L'artiste à qui Poggiolo doit le superbe portail du cimetière privé (voir l'article Un chef-d'œuvre qui disparaît) se nommait DESANTI Félix, surnommé « Custione ».
Il naquit le 18 février 1872. Ses parents étaient François Marie DESANTI et son épouse Jeanne CECCALDI.
Appelé pour le service militaire, il fut ajourné pour défaut de taille en 1893 et 1894 (il mesurait 1,53 m alors que la taille minimale exigée était 1,54). Finalement déclaré bon pour le service en 1895, il fut affecté au 40e RI (régiment d'infanterie) mais mis en congé en septembre 1896.
Marié le 30 novembre 1899 avec Marie Marphise MARTINI (1875-1917), il habita Bizerte (Tunisie) à partir de 1910.
UNE FAMILLE ÉPROUVÉE PAR LA GUERRE
Rappelé à la suite de la déclaration de guerre en août 1914, Félix fut affecté au 163e RI. Il fut blessé à la jambe droite par des éclats de bombes lancées d’avion le 22 octobre 1914, ce qui entraîna son détachement dans son foyer à Poggiolo en février 1915. Il réintégra ensuite le 173e RI jusqu’au 18 juin 1917. Il fit donc partie des 108 Poggiolais touchés directement par la guerre (voir l'article "Les 108 Poggiolais qu'il ne faut pas oublier"). En fait, ils furent 109, comme un prochain article le montrera.
Sa famille souffrit durement de la guerre. Deux des frères de Félix ont leur nom inscrit sur le monument aux morts de Poggiolo: Jean (1892-1915) et Jean Toussaint (né le 29 novembre 1873, décédé après le 1er août 1923, mais il n’est pas mentionné sur les fiches des Morts pour la France).
Un autre de ses frères, Joseph, blessé le 7 mars 1917 à Douaumont par un éclat d’obus, resta défiguré par une paralysie faciale. Enfin, Paul, fut prisonnier en Allemagne du 27 février 1915 au 7 décembre 1918.
LE MAÎTRE DU FEU POGGIOLAIS
Félix rentra vivre à Poggiolo et s'installa comme forgeron. Son atelier se trouvait A Vazzina, en-dessous du Fragnu, près de l'actuelle maison de Josiane et Toto CANAVELLI. Il semblerait qu'il se trouvait même à l'endroit où Toto et Jean-André rangent leur matériel.
Félix fournissait tout le village en fers à cheval et faisant aussi fonction de maréchal-ferrant. Certains Poggiolais, alors très jeunes, se souviennent encore nettement de l'odeur de sabot brûlé qui montait jusqu'au quartier de Saint Roch.
De cette activité, il reste des pierres creusées qui servaient de réservoirs d'eau pour refroidir le métal. Elles se trouvent en face de la maison des CANAVELLi, en contrebas de la route et décorent le terrain où un bungalow a été construit.
La réalisation majeure de Félix DESANTI est le portail du cimetière privé, actuellement en grand danger de disparition (voir l'article Un chef-d'œuvre qui disparaît).
Il décéda le 6 avril 1951. Qui se souvient de lui? Qui pourra encore s'en souvenir si son portail est détruit?
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