Destruction et renaissance
A la fin du XV°, la défaite des Cinarchese Giovan Paulo et Ranuccio da Leca face aux Génois de l'Office San Giorgio donna l'occasion à ceux-ci de se débarrasser de façon radicale d'une résistance qui les exaspérait. En 1489, le commissaire génois Ambroggio de Negri fit détruire et incendier les maisons et déporter dans le Celavo et en Cinarca la population de la piève.
En témoignent :
o En 1530, Monseigneur Agostino Giustiniani dans sa "Description de la Corse", qui parle du village de "Podiolo" et d'un autre plus petit les "Soprane" (dont il reste encore la trace dans le maquis et qui comptait 14 feux sur le registre des "taglie" de 1537).
o En 1587, Monseigneur Mascardi, évêque du Nebbio en visite apostolique, qui décrit l'église de San Simeone "Plebania de Podioli de Sorrinsu" et note la présence de 160 âmes environ.
C'est en 1730 grâce aux premiers documents de «l'Etat des âmes » tenus par le curé de la paroisse que l’on peut connaître les patronymes des 81 habitants de l'époque: Ceccaldi, Demartini, Desanti, Franceschetti, Lorenzotti, Martini, Paoli, Pinelli, Vinciguerra.
Après sa victoire sur la Nation corse, l'administration royale française voulut établir un constat de l'économie de son nouveau territoire. Elle effectua pour cela en 1770 un dénombrement de la population et de ses ressources, et en 1786 mena plusieurs enquêtes en vue de l’établissement d'un plan terrier.
Une communauté travailleuse
Nous avons ainsi un tableau assez fidèle de ce qu'était la vie de nos ancêtres à cette époque.
Ils font commerce du lin, du vin et surtout du tabac qu'ils échangent pour de l'huile avec les gens de Balagne.
En somme, ils pratiquent une petite polyculture de subsistance qui les met à l'abri de la disette.
Un équilibre virgilien
Au cours du XIX° siècle, la population s'accroît régulièrement et l'exploitation du terroir environnant est à son apogée. Bien que situé à 600 mètres d'altitude, U Pighjolu jouit d'une exposition en promontoire face au Sud particulièrement favorable. L'olivier et la vigne y prospèrent et celle-ci atteint à la fin du siècle, avant la crise du phylloxera, une superficie de 30 hectares.
Oliveraies, jardins, vergers et vignes en terrasses soigneusement entretenues, entourent le village d'un environnement quasiment virgilien. Certes, la vie y est rude et laborieuse, mais les liens sociaux sont forts.
Puis cet harmonieux équilibre entre la nature et l'homme, lentement et patiemment élaboré au cours des siècles sera brutalement détruit en 1914.
Plus rien n'arrêtera alors la chute inexorable vers ce que nous connaissons actuellement.
à la bibliothèque du village