Pour se moquer des cartes postales véhiculant des clichés éculés sur les Corses, comme celles du lac de Crena ou du col de Vergio vues dans l'article du 22 juillet, des jeunes de Soccia prirent l'initiative de réaliser une scène tout aussi "typique".
Avec les femmes entièrement couvertes de vêtements noirs et semblant complètement dévouées à l'homme à qui elles présentent ses armes, l'ensemble fut réussi.
Parmi nos lecteurs, certains pourront-ils identifier les membres de ce trio?
Photo publiée par Pierre Cannamelo le 24 août 2019 sur Facebook.
Les vacanciers des années 1950 et 1960 ne manquaient pas d'envoyer à leurs amis et parents des cartes postales de la "Corse typique".
Dans ce domaine, la collection "Charmes et couleurs de la Corse" éditée par IRIS (peut-être une filiale de la célèbre maison La Cigogne) eut un grand succès.
Deux de ses plus grandes ventes pendant longtemps furent deux images du lac de Crena. On pouvait y admirer le paysage mais ces cartes étaient aussi des prétextes pour montrer des autochtones "typiques". Avec les ânes, tous les poncifs étaient réunis: fusil, ceinture rouge, gilet en velours, chapeau et même la zucca, la gourde traditionnelle.
Les hommes qui furent photographiés n'avaient pas été trouvés très loin: ils venaient des villages de Sorru in Su.
L'un d'eux était surnommé Tattana, un homme très souriant et affable qui fut un temps facteur.
Le personnage central de la première photo pourrait être Alphonse d'Orto, mais là aussi pas de nom de famille.
Un de nos lecteurs aurait-il des renseignements supplémentaires?
Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Dans cette série, une mention particulière pour la vue du col de Vergio qui, reprenant le mythe du Corse paresseux, était carrément insultante.
Pierrine MELICUCCI vient de s'éteindre dimanche 23 mai à l'âge de 89 ans. Elle était connue sous le nom de scène de Regina, nom qui allait avec le guitariste Bruno BACARA pour former en 1952 le duo Regina et Bruno qui domina la chanson corse dans les années 1950 à 1980.
Leur premier succès fut "Dimmi perché". Le plus important fut "Solenzara", créé en 1962 (voir la vidéo ci-dessous) et qui eut de nombreuses versions dans le monde entier.
Comme évoqué dans un article précédent, les Poggiolais se souviennent que, chaque été, à la demande de leur ami Pascal VECCHI (le père d'Hélène DUBREUIL), Regina et Bruno étaient les vedettes d'une soirée endiablée à l'hôtel de François POLI, à Guagno-les-Bains. On y appliquait la chanson "Dammi un colpu a bia" (voir vidéo ci-dessous).
Dans les années 60, les bals du Belvédère étaient très courus. A la même époque, il y avait chaque été à Guagno-les-Bains des soirées souvent animées par le couple Regina et Bruno, invités par Pascal VECCHI. Il exista également "Le Robinson de St Marcel".
Il y eut aussi, dans les années 70, des bals dans le village de Poggiolo, Piazza Inghjo ou sur le terrain s'étalant entre Saint Roch et la route. Le plus célèbre fut organisé par l'Association la Montagne de Poggiolo en août 1975. Nous reproduisons ci-dessous une partie d'un article paru sur ce blog en août 2011 et qui l'évoquait.
Mais le grand malheur est l'absence d'images de ces événements.
APPEL A TOUS NOS LECTEURS:
NOUS RECHERCHONS DES PHOTOS DE BALS
A POGGIOLO OU GUAGNO-LES-BAINS
DE N'IMPORTE QUELLE ÉPOQUE.
Nous aurons tous plaisir à nous souvenir des moments heureux.
L'"ASSOCIATION SPORTIVE LA MONTAGNE DE POGGIOLO", en abrégé "ASM", conçue pendant l'été 1974, devint effective au début de l'année 1975.
Elle fut réalisée par la "génération 68", c'est-à-dire les jeunes qui avaient eu 20 ans autour de 1968, notamment Christian PINELLI, Hervé CALDERONI et Bernard FRANCESCHETTI.
L'association eut un logo, simple mais explicite: trois sommets de montagne (référence au Tretorre?) à l'intérieur d'un cercle bordé de rouge. L'autocollant qui en fut tiré eut un certain succès et l'on vit circuler sur les routes du canton, mais aussi sur le continent, des voitures ainsi décorées.
Comme son nom l'indiquait, l'ASM organisa des tournois sportifs, essentiellement de pétanque. Mais son titre de gloire fut le bal organisé en août 1975 en plein cœur du village.
Il eut lieu en plein air, dans le village (la salle des fêtes n'existait pas encore). La municipalité avait fermé à la circulation la place INGHJO et les rues voisines. Jean-Pierre MERCURY avait installé l'éclairage. L'entrée se faisait par la TEGHIA où la carrure de François OLIVA dissuadait les éventuels perturbateurs de s'approcher.
L'affluence fut énorme. Un orchestre style Gipsy Kings (groupe qui était alors en pleine gloire) mit une ambiance excellente. Le jeune Nicolas interpréta deux ou trois chansons de son 45 tours. De grandes quantités de boissons furent écoulées. La fête dura des heures.
Longtemps après, on parla de cette nuit réussie.
Certains de nos lecteurs en ont-ils gardé des photos?.
Les articles publiés surLuc VICO et Antoine BONELLI faisaient allusion aux bals que ces artistes animaient dans les années 60 et 70.
