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17 novembre 2024 7 17 /11 /novembre /2024 07:00

 

Les légendes sur Napoléon III et Eugénie sont nombreuses. La plus connue (et qui continue à être diffusée) est celle qui certifie que l'empereur et l'impératrice vinrent prendre les eaux à Guagno-les-Bains. Voir l'article "Une légende commençait il y a 160 ans".

 

Marseille ville impériale

De même, à Marseille, Napoléon III n'était pas présent à l'inauguration de la rue Impériale, devenue rue de la République, en 1864, malgré ce qui est inscrit sur une plaque posée par un Comité d'Intérêts de Quartier (voir l'article "Napoléon III ni à Marseille, ni à Guagno-les-Bains").

 

Marseille ville impériale

 

Autre légende concernant Marseille: le couple impérial aurait logé au palais du Pharo. Il n'en fut rien.

 

Marseille ville impériale

 

Après la fin du Second Empire, Eugénie entreprit une longue bataille juridique contre la mairie pour se faire reconnaître la propriété du lieu que son mari avait fait construire. Après l'avoir emporté, elle en fit cadeau... à la ville de Marseille.

 

Les rapports de l'impératrice avec les Marseillais jusqu'à la fin de sa vie en 1920 sont racontés par Michel FRANCESCHETTI dans l'article "Eugénie et Marseille, une histoire d'amour ratée". Il fait partie de "Marseille, ville impériale", livre rassemblant les Actes du colloque du Souvenir Napoléonien de novembre 2022 et qui vient d'être publié.

 

Marseille ville impériale
Marseille ville impériale

Cet ouvrage, au prix de 15 euros, peut être commandé au Souvenir Napoléonien de Marseille: aicm13@orange.fr

 

Les personnes se trouvant à Marseille samedi 30 novembre pourront se rendre au 32e Carré des Ecrivains organisé au Centre Bourse par la Comité du Vieux Marseille. Michel FRANCESCHETTI y présentera "Marseille, ville impériale" ainsi que ses œuvres précédentes "Pierre-Antoine Berryer, défenseur de la justice, des libertés et du roi" et "Une drôle d'année à Marseille (3 septembre 1939-10 mai 1940)".

 

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15 octobre 2024 2 15 /10 /octobre /2024 06:58

 

La fin du poème drolatique de MAISTRALE sur la procession de Soccia (voir ICI) est un peu mystérieuse voire même incompréhensible.

 

Condamné à une amende, MATTONE s'écrit

Cusì vidu in prucissione

À San Roccu in lu stagnone !

 

"Jeannot" PAOLI avait traduit ces deux vers par:

Ainsi je vis en procession

Saint Roch dans le bidon ! (?...)

 

Traduction mot à mot car elle lui avait donné beaucoup de fil à retordre. Il avait montré cette difficulté par le point d'interrogation et les points de suspension mis entre parenthèses à la suite du dernier vers.

 

Le Poggiolais Jean-Baptiste PAOLI, qui a revu cette version, a fait de même mais il a ajouté en commentaire que cette expression peut être traduite par:

 j'en ai vu de toutes les couleurs.

 

En tout cas, pourquoi est-il question de saint Roch et d'un bidon?

 

Le bidon de saint Roch

 

Cette allusion au protecteur de Poggiolo se trouve dans certains textes. Par exemple,  dans les colonnes de "La Corse, Mon Hebdo" du 30 avril 2010.

 

Dans le cadre du dictionnaire français-corse qu'il remplissait alors semaine après semaine, l'écrivain Ghjuvan-Ghjaseppiu FRANCHI, ancien directeur de la revue RIGIRU, en était arrivé au verbe "baver" qui, de façon familière, donne l'expression "en baver" et "en faire baver à quelqu'un" qui se dit : "falli vede a San Roccu in lu stagnarone". Littéralement : "lui montrer Saint Roch dans un récipient étamé".

 

Pour comprendre cette curieuse expression, le rédacteur citait l'explication donnée par le grand universitaire Fernand ETTORI (1919-2001) dans son ouvrage: Anthologie des expressions corses, éd. Rivages, Marseille, 1984.

Le bidon de saint Roch

 

"Aux fêtes patronales, arrivaient des ermites portant sur la poitrine, suspendu au cou, une sorte de petit cadre en bois dans lequel était exposée, sous verre, l'image du saint qu'ils servaient, le plus souvent saint Roch. Ces cadres s'appelaient "paci" (paix); d'où le nom de "paciaghji" (porteurs de paix) donné dans le sud de la Corse à ces ermites qu'on appelait ailleurs "rimiti". 

