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9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 07:00

 

Comme indiqué dans l’article précédent, la procession qui eut lieu à Soccia le 4 octobre 1923 (ou 1922 ou 1921) en l’honneur de saint François d'Assise avait été minutieusement préparée.

 

Elle très différente de celle de Poggiolo présentée dans "I nostri antichi di U Pighjolu" et dont les participants n'avaient pas de confrérie en habits et ne portaient pas de torches.

Une procession tragi-comique à Soccia: la pantalonnade (2/3)

 

Mais le désordre arrive avec l’attitude de MATTONE. L’auteur, MAISTRALE, décrit l’incident avec force détails.

Ma Mattone, chì hè ghjilosu,

Par daretu s’avvicina

È c’un tonu maistosu

Li dice : sangue di tina !

Sì u santu ùn voli ch’e porti

Ci sarà quattru omi morti.

 

Mais Mattone, qui est jaloux,

Par derrière s’approche

Et d’un ton majestueux

Lui dit : sang de la cuve !

Si tu ne veux pas que je porte le saint

Il y aura quatre hommes morts.

- Ùn ai drittu à purtallu

Ch’ùn ti sè mancu vistutu,

Lasciami fà lu camallu

Par no’ tù sè troppu astutu

Vai à vede versi Vicu

Sì tù trovi u me billicu.

 

-Tu n’as pas le droit de le porter

Tu n’es même pas habillé,

Laisse-moi faire le porteur

Pour nous tu es trop rusé

Va voir du côté de Vico

Si tu y trouves mon nombril.

- O Palè, par Diu Santu !

Mì ! crosciu sò di sudore,

Aiò, dà, dammi issu santu

Altrimenti lu priore,

À la fin di la faccenda,

Mette mi vole à l’amenda.

 

-O Palè, par Dieu Saint !

Je suis trempé de sueur,

Allez, donne, donne-moi ce saint

Sans cela le prieur,

A la fin de la cérémonie,

Va vouloir me mettre à l’amende.

 

MATTONE est jaloux de PALELLU qui a la meilleure place. Il va déstabiliser la belle organisation car il veut être vu et, surtout, car il ne veut pas être mis une nouvelle fois à l’amende par le prieur. Il exige de porter la statue à la place de PALELLU.

 

- Amende ne dia sette

Parchì sè troppu pultrone !

Incù le to barzulette

Dannaristi à Sant’Antone ;

Volimi sorte di via,

Ghjuru lu beccu di Maria !

 

-Des amendes, qu’il t’en donne sept.

Car tu es trop fainéant !

Avec tes balivernes

Tu damnerais Saint Antoine ;

Ôte-toi de mon chemin,

Par le bouc de Marie.

 

- Ai bisognu di ghjurà

Sangue di lu porc’acellu !

Sì t’ùn poni u santu avà,

Vogliu ellu nasca un flagellu,

È poi in quattru è quattru ottu

Mandatti un bellu cazzottu.

 

-Tu as besoin de jurer

Sang de « porc’acellu » ! *

Si tu ne poses pas le saint maintenant,

Je veux que naisse une bagarre,

Et puis en quatre et quatre huit

T’envoyer un bon coup de poing.

 

- Un cazzottu ? s’e t’agguantu

Di tè ne facciu un stuppone ;

Portu rispettu à lu santu

Parchì semu in prucissione

È s’eiu ùn ti pigliu in manu,

A facciu pà lu piuvanu.

 

-Un coup de poing ? si je t’attrape

De toi j’en fais une bouchée ;

Je respecte le saint

Parce que nous sommes en procession

Et si je ne te prends pas en main

Je le fais pour le curé.

 

- Ghjuru lu Ponziu Pilatu !

Tontu, scemu ed “imbacille”

Più cà tè l’aghju amparatu

À cantà lu diesille ;

Poni quici à San Francè

Chì hè più parente di mè.

 

-Je jure par Ponce Pilate !

Fou, insensé et “imbacille”

Mieux que toi j’ai appris

A chanter le diesille ;

Pose ici saint François

Avec qui je suis plus parent que toi.

