Parfois, la légende et l'histoire sont si entremêlées qu'il est difficile de savoir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.
Avez-vous déjà entendu parler du seigneur de Sorro et de ses relations difficiles avec les habitants de Guagno?
L'affaire se serait déroulée au XIe siècle d'après l'article publié dans le quotidien "Le Petit Marseillais" du 1er juin 1923 par un nommé CIPRIANI dont le prénom n'est pas donné. Mais, de cette époque, nous n'avons pas de documents écrits, sûrement pas dans les archives génoises qui sont très fournies mais l'époque de cette histoire remonte à l'époque pisane.
Voici l'article paru voici 101 ans dans le quotidien de Marseille.
Dans le cadre d'une série sur "les centres d'excursion corses", ce texte décrit "l'état lamentable" de l'établissement thermal. Mais l'essentiel est d'expliquer pourquoi Guagno-Village "possède des biens communaux d'une étendue de plus de 200 hectares sur le territoire de la commune" de Poggiolo. L'origine serait à remonter jusqu'au XIe siècle, c'est-à-dire à peu près l'époque de la construction de l'église Sant'Anarilla aux Trois Chemins (voir ici).
La population guagnaise se serait révoltée contre les abus du comte, seigneur de Sorru, et aurait obtenu la gestion des terres situées "entre la rivière de Grosso et la crête méridionale où se trouvent la forêt et la source d'eaux thermales". Ces terrains restent toujours à Guagno sauf la source et ses environs qui appartiennent au département.
Un point de l'accord est à retenir: le seigneur s'engageait à "ne plus s'aventurer au-delà du ravin Rivo-Secco". Or, la rivière de Rioseccu, à mi-chemin des deux villages, marque la limite administrative entre les communes de Poggiolo et de Murzo depuis le décret de Louis-Napoléon attribuant Guagno-les-Bains aux Poggiolais. Le col de Sorru n'est pas du tout poggiolais.
Le seigneur avait-il voulu garder entièrement le col pour continuer à contrôler la pieve?
Qui était ce seigneur? Etait-il un membre de la famille qui s'était établie au château de la Catena, près de Letia? (voir l'article ici).
Si ce personnage n'est pas imaginaire, il faut retenir le nom de Petrù, le chef des Guagnais révoltés. Il serait certainement le premier des habitants de Sorru in sù dont nous aurions l'identité.
Mais peut-être est-ce une légende destinée à expliquer à la fois que les Guagnais refusaient d'avoir des maîtres et qu'ils considéraient la source des Bains comme étant à eux...
Les légendes de chez nous: la nuit des mazzeri (1/10) - Le blog des Poggiolais
Pendant longtemps, dans toute la Corse, la nuit du 31 juillet au 1er août était redoutée car elle était la nuit des mandrache pendant laquelle s'affrontaient les mazzeri. La pieve de Sorru-in-S...
http://poggiolo.over-blog.fr/2024/07/la-nuit-des-mazzeri.html
Le challenge Umberto CHITI, le tournoi de pétanque le plus important de l'année à Poggiolo et dans tout le haut-canton, est prévu pour samedi 17 août.
Son nom est un hommage à un habitant de Poggiolo qui tint le bar Le Belvédère et qui fut un grand boulomane, comme le montre la photo suivante (il est debout à droite).
Umberto est présent dans le livre "I nostri antichi di U Pighjolu" à la page 75 et à la page 89 dont voici un morceau.
Un grand nombre de légendes locales se rapporte aux cloches et au carillon de minuit, le soir de Noël.
Ainsi, près d'Ajaccio, on peut entendre sonner des cloches dans la mer, au large de la tour de la Parata; ce sont les cloches du village de Zicavo que des pirates emportèrent un jour après avoir massacré les habitants. Mais, à la suite de la prière du curé du lieu qui avait échappé, le Seigneur fit couler les galères des assaillants.
Près des Deux-Sorru, juste en face de Poggiolo mais de l'autre côté du Tretorre, il existe la légende des cloches de Scanafaghiaccia.
Cette localité, au-dessus de la rive droite du Cruzzini, a souffert des actions militaires menées par la République de Gênes et l’Office de Saint-Georges contre les derniers seigneurs féodaux Cinarchesi au cours de la deuxième moitié du XVe siècle. Le repeuplement du territoire ne reprit qu’au début du XVIIIe siècle avec l’implantation d’habitants venus de la piève de Sorro in sù et notamment de Guagno.
