’il fit.
Malheureusement, au bout d’un an, Amato revint et rencontra Matteo de Soccia dont il avait tué le frère. Or, après la condamnation, les parents des victimes assassinées avaient constitué des primes sur sa tête. Les primes étaient versées à celui qui ramenait la tête du meurtrier aux autorités génoises. On appelait cette coutume le «marché des têtes».
Blessé d’un coup d’arquebuse, tiré peut-être par Matteo, Amato se réfugia dans l’église de Poggiolo avec son épouse enceinte. Il était protégé dans ce lieu saint par le droit d’asile. Pendant ce temps, son père obtenait que l’évêque de Sagone (qui résidait alors à Calvi), Mgr Stefan SIRI, et son vicaire général, Gio Martino SAVELLO, négocient avec le Commissaire génois d’Ajaccio un sauf-conduit et un traité de paix avec les familles des victimes, ce qui était fréquent à l’époque.
Mais le 10 septembre 1634, alléchés par la prime et certainement poussés par Matteo, Aurelio, fils de Nicomedo de Guagno, et Gregorio, fils de feu Giovan Ghilardo de Muracciole, trouvèrent sa cachette et firent le massacre décrit au début du texte.
Les chasseurs de primes présentèrent le lendemain la tête d’Amato à Paolo Ambrosio CARMAGNOLA, le Commissaire de Gênes à Ajaccio, qui leur donna l’argent promis et exposa sa tête dans une cage de fer.
L'ÉVÊQUE CONTRE LE GOUVERNEUR
Monseigneur SIRI, l’évêque de Sagone, réagit promptement en mettant en avant le fait qu’Amato n’avait pas été tué «in campagna», en pleine campagne, comme le voulait la loi, et surtout qu’un sacrilège avait été commis. Le prélat en appela au Sénat de Gênes et excommunia Aurelio et Gregorio ainsi que Carmagnola.
Mgr SIRI ayant décédé en janvier 1635, son action fut poursuivie par le vicaire général SAVELLO et par Mgr Benedetto REZZANI, devenu évêque de Sagone en septembre 1635.
Le Commissaire blâma l’action des deux assassins et fit donner une sépulture chrétienne à la tête d’Amato.
Aurelio et Gregorio furent condamnés «pour la violence faite à l’Eglise, une balle ayant touché l’autel». Mais, en 1636, la sentence n’était toujours pas appliquée.
UNE ÉGLISE DE RECHANGE
A Poggiolo, la situation religieuse était catastrophique. Saint Siméon avait été souillée par cet acte ignoble. De plus, elle était église piévane, c’est-à-dire que son curé avait autorité sur tous les villages de Sorru in Su : Poggiolo, Orto, Soccia et Guagno.
L’église fut déclarée désacralisée avec interdiction d’y célébrer des cérémonies religieuses.
Il fut décidé de bâtir une chapelle en bas du village, sur un terrain offert par les familles DEMARTINI et MARTINI. Elle fut dédiée à saint Roch, choix judicieux car ce saint était imploré pour combattre les épidémies alors fréquentes.
Lors de travaux de restauration entrepris en 2011, le peintre Mario SEPULCRE trouva sur les piliers de Saint Roch une couche de peinture qui était peut-être la décoration originelle (voir l'article Il se passe toujours quelque chose à Poggiolo... et à Saint Roch).
Mais Saint Siméon se releva de son abandon.
En 1686, Gio. Battista SPINOLA, évêque de SARZANE en Ligurie, fut envoyé par Rome pour inspecter les diocèses de Corse. Il n’écrivit rien sur Saint Siméon dans son rapport du 4 juin.
Mais le 15 juin 1698, Mgr Giovanni Battista COSTA, évêque de Sagone, décrivit une église San Simeone avec autel de pierre, tous les objets liturgiques indispensables, des fonts baptismaux, un confessionnal, une «chapelle du très Saint Rosaire récemment érigée dans l’église» et un «pavement de pierres avec trois ouvertures d’arca avec trappe de pierre». Malgré le toit à réparer, l’église était utilisée et elle était redevenue un lieu sacré.
Actuelle église Saint Siméon (construite en 1874)
Les horribles meurtres de 1634 sont ainsi la cause de la présence de deux bâtiments catholiques dans ce petit village qui mériterait d’être nommé : «POGGIOLO-LES DEUX ÉGLISES».
