Quand, au début du mois de juillet 1972, la Haute-Alpine Michèle Genet séjourna en Corse, elle ne prit pas que des souvenirs de Poggiolo (voir article précédent).
Soccia ne fut pas oublié et nous avons ainsi des images montrant ce village voici un demi-siècle.
Une première photo, centrée sur l'église, fut prise depuis l'autre côté du village, appelé Poggiolello ou Umbriccia.
Photo de 1972.
Photo de 2022.
Si les photos de Poggiolo ont été prises exactement aux mêmes endroits, on peut observer un décalage entre ces deux photos de Soccia. Alors que l'opératrice de 1972 se trouvait dans la partie inférieure du virage en épingle à cheveu, le photographe de 2022 s'est placé dans la partie supérieure.
Google Maps
En rouge, la position de Michèle Genet en 1972.
En vert, la position de Michel Franceschetti en 2022.
Entre ces deux dates, les différences dans la physionomie du paysage sont très faibles .
Au premier plan, un toit a été refait (maison Antonini?), voici relativement peu de temps. Un poteau soutient tant bien que mal des fils et des câbles dont on n'avait pas besoin voici cinquante ans.
Le reste du haut de Soccia, à droite de l'église, fut également "mis dans la boîte".
Juillet 1972.
Avril 2022.
Là encore, il est difficile de trouver des transformations.
Une seule maison se distingue, vers le centre de l'image, car elle s'est agrandie, à droite, de toute une partie dont la blancheur frappe.
Pour 2022, se voit bien vers le bas, à droite, le bâtiment allongé de l'hôtel U Paese. Il existait en 1972 mais il était encore inachevé et la photographe, placée plus en bas et de biais, fut alors été gênée par l'arbre pour le saisir.
Dans les deux cas, les restanques, les terrasses de cultures, se voient très bien, avec des nuances de couleurs différentes dues à la période de l'année (juillet en 1972, avril en 2022). Même si elles ne sont pas toutes exploitées actuellement, elles paraissent toujours en bon état, en les voyant de loin.
Michèle Genet immortalisa également un personnage habituel de l'époque, croisé peut-être au début du chemin de Creno, près de l'actuel Pane e Vinu.
Si l'endroit exact est impossible à retrouver, la photo de 1972 peut être comparée à une autre prise à l'entrée de Soccia le matin du 21 avril 2022: les promeneurs sont toujours les mêmes.
A un mois près, les photos présentées ici ont cinquante ans. Elles ont été prises au toutdébut de juillet 1972 à Poggiolo.
Leur auteur est Michèle Genet, originaire de Veynes dans les Hautes-Alpes, qui, durant ses études d'Histoire à Aix-en-Provence, fit plusieurs séjours en Corse.
Michèle Genet en excursion au Bec de Sormiou près de Marseille (juin 1972, quelques jours avant son séjour en Corse).
Elle avait alors photographié Poggiolo depuis le bord de la route, en face du bar Le Belvédère.
Avec cette autre photo, datant du 21 avril 2022, le village semble identique à ce qu'il était en 1972. Les différences sont dues essentiellement à la végétation.
A gauche, la maison Martini dévoile une lucarne du grenier et une fenêtre de l'étage autrefois cachées par un arbuste. Il y a cinquante ans, on pouvait deviner quelques tuiles du bâtiment des toilettes maintenant bien dégagé.
De même, à gauche, la maison Orazy est largement plus visible.
Au milieu, la chapelle Saint Roch se voit bien mais les feuilles de l'arbre existant actuellement ne vont-elles pas la cacher?
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Une autre photo d'il y a cinquante ans montre que le village était, comme maintenant, dominé par l'église Saint Siméon et la maison Calderoni avec, entre les deux, la chapelle funéraire Desanti-Bartoli.
Tout est identique en 2022 sauf que la végétation est plus verte, le cliché ayant été réalisé au printemps. La maison de Joël, Hervé et Thierry se voit bien mieux car les arbres avaient été récemment élagués.
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Et les gens ont-ils changé? Un exemple avec Michel Franceschetti.
En 1972, ii avait été photographié par Michèle Genet en pleine sieste sur une chaise longue devant la maison de ses grands-parents, devenue ensuite celle de Bernard et Marie-Claude.
Cette année 2022, le 21 avril était frais et humide. Donc, pas question de chaise longue sur la place récemment dallée. Pas d'espadrilles non plus.
Et surtout plus du tout de barbe et bien moins de cheveux.
Mais toujours aussi beau?
Finalement, les êtres humains passent beaucoup plus vite que les maisons et la végétation. Bien sûr, c'est une vérité d'évidence. Mais, dans un village corse, l'environnement est peut-être bien plus immuable qu'ailleurs.