- Hè tamanta issa bugia

Ch’ùn la sentu vulinteri :

U santu ùn ci hà parintita

In Soccia cù li sumeri,

O piattati ind’un tafone,

O sinnò levi un pattone.

 

-Il est tellement gros ce mensonge

Que je ne l’entends pas volontiers :

Un saint n’a pas de parenté

A Soccia avec les ânes,

Ô cache-toi dans un trou,

Ou je te mets une gifle.

 

- Ma sè tù chì ai runcatu

Cù le to ragione torte,

S’eiu sò dissunuratu

Tù farè la malamorte :

Postu chì tù sè numicu,

Par daretu ti pizzicu !

 

-Mais c’est toi qui as brai

Avec tes raisonnements tordus,

Si je suis déshonoré

Tu auras une mort violente :

Puisque tu es mon ennemi

Je te pince par derrière !

 

Le ton monte vite. Avec le refus de PALELLU, les insultes et les menaces ont commencé.

 

Parmi elles, l'expression "Sangue di lu porc’acellu !" est assez obscure. Augustin CASANOVA, dans le bulletin "A Mimoria" n°45, année 2002, pense qu'il s'agit du Saint Esprit car, dans la religion catholique, celui-ci est représenté par le vol d'une colombe ("acellu").

 

Des échanges de gentillesses, on peut retenir une expression peu connue mais qui, après tout, pourrait toujours servir de nos jours :

« Vai a vede versu Vicu

Si tu troviu me billicu. »

(Vas voir du côté de Vico

Si tu y trouves mon nombril)

 

MATTONE est le premier à en venir aux mains, de façon ridicule, en pinçant son adversaire.

 

Un autre exemple de procession perturbée. Dessin de Nicolas CARLOTTI extrait de « Grosso Minuto » (La Marge, 1996)

Un autre exemple de procession perturbée. Dessin de Nicolas CARLOTTI extrait de « Grosso Minuto » (La Marge, 1996)

 

 

À lu pizzicu Palellu

Falà si face la cappa,

Dopu tiratu un ghjumellu

Par una braga l’achjappa

È falendu pà la stretta,

Ciattu, li face l’anchetta.

 

Au pinçon Palellu

Fait tomber la cagoule,

Après avoir tiré sur la cordelette

Par une jambe de pantalon le tire

Et descendant par la ruelle,

Sans rien dire, lui fait un croc-en-jambe.

Calci, pugni, urli, brioni !

Ribumbavanu in l’Umbriccia,

Mattone senza calzoni,

Li s’appittica à la ciccia

Incù l’ugne, in modu tale,

Par pilalli u barbazzale.

 

Coups de pieds, de poings, hurlements et cris

Retentissaient jusqu’à l’Umbriccia.

Mattone sans pantalon

L’attrape par les cheveux

Avec les ongles, de façon

A lui peler sa grande barbe.

Ma Palellu, da la sista,

Lestru s’ammira à lu brugnu

Piglia a livata è l’inquista

Par mandalli un bruttu pugnu :

A bighina sbiguttita

Casca morta è supillita.

 

Mais Palellu, plein d’effroi,

Leste, vise la tête (le museau),

Prend son élan et l’observe

Pour lui envoyer un bon coup de poing sur le nez :

La bigote effarée

Tombe morte et enterrée.

- Ohimè ! chì m’arruvina !

Grida Mattone tribbiatu ;

Di mè ne face pappina,

Chjamatemi lu curatu,

Tinite ad ellu, o ziu Frognu,

Parch’à mene ùn ci hè bisognu.

 

- Ohimè ! Il m’esquinte!

Cria Mattone battu;

Il me met en bouillie,

Appelez le curé,

Tenez-le, ô zio Frognu,

Car il n’y a pas besoin de me tenir.

- Quare mene ripulisti ?

Risponde Palellu in cesta ;

Datemi bandera è cristi

Chì vogliu saltalli in cresta.

È c’un pizzicu in daveru,

Li strisciula lu bragheru.

 

-Pourquoi me repousse-tu ? (extrait d’un psaume), répond Palellu nu-tête ;

Donnez-moi bannière et crucifix

Je veux lui sauter dessus.

Et d’un pincement pour de bon,

Lui arrache le pantalon.

