Le 8 octobre 1914, voici exactement un siècle, fut un jour particulièrement sombre pour Poggiolo car le village apprit alors qu'un de ses enfants était mort sur le front.
En 2007, Xavier PAOLI avait décrit ce coup de tonnerre dans un texte qui est reproduit ci-dessous avec des renseignements complémentaires.
Le 8 octobre 1914, alors que les hostilités venaient à peine de commencer, le tocsin sonnait déjà à Poggiolo. Ce fut le prélude d'une trop longue liste qui devait malheureusement se prolonger au fil des quatre années de la sanglante boucherie que fut la première guerre mondiale.
La mère Dorothée (sœur de l'instituteur du village Bernard Paoli) était restée veuve quelques années auparavant et avait déjà eu à déplorer la perte de sa fillette de dix ans. Elle n'avait plus de raison de vivre que ce fils, son unique enfant.
Au dire des anciens qui nous l'ont conté, à la réception de la terrible nouvelle, dans le village épouvanté, personne n'osait aller la prévenir. Pourtant il le fallut bien et, le conflit s'éternisant, la funèbre cérémonie se répéta maintes et maintes fois. Qu'à travers Jean Toussaint soit honorée la mémoire de tous ceux dont le nom figure sur le monument aux morts.
(texte écrit par Xavier Paoli et publié dans le numéro 10 de novembre 2007 du journal "L'Info U Pighjolu")
Jean Toussaint MARTINI était le fis de Marie Dorothée PAOLI et de Pierre MARTINI, dit Carazza. Ses parents, qui avaient 31 ans d'écart, s'étaient mariés en 1880. Ils eurent Marie Gracieuse, née en 1883, qui ne vécut que quatre ans. Jean Toussaint naquit le 16 avril 1890. Son père mourut en 1911.
Comme nous l'apprend sa fiche de décès publié sur le site du Ministère de la Défense (http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?laref=1), Jean Toussaint MARTINI, mobilisé dans le 89ème Régiment d'Infanterie, fut blessé et mourut le 19 septembre 1914 à la suite de ses blessures (reçues quel jour?) à Neuvilly, village de la Meuse qui fut le lieu de grands combats en 1914 et en 1918.
Mais, comme le prouve cette fiche, l'annonce ne parvint à Poggiolo que le 8 octobre, soit dix-neuf jours plus tard. Ce retard, qui peut nous paraître long, n'était pas extraordinaire au début de la guerre. L'éloignement de la commune n'est pas seulement en cause. Ainsi, à Marseille, le premier avis de décès "au champ d'honneur" ne parut dans la presse locale que le 29 août, alors que la guerre avait débuté le 3 août.
Censure ? Services débordés ? Souci de ne pas démoraliser ?
Peu importait pour Dorothée qui se retrouvait toute seule et qui, comme tant d'autres mères, traîna son chagrin jusqu'à son décès en 1927.
De Jean Toussaint MARTINI, il ne reste qu'une ligne sur le monument aux morts de Poggiolo.
Mais peut-être que des membres de sa famille possèdent encore une photo de lui. Le Blog des Poggiolais serait heureux de pouvoir la publier.
Cet appel est lancé à toutes les familles de Poggiolo: envoyez-nous des photos de vos ancêtres qui ont participé à la Première Guerre Mondiale, qu'ils y furent tués ou en réchappèrent. Ils ont droit à notre souvenir et à notre remerciement pour leur sacrifice.
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