 

Moyennant aumône, chacun était admis à baiser l'effigie du saint, tandis que l'ermite effaçait, à chaque fois, avec un chiffon la trace des lèvres. On glissait l'aumône dans une sorte de tronc en fer blanc appelé "stagnalonu" par analogie avec le seau du même nom. 

 

Vénérer ainsi saint Roch était gage de prospérité, mais si quelque jeune impertinent faisait mine d'esquiver l'aumône, l'ermite, furieux, menaçait de le prendre par les cheveux et de lui plonger la tête dans le bidon pour lui faire voir saint Roch".

 

Voir saint Roch dans le bidon était donc employé pour évoquer un moment difficile.

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19 août 2024 1 19 /08 /août /2024 07:00

 

La légende de la Sposata a inspiré de nombreux artistes, écrivains, peintres ou chanteurs. 

 

Le côté fantastique de cette histoire est accentué par l'incarnation du personnage principal dans la montagne.

 

Certains ne remarquent pas la tête de la méchante fille sur les rochers. Il suffit pourtant de bien lever les yeux.

 

Pour aider les visiteurs nouveaux, une aide leur avait été fournie dans le bulletin n°8 de l'Association Renno-Informations, en date du 25 juillet 2009. Marilyne Dufresne, originaire de la commune d'Azilone-Ampaza, dans le sud de la Corse, avait, en quelques coups de crayon, dégagé les traits de la Mariée et les plis de ses vêtements.

 

Les légendes de chez nous: L'éternelle mariée d'un jour (10/10)
Les légendes de chez nous: L'éternelle mariée d'un jour (10/10)

 

Ce procédé a été utilisé par le dessinateur de Canopé (l'ex-CRDP) dans la brochure "50 documents pour une culture corse" publiée en 2016. 

 

Les légendes de chez nous: L'éternelle mariée d'un jour (10/10)

 

Bien plus prosaïques, les alpinistes ont utilisé la Sposata pour calculer comment l'escalader.

 

Les légendes de chez nous: L'éternelle mariée d'un jour (10/10)

 

Beaucoup plus poétique, Antoine CIOSI en a fait une chanson.

 

Les légendes de chez nous ( 3/7): la Sposata ou l'inspiratrice des artistes

 Composée par Dany REVEL, cette chanson s'intitule "La Sposata ou la légende de la mariée maudite". Elle est une réflexion sur la force de l'amour. Le chanteur se place plutôt du côté de la jeune femme:

"Fallait-il que l’amour soit fort

Pour que tu braves ainsi le sort".

 

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16 août 2024 5 16 /08 /août /2024 07:00

Parfois, la légende et l'histoire sont si entremêlées qu'il est difficile de savoir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.

 

Avez-vous déjà entendu parler du seigneur de Sorro et de ses relations difficiles avec les habitants de Guagno?

 

L'affaire se serait déroulée au XIe siècle d'après l'article publié dans le quotidien "Le Petit Marseillais" du 1er juin 1923 par un nommé CIPRIANI dont le prénom n'est pas donné. Mais, de cette époque, nous n'avons pas de documents écrits, sûrement pas dans les archives génoises qui sont très fournies mais l'époque de cette histoire remonte à l'époque pisane.

 

Voici l'article paru voici 101 ans dans le quotidien de Marseille.

 

Petrù et le seigneur de Sorru
Petrù et le seigneur de Sorru

Dans le cadre d'une série sur "les centres d'excursion corses", ce texte décrit "l'état lamentable" de l'établissement thermal. Mais l'essentiel est d'expliquer pourquoi Guagno-Village "possède des biens communaux d'une étendue de plus de 200 hectares sur le territoire de la commune" de Poggiolo. L'origine serait à remonter jusqu'au XIe siècle, c'est-à-dire à peu près l'époque de la construction de l'église Sant'Anarilla aux Trois Chemins (voir ici).

 

La population guagnaise se serait révoltée contre les abus du comte, seigneur de Sorru, et aurait obtenu la gestion des terres situées "entre la rivière de Grosso et la crête méridionale où se trouvent la forêt et la source d'eaux thermales". Ces terrains restent toujours à Guagno sauf la source et ses environs qui appartiennent au département.

Col de Sorru vu de Soccia (copie d'écran du reportage de D'Umani sur les Deux Sorru).

Col de Sorru vu de Soccia (copie d'écran du reportage de D'Umani sur les Deux Sorru).

Un point de l'accord est à retenir: le seigneur s'engageait à "ne plus s'aventurer au-delà du ravin Rivo-Secco". Or, la rivière de Rioseccu, à mi-chemin des deux villages, marque la limite administrative entre les communes de Poggiolo et de Murzo depuis le décret de Louis-Napoléon attribuant Guagno-les-Bains aux Poggiolais. Le col de Sorru n'est pas du tout poggiolais.

