7 février 2025
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Obligatoirement, toutes les personnes qui sont passées à Soccia, ne serait-ce que quelques minutes pour aller à Crena, sont passées devant lui. Elles ne l'ont peut-être pas remarqué mais il est là depuis 96 ans.
Il s'agit du monument aux morts de Soccia, place de la croix, près du bar qui anime le centre du village.
Pourquoi l'évoquer alors que le 11 novembre est passé depuis trois mois et qu'aucune autre cérémonie n'est prévue dans l'immédiat? La responsabilité en revient à Settimana, le supplément hebdomadaire de Corse-Matin. Il publie chaque semaine, en partenariat avec le musée de Bastia, la rubrique "Pièces de musée" qui montre des objets exposés dans ce lieu. Le 31 janvier, Ariane JURQUET présentait une sculpture intitulée "Femme corse" et dont l'auteur est Antoine Elie OTTAVY.
Dans la biographie de celui-ci, la responsable de la conservation et de la documentation du musée écrit:
"en 1929, il réalise [le monument aux morts] de son village d'origine, Soccia (Corse-du-Sud), qui représente une jeune bergère et, à l'arrière-plan, un village corse, iconographie originale qui s'éloigne des représentations allégoriques ou convenues des autres monuments corses".
Et il est vrai que l'œuvre de l'artiste socciais, né à Lyon en 1877 et mort à Paris en 1951, ne ressemble en rien aux très classiques monuments de Poggiolo, Guagno ou Orto, qui ne sont pas signés et datés. A propos, qui pourrait donner la date exacte de l'érection du monument de Poggiolo?
15 juin 2024
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104-PINELLI Laurent Antoine, combat et meurt au Maroc
Né le : 20/4/1893- Décédé le : 28/5/1918 à Fez (Maroc)
Parents : Dominique Félix PINELLI (1867-1938) et Marie Françoise DEMARTINI (1871-1960).
Frère d’Antoine François PINELLI (fiche 89).
Taille : 1,70 m.
Engagé le 23 octobre 1911 au 7e groupe d’artillerie à pied en Algérie puis au 4e groupe d’artillerie de campagne d’Afrique à Casablanca en 1912.
Maître pointeur le 1er avril 1913.
Médaille militaire agrafe « Maroc » le 28 avril 1914.
Brigadier le 13 septembre 1917.
Mort pour la France le 28 mai 1918 de dysenterie à l’hôpital de Fez (Maroc).
Est inscrit sur le monument aux morts de Poggiolo avec le prénom de Laurent.
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20 mai 2024
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16:00
Le Saint Esprit a-t-il soufflé sur Poggiolo?
Dimanche 19 mai, jour de Pentecôte, au matin, la fontaine du Lucciu a été nettoyée par ses voisins immédiats: Brigitte, Marie-Pierre et Jean-Baptiste.
Le résultat est excellent.
Bravo pour cette initiative !
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Patrimoine et traditions
monument
21 avril 2024
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Autre croix poggiolaise très connue, celle qui côtoie le monument aux morts, face à la fontaine du LUCCIU.
Elle a la particularité d'être en béton mais elle a été en bois, comme le prouve cette vieille carte postale qui date d'entre les deux guerres mondiales puisque l'on y voit le monument aux morts de 14-18. Photo prise un matin, comme le prouve l'ombre du poteau électrique sur la chaussée.
L'année de la construction du monument n'est pas connue. En tout cas, elle est d'après 1923, date du décès d'un des Poggiolais inscrits sur ses faces.
La photo suivante pourrait montrer la mise en place de la croix. Il y en avait peut-être déjà une à cet endroit qui fut, jusqu'aux années 1930, le bout de Poggiolo. On sait que de nombreux villages ont un calvaire à leur entrée et à leur sortie.
Cette croix était très haute. Comme elle domine la vallée du Fiume Grosso, n'était-ce pour être bien vue de Guagno-les-Bains? Ou bien n'aurait-elle pas été installée par le Père ALBINI lors de ses missions en 1837 et 1838? Au terme de chacune d'elles, il en érigeait une haute de douze à quinze mètres.
On remarquera l'étroitesse de la route, inimaginable aujourd'hui.
Cette croix supporta bien le temps de la guerre. Elle est toujours présente sur cette photo de 1947.
Quand a-t-elle été changée pour une croix en béton, qui réutilise le même socle, et de hauteur nettement moins imposante? Certains des lecteurs de cet article ont peut-être la solution.