Le village a pris le nom de commune de Rezza en 1921 car son nom était jugé trop compliqué par la Préfecture. Scanafaghiaccia désigne maintenant un de ses treize hameaux. Le député Laurent MARCANGELI est originaire de l'endroit.
Si l'on a le courage de s'aventurer, la nuit de Noël, à minuit, dans la pinède de Rezza, on entend, dit-on, des cloches d'une tonalité exquise sonner dans l'obscurité. Ce sont les cloches du hameau de Scanafaghiaccia, jadis placées dans le clocher de l'église et qui faisaient l'orgueil du pays, car elles étaient coulées dans un bronze merveilleusement sonore.
Durant l'occupation génoise, les habitants de Scanafaghiaccia se révoltèrent contre leurs oppresseurs et en abattirent quelques-uns. En représailles, la République envoya quelques mercenaires à sa solde avec mission de châtier les insurgés. Ces derniers s'empressèrent de cacher leurs biens: deux paysans eurent l'idée de décrocher les cloches et d'aller les dissimuler dans des rochers en un endroit connu d'eux seuls.
Malheureusement, ils furent tués tous deux, emportant leur secret dans la tombe. Les cloches ne purent jamais être retrouvées.
("Guide de la Corse mystérieuse" par Gaston d'ANGELIS et Don GIORGI)
Les légendes de chez nous: la nuit des mazzeri (1/10) - Le blog des Poggiolais
Pendant longtemps, dans toute la Corse, la nuit du 31 juillet au 1er août était redoutée car elle était la nuit des mandrache pendant laquelle s'affrontaient les mazzeri. La pieve de Sorru-in-S...
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Comme chaque 16 août, vendredi sera la fête de saint Roch, l'un des deux protecteurs (avec saint Siméon) de Poggiolo.
Une messe et une procession de la statue du saint auront lieu à 18 heures.
Un apéritif sera offert par la Mairie.
Mais un autre moment important sera constitué par la présentation du livre de photos "I nostri antichi di U Pighjolu" qui permet de retrouver nos ancêtres et la vie d'autrefois.
Une journée à ne pas manquer.
Avec ses 41 kilomètres, le Liamone est un long fleuve pour la Corse. Prenant sa source près de Letia, sur le versant ouest du massif du Cimatella, il descend vers le golfe de Sagone après avoir traversé tout le canton des Deux Sorru. Le Fiume Grosso qui passe à Guagno-les-Bains est un de ses principaux affluents.
Ce cours d'eau qui paraît tranquille l'été connaît de fortes variations de débit en fonction des pluies et des saisons. Le phénomène de la fiumara est particulièrement impressionnant (voir l'article Gare à la fiumara).
Chaque année, les rives du Liamone connaissent des événements dramatiques (voir les articles Hélitreuillage à Zoicu et Mort dans le Fiume Grosso).
Mais savez-vous que l'origine de ces dangers vient d'un pacte avec le Diable?
Daniela RADUT le raconte dans son livre "Vivant entre deux mondes" paru en 2013 (ed. Société des Ecrivains).
Golu, Tavignanu et Liamone étaient trois frères, nés dans les montagnes de l’île.
Un jour, comme ils ne pouvaient plus se résigner à continuer à vivre dans le terrible froid qui s'était installé dans les montagnes, les trois frères ont décidé de descendre vers les plaines, à la recherche d'un endroit avec des températures plus douces et c'est pour ça qu’ils sont partis, chacun sur un chemin, pour se réunir de nouveau, tous les trois, à un certain point sur le rivage.
Golu et Tavignanu ne perdirent pas de temps, ils descendaient donc le plus vite possible de la montagne et, en un temps assez court, ils atteignirent le lieu de rencontre prédéterminé.
Ce ne fut pas la même chose avec Liamone qui, après avoir erré à travers les montagnes et les vallées, tout à coup, s'est rendu compte qu'il était très en retard et ne serait pas en mesure d'atteindre le point de rencontre au bord de la mer, selon leur décision prise avant le départ. Alors, un grand désespoir l'envahit, car il ne savait pas comment tenir sa promesse envers ses frères.
Ce fut pour Satan le moment propice, très attendu, et il s'est présenté immédiatement devant Liamone, lui proposant une transaction simple mais horriblement cruelle: lui, Satan, permettrait à Liamone d'arriver à temps au point de réunion avec ses frères sur le rivage et, en échange de cela, Liamone donnera à Satan une âme chaque année. N'ayant pas le choix, Liamone accepta l'accord.