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Cet article a utilisé les renseignements trouvés dans :
- «La violence dans les campagnes corses du XVIe au XVIIIe siècle» par Antoine-Marie GRAZIANI (ed. Alain Piazzola)
- «Letia et la région de Vico dans l’histoire de la Corse» par François PAOLI (Stamperia Sammarcelli)
- Visites apostoliques et pastorales à Sorru in Su, traduction du Père DOAZAN (non édité)
Dans les siècles passés, les maladies comme la peste ou le choléra firent des ravages. La dernière épidémie de choléra en France eut lieu en 1884, voici 140 ans.
Elle débuta le 13 juin de cette année et aurait été provoquée par l’arrivée dans le port de Toulon d’un bateau venant du Tonkin. Le premier cas marseillais fut déclaré le 25 juin.
Entre juin et octobre, la maladie fit 1777 décès à Toulon et 1793 à Marseille. L’épidémie resurgit avec l’été 1885 et fit alors 1259 nouveaux décès dans la population marseillaise.
L’effroi des populations fut grand. Des Toulonnais et des Marseillais s’enfuirent de leurs agglomérations.
A Marseille, la quarantaine fut organisée. Les marins et voyageurs arrivant au port devaient rester au lazaret le temps d'être certain qu'ils n'apportaient pas la maladie. Il n'était possible de leur parler que derrière une double rangée de grilles.
La Corse fut touchée au bout de quelques jours. Dans l’île, 6 communes furent atteintes. Il y eut 4 morts en juillet, 16 en août et 6 en septembre.
Près de Poggiolo, Saint André d’Orcino fut victime de l’épidémie.
Il en fut même question en Suisse, dans la « Feuille d’avis de Neuchâtel » du jeudi 28 août 1884 (page 4):
L’épidémie continue à décroître à Marseille où l’on ne comptait lundi que 5 décès. Le même jour, il y a eu 6 décès à Toulon, 5 à l’hospice d’Aix, 3 à Béziers, 4 à Carcassonne, 10 à Perpignan et 7 à Sisteron. Dans plusieurs autres localités, un décès.
Le choléra a été constaté en Corse, à Saint-André-d’Orcino, où trois décès ont eu lieu.
En Italie, 84 décès à la Spezzia (sic) depuis le 22 août.
Cette proximité incita la mairie de Poggiolo à prendre des mesures rigoureuses. Jules Martin DESANTI (1831-1910), qui fut maire de 1880 à 1888, signa, trois jours après cet article de presse, le 31 août 1884, l’arrêté suivant :
En voici le contenu exact:
Nous, Maire de la Commune de Poggiolo :
Attendu qu’il s’est déjà produit quelques cas de cholera dans la commune de Saint-André d’Orcino et qu’ainsi on ne peut plus permettre sans danger l’accès de Guagno (les Bains), aux habitants de ce village contaminé .
Considérant que cette mesure est de toute utilité,
Arrêtons
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Tous les baigneurs et amateurs venus de la commune de St André d’Orcino à Guagno-les Bains, soit en villégiature soit pour y prendre les eaux, sont priés de quitter le territoire à partir du 1er septembre prochain. Le Maire de Poggiolo est persuadé que les habitants de St André d’Orcino qui se trouvent actuellement aux Bains ou qui pourraient s’y rendre ne le forceront pas à prendre contre eux des mesures de rigueur et qu’ainsi ils se conformeront au présent arrêté.
Il est également défendu aux propriétaires des maisons de recevoir chez eux aucun individu venant de la susdite commune de St André d’Orcino, sans encourir les peines édictées par la loi.
Fait à Poggiolo le 31 août 1884.
Le Maire
Desanti
Les habitants de Saint André d'Orcino étaient donc interdits sur le territoire de Guagno-Les-Bains. Il faut remarquer qu'il n'est pas question du territoire de Poggiolo.
Ce document prouve que la station thermale de Guagno-les-Bains attirait alors suffisamment de curistes des villages corses pour craindre qu’ils répandent la contagion.
Ce refus d’accueil de non-Poggiolais joua-t-il un rôle important dans le reflux du choléra ?
Toujours est-il que la Corse ne connut que 6 décès de cholériques en septembre et plus rien après. Et les habitants de Poggiolo et de Guagno-les-Bains furent préservés.
Au total, cette épidémie porta sur 30 départements, surtout dans le Sud, atteignit 477 communes et donna lieu à 7.820 décès dans l’ensemble de la France. Elle continua jusqu’en janvier 1885 en Algérie, où elle provoqua 890 décès. Ces chiffres sont extraits du «Journal de la Société Statistique de Paris» (tome 26,1885) p. 459
"I nostri antichi di U Pighjolu" est un recueil de photos montrant les Poggiolais d'autrefois. Mais ce livre utilise des procédés modernes comme le QR code qui est présent deux fois.