Un priore cuncorre è tene,

Ma vistu l’omu spugliatu

Zia Coditorta si svene

À perde quasi lu fiatu

È lu prete, in stu micidiu,

Ricitò lu visibiliu.

 

Un prieur accourt et le tient,

Mais voyant l’homme dévêtu

Zia Coditorta s’évanouit

A en perdre la respiration

Et le prêtre, dans ce massacre,

Récita le visibiliu.

 

Les coups pleuvent et les cris des deux hommes s’entendent jusqu’à l’Umbriccia, quartier de Soccia éloigné de l’église.

 

La bagarre tourne à la farce : MATTONE perd son pantalon, ce qui fait s’évanouir une femme.

 

La bagarre va-t-elle dégénérer ? Le sang va-t-il couler ? La procession ira-t-elle jusqu’à son terme ? Les réponses seront données dans le troisième article de cette série.

A suivre

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6 octobre 2024 7 06 /10 /octobre /2024 07:00

 

Voici un siècle qu’un grave incident troubla la sérénité du village de Soccia.  

 

Le récit, intitulé «Una prucissione in Soccia», en fut publié en 1924 par la revue A Muvra, de Petru ROCCA, sous la signature du poète MAISTRALE.

 

MAISTRALE (Dumenicu Antone VERSINI), surnommé « le barde de la Corse », naquit en 1872 à Marignana et mourut en 1950 à Ajaccio. Il était marié avec une Poggiolaise, Marie-Thérèse LOVICHI (1867-1948), fille de Giovan Paolo LOVICHI, instituteur à Poggiolo, et de son épouse Angela Francesca PINELLI (biographie détaillée en cliquant ICI). 

 

Connaissant bien le haut-canton, MAISTRALE avait entendu parler de l’incident qui resta longtemps dans la mémoire socciaise car il est rare qu’une cérémonie religieuse soit troublée et finisse dans le plus grand désordre.

Une procession tragi-comique à Soccia: une belle organisation (1/3)

 

Ce poème de 37 strophes de 6 vers était écrit en corse, dans la graphie utilisée au début du XXe siècle par A Muvra et qui diffère de celle utilisée maintenant. Ainsi, le titre « prucissione in Soccia » s’écrirait désormais « prucessione di A Soccia ».

 

Vous pourrez lire face à face la version originale et la traduction française. Celle-ci fut assurée par Jean-Baptiste PAOLI, dit « Jeannot », l’historien de Soccia, qui en réalisa une petite brochure voici quelques années. Elle a été revue par le Poggiolais Jean-Baptiste PAOLI, chef de projet de Cunghjugatore corsu à Canopé Corse.

 

La longueur du texte nécessite de le publier et de l’expliquer en plusieurs fois.

Une procession tragi-comique à Soccia: une belle organisation (1/3)

U quattru uttobre passatu

Hè statu un ghjornu niellu,

In Soccia ciò chì hè stalvatu

A sà ancu megliu Palellu ;

À casu, par tistimone,

Ci saria ancu Mattone.

 

Le quatre octobre dernier

Fut une triste journée,

Après ce qui est arrivé à Soccia

Palellu le sait mieux que personne

Et dans cette affaire, pour témoin,

Il y eut aussi Mattone.

 

In stu ghjornu, a san Francescu,

Fù dicisa a prucissione ;

U tempu era pocu frescu

È durava u caldione,

Ma malgradu lu calore,

Cusì parlò lu priore :

 

En ce jour, fête de saint François,

La procession fut organisée;

Le temps était peu frais

Et la forte chaleur persistait,

Mais malgré cette chaleur,

Ainsi s’exprima le prieur:

 

- Cù lu camisgiu stiratu,

Riunitevi o fratelli,

Ch’ognunu sia priparatu

Sta sera, vechji è zitelli,

Sia par purtà lu santu

O par dà forza à lu cantu.

 

-Avec l’aube repassée,

Réunissez-vous, mes frères,

Que chacun soit prêt

Ce soir, jeunes et vieux,

Pour porter le saint

Ou pour chanter à pleine voix.