 

Le seigneur avait-il voulu garder entièrement le col pour continuer à contrôler la pieve?

Pont de Rioseccu, limite entre Poggiolo et Murzo, vu dans le sens de la descente (photo Google).

Pont de Rioseccu, limite entre Poggiolo et Murzo, vu dans le sens de la descente (photo Google).

Pont de Rioseccu vu dans le sens de la montée (photo Michel Franceschetti, 23 juillet 2009).

Pont de Rioseccu vu dans le sens de la montée (photo Michel Franceschetti, 23 juillet 2009).

Qui était ce seigneur? Etait-il un membre de la famille qui s'était établie au château de la Catena, près de Letia? (voir l'article ici).

 

Si ce personnage n'est pas imaginaire, il faut retenir le nom de Petrù, le chef des Guagnais révoltés. Il serait certainement le premier des habitants de Sorru in sù dont nous aurions l'identité. 

 

Mais peut-être est-ce une légende destinée à expliquer à la fois que les Guagnais refusaient d'avoir des maîtres et qu'ils considéraient la source des Bains comme étant à eux...

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14 août 2024 3 14 /08 /août /2024 07:00

Un grand nombre de légendes locales se rapporte aux cloches et au carillon de minuit, le soir de Noël.

Ainsi, près d'Ajaccio, on peut entendre sonner des cloches dans la mer, au large de la tour de la Parata; ce sont les cloches du village de Zicavo que des pirates emportèrent un jour après avoir massacré les habitants. Mais, à la suite de la prière du curé du lieu qui avait échappé, le Seigneur fit couler les galères des assaillants.

 

Près des Deux-Sorru, juste en face de Poggiolo mais de l'autre côté du Tretorre, il existe la légende des cloches de Scanafaghiaccia

Les cloches de Rezza

Cette localité, au-dessus de la rive droite du Cruzzini, a  souffert des actions militaires menées par la République de Gênes et l’Office de Saint-Georges contre les derniers seigneurs féodaux Cinarchesi au cours de la deuxième moitié du XVe siècle.  Le repeuplement du territoire ne reprit qu’au début du XVIIIe siècle avec l’implantation d’habitants venus de la piève de Sorro in sù et notamment de Guagno.

 

Le village a pris le nom de commune de Rezza en 1921 car son nom était jugé trop compliqué par la Préfecture. Scanafaghiaccia désigne maintenant un de ses treize hameaux. Le député Laurent MARCANGELI est originaire de l'endroit.

 

Si l'on a le courage de s'aventurer, la nuit de Noël, à minuit, dans la pinède de Rezza, on entend, dit-on, des cloches d'une tonalité exquise sonner dans l'obscurité. Ce sont les cloches du hameau de Scanafaghiaccia, jadis placées dans le clocher de l'église et qui faisaient l'orgueil du pays, car elles étaient coulées dans un bronze merveilleusement sonore. 

 

Durant l'occupation génoise, les habitants de Scanafaghiaccia se révoltèrent contre leurs oppresseurs et en abattirent quelques-uns. En représailles, la République envoya quelques mercenaires à sa solde avec mission de châtier les insurgés. Ces derniers s'empressèrent de cacher leurs biens: deux paysans eurent l'idée de décrocher les cloches et d'aller les dissimuler dans des rochers en un endroit connu d'eux seuls. 

 

Malheureusement, ils furent tués tous deux, emportant leur secret dans la tombe. Les cloches ne purent jamais être retrouvées.

("Guide de la Corse mystérieuse" par Gaston d'ANGELIS et Don GIORGI)

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12 août 2024 1 12 /08 /août /2024 07:00

 

Avec ses 41 kilomètres, le Liamone est un long fleuve pour la Corse. Prenant sa source près de Letia, sur le versant ouest du massif du Cimatella, il descend vers le golfe de Sagone après avoir traversé tout le canton des Deux Sorru. Le Fiume Grosso qui passe à Guagno-les-Bains est un de ses principaux affluents.

 

Ce cours d'eau qui paraît tranquille l'été connaît de fortes variations de débit en fonction des pluies et des saisons. Le phénomène de la fiumara est particulièrement impressionnant (voir l'article Gare à la fiumara). 

 

Chaque année, les rives du Liamone connaissent des événements dramatiques (voir les articles Hélitreuillage à Zoicu et Mort dans le Fiume Grosso).

 

Mais savez-vous que l'origine de ces dangers vient d'un pacte avec le Diable?

