La rentrée scolaire a été placée sous la polémique concernant les vêtements. Le gouvernement a, après beaucoup de retard, décrété l'interdiction dans les établissements scolaires de certains vêtements trop connotés comme islamistes.
A cette occasion, est revenue dans les médias l'idée d'imposer un uniforme aux élèves. Contrairement à ce que certains ont pu raconter, l'obligation n'a jamais existé dans les établissements publics, sauf dans les Antilles. A la rigueur, dans le primaire, il était recommandé d'avoir une blouse ou un tablier (sans style ni couleur imposés) quand l'utilisation du porte-plume et de l'encrier entraînait de gros risques de taches sur les habits.
Ce qui est certain, c'est que les vieilles photos montrent que les écoliers de Poggiolo n'ont jamais porté d'uniforme.
Les écoliers poggiolais en 1900 (liste de leurs identités en cliquant ICI)
Avec Bernard PAOLI dans les années 1920:
Avec Jojo ANTONINI, entre 1945 et 1954:
Au premier plan, François PINELLI, Mélanie PASSONI, Ernestine MALAGUTI et Marie BATTESTI, et au second plan, Toussaint COLONNA, Antoine SICCHI et Jacques DEFRANCHI.
Ensuite, en 1956, avec Angèle POMPEANI:
De gauche à droite, Jean-Marc TRAMINI, Guy TRAMINI, Jean-Martin PINELLI, Germaine SICHI, Noël SICHI, Jean-Marie PASSONI et Rita PINELLI.
Avec Judith OTTAVI, en 1964-1965, la dernière classe de Poggiolo.
Christian PINELLI, Angèle ANGELINI et Lucie OTTAVY.
En prime, une photo des écoliers d'Orto et une de ceux de Soccia, toujours sans uniforme (à dater et à identifier):
Les incendies qui ont ravagé la Grèce, la Sicile, l'Algérie... sont des désastres qui ont, à juste titre, concentré l'attention des journalistes. Du coup, ils ont accordé peu d'importance au séisme d'une magnitude de 3,2 ressenti près de Niort jeudi 27 juillet 2023. Il est vrai qu'il a causé peu de dégâts, surtout par rapport à celui des 16 et 17 juin dans la même zone, en Vendée, où deux communes viennent d'être déclarées en état de "catastrophe naturelle".
N'oublions pas que notre partie de la Corse est sujette aux tremblements de terre.
Ce risque a d'ailleurs été ressenti voici juste soixante ans.
Le tremblement de terre du vendredi 19 juillet 1963 a été le plus important enregistré dans le Sud de la France (magnitude: 5,9 à 6) au cours du XXème siècle. Heureusement, l'épicentre était situé en mer, à 80 km au large de San Remo.
Michel FRANCESCHETTI se souvient:
"Vers 7 h du matin, alors que je venais à peine de me réveiller et que j'étais encore couché à l'étage de la maison de mes grands-parents, j'ai senti mon lit rouler d'avant en arrière et d'arrière en avant, et je vis les tableaux du salon où je couchais se balancer un bref instant. Tout cela dura peut-être deux ou trois secondes. Il n'y eut aucune casse et certains Poggiolais ne s'en aperçurent même pas. Par contre, Le Provençal Corse du lendemain écrivit que, à Evisa, "toute la population s'est retrouvée dans la rue centrale au même moment"".
Tous les renseignements sur ce séisme se trouvent dans les "Annales de l'Institut de Physique du Globe" de l'Université de Strasbourg (pages 35 et 36) qui peuvent être consultées ICI.
Dans le livre "Vico-Sagone. Regards sur une terre et des hommes" (ed. Piazzola, 2016), le professeur Jean-Dominique BERETTi a publié d'autres témoignages à la page 634:
-Joseph GINI: "On aurait dit les vibrations d'un gros camion".
-Un maçon sur un toit: "Aghju vistu u goudron chi facia l'onde" (j'ai vu le goudron de la route onduler).
A cette occasion, des anciens se souvinrent d'avoir senti un autre séisme en 1928 et en 1948.