La page 15 propose une expérience immersive originale. En scannant le code, le lecteur se retrouve au cœur du village en août 2000, quand les photos furent exposées dans les rues de Poggiolo. On est connecté à la vidéo qui fut alors réalisée.
En dernière page, le QR code permet de commander de nouveaux livres.
Ne manquez pas de l'utiliser car tous les exemplaires proposés au village le 16 août ont été épuisés.
Autrement, il suffit de suivre le lien:
Chaque Poggiolais ou ami de Poggiolo se doit de posséder "I nostri antichi di U Pighjolu".
Avant sa présentation au village le 16 août, vous pouvez voir ici la première page de couverture de "I nostri antichi di U Pighjolu".
Parmi ses 100 pages, ce livre contient de nombreuses photos qui, des années 1880 à la fin des années 1970, montrent les Poggiolais dans leur village, au service militaire ou dans les colonies, pendant des fêtes religieuses ou pendant leur vie quotidienne.
Certains personnages ont été identifiés, d'autres pas mais leurs descendants pourront certainement le faire.
Dans les premières pages, le projet est présenté par des textes de Philippe PRINCE-DEMARTINI, Michel FRANCESCHETTI, Hélène DUBREUIL-VECCHI, sans oublier le mot du maire Jean-Laurent PINELLI.
Une "Histoire abrégée du village avant 1914", écrite par François-Xavier PAOLI, a été reprise.
Pour terminer, deux arbres généalogiques à remplir (un pour le côté paternel et un pour le côté maternel) sont proposés au lecteur.
Le livre sera présenté le 16 août à Poggiolo, à l'issue de la procession, et vendu au prix de 11 euros.
Il peut également être commandé par internet en suivant le lien:
Et voilà, ça recommençait!
Anton Francesco FRANCESCHETTI entendit des bruits de pas précipités sur le chemin, la porte de la maison de la Teghia qui claquait contre le mur en s’ouvrant brusquement, le bruit de la tinella, ce récipient en bois permettant de transporter l’eau sur la tête, jetée par terre, puis des hurlements finissant en longs sanglots. Une nouvelle fois, sa fille Maria Francesca revenait désespérée de la fontaine. Elle y avait trouvé des jeunes Poggiolais qui s’étaient encore moqués d’elle, comme chaque fois, à cause de son œil.
Mais qu'avait-il donc, son œil?
D’après Jean-Baptiste PAOLI, l’historien de Soccia, dans l’ouvrage qu’il a consacré à son village ("Histoire d'un petit village de montagne au cœur de la Corse du Sud"), Maria Francesca louchait.
D’après la tradition orale transmise dans la famille FRANCESCHETTI par Philippe, dit Filipone (1901-1970) et retranscrite en 1968 par son petit-neveu Michel, Maria Francesca était borgne. Il lui manquait complètement un œil.
Quoi qu’il en soit, la pauvre fille était de plus en plus malheureuse. Aucun homme ne voudrait d’elle avec son handicap, alors qu’elle avait largement atteint l’âge de se marier. Elle était née en 1766 et avait été baptisée le 6 juillet à Saint Siméon, par le curé Joannes d’Orto. Elle avait maintenant 23 ans. Sa sœur Angela Dea, de six ans son aînée, avait été mariée avec un POLI. Mais, elle, qu’allait-elle devenir ?
Le contrat qui donna l'œil à Maria Francesca
Cette fois-ci, exaspéré et malheureux de ce qui arrivait à sa fille, Anton Francesco lui promit qu’il allait lui donner l’œil qui manquait : « CI METTU L’OCHJU », dit-il.
Le lendemain, un beau jour du début de l’année 1789, il enfila sa plus belle veste, mit son chapeau, empoigna son bâton de marche et il monta à Soccia. Là, il entra chez les DEFRANCHI. Il les connaissait bien car son épouse Angela Felice était elle-même issue de cette famille. Au chef de la maison, qui portait le même prénom que lui, il proposa de donner sa fille en mariage à son fils. Mais Anton Francesco DEFRANCHI était réticent:
« Euh, c’est-à-dire qu’il manque un œil à votre fille.
