Au moment de Toussaint, en Corse, la tradition des bénédictions de cimetières est toujours respectée. Mais, sauf quand on le lui signale, le prêtre ne bénit que les tombes placées en terrain communal. Ainsi, le cimetière privé de Poggiolo est régulièrement oublié.
Pourtant, il n'est pas très éloigné du cimetière municipal: juste un peu au-dessus, à quelques dizaines de pas.
Sur 165 mètres carrés, il contient une dizaine de tombes portant les noms de DEMARTINI, DESANTI et MARTINI, décédés entre la fin du XIXe siècle et 1945.
Mais, en plus de l'oubli spirituel, ce cimetière souffre de son absence d'entretien matériel. Seuls, des descendants de Jean-Martin DESANTI (1846-1922) viennent nettoyer les deux tombes de leur famille.
Le problème le plus grave est la dégradation du portail d'entrée métallique. Il est rongé par la rouille.
Les deux battants s'ouvrent difficilement.
La photo ci-dessus date de 2020. Les deux suivantes sont de cette année 2023.
La destruction s'accélère.
Les panneaux décoratifs, ornés chacun d'un sablier et d'ailes de corbeau symbolisant le temps qui passe et la mort, le tout entouré d'une couronne de fleurs, vont bientôt se détacher de leur encadrement. Ils ont été réalisés voici un siècle par un forgeron poggiolais.
Cette œuvre, témoin de l'artisanat local, va disparaître.
Le patrimoine de Poggiolo, qui a déjà été si détérioré, va subir une nouvelle atteinte.
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