Le prochain article montrera comment Michèle Genet avait vu Soccia en 1972.
Quand, en juillet 1969, ces deux baigneurs s'aventurent dans l'eau près de Tiuccia, ils ont quand même une vingtaine d'années.
Cette image est une copie d'écran d'un film tourné alors par Michel FRANCESCHETTI, ce qui explique sa qualité très moyenne. Mais découper la séquence permet de fournir plusieurs photos.
Ici, on peut comprendre que le personnage de gauche semble entraîné par son camarade. Il faut voir le film pour s'apercevoir qu'il porte des lunettes. Il s'agit de Joël CALDERONI.
Le personnage qui se trouvait à droite et qui finit par se jeter à l'eau, tout en gardant sa casquette, était Jean-Marc TRAMINI.
Tous deux purent rejoindre les copains sur la plage pour blaguer et s'amuser. C'étaient les vacances d'été avec des plaisirs simples.
Avec le "pont" de l'Ascension, certains ont pu goûter comme un prélude aux plaisirs estivaux. La baignade a même été possible.
Mais il faut être prudent en début de saison et suivre l'exemple donné par les deux Poggiolais de cette image: ils pénètrent prudemment dans l'eau en se tenant par la main et ils ont même des casquettes pour se protéger du soleil.
A cause de la pandémie, les Français ne sont pas beaucoup allés à l'étranger pendant cet été. Nombreux ont redécouvert les plaisirs de la montagne, à tel point que le GR 20 a connu une affluence record.
Extraits de "Corse-Matin" du 28 août 2021.
Les excursions en montagne ont toujours été appréciées à toutes les époques.
Ainsi, dans les années 60, les jeunes de Poggiolo firent souvent des sorties dont plusieurs furent filmées par Michel Franceschetti avec sa caméra Ercsam.
Un nouveau montage de ces documents vient d'être mis en ligne. Il rassemble des scènes se passant entre 1966 et 1969 à Ninu, Camputile, Goria...
Parmi ces jeunes qui ont maintenant une cinquantaine d'années de plus et sont souvent grands-parents, on peut reconnaître, parfois fugitivement, des:
Un simple avis de décès paru aujourd'hui samedi 27 novembre nous apprend le décès de Luc CHIAPPINI, plus connu sous son nom d'artiste "Luc VICO".
Luc VICO avait eu une certaine notoriété dans les années 1960 et 1970, surtout dans les Deux Sorru où, comme Charles ROCCHI ou Jules NICOLI, il animait souvent les bals d'été. Les enfants des "Trente Glorieuses" qui eurent 20 ans à cette époque s'en souviennent sûrement.
Le blog des Poggiolais lui avait déjà consacré un article le 3 mai 2021 à propos de sa chanson consacrée au pécheur de Sagone.
Plusieurs de ses chansons sont proposées ci-dessous. On en trouve d'autres sur internet.
Pour se moquer des cartes postales véhiculant des clichés éculés sur les Corses, comme celles du lac de Crena ou du col de Vergio vues dans l'article du 22 juillet, des jeunes de Soccia prirent l'initiative de réaliser une scène tout aussi "typique".
Avec les femmes entièrement couvertes de vêtements noirs et semblant complètement dévouées à l'homme à qui elles présentent ses armes, l'ensemble fut réussi.
Parmi nos lecteurs, certains pourront-ils identifier les membres de ce trio?
Photo publiée par Pierre Cannamelo le 24 août 2019 sur Facebook.
Les vacanciers des années 1950 et 1960 ne manquaient pas d'envoyer à leurs amis et parents des cartes postales de la "Corse typique".
Dans ce domaine, la collection "Charmes et couleurs de la Corse" éditée par IRIS (peut-être une filiale de la célèbre maison La Cigogne) eut un grand succès.
Deux de ses plus grandes ventes pendant longtemps furent deux images du lac de Crena. On pouvait y admirer le paysage mais ces cartes étaient aussi des prétextes pour montrer des autochtones "typiques". Avec les ânes, tous les poncifs étaient réunis: fusil, ceinture rouge, gilet en velours, chapeau et même la zucca, la gourde traditionnelle.
Les hommes qui furent photographiés n'avaient pas été trouvés très loin: ils venaient des villages de Sorru in Su.
L'un d'eux était surnommé Tattana, un homme très souriant et affable qui fut un temps facteur.
Le personnage central de la première photo pourrait être Alphonse d'Orto, mais là aussi pas de nom de famille.
Un de nos lecteurs aurait-il des renseignements supplémentaires?
Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Dans cette série, une mention particulière pour la vue du col de Vergio qui, reprenant le mythe du Corse paresseux, était carrément insultante.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).