- Pas de problème. CI METTU L’OCHJU. »
Anton Francesco FRANCESCHETTI mit les moyens pour donner cet « œil », en l’occurence une très forte dot.
Il est vrai qu’il était quand même le deuxième propriétaire de bœufs, de vaches et de cochons du village, d’après le dénombrement effectué par les autorités françaises en 1770. Il était surtout un grand propriétaire foncier.
D’abord, il accepta le partage fait le 28 août 1782, et enregistré par le notaire Anton ANTONINI, qui fixait les limites des communautés de Soccia et de Poggiolo. Ses terres des Trois Chemins, considérées comme socciaises par les Socciais et poggiolaises par les Poggiolais, faisant partie de la corbeille de la mariée, le litige entre les deux villages était apaisé. Et par la même occasion, il se dépouilla de tous les terrains allant du pont de Guagno-les-Bains jusqu’aux Trois Chemins et qui étaient situés du côté poggiolais.
Le mariage entre Maria Francesca FRANCESCHETTI et Giuseppe DEFRANCHI fut célébré par le curé Giovanni BONIFACY le lundi 13 juillet 1789. Ce fut une grande fête. Le père de la mariée était soulagé d’avoir pu lui trouver son « œil »... Et le père du marié avait largement arrondi son patrimoine.
Acte de mariage entre Maria Francesca FRANCESCHETTI et Giuseppe DEFRANCHI (cliquer sur l'image pour l'agrandir).
A Poggiolo, on ne savait pas encore que la veille, le 12 juillet, le ministre NECKER avait été renvoyé par le roi Louis XVI, ce qui avait entraîné un soulèvement à Paris.
La prise de la Bastille, le lendemain du mariage, ne fut connue au village que plus de deux semaines après. Mais, dans l’immédiat, le mariage était beaucoup plus important.
La fête passée, les DEFRANCHI revinrent à la charge auprès d’Anton Francesco. Il n’avait pas d’héritier mâle et sa femme était morte. Alors, pourquoi ne pas ajouter le reste de ses biens à la dot attribuée ? Mais « l’œil » avait été donné et cela suffisait. Il fallait penser à la famille FRANCESCHETTI. Le Poggiolais répliqua donc: « Je ne suis pas encore mort. Je peux avoir un fils ».
Bien qu’il ne fut plus très jeune, il se remaria avec Maria Angela ANTONINI qui lui donna plusieurs enfants, permettant la continuation de la lignée familiale.
Quand le gouvernement révolutionnaire institua les communes, les nouvelles limites administratives reprirent en grande partie celles des communautés. Et ainsi, les terrains des Trois Chemins furent considérés comme relevant de POGGIOLO. Aujourd’hui, ces terres incluses dans la commune sont toujours à des Socciais qui sont ainsi propriétaires poggiolais. C’est la conséquence de la promesse d’un père à sa fille :
« CI METTU L’OCHJU ».
La ligne jaune représente la limite entre les communes de Poggiolo et de Soccia. La côte 628 (628 m d'altitude) est placée au lieu-dit des Trois Chemins. (cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Sources :
- « Histoire d’un petit village de montagne au cœur de la Corse du Sud » par Jean-Baptiste PAOLI
- Registres paroissiaux et registres d’état-civil de Poggiolo
- Dénombrement de 1770
- Souvenirs de Philippe FRANCESCHETTI (1901-1970)
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En 1816, le mariage de Maria FRANCESCHETTI ne fut pas l'objet de telles transactions mais il faillit ne pas avoir lieu pour des raisons administratives qui ont été contées dans l'article suivant:
Les surprises de l'état-civil: les filles, quel souci ! (2/3) - Le blog des Poggiolais
La réparation d'un acte d'état-civil oublié, vue la dernière fois, n'est pas le seul exemple de ce genre que fournissent les archives de Poggiolo. Qelques dizaines d'années auparavant, la mêm...
http://poggiolo.over-blog.fr/2015/02/les-surprises-de-l-etat-civil-les-filles-quel-souci-2-3.html
Samedi 14 décembre:
Marché de Noël à Murzu.
Dimanche 15 décembre:
Visite du pape François à Ajaccio.
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L'album de photos des Poggiolais:
Pour le commander, suivre le lien:
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Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
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Vacances de Noël:
du samedi 21 décembre au lundi 6 janvier.
Vacances d'hiver:
du samedi 15 février au lundi 3 mars.
Vacances de Pâques:
du samedi 12 avril au lundi 28 avril.
Vacances d'été:
samedi 5 juillet.
Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.