21 mars 2023
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Pendant longtemps, les piétons, les animaux (ânes, mulets, chevaux) et les voitures circulèrent sur des routes qui étaient des sentiers élargis pouvant parfois, dans les gros villages, être recouverts de pierres.
A la fin du XVIIIe siècle, l'ingénieur écossais John MACADAM eut l'idée d'un revêtement de pierres concassées agglomérées avec un agrégat sableux. La macadamisation commença en France en 1849. Quand débuta-t-elle en Corse? Peut-être sous Louis-Philippe mais surtout sous Napoléon III.
Quand cette innovation toucha-t-elle Sorru in sù? Nous n'avons pas trouvé de document sur ce sujet. Mais si des lecteurs pouvaient apporter leurs lumières...
De même, quand le bitume ou l'asphalte servit d'enrobage, il fallut du temps pour que toutes les routes corses fussent concernées.
Les photos du début du XXe siècle laissent voir des bribes de la route que l'on soupçonne non goudronnée.
Ainsi, sur cette carte postale.
On peut soupçonner que l'enrobage n'a pas encore été réalisé sur ces deux clichés poggiolais tirés du fonds Saveriu PAOLI.
Deux photos plus instructives viennent de la famille TRAMINI. Elles datent du mois d'août 1950 et ont été prises à Guagno-les-Bains. Sur la première, Guy est assis sur un muret en face de l'établissement thermal. Sur la seconde, son frère Jean-Marc est dans une poussette.
La chaussée est bien visible et ne paraît pas goudronnée. D'après les deux frères, le goudronnage serait arrivé en 1954 à Poggiolo.
27 février 2023
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Les vieilles voitures ont toujours du succès, à l'instar de cette Traction qui a été remarquée à Rennu lors de la Tumbera du 5 février.
Maintenant, les modèles d'automobiles sont bien différents.
Regardez Poggiolo, devant la maison CECCALDI, en août 2021.
Regardez plus haut, vers le bar.
Mais il y a quelque chose de curieux!
Pas de doute: c'est une 4L !
Et, en regardant bien, on peut trouver plusieurs 4L ou R 4 sur le bord de la route.
Poggiolo serait-il le refuge des voitures des années 60, 70 et 80?
La vie se serait-elle arrêtée dans le village il y a cinquante ans?
A part la première (page Facebook de la Commune de Rennu), toutes les photos sont de Michel Franceschetti.
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Les années 60
20 février 2023
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Une série de photos déjà diffusée sur ce blog montrait une excursion au lac de Creno en 1952.
Philippe PRINCE a retrouvé d'autres clichés de sortie en montagne, cette fois à Camputile.
Malheureusement, ils ne sont pas datés. Ils sont certainement de 1954.
Les identités ne sont pas mentionnées. On peut reconnaître sans hésitation Jean-Martin FRANCESCHETTI (1925-2013), juché sur un âne. C'est un peu plus difficile pour les autres.
28 janvier 2023
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La marche de Poggiolo jusqu'à Creno a été le passage obligé pour chaque génération. L'article précédent a montré les acteurs d'une telle excursion en 1954. Voici maintenant les participants d'une sortie auprès du lac en 1962.
De gauche à droite, assis: Jean-Marc OULIÉ, Jean-Martin PINELLI et Jean-Marie PASSONI.
Au deuxième rang: Hervé OULIÉ, Hervé CALDERONI, François ORAZY.
Contrairement aux excursionnistes de 1954, ceux-ci n'ont pas connu la guerre. Ils font partie des fameux "baby-boomers" qui ont bousculé la société française et qui ont pu profiter de la prospérité des "trente glorieuses". Et l'on peut remarquer qu'aucun adulte n'est présent.
Cette photo est d'autant plus emblématique qu'elle a été prise pendant l'été 1962, au moment de l'indépendance de l'Algérie (proclamée le 5 juillet), au moment où des centaines de milliers de "pieds noirs" et de harkis connaissaient le drame de l'exode vers la métropole par peur d'être massacrés.