Chì, à la statula d’intornu,

Cum’è par l’epifania,

U fratellu à lu so tornu,

Ci canti le Litanie

È senza ghjatta nè topi,

Ellu dica : ora pro nobi.

 

Que, entourant la statue,

Comme pour l’épiphanie,

Chaque frère à son tour,

Chante les “Litanies”

Et “à bon chat, bon rat”,

Dise “ora pro nobi”.

Quandu faraghju l’appellu,

Cù lu libru in sacristia,

Subitu ch’ogni fratellu

Mi rispondi : Ave Maria !

À chì ùn porta à San Francè,

Amende ne avarà trè.

 

Lorsque je ferai l’appel,

Registre en main à la sacristie,

Que chaque confrère aussitôt

Réponde: ave Maria!

Celui qui ne portera pas Saint François

Sera mis à l’amende trois fois.

 

La première ligne indique que les faits se sont produits le « quatre octobre dernier » qui était le jour de la « fête de saint François » d’Assise. La parution de l’œuvre datant de 1924, la fameuse procession doit avoir eu lieu le jeudi 4 octobre 1923, ou peut-être une année ou plusieurs années auparavant.

 

Les premières strophes nous apprennent qu’il existait à Soccia une confrérie bien organisée qui possédait un prieur, un registre d’appel des membres et des amendes.

 

Cette confrérie était celle du Saint Rosaire qui, depuis 1919, avait comme prieur un autre Jean-Baptiste PAOLI et pour sous-prieur Antoine Dominique PIETRI.

 

Il existait à Soccia, en 1728, lors de la visite de l’évêque de Sagone Pier Maria GIUSTINIANI, une confrérie du Saint Rosaire mais elle était féminine. Celle qui existait au XXème siècle était entièrement masculine.

 

La ferveur à Notre-Dame du Rosaire était importante dans ce village. (voir http://poggiolo.over-blog.fr/la-fête-d-octobre-à-soccia). Mais, dans ce texte, c’est bien la statue de saint François d’Assise (« San Francè ») qui est sortie de l’église.

Cù u santu si vaca pianu

È lu passu si misuri,

Incù lu missale in manu,

A voce chì nimu ùn curi ;

Cù candeli è bella cera,

Si cumenci à sicut era.

 

Avec le saint on chemine lentemant

A pas comptés,

Le missel à la main,

Sans écouter son voisin;

Avec cierges en bonne cire,

On commence à “sicut era”.

Incù camisgiu è curdone

È cappa sopr’à la testa

Sta sera à la prucissione

Si canti pà sta gran festa,

Fendu quattru o cinque tondi,

L’agnus dei speccat’a mondi.

 

Avec l’aube et le cordon

Et cagoule sur la tête

Ce soir à la procession

Que l’on chante pour cette grande fête,

En faisant quatre ou cinq ronds

L’agnus dei speccat’a mondi.

Appress’à issu parlamentu,

Dopu betu à la funtana,

U sacristanu cuntentu

Fece un colpu di campana

È par ùn esse in ritardu

Lustrò i scarpi di lardu.

 

Après ce discours,

Ayant bu à la fontaine,

Le sacristain content

Sonna un coup de cloche

Et pour ne pas être en retard

Lustra ses chaussures avec du lard.

 

 

Les confrères ont reçu des consignes précises et très détaillées sur leur allure pendant la procession, leur habillement, leur façon de chanter…

 

On pourra remarquer que tous les chants sont en latin, comme l’était alors toute la célébration de la messe.

 

Infine à l’ultimu pichju,

Ancu Grillu in filacchina

S’avvicinò da lu nichju

Pà a porta masciulina :

Intuppendusi una panca,

Messe a scicca à parte manca.

 

Enfin au dernier coup

Même Grillu en habit de cérémonie

S’approcha de la niche

Par l’entrée des hommes:

Saisissant un banc,

Il posa sa chique sur la gauche.

 

À lu son di a campanella

Ognunu cacciò la barretta,

Ogni donna ancu zitella

Pigliò l’acqua binadetta

È cum’è pà le gran messe

U camisgiu omu si messe.

 

Au son de la clochette

Chacun retira sa casquette

Chaque femme, même jeune fille

Prit l’eau bénite

Et comme pour les grand-messes

Les hommes mirent leur aube.