 

Daniela RADUT le raconte dans son livre "Vivant entre deux mondes" paru en 2013 (ed. Société des Ecrivains).

 

 

Golu, Tavignanu et Liamone étaient trois frères, nés dans les montagnes de l’île.

Les légendes de chez nous (6/7): l'insouciance tragique du Liamone

Un jour, comme ils ne pouvaient plus se résigner à continuer à vivre dans le terrible froid qui s'était installé dans les montagnes, les trois frères ont décidé de descendre vers les plaines, à la recherche d'un endroit avec des températures plus douces et c'est pour ça qu’ils sont partis, chacun sur un chemin, pour se réunir de nouveau, tous les trois, à un certain point sur le rivage.

 

Golu et Tavignanu ne perdirent pas de temps, ils descendaient donc le plus vite possible de la montagne et, en un temps assez court, ils atteignirent le lieu de rencontre prédéterminé.

 

Ce ne fut pas la même chose avec Liamone qui, après avoir erré à travers les montagnes et les vallées, tout à coup, s'est rendu compte qu'il était très en retard et ne serait pas en mesure d'atteindre le point de rencontre au bord de la mer, selon leur décision prise avant le départ. Alors, un grand désespoir l'envahit, car il ne savait pas comment tenir sa promesse envers ses frères.

 

Ce fut pour Satan le moment propice, très attendu, et il s'est présenté immédiatement devant Liamone, lui proposant une transaction simple mais horriblement cruelle: lui, Satan, permettrait à Liamone d'arriver à temps au point de réunion avec ses frères sur le rivage et, en échange de cela, Liamone donnera à Satan une âme chaque année. N'ayant pas le choix, Liamone accepta l'accord. 

 

 

Donc, c'est comme ça que la légende corse explique pourquoi, dans les eaux de la rivière Liamone, ou dans les eaux de l’un de ses trois affluents, Catena, Fiume Grossu ou Cruzzini, chaque année, se noie au moins une personne, son âme étant le prix payé par Liamone à Satan.

 

Malgré son pont ultra-moderne, l'embouchure du Liamone reste dangereuse.

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10 août 2024 6 10 /08 /août /2024 07:00

 

Les marcheurs connaissent bien Camputile par lequel ils passent pour rejoindre les lacs de Crena et de Ninu.

 

Le plateau de Camputile a été présenté sur ce blog dans un article racontant la bataille entre Naziunali corses et Grecs pro-Génois en 1734 (voir l'article Les chaussures perdues des Grecs).

 

Il est également présent dans la Légende. Depuis de nombreuses générations, se transmet un récit se passant sur cet endroit proche du lac de Ninu et expliquant la particularité du Capo Tafunatu, montagne située à plusieurs kilomètres de Camputile.

Plateau de Campanile en juillet 1973 (photo Michel Franceschetti).

Plateau de Campanile en juillet 1973 (photo Michel Franceschetti).

 

Sur le site u-niolu.skyrock.com, aujourd'hui fermé, était donnée l'explication suivante:

Le Tafunatu percé d'un énorme trou de 35 m de large et 10 de haut, véritable énigme géologique. Sa roche verte contraste avec les teintes orangées du levant et c'est un régal pour les yeux lorsque les nuages qui le traversent fond croire à la présence d'un volcan en activitéé.
Le trou aurait été fait, selon une légende, par la percussion du soc de la charrue du diable. En effet, Satan, pour faire opposition à St Martin, s'était forgé une charrue à toute épreuve et creusait avec des chaussées larges comme des vallées. St Martin reprocha alors au diable de ne pas savoir tracer un sillon droit. Humilié et énervé, le Diable jeta le soc vers la mer de toute ses forces et le soc rencontra l'échine du Tafunatu sur sa trajectoire. Les boeufs de la charrue furent eux pétrifiés sur place par St Martin et une fois de plus, le Bien triompha du Mal...

photo extraite du site https://www.camptocamp.org/

photo extraite du site https://www.camptocamp.org/

Il existe plusieurs versions de cette légende mais elles ne se passent pas toutes entièrement à Camputile; elles ont toutes comme protagonistes le Diable et Saint Martin, et le trou dans la montagne s'explique par le lancer d'un outil du Diable. Selon les cas, l'objet est une charrue ou un marteau.

L'œil du Diable (site Wild Corsica)

 La version reproduite ici est extraite de l'article de Georges RAVIS-GIORDANI et intitulé "Organisation sociale et représentations fantasmatiques du travail et des conflits dans le cadre de la transhumance corse", paru dans "Mélanges de l'école française de Rome" en 1988.