Plusieurs des jeunes Poggiolais que l'on voit ici avaient d'ailleurs vécu en Algérie ou dans d'autres colonies, comme ce fut le cas pour de nombreuses familles corses.
Le rite initiatique de la visite à Creno ayant été accompli, par ce groupe et par les autres jeunes de cette génération, les sorties en montagne se multiplièrent, allant de plus en plus loin et plus longtemps.
Voici, en 1963, encore une photo prise par Joël CALDERONI, cette fois devant la bergerie de Camputile. Au premier plan: François ORAZY. A gauche: Dominique PINELLI (actuellement conseiller municipal). Au centre: François OLIVA. A l'arrière-plan: Hervé CALDERONI.
Petit détail qui montre l'époque: François ORAZY a autour du cou une lanière soutenant un petit poste de radio à transistors. Les jeunes d'alors en avaient souvent avec eux, même si dans l'intérieur de la Corse la réception était souvent difficile.
Pendant une bonne dizaine d'années, cette génération écuma les montagnes environnantes, connaissant toutes sortes d'aventures, comme en 1965 et 1966 (voir ci-dessous).
22 janvier 2023
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La scène représentée ici peut faire frémir: une petite fille maigre marchant sur une route que l'on devine plus empierrée que goudronnée et, derrière elle, les murs d'un bâtiment en ruines.
Le flou, l'utilisation du noir et blanc, la déchirure de l'image ajoutent à l'impression de tristesse, pour ne pas dire de désolation, bien dans la ligne des sentiments dont les médias veulent nous imprégner actuellement.
Le film, dont une copie d'écran est ici publiée, a été tourné par Jean-Martin FRANCESCHETTI en 1952 ou 1953 à Poggiolo. Le lieu est reconnaissable avec la construction claire de forme carrée à l'arrière-plan: la dernière maison au bord de la route avant le "petit four", c'est-à-dire la maison COLONNA, qui est après la maison PINELLI. On est ici pratiquement devant l'entrée du bar du Belvédère qui, à cette époque, n'était pas encore construit.
Quant à la ruine, son état était récent car il existe une photo du même endroit datant de 1947 (photo déjà montrée plusieurs fois sur ce blog). Il s'agissait d'un hangar dont une partie, celle qui a disparu en 52-53, était en planches. On remarquera la joie évidente de ces jeunes gens qui avaient connu la guerre terminée depuis seulement deux ans.
Les anciens Poggiolais se souviennent certainement que, la ruine disparue, il y eut une cabane en bois pendant plusieurs années. Depuis dix ans, un transformateur électrique haute tension a été installé.
Et, plus bas, ont été construits le bar à droite et la maison de Fosca à gauche.
Une photo récente du même endroit que la première vue montre que nous ne sommes plus au temps de la petite fille et de la ruine. Le transformateur est caché par un laurier-rose. La maison COLONNA est encore bien visible, même si plusieurs constructions se sont ajoutées entre elle et la maison PINELLI.
Nous sommes toujours à Poggiolo.
Toutes les photos de cet article appartiennent à la famille Franceschetti.
17 janvier 2023
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Tout va mal: guerre en Ukraine, hausse des prix de tous les produits, projet de réforme du système de retraite. Faut-il pleurer sur les malheurs actuels?
Pas le moins du monde car, après tout, "Tout a toujours mal marché", comme l'écrivait l'historien Jacques Bainville. On peut réagir en se révoltant. On peut aussi trouver des bons moments avec une bande de copains. Cette photo le démontre.
Toutes ces photos peuvent être agrandies en cliquant sur elles.
Les bouches font de grands sourires, les yeux brillent, la pose est parfaite (sauf les cornes pour un personnage du centre au fond). Tout incite à la détente.
Pourtant, au verso, une inscription donne la date du 15 août 1952, soit à peine sept ans après la fin du plus grand massacre de l'Histoire. Mais, après le drame, la vie reprend.
Les petits mots et les signatures pourraient permettre d'identifier ces copains car ils étaient Poggiolais. Ce document a été fourni par Philippe PRINCE qui l'a trouvé dans les affaires de sa mère, Marie-Antoinette, née DEMARTINI.