Dopu ghjunta Mariola

À fà vede e so puntette,

U prete messe la stola

È le so bianche faldette ;

À tutti messe lu siscu

Cù lu domine vobiscu.

 

Après l’arrivée de Mariola

Pour faire voir ses dentelles,

Le prêtre mit l’étole

Et ses surplis blancs;

Il fit sursauter tout le monde

En entonnant le domine vobiscu.

Appress’à tutti i zitelli

Eccu e figlie di Maria

Cù midaglia è frisgitelli

È filari in fantasia :

In li cantichi puliti

Quesse cherenu mariti.

 

Derrière les enfants

Voici les filles de Marie

Avec médailles et fanfreluches

Et foulards de fantaisie;

A travers les cantiques pieux

Celles-ci cherchent des maris.

 

 

Eccu lu piuvanu accantu

À quattru omi infurcazzati ;

Dopu ne vene lu santu

Cù li panni tarulati

È Palellu, à lu so dettu

Pare u parente più strettu.

 

 

Voici le curé à côté

Des quatre hommes ployant sous l’effort 

Puis vient le saint

Avec ses vêtements mités

E Palellu, qui selon lui,

Parait son plus proche parent.

La procession est bien organisée, avec une place précise pour chacun:

- en avant, les enfants

- puis, les « filles de Marie », ou enfants de Marie, adolescentes engagées dans ces groupes fondés en 1837 pour approfondir leur foi, mais qui à Soccia, visiblement, pensent à autre chose, petit clin d’œil sur la différence entre l’aspect extérieur et la réalité profonde

- le curé qui était Jean-François BONIFACI depuis 1917

- la statue de saint François d’Assise (qui avait été offerte en 1893 par des paroissiens) avec ses porteurs

- le reste de la confrérie

- les autres habitants.

 

Tout est magnifique mais, très rapidement, ce bel ordre va se détraquer et la procession tournera à la grosse farce.

 

A suivre

 

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27 septembre 2024 5 27 /09 /septembre /2024 07:00

 

"Vous les reconnaissez?" est le titre des dernières pages du livre I nostri antichi di U Pighjolu. Onze photos sont présentées sans les noms des Poggiolais représentés. Depuis la parution, plusieurs identifications ont eu lieu. En voici une, celle des communiants de la page 99.

 

La photo peut être agrandie en cliquant sur elle.

La photo peut être agrandie en cliquant sur elle.

 

Des jeunes d'une dizaine d'années sont bien rangés sur le perron de l'église Saint Siméon pour leur communion.

 

On peut être impressionné par leur nombre, dix-sept dont six filles, qui montre qu'il exista une époque où la population de Poggiolo et de Guagno-les-Bains fut nombreuse.

 

 On peut également être impressionné par leur habillement. 

 

Les garçons ont culotte courte, chaussettes hautes et veste sur laquelle a été posé un nœud supportant une croix. Ils ont des gants blancs et tiennent à la fois un livre de messe et un cierge presque aussi haut qu'eux. A la page 78 du livre, Pierre DESANTI et un ami ont exactement le même équipement.

 

Les filles ont été placées au fond, ce qui ne troublait alors personne. Elles ont une robe blanche et un bonnet de la même couleur pour cacher leurs cheveux. Elles ont elles aussi des cierges. Il est impossible de les décrire plus complètement.

 

Leurs physionomies hésitent entre le très sérieux et le sourire plus ou moins grand. Tous sont conscients que cette cérémonie marque un moment important de leurs vies de chrétiens et dans leurs vies de futurs adultes. Ils savent que leurs parents ont économisé depuis longtemps pour leurs vêtements et pour la fête qui suivra. 

 

Mais quelle est la date de cette photo?

 

En connaissant les identités de ces enfants, et donc leurs dates de naissance, il est possible de placer ces communiants autour de l'année 1940.

 

Les noms de ces jeunes ont été placés sur la photo ci-dessous, sauf pour une fille qui reste anonyme.

 

Sauf erreur, deux de ces personnes sont toujours vivantes. Les connaissez-vous?