Donc, c'est comme ça que la légende corse explique pourquoi, dans les eaux de la rivière Liamone, ou dans les eaux de l’un de ses trois affluents, Catena, Fiume Grossu ou Cruzzini, chaque année, se noie au moins une personne, son âme étant le prix payé par Liamone à Satan.
Malgré son pont ultra-moderne, l'embouchure du Liamone reste dangereuse.
Les légendes de chez nous: la nuit des mazzeri (1/10) - Le blog des Poggiolais
Pendant longtemps, dans toute la Corse, la nuit du 31 juillet au 1er août était redoutée car elle était la nuit des mandrache pendant laquelle s'affrontaient les mazzeri. La pieve de Sorru-in-S...
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Quatrième exposition de peinture au couvent de Vico: les œuvres de Marité DEMARTINI, originaire de Soccia et qui participa plusieurs fois aux expositions organisées à Poggiolo par l'Association Artistique et Culturelle de Sorru in Sù, seront présentées du 13 au 26 août.
Vernissage mardi 13 à 20 heures.
Les marcheurs connaissent bien Camputile par lequel ils passent pour rejoindre les lacs de Crena et de Ninu.
Le plateau de Camputile a été présenté sur ce blog dans un article racontant la bataille entre Naziunali corses et Grecs pro-Génois en 1734 (voir l'article Les chaussures perdues des Grecs).
Il est également présent dans la Légende. Depuis de nombreuses générations, se transmet un récit se passant sur cet endroit proche du lac de Ninu et expliquant la particularité du Capo Tafunatu, montagne située à plusieurs kilomètres de Camputile.
Sur le site u-niolu.skyrock.com, aujourd'hui fermé, était donnée l'explication suivante:
Le Tafunatu percé d'un énorme trou de 35 m de large et 10 de haut, véritable énigme géologique. Sa roche verte contraste avec les teintes orangées du levant et c'est un régal pour les yeux lorsque les nuages qui le traversent fond croire à la présence d'un volcan en activitéé.
Le trou aurait été fait, selon une légende, par la percussion du soc de la charrue du diable. En effet, Satan, pour faire opposition à St Martin, s'était forgé une charrue à toute épreuve et creusait avec des chaussées larges comme des vallées. St Martin reprocha alors au diable de ne pas savoir tracer un sillon droit. Humilié et énervé, le Diable jeta le soc vers la mer de toute ses forces et le soc rencontra l'échine du Tafunatu sur sa trajectoire. Les boeufs de la charrue furent eux pétrifiés sur place par St Martin et une fois de plus, le Bien triompha du Mal...
photo extraite du site https://www.camptocamp.org/
Il existe plusieurs versions de cette légende mais elles ne se passent pas toutes entièrement à Camputile; elles ont toutes comme protagonistes le Diable et Saint Martin, et le trou dans la montagne s'explique par le lancer d'un outil du Diable. Selon les cas, l'objet est une charrue ou un marteau.
L'œil du Diable (site Wild Corsica)
La version reproduite ici est extraite de l'article de Georges RAVIS-GIORDANI et intitulé "Organisation sociale et représentations fantasmatiques du travail et des conflits dans le cadre de la transhumance corse", paru dans "Mélanges de l'école française de Rome" en 1988.
Je voudrais pour cela comparer et analyser trois récits mythiques dont deux sont très connus dans l'île, et se présentent sous plusieurs versions. Je les résume rapidement : le premier est une légende qui vise à rendre compte d'une curiosité naturelle, une montagne trouée de part en part par un tunnel de 100 à 150 m de diamètre, u Capu Tafunatu; elle met en scène saint Martin et le Diable. Dans la version la plus longue que je connaisse, celle que Chanal a recueilli dans son voyage en Corse, en 1889, elle se subdivise en 4 temps :
1er temps : le Diable est berger salarié chez saint Martin, éleveur niolin; il passe contrat avec lui, et d'après les termes du contrat, «per mezzu», il convainc saint Martin de partager le troupeau en mettant d'un côté les bêtes cornues qui iront à saint Martin, et de l'autre les bêtes non cornues («motine») qui iront au Diable. Or la plupart des bêtes étaient «motine»; quand saint Martin s'en aperçoit il est trop tard, il a déjà consenti aux termes du contrat. Mais dans la nuit Dieu fait pousser des cornes à presque toutes les bêtes du troupeau et le Diable ne reçoit qu'une paire de bœufs.