Certains de nos lecteurs ont pu se demander où ces soirées pouvaient avoir lieu à Poggiolo car la salle des fêtes municipale n'existait pas encore et la salle du bar du Belvédère est bien petite. Mais, à l'époque, les bals se déroulaient en plein air. Félix et Fosca pouvaient utiliser le terrain jouxtant la terrasse du bar poggiolais.
Ce terrain, qui sert maintenant de parking privé, était entouré de canisses longées par des bancs en bois. On payait l'entrée à la porte du bar (sauf si, en profitant d'une distraction de la caissière, on passait par la fenêtre).
L'estrade pour l'orchestre était dans l'angle proche du bar alors que le comptoir était installé à l'opposé.
Sur cette photo tirée d'un film datant de 1967, l'estrade et la terrasse cimentée (où se trouve maintenant la pizzeria) se devinent en arrière-plan de Bernard FRANCESCHETTI.
La clôture de canisses et le comptoir sont visibles sur cette image, tirée d'un autre film de l'époque, de Christian PINELLI jouant à la pétanque.
Même si l'image suivante est de très mauvaise qualité, on peut se rendre compte, près de Hervé CALDERONI en train de lancer une boule, de l'aspect qu'avait le banc en bois bordant les canisses.
Après les festivités, il fallait, comme le firent ici François OLIVA et Jérôme DUGAs, ramener les tables là où elles avaient été empruntées.
C'est ainsi que les nuits poggiolaises de l'été pouvaient être bien animées!
Sagone n'a pas donné son nom seulement à une chanson de Luc VICO; elle est présente dans le titre d'un morceau musical connu comme étant la "Mazurka de Sagone".
On l'entend souvent l'été dans les bars à touristes. Goûtez cette interprétation à la guitare et à la mandoline par des musiciens qui ont cru devoir se déguiser en marins "typiques".
Mais quel est le rapport entre cet air et Sagone?
En fait, pratiquement aucun car cette œuvre est d'abord ajaccienne!
A l'origine, elle fut composée par Paul CHIESA et déposée à la SACEM en 1957 sous le nom de "Java d'amour".
Surement un des plus talentueux guitaristes corses, Paul CHIESA a accompagné Tino Rossi à la grande époque avant de s'installer par amour à Rodez. Il y tenait une boutique dans laquelle il vendait des articles de chasse et de pêche et également des instruments de musique, y donnant aussi des cours de guitare. Sur sa tombe, on peut le voir, guitare à la main, accompagné de son épouse.
La Java fut ensuite "piratée" par Antoine BONELLI qui lui donna le nom de "Mazurka de Sagone".
Antoine BONELLI, originaire de Bocogano, a été l'un des plus grands guitaristes mondiaux et il est resté le symbole des musiques ajacciennes et corses.
Ce virtuose a joué auprès de grands tels que Tino Rossi ou Manitas de Plata. Célèbre pour ses concerts au Son des Guitares, rue Roi de Rome, à Ajaccio, il fut un maître et un exemple pour bon nombres de jeunes musiciens.
La véritable mazurka de Sagone était une java d'Ajaccio.
Et terminons par une version à l'accordéon qui utilise les deux titres pour bien montrer la filiation.
Plusieurs questions avaient été posées à propos de cette photo.
Le chanteur et les deux pêcheurs se trouvaient à Sagone, plus exactement sur le quai à côté de l'hôtel de la Marine. Au fond, on voit bien la plage qui longe la route vers Cargese.
Le chanteur placé au premier plan avait comme nom de scène Luc VICO. Il se produisait l'été dans les bals des villages des Deux Sorru, comme à l'époque Charles ROCCHI ou Jules NICOLI.
Quelle époque? Le pull à col roulé, le blouson sur l'épaule et le pantalon avec gros ceinturon sont typiques de la deuxième partie des années 1960 et de la décennie 1970. Regardez vos photos de famille de ce moment-là. Vous verrez la même tenue. Il semblerait que la date de la scène serait exactement 1970.
Quant au titre de la chanson interprétée par Luc VICO, vous n'en sommes pas certain mais il pourrait être "Pêcheur à Sagone", bien que le chanteur ne ressemble guère au raccommodeur de filet et au rameur qui sont au second plan. Il dit bien, par exemple, "moi qui suis pêcheur à Sagone" et "je jète mes filets".
Nous avons avec ce document l'exemple même des chansonnettes qui se voulaient typiques de la Corse et dont la vogue était en train de s'estomper alors que débutait le renouveau culturel du riacquistu.
Merci au groupe "Sagone c'est l'histoire d'un village qui, non juste l'histoire" qui a publié ce film sur Facebook.
Depuis un an, poignées de mains et embrassades sont proscrites, alors qu'elles font partie depuis longtemps de la vie quotidienne et sociale.
Dans les insouciantes années 60, ces frayeurs n'existaient pas. Quand ils arrivaient pour les vacances, les Poggiolais du continent devaient accomplir des corvées de bises auprès de tous les vieux du village avec lesquels ils avaient plus ou moins des liens de parenté. Garçons et filles, les jeunes Poggiolais s'embrassaient entre eux mais pas tous les jours; le plus souvent au moment d'un grand départ ou de retrouvailles.
Ce film, réalisé avec la caméra Ercsam de Michel Franceschetti, est un montage de trois séances d'embrassades: à Poggiolo en 1965, à Ajaccio en 1968 et à Marseille en 1967.
Pourrez-vous reconnaître certains des personnages de cette vidéo?
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).