La photo peut être agrandie en cliquant sur elle.

La photo peut être agrandie en cliquant sur elle.

 

Pour commander le livre de photos des anciens Poggiolais, suivre le lien:

https://www.collectiondesphotographes.com/i-nostri-antichi-di-u-pighjolu-de-philippe-prince-demartini.html

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14 septembre 2024 6 14 /09 /septembre /2024 19:16
Bientôt la fin de l'instruction sur la disparition de la Caravelle Ajaccio-Nice ?

 

Le Figaro a publié le 12 septembre un article faisant le point de l'enquête sur la catastrophe de la Caravelle Ajaccio-Nice qui s'est abîmée en mer le 11 septembre 1968.

 

Bientôt la fin de l'instruction sur la disparition de la Caravelle Ajaccio-Nice ?

 

L'instruction devrait bientôt se clôturer mais les avocats des familles des victimes, Me SOLLACARO en tête, réclament des actions de repêchage ou de prises de vues sous-marines des débris restés au fond de la Méditerranée.

Photos extraites de la vidéo du Figaro.

Photos extraites de la vidéo du Figaro.

56 ans après, rien n'est résolu et les douleurs restent vives.

L'article est à lire en suivant le lien.

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28 août 2024 3 28 /08 /août /2024 19:02

 

Cet été, le couvent de Vico a été un haut lieu culturel avec une série d'expositions de peintres variés et de grande qualité. Chaque vendredi du mois d'août, les habituels "débats de l'été" ont permis d'entendre des conférences très intéressantes.

 

Les deux séries d'événements se rejoignent vendredi 30 août à 20 heures avec la conférence

 

"Sur la trace des artistes peintres russes en Corse"

par Agathe ARRIGHI,

doctorante en Histoire de l'Art.

 

Après la révolution de 1917, des Russes réfugiés en Corse ont montré leurs talents de peintres, notamment  dans la décoration d'églises des Deux-Sorru.

 

Plusieurs articles, dont celui indiqué ci-dessous, de ce blog ont été consacrés aux plus célèbres, Ivan CHOUPIK et Nicolas IVANOFF.

 

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26 août 2024 1 26 /08 /août /2024 07:00

 

Souvent éclipsé par la notoriété du débarquement en Normandie le 6 juin 1944, le débarquement en Provence du 15 août fut une opération militaire de grande importance pour la libération de la France. Cette année, son quatre-vingtième anniversaire a été célébré avec une ampleur inhabituelle.

 

La particularité de cette opération militaire est que, au contraire de la Normandie, elle fut effectuée par des troupes en majorité françaises (avec des Français métropolitains, des "Pieds Noirs" et des indigènes nord-africains). Un Poggiolais, Archange COLONNA, y participa.  

 

Né le 7 mars 1924 à Poggiolo et engagé volontaire en 1942, à 18 ans, Archange COLONNA eut une valeureuse carrière militaire. Il participa aux campagnes de Tunisie et d'Italie. Il débarqua à La Croix-Valmer en août 1944. Il fut blessé au plateau d'Onans puis au col de Chedesdray, près de Belfort.

 

Grand invalide, mutilé de guerre, il était titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre avec étoile d'argent et à la médaille de la valeur militaire avec étoiles d'argent et de bronze. En mars 2009, le titre de chevalier de la Légion d'Honneur lui fut attribué à titre militaire.

 

Il s'installa à Poggiolo au début des années 1980 après une importante carrière professionnelle, notamment dans la Police Nationale où il devint commissaire.

 

Décédé le 12 août 2013, il repose au cimetière d'Orto d'où son épouse Jeanne PAOLI (1923-2014) était originaire

 

Archange Colonna devant son four en 1987 (photo Paul Vincetti).

Archange Colonna devant son four en 1987 (photo Paul Vincetti).

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25 août 2024 7 25 /08 /août /2024 08:30

 

La libération de Paris en août 1944, il y a quatre-vingts ans, si elle fut un grand événement dans l'histoire de la France, constitua aussi un moment important pour une famille poggiolaise.