La Corse a connu de fréquentes secousses, y compris dans notre canton. "Corse-Matin" avait publié le 24 février 2009 une note historique à ce sujet:
"Le premier signalement sismique dans l'histoire de l'île remonte à 1775. "On écrit de Vico, bourgade dans la partie occidentale de l'île de Corse, près de l'embouchure du Liamone, que le 6 octobre, à 7h35 du matin, on a ressenti une secousse de tremblement de terre assez violente pour faire abandonner tout à coup les maisons, mais elle ne dura que deux secondes et ne renversa que quelques pierres", indiquent les documents d'archive. D'autres secousses se produiront à la fin du mois dans la même région: "Une secousse a renversé une maison à Vico et une au village de Quillani (sic)". D'après les spécialistes, l'épicentre se trouvait alors au large du golfe de Sagone.
Il y a eu aussi des mouvements le 3 avril 1978 et le 7 juillet 2011, ce dernier ayant fait l'objet d'un article dans ce blog, dont le lien se trouve à la fin de ce texte.
Séisme de 2011.
Pourquoi les Deux Sorru sont-ils particulièrement touchés?
La raison a été fournie par l'abbé GIROLAMI-CORTONA qui, à la page 17 de sa "Géographie générale de la Corse" publiée en 1893, écrivit:
"La Corse a ressenti rarement ces phénomènes sismiques (...). On ne peut citer que trois mouvements d'oscillation et un ébranlement général. Le premier mouvement se fit remarquer à Vico, Appricciani et Guagno en 1775: ce qui prouve la corrélation des tremblements de terre avec l'origine volcanique des eaux thermales, Vico se trouvant à douze kilomètres des bains de Guagno et à environ cinq kilomètres des Caldanelle".
Hier soir, jeudi 7 juillet, à 21h 21, la terre a tremblé en Corse et en Provence. Selon le bureau central sismologique de Strasbourg, l'épicentre du séisme était situé en mer, à 100 km à l'...
Il aura fallu une bonne semaine pour que Corse-Matin réagisse au décès de Jacques ROZIER et évoque son film Adieu Philippine! tourné en Corse en 1960.
Le texte du 9 juin, signé Dominique LANDRON, définit l'esprit de la "Nouvelle Vague", reprend un article de l'époque du tournage et évoque la façon dont le public de l'époque avait reçu cette œuvre. Ii complète l'article paru dans ce blog le 4 juin.
Décédé le 2 juin, le cinéaste Jacques Rozier n'avait rien de corse, mais il est connu pour un film tourné en partie sur l'Ile de Beauté : Adieu Philippine , œuvre considérée comme embléma...
Décédé le 2 juin, le cinéaste Jacques Rozier n'avait rien de corse, mais il est connu pour un film tourné en partie sur l’Ile de Beauté : Adieu Philippine, œuvre considérée comme emblématique de la Nouvelle Vague.
Elle avait été tournée en 1960 mais ne put sortir en salle qu’en 1962.
L’histoire met en scène Michel, simple machiniste à la télévision, qui fait la connaissance de Liliane et Juliette, deux filles très amies (comme une philippine, deux amandes jumelles). Aprés diverses péripéties, Michel part en vacances en Corse où les deux filles le rejoignent.
Michel va jouer des sentiments de chacune sans pouvoir se décider à dire laquelle il préfère. Il est surtout obsédé par son prochain départ pour le service militaire. De Porto-Vecchio, le trio va passer par Ajaccio, Ota, Porto et Girolata avant d’arriver à Calvi d’où Michel doit embarquer pour rejoindre son unité, peut-être en Algérie.
Ce film montre l’insouciance des jeunes sixties qui veulent profiter du yé-yé, de la plage, de la civilisation des loisirs alors que, de l’autre côté de la Méditerranée, les violences culminent.
La Corse commençait à subir les transformations touristiques : on voit le Club Med et des restaurants de plage.
Le tourisme de masse commençait.
Mais les routes étaient encore étroites et peu fréquentées.