 

Je voudrais pour cela comparer et analyser trois récits mythiques dont deux sont très connus dans l'île, et se présentent sous plusieurs versions. Je les résume rapidement : le premier est une légende qui vise à rendre compte d'une curiosité naturelle, une montagne trouée de part en part par un tunnel de 100 à 150 m de diamètre, u Capu Tafunatu; elle met en scène saint Martin et le Diable. Dans la version la plus longue que je connaisse, celle que Chanal a recueilli dans son voyage en Corse, en 1889, elle se subdivise en 4 temps : 

 

1er temps : le Diable est berger salarié chez saint Martin, éleveur niolin; il passe contrat avec lui, et d'après les termes du contrat, «per mezzu», il convainc saint Martin de partager le troupeau en mettant d'un côté les bêtes cornues qui iront à saint Martin, et de l'autre les bêtes non cornues («motine») qui iront au Diable. Or la plupart des bêtes étaient «motine»; quand saint Martin s'en aperçoit il est trop tard, il a déjà consenti aux termes du contrat. Mais dans la nuit Dieu fait pousser des cornes à presque toutes les bêtes du troupeau et le Diable ne reçoit qu'une paire de bœufs.

 

2e temps : le Diable, pour se venger de saint Martin, se fait laboureur, sur les hauteurs du Camputile, près du lac de Ninu, qui passe pour être l'ancienne cheminée de la forge du Diable, et il tente les Niolins en leur faisant miroiter les bienfaits du pain de froment. Il essaie de les détourner de la consommation de la pulenta de farine de châtaignes, mais saint Martin pétrifie ses bœufs, et ruine aussi le projet du Diable. 

 

3e temps : le Diable tente alors de séduire les Niolins en leur proposant de rompre leur isolement hivernal ; pour cela il leur propose de remplacer la mauvaise passerelle qui permettait l'hiver de franchir le Golo par un solide pont. Saint Martin réussit à persuader les Niolins d'exiger que ce pont soit construit en une nuit. Le Diable y parvient presque, mais le coq, réveillé par saint Martin chante avant que le pont ne soit terminé et les Niolins gardent le pont, sans perdre leur âme. 

 

4e temps : de rage le Diable remonte au lac de Ninu et, avant de s'y précipiter, jette son marteau à travers les airs ; celui-ci traverse la montagne dite depuis Capu Tufunatu et va s'enfoncer dans la «plage» de Galeria, où il servira pendant de nombreux siècles de bitte d'amarrage pour les navires barbaresques qui viendront ravager les côtes. Après la défaite des Sarrasins, le sable a recouvert le marteau, et le maquis a repoussé par dessus. 

 

Le Diable et St Martin (couverture de "Contes et légendes de Corse", édition 1953)

Le Diable et St Martin (couverture de "Contes et légendes de Corse", édition 1953)

Georges RAVIS-GIORDANI termine son article par l'analyse suivante:

"La victoire du saint Berger sur le Diable laboureur aboutit à l'ouverture symbolique de la route de transhumance (qui passe au pied du Capu Tafunatu); cette victoire s'inscrit bien entendu sur le fond de la lutte plus générale du Bien contre le Mal, des chrétiens contre les infidèles. La transhumance y apparaît comme un enjeu dérivé puisque les enjeux principaux sont tour à tour l'acquisition de la maîtrise du feu, de l'agriculture et des communications avec l'extérieur. D'autre part, cette victoire n'est pas sans contrepartie puisqu'elle expose les bergers transhumant aux incursions barbaresques."

Avec deux autres légendes citées dans cette étude, "ces trois récits mythiques nous disent, me semble-t-il, une même chose: la transhumance n'est pas une pratique naturelle, mais c'est néanmoins une exigence culturelle que seul un exploit miraculeux ou héroïque permet d'accomplir. En même temps, elle apparaît liée au renversement des valeurs, à la victoire des plus faibles, la femme, le berger, le paysan humilié comme si elle était - et je crois qu'elle l'est - dans le système pastoral du moment, ou un des moments, où les rapports des hommes entre eux et des hommes avec la nature pouvaient s'inverser."

 

Les 17 pages de l'article complet peuvent être consultées à l'adresse:  https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5110_1988_num_100_2_2989

Troupeau en transhumance à Guagno-les-Bains dans les années 1960 (photo Maryse Moretti)

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8 août 2024 4 08 /08 /août /2024 07:00

 

Les lacs ne sont pas toujours les repaires des démons. Même le lac de Crena (ou de Creno), après que Satan en eut été chassé (voir la légende numéro 3), abrite plusieurs fées dont la reine intervient dans le conte ci-dessous.