En dehors des identités, une autre question est celle du lieu du cliché. Une seconde photo peut fournir la réponse.
Les personnages sont dix au lieu de quinze mais ce sont les mêmes. Soit il s'agit du même jour mais un peu plus tard car ils sont plus couverts, soit le cliché a été pris la veille ou le lendemain. Surtout, on peut distinguer au fond une table et une cabane. Le lieu est la foire de Renno qui se tenait près de la chapelle de Saint Roch, entre ce village et Vico, durant trois ou quatre jours à partir du 16 août. Stands de ventes et jeux de toutes sortes permettaient de s'amuser. Trois des sujets photographiés n'ont-ils pas des chapeaux de fantaisie?
Les amusements grandirent à un tel point que le lieu devint une véritable fête foraine avec manèges, auto-tamponneuses, pêche aux canards, sans oublier les jeux d'argent où de grosses sommes disparaissaient pendant de longues soirées.
Les scènes suivantes datent de 2010. Nos lecteurs auraient-ils d'autres photos de ces moments?
Photos Michel Franceschetti
3 janvier 2023
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Alors que, avec de nombreux records de températures dépassés, la fin de 2022 a ressemblé à la fin de 2021, qui avait été la plus douce jamais mesurée par Météo France et alors que de nombreuses stations de ski ont dû fermer leurs pistes, cette photo détonne.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
Extraite du fonds Saveriu PAOLI, elle montre quatre personnes s'amusant dans la neige à Poggiolo.
A gauche, le plus âgé est Jean-Baptiste DESANTI. Puis, se trouvent François-Xavier PAOLI, Marphise DESANTI et Robert BATTESTI.
Le lieu précis est facile à reconnaître. Ce sont les premières maisons du village, le lieu nommé A Vazzina, peu avant le Fragnu. Les constructions sont restées les mêmes de nos jours.
Photos Michel Franceschetti.
La date est indiquée au bas du cliché: "Hiver 1939-40".
Très vraisemblablement, il doit s'agir du mois de janvier 1940.
En effet, du 10 au 26 janvier, la plus grande vague de froid depuis 1838 a déferlé sur la France, n'épargnant aucune région.
Bastia en janvier 1945 (photo Emmanuel Leroy-Ladurie).
De plus, un élément particulier ne doit pas être oublié: depuis le 3 septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne étaient en guerre avec l'Allemagne. La censure avait été établie et contrôlait étroitement l'information. Ainsi, pendant plusieurs jours, ses services interdirent aux journaux d'évoquer les intempéries, peut-être pour éviter de démoraliser la population.
Ainsi, un journaliste de Marseille-Matin dut attendre le 19 janvier pour pouvoir écrire:
"Si paradoxal, si puéril que cela paraisse, la Censure nous interdit de parler du temps qu'il a fait. Il y a, paraît-il, danger pour la défense nationale d'écrire qu'il a plu, neigé ou que le mistral a soufflé. Nous ne comprenons pas."
(cité page 140, dans Michel Franceschetti, Une drôle d'année à Marseille, Marseille, Gaussen, 2021)
Mais, à Poggiolo, on était loin de ces querelles et loin de l'invasion allemande qui allait fondre sur la France quatre mois plus tard.
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7 décembre 2022
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Une allusion à la disparition du lustre de l'église de Soccia avait été faite dans l'article sur le Père MILLELIRI .
A l'époque, de nombreux habitants du village avaient critiqué l'enlèvement de cet éclairage qui pendait de la voûte de l'église construite en 1843. Au vu de commentaires parus sur la page Facebook de Soccia, le mécontentement subsiste plus d'un demi-siècle après cet événement.
Une carte postale rarissime, venant de la série imprimée à l'initiative de l'abbé PASTINELLI, a été publiée par Jeanne OTTAVI. Elle montre l'intérieur du bâtiment religieux au début du XXe siècle.
Maintenant, le lustre, dont on ignore la destinée, a été remplacé par un tout autre système lumineux.
