Une race, un territoire, des produits typés
« Nustrale », est le nom officiel de la race porcine corse. Cette race a été officiellement reconnue en 2006 par les instances
nationales (commission nationale d’amélioration génétique – section porcine). Depuis, l’Association Régionale de Gestion de la Race Porcine Corse est la structure régionale habilitée à gérer la
race. Pour cela, elle s’appuie entre autre sur ses adhérents Eleveurs – Sélectionneurs qui se doivent de respecter un règlement technique. L’Association siège au Conseil d’Administration du
LIGERAL (Livre Généalogique des Races Locales).
Cette race très ancienne est spécifique à la Corse. Elle constitue un pilier du patrimoine génétique insulaire. Elle est un
héritage séculaire des traditions pastorales de Corse. Cette race se reconnaît par sa morphologie générale, et en particulier la forme de la tête et de la cuisse, ainsi que par la couleur de sa
robe (noir dominant, gris…).
La spécificité de la race Nustrale, repose aussi sur son aptitude à vivre dans son milieu naturel (les parcours en zone de
montagne) qui demande une certaine rusticité. Cette rusticité se traduit par des animaux à croissance lente, des formats plus petits que certaines races dites « améliorées » (Large White,
Pietrain…). En revanche, ces animaux ont une bonne aptitude à valoriser les ressources fourragères spontanées du milieu, et procurent une qualité de viande particulièrement adaptée à la
transformation en charcuterie crue.
C’est ainsi que les cycles d’élevage sont restés inchangés depuis des siècles. Les animaux sont élevés sur les parcours (« i
rughjoni ») où ils trouvent une partie des ressources indispensables à leur croissance. Le cycle d’élevage des animaux a une importance capitale ; il est calé sur le rythme des saisons. En effet,
pendant la période d’automne les porcs élevés en bande parcourent les espaces forestiers (chênaies) ainsi que les châtaigneraies pour se nourrir de glands et de châtaignes. C’est uniquement après
cette phase dite de « finition » que les animaux sont tués. L’abattage a donc lieu uniquement durant la période hivernale.
Le territoire et sa gestion occupent une place fondamentale dans la pérennisation et le développement de ce type d’élevage.
Aussi, l’Association a amorcé une réflexion et un travail sur les possibles modalités de gestion de la chênaie de Corse. C’est dans ce contexte qu’un projet de partenariat sera mis en place entre
l’Association, des partenaires locaux (INRA, ODARC…) et SOLIA INGENIERÍA Y MEDIO AMBIENTE S.L (M Antonio Fernández Ranchal), avec la collaboration du Dpto. Ingeniería Forestal ETSIAM de
Universidad de Córdoba (Mª Dolores Carbonero Muñoz). Ce projet expérimental de valorisation de la chênaie doit être mené par l’association dans le courant de cette année 2011.