 

Cette histoire était racontée dans plusieurs endroits de Corse. Elle a donc plusieurs versions. Certaines localisent la famille de Francescu à Orezza et non pas dans le Niolu. D'autres citent la localité de Cervione, au lieu de Mariana, comme la ville du jeu. Mais il est évident que la seule véritable version que peut être que celle qui concerne les Deux-Sorru!

 

Le texte est celui de l'"Almanach de la mémoire et des coutumes de la Corse" écrit par Claire TIÉVANT et Lucie DESIDERI (Albin Michel, 1986) et dont sont extraites les deux premières illustrations.

 

FRANCESCU RENCONTRE LA FÉE DU LAC DE CRENA

Les légendes de chez nous (7/7): la fée du lac

Un beau jour, en temps de disette dans le Niolu, un pauvre père de famille dut déclarer à ses douze enfants qu'ils devaient quitter la maison paternelle pour aller gagner de par le monde le pain que le pays ne pouvait leur procurer.

 

Le pauvre petit Francescu, cadet de la famille, se mit à pleurer à chaudes larmes. Comment pourrait-il suivre ses frères, lui qui était boiteux? Le père consola l'enfant, fit promettre à ses fils aînés de ne jamais abandonner leur petit frère et la mort dans l'âme, dit adieu à ses enfants.

 

Ceux-ci décidèrent de gagner Bunifaziu (Bonifacio) afin de s'embarquer pour la Sardaigne. La route était longue et Francescu les retardait. Ils convinrent donc de l'abandonner. Lorsqu'ils atteignirent Bunifaziu, le temps se couvrit. Ils embarquèrent et la tempête se leva. Le bateau fit naufrage et les onze frères périrent en même temps. 

Les légendes de chez nous (7/7): la fée du lac

Mais retrouvons Francescu qui, délaissé en chemin, avait tant pleuré ses frères qu'il s'était endormi. Lorsqu'il s'éveilla, une vieille femme était assise à ses côtés et il réalisa soudain que sa jambe était miraculeusement guérie. Il comprit alors que la vieille femme avait profité de son sommeil pour lui frotter la jambe avec des herbes merveilleuses, et il lui manifesta une émouvante reconnaissance.

 

Touchée par la bonne nature de ce garçon, la vieille femme reprit donc son apparence de fée et, avec une grâce infinie, avoua à Francescu qu'elle était Belluccia, la reine des fées du lac de Crena, et proposa, avant de disparaître, de lui accorder deux bienfaits. Francescu obtint ainsi un sac dans lequel pouvait entrer tout ce qu'il désirait, et un bâton qui faisait toutes ses volontés. A peine les avait-il en main que la belle fatadisparut. Francescu demanda à son sac une perdrix rôtie qu'il dégusta séance tenante.

La fée du lac de Crena pouvait ressembler à celle d'Ulmetu, site Art et âme corse (https://art-et-ame-culture-corse.fr/)

La fée du lac de Crena pouvait ressembler à celle d'Ulmetu, site Art et âme corse (https://art-et-ame-culture-corse.fr/)

 

Une fois restauré, le garçon décida que ses pas le mèneraient à Mariana. Combien de fois n'avait-il pas entendu raconter que là-bas, tous les joueurs de Corse et d'Italie venaient jouer leur fortune? On disait encore que le diable, sous l'aspect d'un élégant jeune homme, y était le maître du jeu et que nulle victime, attirée là par l'appât du gain, ne savait lui résister. Ainsi donc, le diable achetait son âme et chaque jour, il trouvait une nouvelle proie. 

 

LA PARTIE DIABOLIQUE

Fort de son sac et de son bâton, Francescu se dirigeait d'un pas sûr en direction de Mariana. Arrivé aux portes de la ville, Francescu commanda : « Cent mille écus dans mon sac ! » et aussitôt les écus pesèrent de tout leur poids dans le sac. Le diable qui avait l'apparence d'un beau jeune homme n'avait pas tardé à repérer Francescu aux tables de jeu. Il lui proposa de jouer avec lui et, trois jours durant, ne cessa de gagner.

Les légendes de chez nous (7/7): la fée du lac

Au bout de trois jours, le diable pensa que son adversaire était sur le point d'être ruiné. Il lui proposa donc, s'il voulait recouvrer sa fortune perdue, d'aller violer la jeune fille qu'il lui désignerait. Ainsi achetait-il les âmes !

 

 "Saute dans mon sac", s'écria Francescu. Et le diable se retrouva aussitôt prisonnier dans le sac magique. Alors Francescu ordonna à son bâton de frapper le sac sans relâche. Le diable finit par crier grâce et accepta de rendre la vie à tous les jeunes hommes qui, ruinés par ses soins, s'étaient donné la mort de désespoir. Enfin, Francescu donna à chacun d'entre eux une petite somme d'argent pour quitter la ville et aller gagner honnêtement sa vie. Sa mission accomplie, Francescu décida de rentrer au pays. 