 

Le 24 août, les premiers éléments de la 2e DB (division blindée) du général LECLERC entrèrent à Paris. Le 25, la capitulation allemande fut signée et le général de GAULLE prononça son discours à l'Hôtel de Ville. Le  26, ce fut la descente des Champs-Elysées et la messe à Notre-Dame.

 

Ce jour-là, plusieurs chars français firent halte sous un pont de chemin de fer dans la banlieue pavillonnaire d'Épinay et de Saint-Denis.

 

La population du quartier vint les féliciter et leur parler. Jean-Baptiste PAOLI (1896-1993) et son épouse Françoise (1902-1996), d'origine poggiolaise, ayant appris que les équipages des blindés comprenaient des Corses, en invitèrent à manger chez eux. C'est ainsi que Pascal VECCHI (1925-2008) fit connaissance de leur fille Julie (1923-2011) et que débuta une idylle d'où naquit Hélène en 1947.

 

80 ans de la Libération et d'une belle histoire d'amour

 

Pascal avait à peine 18 ans quand la Corse fut libérée de l'occupant en septembre 1943 et qu'il força son père à accepter qu'il s'engage dans l'armée.

 

Mais regardons le texte lu par son gendre Philippe DUBREUIL lors de ses obsèques dans l’église de Poggiolo le 13 août 2008 :

 

 

«C'était un homme qui aimait la vie et ses amis étaient nombreux, un homme qui aimait sa famille, un homme qui aimait son village et le village le lui rendait bien. Un homme qui aimait la Corse, Vero où il est né, Sari d'Orcino où il a vécu, Poggiolo qu'il avait adopté. Mais au-delà de ce que chacun voyait et croyait savoir, il y avait en lui un autre personnage, un homme de conviction. Il parlait peu en effet de ces mois sombres mais aussi lumineux de sa vie.

À 18 ans, il s'est engagé à l'automne 1943 et a entamé un long périple qui l'a mené en Afrique du Nord à Koufra, au large de l'Amérique puis en Angleterre. C'est là que s'est préparé avec des milliers de compagnons d'armes ce moment tant attendu de libérer la France occupée.

Il débarque en juillet 44 en Normandie et est engagé au combat sur la poche de Falaise puis de Royan. Avec l'armée Leclerc, sa 2e DB, il fait son entrée le 24 août 1944 dans Paris où il rencontre sa future épouse Julie. Il poursuivra sa route jusqu'au nid d'aigle d'Adolf Hitler à Berchtesgaden. Son courage, son engagement ont été récompensés par de nombreuses distinctions et médailles à titre militaire (Croix de guerre 1939-1945 et American Legion) ainsi que des citations à l'ordre de l'armée. (…)

C'était cela Pascal, il était exubérant mais aussi secret, courageux, épris de liberté, amoureux de sa Corse et de son pays, un exemple pour les jeunes de demain».

 

Ainsi que l’écrivit J-M F, le correspondant de «Corse-Matin», «C'était de tout cela que témoignaient les deux drapeaux recouvrant son cercueil, le drapeau corse et le drapeau tricolore.»

 

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9 août 2024 5 09 /08 /août /2024 07:00

 

Avant sa présentation au village le 16 août, vous pouvez voir ici la première page de couverture de "I nostri antichi di U Pighjolu". 

Quelques renseignements sur le livre

 

Parmi ses 100 pages, ce livre contient de nombreuses photos qui, des années 1880 à la fin des années 1970, montrent les Poggiolais dans leur village, au service militaire ou dans les colonies, pendant des fêtes religieuses ou pendant leur vie quotidienne.

 

Certains personnages ont été identifiés, d'autres pas mais leurs descendants pourront certainement le faire.

 

Quelques renseignements sur le livre
Quelques renseignements sur le livre
Quelques renseignements sur le livre

 

 

Dans les premières pages, le projet est présenté par des textes de Philippe PRINCE-DEMARTINI, Michel FRANCESCHETTI, Hélène DUBREUIL-VECCHI, sans oublier le mot du maire Jean-Laurent PINELLI.

 

Une "Histoire abrégée du village avant 1914", écrite par François-Xavier PAOLI, a été reprise.

 

Pour terminer, deux arbres généalogiques à remplir (un pour le côté paternel et un pour le côté maternel) sont proposés au lecteur.

