15 février 2010
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Photographier l'ensemble du village de Poggiolo est une opération délicate car, si le viseur arrive à voir toutes
les habitations, il n'englobe pas forcément l'église qui est tout en haut. L'église Saint Siméon
domine les maisons alors que la chapelle de Saint Roch est difficile à distinguer.
L'histoire de ce bâtiment a été décrite dans un article de Xavier PAOLI publié dans le numéro 1 de "L'info... U Pighjolu" (février 2007) et que nous reproduisons ici.
"L'église St Siméon telle qu'elle apparaît à nos yeux n'est pas très ancienne. Elle date d'à peine plus d'un siècle.
Par contre l'édifice qui l'a précédée et qui, selon toutes probabilités, se trouvait à cet endroit même, était d'un âge beaucoup plus vénérable.
En 1587, Monseigneur MASCARDI, évêque du Nebbiu, lors d'une visite apostolique, indique qu'elle fait office d'église pièvane pour la piève de Sorru ln sù ...
On y administre le Sacrement du Baptême pour tous les habitants des villages environnants. C'est un monument de dimension à l'aspect bien modeste: il n'y a pas de fenêtre, le sol est en terre battue, le toit en bardeaux ne protège que partiellement de la pluie, il n'y a pas de clocher, les deux cloches sont suspendues à un arbre.
Cependant l'évêque la juge convenable, et ajoute : "Qu'aux jours solennels on célèbre dans cette église, à la satisfaction de tous les habitants de la piève".
Comme partout ailleurs, elle sert aussi de sépulture, d'abord à même le sol, et un siècle plus tard lorsqu'on aménagera
un pavement de pierres, on laissera trois ouvertures avec dalles pour les trois "arce".(cf l'article consacré à l'arca: ICI)
(...)
Il semble que l'Eglise St Siméon, pour diverses raisons, ait été abandonnée durant plus d'un siècle et que la chapelle St Roch située au centre du village, ait pris le relais.
En 1863, le conseil de fabrique de l'époque décida la reconstruction ou plutôt l'édification d'un nouvel édifice.
Le premier argent fut apporté le 4 octobre 1863 par la vente de la "casa chjegale" (presbytère).
Muni de ce premier viatique, la communauté villageoise entama alors un véritable marathon d'opiniâtreté et de volonté qui dura pratiquement 50 ans.
Chaque famille donna soit de l'argent, mais il y en avait peu, soit une part de récoltes : tabac, huile, farine de châtaigne, bétail ...
Il y eu des moments de profond découragement, mais jamais il ne fut envisagé de baisser les bras.
Après bien des vicissitudes, on vint à bout de gros oeuvre le 04 octobre 1874, fête de notre Dame du Rosaire.
Le curé Pierre-Jean OTTAVY, desservant de la paroisse, spécialement délégué par Monseigneur l' évêque François-Xavier André de GAFFORY, bénit l'église reconstruite. Mais il reste encore beaucoup à faire et, dans une lettre émouvante datée du 07 juillet 1889, le Président du conseil de fabrique, en désespoir de cause, envoie une supplique au ministre des cultes où il dit : "Les habitants, épuisés par les sacrifices énormes qu'ils se sont imposés dans le but d'avoir une église, ne peuvent plus rien donner, malgré toute leur bonne volonté". Avec ou sans subvention, on décide pour la décoration de s'adresser au peintre Jean-Noël COPPOLANI de Marignana.
Celui-ci, l'argent manquant, fut le plus souvent rétribué en victuailles diverses: décalitre de pommes de terre, vin, tabac, huile, farine de châtaignes, cabri ...
Mais il mourut avant d'avoir terminé et fut remplacé par Jean-baptiste BASSOUL qui mit un point final à la décoration de l'édifice en 1903.
Puis vint la construction du clocher, la fonte des trois cloches.
Les statues furent, pour la plupart, offertes, selon l'usage, par les familles, qui voulaient ainsi honorer leur Saint Patron.
Aussi après tant d'efforts et de privations, nos ancêtres nous ont laissé ce legs sacré en témoignage de leur foi et de ce que peuvent les hommes lorsqu'ils joignent leur volonté dans un but commun.