Près de Porto, les techniciens durent amener leur matériel sur des chemins accessibles seulement à dos de mule.
Deux scènes sont à retenir.
D’abord, la soirée dans une paillote où les deux philippines dansent chacune à tour de rôle pour séduire Michel (voir la vidéo en fin d'article).
Enfin, la scène finale où Le Cyrnos quitte le port de Calvi en emportant le jeune homme.
D'un haut-parleur, est diffusé « U leone di Roccapina ».
Puis, quand le bateau a largué les amarres et que les deux filles courent en agitant leurs mouchoirs, on entend un couplet de « Il monta la fronta », prévu à l’origine pour un séquence sur la route de Porto, chanté en mineur et en récitatif, qui donne une tournure tragique à cette fin. Malheureusement, la scène n'existe pas sur Youtube.
Il s’agit bien d’un adieu : Liliane et Juliette ne reverront pas Michel. Va-t-il mourir en Algérie ? En tout cas, n’ayant pas choisi entre elles, il a laissé passer sa chance. Le départ du navire est l’adieu à la jeunesse, au temps du plaisir, et marque l’entrée dans l’âge adulte.
Parmi les travaux entrepris pendant le mandat de Martin PAOLI, né voici 120 ans, on peut retenir le bétonnage de la Stretta.
Il faut se rendre compte que la rue principale (et les autres rues également) de Poggiolo était un chemin empierré avec des cailloux de taille et de forme irrégulières. Marcher n'était pas toujours facile, suivant les chaussures utilisées.
Entre l'été 1963 et l'été 1966, à une date que nos lecteurs voudront bien nous préciser, le ciment fut coulé sur les pierres. Le confort avait gagné sur le pittoresque. Curieusement, pendant un certain temps, le revêtement fut même de couleur rose.
Voici quelques images de cette transformation. Les lieux sont bien connus.
D'abord, la descente dangereuse:
La photo en noir et blanc représente une procession ou une communion en septembre 1936. Elle a été communiquée par Marie-Thérèse MARTINI-LECCIA.
Puis,devant Saint Roch:
La première photo date également de 1936 et a la même provenance.
Enfin,derrière la chapelle, vue par le peintre RIFFLARD, et photographiée au XXIéme siècle.
Dans la ligne des photos de voitures présentées dans les deux articles précédents (voir ICI et voir ICI), voici un cliché pris par Joël CALDERONI en 1970, 1971 ou 1972.
La photo peut être agrandie par un simple clic.
Sur le côté de la maison de Valère, un groupe de joueurs de china cache une voiture. D'où, deux questions:
1-Quel est le type de cette voiture: une Ami 6 ou une Ami 8 Citroën ou une autre encore?
2-Pouvez-vous identifier les personnes absorbées par l'étude de leurs cartons de loto?
Avis: contrairement à l'habitude, l'administrateur du blog ne connaît pas toutes les réponses.
Si honnie, si critiquée maintenant, la voiture automobile fut le symbole de la liberté pour les Français de l'après-guerre qui pouvaient profiter de leurs congés payés. L'auto fut encore plus...
Les vieilles voitures ont toujours du succès, à l'instar de cette Traction qui a été remarquée à Rennu lors de la Tumbera du 5 février. Maintenant, les modèles d'automobiles sont bien diff...
En évoquant les anciennes voitures de Poggiolo, l'article sur les années 60 avait fait allusion à une sortie de route prés du col de Sorru d'une Traction Avant conduite par François OLIVA. En réalité, la voiture était une 203.
L'événement est décrit ici par Hervé OULIÉ qui était passager du véhicule.
Celle qui « quitta un jour la route pour les broussailles du col de Sorru », était bien une 203 Peugeot et ce ne fut pas un jour mais une nuit. J’en suis sûr et certain car j’étais à bord en compagnie de Christian Pinelli (mon petit cousin), qui lui s’en est tiré avec une fracture de l’avant-bras.