Le voisinage de cette croix avec le monument aux morts fait qu'elle participe chaque 11 novembre à la commémoration de l'armistice et des Poggiolais morts pendant les guerres.
9 avril 2024
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La rénovation du couvent de Vico est incessante. La dernière étape en date a été la pose d'un nouveau vitrail inauguré le 17 mars.
Pascale CHAUVEAU s'est entretenue avec Bernard CAMURAT, l'auteur de cette nouvelle décoration (entretien publié dans "Corse-Matin" de lundi 8 avril 2024).
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Après une messe dominicale au couvent de Vico, les fidèles étaient conviés le 17 mars à l'inauguration du nouveau vitrail qui orne la porte du gîte d'étape. Une création de Bernard Camurat, qui ne pratique l'art du vitrail que depuis trois ans.
Vous avez accompli une carrière de luthier, un autre métier d'art. Comment êtes-vous passé des instruments à cordes aux vitraux ?
Ma mère entretenait une passion pour l'art du verre, notamment le vitrail Tiffany. Malheureusement, elle n'a pas eu l'occasion de me transmettre son savoir-faire. À sa mort il y a deux ans, j'ai hérité d'un stock de feuilles de verre, qu'elle avait acheté en Allemagne. À la retraite, j'ai pris le temps de m'initier à mon tour.
Comment vous êtes-vous formé ?
J'ai fait un stage de deux semaines à la Grande Motte, chez l'artisan vitrailliste David Hoblingre, pour acquérir les bases : souder les plaques de verre, peindre les lettres avec de la grisaille, cuire dans un four. Heureux hasard, l'artisan Pierre-Olivier Gendron a arrêté à ce moment-là son activité à L'Île-Rousse, je lui ai acheté son four et l'outillage nécessaire pour me lancer. Par ailleurs, la peinture sur vitrail est enseignée à Chartres. Peut-être que je m'y aventurerai.
Bernard Camurat est à droite.
Quelles sont les différences entre le vitrail Tiffany et le vitrail de cathédrales ?
Le verre utilisé dans les cathédrales est transparent, alors que le verre Tiffany est opaque, mais on peut marier les deux. Et la technique aussi est différente : les soudures des lignes de cathédrales sont faites en profilé de plomb, alors que les soudures Tiffany sont faites en étain et en cuivre. L'art du verre offre de multiples possibilités, de la mosaïque à la technique du fusing, où l'on fait fondre le verre à 1 000 degrés pour obtenir de petites billes.
Quelle œuvre avez-vous réalisée pour le couvent de Vico ?
Les pères m'ont permis d'installer mon atelier au couvent, dans la mezzanine de la salle Albini. J'ai réalisé un vitrail pour le gîte, les pères m'avaient donné un thème : Pax et bonum, qui est la devise des Franciscains.
Sur quel nouveau projet travaillez-vous ?
Le père Greg accomplit depuis quelques années un formidable travail pour redonner sa grandeur au couvent. J'aimerais y apporter ma contribution en y mettant des touches de couleur et de lumière.
10 décembre 2023
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Le patrimoine artistique de Poggiolo risque d'être fortement touché par la dégradation du portail décoré du cimetière privé. Un article précédent a déjà présenté ce chef-d'œuvre et un autre a évoqué la vie de son créateur, Félix DESANTI.
Une lettre a été envoyée au maire de Poggiolo pour lui demander d'intervenir, bien qu'il s'agisse d'un lieu privé et non pas public. En voici le texte.
25 novembre 2023
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L'artiste à qui Poggiolo doit le superbe portail du cimetière privé (voir l'article Un chef-d'œuvre qui disparaît) se nommait DESANTI Félix, surnommé « Custione ».
Il naquit le 18 février 1872. Ses parents étaient François Marie DESANTI et son épouse Jeanne CECCALDI.
Appelé pour le service militaire, il fut ajourné pour défaut de taille en 1893 et 1894 (il mesurait 1,53 m alors que la taille minimale exigée était 1,54). Finalement déclaré bon pour le service en 1895, il fut affecté au 40e RI (régiment d'infanterie) mais mis en congé en septembre 1896.
Marié le 30 novembre 1899 avec Marie Marphise MARTINI (1875-1917), il habita Bizerte (Tunisie) à partir de 1910.