Puissions-nous en tirer des leçons .."
N'oubliez pas: la fête de saint Siméon aura lieu le 28 février.
L'histoire de ce bâtiment a été décrite dans un article de Xavier PAOLI publié dans le numéro 1 de "L'info... U Pighjolu" (février 2007) et que nous reproduisons ici.
"L'église St Siméon telle qu'elle apparaît à nos yeux n'est pas très ancienne. Elle date d'à peine plus d'un siècle.
Par contre l'édifice qui l'a précédée et qui, selon toutes probabilités, se trouvait à cet endroit même, était d'un âge beaucoup plus vénérable.
En 1587, Monseigneur MASCARDI, évêque du Nebbiu, lors d'une visite apostolique, indique qu'elle fait office d'église pièvane pour la piève de Sorru ln sù ...
On y administre le Sacrement du Baptême pour tous les habitants des villages environnants. C'est un monument de dimension à l'aspect bien modeste: il n'y a pas de fenêtre, le sol est en terre battue, le toit en bardeaux ne protège que partiellement de la pluie, il n'y a pas de clocher, les deux cloches sont suspendues à un arbre.
Cependant l'évêque la juge convenable, et ajoute : "Qu'aux jours solennels on célèbre dans cette église, à la satisfaction de tous les habitants de la piève".
Comme partout ailleurs, elle sert aussi de sépulture, d'abord à même le sol, et un siècle plus tard lorsqu'on aménagera
un pavement de pierres, on laissera trois ouvertures avec dalles pour les trois "arce".(cf l'article consacré à l'arca: ICI)
(...)
Il semble que l'Eglise St Siméon, pour diverses raisons, ait été abandonnée durant plus d'un siècle et que la chapelle St Roch située au centre du village, ait pris le relais.
En 1863, le conseil de fabrique de l'époque décida la reconstruction ou plutôt l'édification d'un nouvel édifice.
Le premier argent fut apporté le 4 octobre 1863 par la vente de la "casa chjegale" (presbytère).
Muni de ce premier viatique, la communauté villageoise entama alors un véritable marathon d'opiniâtreté et de volonté qui dura pratiquement 50 ans.
Chaque famille donna soit de l'argent, mais il y en avait peu, soit une part de récoltes : tabac, huile, farine de châtaigne, bétail ...
Il y eu des moments de profond découragement, mais jamais il ne fut envisagé de baisser les bras.
Après bien des vicissitudes, on vint à bout de gros oeuvre le 04 octobre 1874, fête de notre Dame du Rosaire.
Le curé Pierre-Jean OTTAVY, desservant de la paroisse, spécialement délégué par Monseigneur l' évêque François-Xavier André de GAFFORY, bénit l'église reconstruite. Mais il reste encore beaucoup à faire et, dans une lettre émouvante datée du 07 juillet 1889, le Président du conseil de fabrique, en désespoir de cause, envoie une supplique au ministre des cultes où il dit : "Les habitants, épuisés par les sacrifices énormes qu'ils se sont imposés dans le but d'avoir une église, ne peuvent plus rien donner, malgré toute leur bonne volonté". Avec ou sans subvention, on décide pour la décoration de s'adresser au peintre Jean-Noël COPPOLANI de Marignana.
Celui-ci, l'argent manquant, fut le plus souvent rétribué en victuailles diverses: décalitre de pommes de terre, vin, tabac, huile, farine de châtaignes, cabri ...
Mais il mourut avant d'avoir terminé et fut remplacé par Jean-baptiste BASSOUL qui mit un point final à la décoration de l'édifice en 1903.
Puis vint la construction du clocher, la fonte des trois cloches.
Les statues furent, pour la plupart, offertes, selon l'usage, par les familles, qui voulaient ainsi honorer leur Saint Patron.
Aussi après tant d'efforts et de privations, nos ancêtres nous ont laissé ce legs sacré en témoignage de leur foi et de ce que peuvent les hommes lorsqu'ils joignent leur volonté dans un but commun.
Puissions-nous en tirer des leçons .."
N'oubliez pas: la fête de saint Siméon aura lieu le 28 février.