- Cela s’est passé de nuit, nous rentrions d’une nocturne, un peu trop arrosée ? Je ne crois pas, peut-être que nous revenions de la foire de Rennu ou un truc comme ça… Nous étions tous les 3 sur la banquette avant car à l’époque, il n’y avait ni ceinture ni sièges individuels à l’avant.
- La 203 est sortie de la route juste à la sortie du dernier virage à gauche avant la première ligne droite, en descendant vers Guagno les Bains. Je me souviens très bien de la voiture en travers de la route, fonçant vers le ravin, les phares éclairant le ciel de la vallée, puis des branches, un grand choc puis plus rien, à part le hurlement du moteur en surrégime. J’ai crié à François de lâcher la pédalle d’accélérateur car le moteur allait exploser! François a fini par reprendre ses esprits et couper le moteur. Dans le silence total, nous avons réalisé que nous étions posés bien à plat sur une plaque de granit mais avec au moins une roue arrière dans le vide, ce qui expliquait l’emballement du moteur, une roue motrice tournant dans le vide.
- Nous avons eu pas mal de difficultés pour descendre de notre rocher et nous frayer un chemin dans le maquis sans lampe, pour rejoindre la route.
- Plus de peur que de mal, à part Christian qui n’avait eu d’autre choix que d’appuyer son bras sur le tableau de bord pour amortir le choc. François et moi nous en tirions avec quelques bleus et quelques courbatures, mais la 203 était posée sur un rocher au milieu du maquis, à une dizaine de mètres en contrebas de la route, dans quel état ? Mystère, sa carrosserie n’avait pas trop souffert, mais le reste ? Et comment la ramener sur la route ?
- Je suis rentré sur le continent très peu de temps après et je ne connais pas la suite de cette histoire. François était bien embêté, car, comme tous les jeunes du village, nous avions bien le permis mais les voitures appartenaient à nos parents ! Je crois que cette 203 appartenait à l’oncle de François…*
* Selon une de nos correspondantes, la 203 aurait appartenu à Visconti OLIVA.
Si honnie, si critiquée maintenant, la voiture automobile fut le symbole de la liberté pour les Français de l'après-guerre qui pouvaient profiter de leurs congés payés. L'auto fut encore plus...
Si honnie, si critiquée maintenant, la voiture automobile fut le symbole de la liberté pour les Français de l'après-guerre qui pouvaient profiter de leurs congés payés. L'auto fut encore plus importante pour leurs enfants, les enfants du "baby-boum" qui, avec le permis de conduire, pouvaient se libérer de leurs parents.
Dans cette génération, il semble que François OLIVA fut le premier à avoir obtenu le carton rose qui autorisait à prendre le volant.
A Poggiolo, il conduisait une Traction Avant Citroën, qui quitta un jour la route pour les broussailles du col de Sorru. Il pouvait également disposer d'une Peugeot 203 sur laquelle il est ici assis avec Hervé CALDERONI, peut-être en 1968.
Photo Joël Calderoni.
En juillet 1969, quinze jeunes quittèrent Poggiolo pour visiter tout le nord de la Corse. Deux copains de François avaient une 2 Chevaux Citroën, la voiture longtemps la plus populaire.
Photo Michel Franceschetti.
Cette balade automobile et touristique utilisa plusieurs véhicules comme la 4L Renault de Michel FRANCESCHETTI qui est visible sur la photo suivante, prise dans les calanche de Piana.
De gauche à droite, deux copains, François OLIVA, Joël CALDERONI, Bernard FRANCESCHETTI, Christian PINELLI et Hervé CALDERONI. Photo Michel Franceschetti.
La 4L stationnant au village, devant la maison de Valère, en 1973, juste après un orage, ce qui explique les débris sur la chaussée.
Photo Michel Franceschetti.
Et, si on avait des soucis mécaniques, on pouvait compter sur le garage de Jean MICHELANGELI (1907-1983), au Fragnu, ou sur le savoir-faire de Hervé OULIÉ.
Heureux temps de la pollution sans remord!
Hervé Oulié réglant le moteur de la 4L de Michel Franceschetti. Eté 1969.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).