 

Quelques renseignements sur le livre

 

Le livre sera présenté le 16 août à Poggiolo, à l'issue de la procession, et vendu au prix de 11 euros.

 

Il peut également être commandé par internet en suivant le lien:

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3 août 2024 6 03 /08 /août /2024 12:14

 

Moins médiatisé que les 80 ans de la Libération, l'anniversaire du déclenchement de la Première Guerre Mondiale ne doit pas être oublié.

 

Le 3 août 1914, l'Allemagne déclarait la guerre à la France. La dévastation de l'Europe commençait.

 

Les hommes de Poggiolo et de Guagno-les-Bains firent leur devoir. Trente, dont les noms sont gravés sur le monument aux morts de la commune, y laissèrent leur vie. Cent dix-huit participèrent d'une façon ou de l'autre à ce conflit.

 

 

Jean-Antoine FRANCESCHETTI et Jean-Baptiste PAOLI en 1918.

Jean-Antoine FRANCESCHETTI et Jean-Baptiste PAOLI en 1918.

 

Leurs 118 notices biographiques, classées par ordre alphabétique, sont disponibles sur ce blog à l'adresse http://poggiolo.over-blog.fr/tag/guerre%2014-18/

 

Les photos de certains d'entre eux se retrouvent dans le livre "I nostri antichi di U Pighjolu" qui sera présenté le 16 août prochain. 

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20 juillet 2024 6 20 /07 /juillet /2024 07:00

 

L'importance de Jean-Martin FRANCESCHETTI dans l'histoire du sport marseillais a été évoquée par l'article précédent présentant la publication de «Marseille ville sportive: histoires des lieux et des hommes» par le Comité du Vieux Marseille.

 

Cet ouvrage est abondamment illustré. Toutefois, nous vous présentons ici des documents qui ne sont pas dans ce livre.

 

Tout d'abord, deux cartes de membre de l'Olympique de Marseille datant de 1953 et 1955 qui indiquent que le Poggiolais faisait partie du comité directeur du club et en était même le trésorier.

 

A cette époque, l'OM avait réussi à se qualifier en finale de la Coupe de France de football mais fut battu par l'OGC Nice le 23 mai 1954 (2 buts à 1).

 

Jean-Martin Franceschetti le sportif (compléments)

 

Plus ancienne, cette licence de basket-ball, année 1947-1948.

 

Jean-Martin Franceschetti le sportif (compléments)

 

Le club mentionné, l'ASSS, était l'Association Sportive de la Sécurité Sociale que Jean-Martin transforma en CSMT (Cercle Sportif du Ministère du Travail) en 1956, club qui comprenait également volley et hand-ball, et dont il fut longtemps secrétaire général.

 

Son siège fut situé plusieurs années à la direction régionale de la Sécurité Sociale, au 102 rue Sylvabelle, dans le 6ème arrondissement de Marseille, où J-M FRANCESCHETTI travaillait.

 

 

C'est de cette même année 1947-1948 que date la photo suivante qui présente la section féminine de basket de l'ASSS. 

 

Jean-Martin Franceschetti le sportif (compléments)

Jean-Martin est accroupi à droite. Derrière lui, la joueuse de droite, portant le numéro 6, était Marie QUAIRÉ, qui travaillait dans le même bureau.

 

Ils se marièrent en janvier 1949 et eurent trois enfants bien connus à Poggiolo: Michel, Monique et Marie-Claude.

Jean-Martin Franceschetti le sportif (compléments)
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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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L'album de photos des Poggiolais:

Pour le commander, suivre le lien:

https://www.collectiondesphotographes.com/i-nostri-antichi-di-u-pighjolu-de-philippe-prince-demartini.html

 

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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?

Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com

Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.

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Vacances de Toussaint:

du samedi 19 octobre au lundi 4 novembre.

Vacances de Noël:

du samedi 21 décembre au lundi 6 janvier.

Vacances d'hiver:

du samedi 15 février au lundi 3 mars.

Vacances de Pâques:

du samedi 12 avril au lundi 28 avril.

Vacances d'été:

samedi 5 juillet.

 

 

 

 

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