Les photos ci-dessous, prises le 15 août 2017 et le 15 août 2018, donnent une idée de l'intérieur actuel de l'église. On remarquera (mais-ce une consolation?), que la vue est dégagée pour admirer le grand tableau du chœur et les fresques de la voûte peintes par Noël COPPOLLANI et bien restaurées.
Photos Michel Franceschetti.
19 novembre 2022
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Alerte!
Un groupe d'individus a pénétré dans l'église Saint Siméon de Poggiolo et s'est livré à toutes sortes d'amusements.
Ne vous inquiétez pas: il n'y a eu ni effraction, ni vandalisme. Ces jeunes se sont distraits sans dégrader les lieux.
Et puis, ce n'est pas récent: le fait s'est déroulé voici deux tiers de siècle, en 1956, le 14 août précisément.
Ces photos ont été offertes par Philippe PRINCE qui les a trouvées dans les affaires de sa mère Marie-Antoinette, née DEMARTINI, que l'on reconnaît assez facilement. Il y a deux inconnues qui étaient des amies venues de Paris cet été-là. Mais qui étaient les garçons?
Prêt à prononcer une homélie depuis la chaire ?
Avez-vous remarqué que ces jeunes sont assis sur des chaises et prie-dieu en paille au lieu des bancs actuels?
Il reste encore des spécimens des sièges de cette époque. Autre vestige: le carrelage.
Le bénitier est pratique pour se reposer.
Et, pour chanter, on avait sorti l'harmonium.
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18 octobre 2022
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Parmi les vieilles photos du Fonds Saveriu PAOLI, on peut trouver des couples de Poggiolais. Par exemple, celui-ci.
Ces deux personnes sont sur une terrasse séparée de la stretta par un petit portail métallique. La femme est debout alors que l'homme est assis sur le banc en ciment. Il est vêtu de façon soignée, avec de belles chaussures et un nœud papillon. Il n'a rien d'un paysan et semble aisé.
L'homme est Antoine François Léonard PINELLI, "u greffu".
Il naquit à Poggiolo le 30 juin 1893. Il y suivit la scolarité primaire, comme le prouve la photo des élèves de l'école de Poggiolo en 1900. Il est dans le cercle rouge.
Photo exposée à la mairie de Poggiolo. Cliquer pour l'agrandir.
Antoine François Léonard PINELLI fut greffier de justice de paix, comme son père Philippe (1853-1929) et son oncle Jean-Baptiste (1848-1917). Il fut appelé pour le service militaire à l'âge de vingt ans, comme tous les Français de l'époque, donc en 1913. Mais la guerre éclata l'année suivante et il combattit au sein du 229e régiment d'infanterie jusqu'au 19 avril 1917. Ce jour-là, il fut blessé à la main gauche (comme son frère Antoine Marie et exactement deux ans après lui, à cinq jours près).
Réformé et invalide à 100%, il obtint ensuite la médaille militaire puis la légion d'honneur en 1960.
Il alla habiter en Algérie, près de Sétif. En 1930, il épousa Laure Marie LAQUIÈZE, née en 1897 à Blida. Elle était appelée couramment "Laurette" mais les anciens Poggiolais se souviennent que tout le monde disait "la greffière".
Antoine François Léonard PINELLI mourut à Poggiolo le 15 décembre 1964. Son épouse lui survécut plusieurs années.
La photo du couple fut prise dans la cour qui surplombe la route, au début des Case Suprane. Ernestine a hérité de leur logement, qui est à l'extrémité sud-est de la maison PINELLI.
La photo du couple a été prise entre les deux entrées encadrées de blanc.
En 2022, le lieu n'a pratiquement pas changé. Regardez cette photo du 20 août, le jour de la chasse aux trésors. Jean-Pierre CHABROLLE est appuyé sur le même portail métallique et Victor FRANCESCHETTI est assis sur le même banc en ciment.
Deux remarques sur la famille du greffier:
- son oncle Jean-Baptiste et son cousin François ont leurs noms inscrits sur le monument aux morts, cas unique d'un père et de son fils;
- son frère Antoine Marie décéda en 1944 en Algérie mais son corps fut ramené en Corse et il fut inhumé à Poggiolo le 17 juillet 1948.
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