 

LE BON USAGE DE LA MAGIE

En chemin, il corrigea un certain docteur Brancaziu qui refusait de soigner un malheureux vieillard. Puis il arriva chez lui, dans le Niolu. Là, la famine qui l'avait jeté sur les routes avec ses frères continuait à sévir cruellement. Francescu ouvrit une auberge : grâce à son sac et son bâton, il put offrir deux repas par jour aux villageois, jusqu'à ce que l'abondance revînt. Alors il cessa ses largesses pour ne pas rendre son entourage paresseux. On ne peut dire que Francescu vécut heureux. Regrettant ses onze frères, il eut beau essayer de les faire rentrer dans son sac en les nommant un à un, il n'y recueillit que des os. 

 

Francescu vécut longtemps. Lorsqu'il fut très vieux, la mort vint le trouver. Mais souhaitant revoir une dernière fois la bonne fée qui avait favorisé sa vie, il demanda à la mort de lui accorder un délai. Devant son refus obstiné, le vieux Francescu usa une dernière fois de son pouvoir : 
« Saute dans mon sac », dit-il à la mort. Et celle-ci se trouva prisonnière dans le sac.

Les légendes de chez nous (7/7): la fée du lac

La reine des fées du lac de Crena lui apparut alors, toujours d'une égale beauté. «Tu as fait si bon usage du sac et du bâton, Francescu, dis-moi comment je puis te récompenser; je peux t'offrir la jeunesse, la richesse, le pouvoir, tout ce que tu désireras». Mais le vieux Francescu s'estimait rassasié de jours. Il demanda donc à la bonne fée que la Corse fût débarrassée à jamais des Sarrasins. Le vœu accordé, la fée disparut pour toujours. 

Quant à Francescu, il prépara un bon feu pour réchauffer ses pauvres membres déjà froids et, libérant la mort, il jeta son sac et son bâton dans le feu, craignant qu'on n'en fit mauvais usage. Et le feu n'était pas encore éteint que la mort était venue faucher la vie du brave Francescu. 

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6 août 2024 2 06 /08 /août /2024 07:00

 

Au Sud des villages d'U Pighjolu et d'A Soccia, le sommet du Tretorre attire tous les regards. Il a la forme d'un grand rocher arrondi, si bien arrondi que des enfants le voyant pour la première fois le comparent souvent spontanément à la carapace d'une tortue.

Les légendes de chez nous (5/7): les trois tours du Tretorre
Les légendes de chez nous (5/7): les trois tours du Tretorre

Photos de Michel Franceschetti

 

Pourtant, ce nom de Tretorre, qui signifie "trois tours", se justifie. Les trois tours existent bien mais il faut être de côté, comme à Guagnu qui est plus au Nord-Est, pour apercevoir les différentes éminences provoquées par la jument guagnaise du Diable. On pourrait même en compter quatre mais trois reste le chiffre officiel.

Photo extraite du blog http://corse-sauvage.com/

Photo extraite du blog http://corse-sauvage.com/

Le récit de cette cassure se trouve dans l'incontournable "Almanach de la mémoire et des coutumes de la Corse" écrit par Claire TIÉVANT et Lucie DESIDERI (Albin Michel, 1986). Nous reproduisons son texte.

 

     Satan a laissé de nombreuses traces de son passage dans le paysage corse, comme c'est le cas au sommet du mont Tretorre. La légende raconte qu'à l'origine, le mont Tretorre, entre Azzana et Guagnu, avait un sommet d'une seule pièce. Ce fut le passage de Satan qui le divisa en trois grosses tours de granite. Voici comment cela se produisit: 

 

   Dans la vallée du Cruzzini, au lieu-dit Pantanu, vivait un berger solitaire. Un soir, à la tombée de la nuit, alors qu'il se préparait à rentrer son troupeau, Orsu-Maria fut intrigué par l'attitude de son chien qui vint se blottir plaintivement contre lui. Une angoisse insaisissable monta en lui lorsque apparut au détour du chemin un cavalier fort élégant monté sur une superbe jument blanche. L'homme à la barbe rousse et aux yeux verts étincelants se rendait dans la pieve de Vivariu mais, surpris par la nuit, mandait à Orsu-Maria de bien vouloir lui accorder son hospitalité. 