2e temps : le Diable, pour se venger de saint Martin, se fait laboureur, sur les hauteurs du Camputile, près du lac de Ninu, qui passe pour être l'ancienne cheminée de la forge du Diable, et il tente les Niolins en leur faisant miroiter les bienfaits du pain de froment. Il essaie de les détourner de la consommation de la pulenta de farine de châtaignes, mais saint Martin pétrifie ses bœufs, et ruine aussi le projet du Diable.
3e temps : le Diable tente alors de séduire les Niolins en leur proposant de rompre leur isolement hivernal ; pour cela il leur propose de remplacer la mauvaise passerelle qui permettait l'hiver de franchir le Golo par un solide pont. Saint Martin réussit à persuader les Niolins d'exiger que ce pont soit construit en une nuit. Le Diable y parvient presque, mais le coq, réveillé par saint Martin chante avant que le pont ne soit terminé et les Niolins gardent le pont, sans perdre leur âme.
4e temps : de rage le Diable remonte au lac de Ninu et, avant de s'y précipiter, jette son marteau à travers les airs ; celui-ci traverse la montagne dite depuis Capu Tufunatu et va s'enfoncer dans la «plage» de Galeria, où il servira pendant de nombreux siècles de bitte d'amarrage pour les navires barbaresques qui viendront ravager les côtes. Après la défaite des Sarrasins, le sable a recouvert le marteau, et le maquis a repoussé par dessus.
Georges RAVIS-GIORDANI termine son article par l'analyse suivante:
"La victoire du saint Berger sur le Diable laboureur aboutit à l'ouverture symbolique de la route de transhumance (qui passe au pied du Capu Tafunatu); cette victoire s'inscrit bien entendu sur le fond de la lutte plus générale du Bien contre le Mal, des chrétiens contre les infidèles. La transhumance y apparaît comme un enjeu dérivé puisque les enjeux principaux sont tour à tour l'acquisition de la maîtrise du feu, de l'agriculture et des communications avec l'extérieur. D'autre part, cette victoire n'est pas sans contrepartie puisqu'elle expose les bergers transhumant aux incursions barbaresques."
Avec deux autres légendes citées dans cette étude, "ces trois récits mythiques nous disent, me semble-t-il, une même chose: la transhumance n'est pas une pratique naturelle, mais c'est néanmoins une exigence culturelle que seul un exploit miraculeux ou héroïque permet d'accomplir. En même temps, elle apparaît liée au renversement des valeurs, à la victoire des plus faibles, la femme, le berger, le paysan humilié comme si elle était - et je crois qu'elle l'est - dans le système pastoral du moment, ou un des moments, où les rapports des hommes entre eux et des hommes avec la nature pouvaient s'inverser."
Les 17 pages de l'article complet peuvent être consultées à l'adresse: https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5110_1988_num_100_2_2989
Troupeau en transhumance à Guagno-les-Bains dans les années 1960 (photo Maryse Moretti)
Les légendes de chez nous: la nuit des mazzeri (1/10) - Le blog des Poggiolais
Pendant longtemps, dans toute la Corse, la nuit du 31 juillet au 1er août était redoutée car elle était la nuit des mandrache pendant laquelle s'affrontaient les mazzeri. La pieve de Sorru-in-S...
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Avant sa présentation au village le 16 août, vous pouvez voir ici la première page de couverture de "I nostri antichi di U Pighjolu".
Parmi ses 100 pages, ce livre contient de nombreuses photos qui, des années 1880 à la fin des années 1970, montrent les Poggiolais dans leur village, au service militaire ou dans les colonies, pendant des fêtes religieuses ou pendant leur vie quotidienne.
Certains personnages ont été identifiés, d'autres pas mais leurs descendants pourront certainement le faire.
Dans les premières pages, le projet est présenté par des textes de Philippe PRINCE-DEMARTINI, Michel FRANCESCHETTI, Hélène DUBREUIL-VECCHI, sans oublier le mot du maire Jean-Laurent PINELLI.
Une "Histoire abrégée du village avant 1914", écrite par François-Xavier PAOLI, a été reprise.
Pour terminer, deux arbres généalogiques à remplir (un pour le côté paternel et un pour le côté maternel) sont proposés au lecteur.
Le livre sera présenté le 16 août à Poggiolo, à l'issue de la procession, et vendu au prix de 11 euros.
Il peut également être commandé par internet en suivant le lien:
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L'album de photos des Poggiolais:
Pour le commander, suivre le lien:
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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?
Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
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Vacances de Pâques:
du samedi 12 avril au lundi 28 avril.
Vacances d'été:
samedi 5 juillet.
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Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.