 

  Malgré sa méfiance, Orsu-Maria accepta de bon cœur: un Corse ne refuse jamais l'hospitalité. Il alluma un bon feu dans la bergerie et, mettant à l'aise son hôte, alla rentrer la jument à l'écurie.

 

   Quel ne fut pas son étonnement d’entendre l’animal proférer les paroles suivantes :

 « - Méfie-toi de mon maître, Orsu-Maria. Folle fille de mon vivant, moi, Bianca de Guagnu, en punition de mes péchés, je suis devenue le coursier de Satan. Demain, nous  emporterons en enfer les âmes des mauvais chrétiens. N'oublie pas de te signer ce soir, avant de partager ton lait de brebis et tes châtaignes! »

 

    Tout ébahi, Orsu-Maria retourna auprès de son hôte. Suivant le conseil de la jument, Orsu-Maria se signa avant de partager son souper. Alors, au même instant, l’élégant visiteur se métamorphosa et reprit sa forme de diable aux pieds fourchus et tête cornue. Fou de rage, il enfourcha sa monture en rugissant:

« Ah ! Bianca, garce sans cervelle, tu m’as trahi; je vais te donner la plus belle course de ta vie éternelle ".

 

     Sous les coups de trident et d'éperons, la malheureuse jument, la bouche en sang, bondit à travers la pinède et, entourée d'une nuée de lagramanti (les génies des tempêtes), de mazzeri (les âmes des magiciens et des sorciers) et de streghe aux ailes de chauves-souris, elle s'élança avec son cavalier fou, faisant ébouler d'énormes roches, imprimant sa cuisse dans la falaise du Lancone où coule une cascade, et finalement, atteignant le sommet du Tretorre sur lequel, en une dernière ruade d'une violence incroyable, elle fendit la roche en trois énormes blocs avant de disparaître dans un éclair fulgurant.

 

     Cette nuit-là, dans tous les hameaux, on pria avec ferveur. Et, au matin, on découvrit que le sommet de la montagne était divisé en trois blocs qui ressemblaient à des tours. On l'appela désormais Tretorre. 

 

Le Tretorre n'est plus diabolique et ses pentes raides n'empêchent pas les randonneurs comme Hervé Calderoni d'atteindre son sommet (photo du 15 août 2012).

Le Tretorre n'est plus diabolique et ses pentes raides n'empêchent pas les randonneurs comme Hervé Calderoni d'atteindre son sommet (photo Michel Franceschetti du 15 août 2012).

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4 août 2024 7 04 /08 /août /2024 07:00

 

Les légendes de chez nous (1/7): Le lac de Satan

Les touristes se pressent chaque été pour aller admirer le lac de Crena. L'endroit est célèbre pour être le seul lac d'altitude corse bordé d'arbres qui donnent une ombre bienfaisante en plein cœur de l'été. Mais l'obscurité de cette forêt est également inquiétante car elle fait penser que ce lac est considéré comme le lac de Satan.

 

Les habitants de Soccia ayant décidé de chasser le Malin de la vallée du Liamone, celui-ci, d'un furieux coup de marteau, creusa une énorme cavité qui se remplit d'eau et dans laquelle il se réfugia. C'est le lac de Crena dont le fond communiquait avec la fournaise infernale.

Les légendes de chez nous (1/7): Le lac de Satan

Cependant, les Socciais, que le diable continuait à tourmenter durant leur sommeil, firent appel à un pieux ermite expert dans l'art de l'exorcisme. Le saint homme se rendit au bord du lac accompagné d'un berger. Les deux hommes se mirent en prière...

 

Peu à peu, le lac se vida de son eau, tandis que de magnifiques moutons blancs émergeaient pour tenter le berger. Mais ce dernier continua imperturbablement ses oraisons.

 

Alors, surgirent du lac des manteaux de pourpre, des chasubles d'or, des mitres étincelantes de diamants qui vinrent s'entasser au pied de l'ermite. Celui-ci, impassible, continua ses exorcismes, tandis que le niveau des eaux baissait toujours.

 

Quand le lac fut enfin à sec, Satan apparut agitant des ailes de chauve-souris couvertes de vase et avec un crinière de serpents. "Jésus! Marie!", s'écria le berger terrifié. Aussitôt, tout disparut et le lac reprit son niveau normal.

 

Aux berges du lac, les Droséracées, plantes carnivores, témoignent encore de cette présence maléfique ....

 
Pour plus de renseignements sur les droséras: http://www.dsot.fr/drosera.htm

Le texte de la légende est tiré du "Guide de la Corse mystérieuse" par Gaston d'Angelis et Don Giorgi. Les photos 2 et 3 viennent du site http://ortu.free.fr/ qui est malheureusement fermé.

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  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
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