UNE FAMILLE ÉPROUVÉE PAR LA GUERRE
Rappelé à la suite de la déclaration de guerre en août 1914, Félix fut affecté au 163e RI. Il fut blessé à la jambe droite par des éclats de bombes lancées d’avion le 22 octobre 1914, ce qui entraîna son détachement dans son foyer à Poggiolo en février 1915. Il réintégra ensuite le 173e RI jusqu’au 18 juin 1917. Il fit donc partie des 108 Poggiolais touchés directement par la guerre (voir l'article "Les 108 Poggiolais qu'il ne faut pas oublier"). En fait, ils furent 109, comme un prochain article le montrera.
Sa famille souffrit durement de la guerre. Deux des frères de Félix ont leur nom inscrit sur le monument aux morts de Poggiolo: Jean (1892-1915) et Jean Toussaint (né le 29 novembre 1873, décédé après le 1er août 1923, mais il n’est pas mentionné sur les fiches des Morts pour la France).
Un autre de ses frères, Joseph, blessé le 7 mars 1917 à Douaumont par un éclat d’obus, resta défiguré par une paralysie faciale. Enfin, Paul, fut prisonnier en Allemagne du 27 février 1915 au 7 décembre 1918.
Toutes les photos de cet article sont de Michel Franceschetti.
LE MAÎTRE DU FEU POGGIOLAIS
Félix rentra vivre à Poggiolo et s'installa comme forgeron. Son atelier se trouvait A Vazzina, en-dessous du Fragnu, près de l'actuelle maison de Josiane et Toto CANAVELLI. Il semblerait qu'il se trouvait même à l'endroit où Toto et Jean-André rangent leur matériel.
Félix fournissait tout le village en fers à cheval et faisant aussi fonction de maréchal-ferrant. Certains Poggiolais, alors très jeunes, se souviennent encore nettement de l'odeur de sabot brûlé qui montait jusqu'au quartier de Saint Roch.
De cette activité, il reste des pierres creusées qui servaient de réservoirs d'eau pour refroidir le métal. Elles se trouvent en face de la maison des CANAVELLi, en contrebas de la route et décorent le terrain où un bungalow a été construit.
La réalisation majeure de Félix DESANTI est le portail du cimetière privé, actuellement en grand danger de disparition (voir l'article Un chef-d'œuvre qui disparaît).
Il décéda le 6 avril 1951. Qui se souvient de lui? Qui pourra encore s'en souvenir si son portail est détruit?
22 novembre 2023
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Il serait trop simple de croire que, à Poggiolo, les enterrements puissent avoir lieu uniquement dans le cimetière communal ou dans le cimetière privé dont le portail est de plus en plus dégradé (voir l'article "un chef-d'œuvre qui disparaît").
Quelques familles ont leur propre lieu de sépulture.
Au-dessous de l'église, s'échelonnent trois constructions presque parfaitement alignées.
Sauf la photographie aérienne, toutes les illustrations de cet article sont de Michel FRANCESCHETTI.
En haut, la plus imposante est la chapelle funéraire DESANTI-BARTOLI.
Une chapelle funéraire se présente comme une chapelle de taille réduite avec une porte, des murs et un toit. Elle peut accueillir un ou plusieurs cercueils. Comme une véritable église, elle est dotée d'un autel permettant d'accomplir un rite funèbre.
Pour plus de renseignements, lire l'article "Les caveaux poggiolais".
Sur le caveau qui est en dessous, l’inscription «FAMILLE L. A. PINELLI» permet de savoir qu'il est la dernière demeure de plusieurs membres d'une branche de la famille qui a été l’une des plus anciennes et des plus nombreuses de Poggiolo. Il a la forme d'une maisonnette surmontée d’une croix, avec des murs décorés de pierres alternativement grises et rouges. Sa construction date de la fin du XXème siècle.
La façade est constituée par douze plaques fermant les casiers destinées aux cercueils. La moitié des places est occupée.
Enfin, plus bas, en partie caché, un caveau plus petit montre six plaques. De forme rectangulaire avec un fronton triangulaire, il se trouve dans un petit espace clôturé et bien entretenu par la famille à qui il appartient.
Sur son fronton, sont inscrits les noms: PINELLI - VENTURINI - OTTAVY.
Ces noms expliquent la situation de ce caveau car ils sont apparentés à la famille CALDERONI dont la maison est à quelques mètres. Pour plus de renseignements, lire l'article "Le caveau caché".
Certaines parties du cimetière communal ont une situation particulière. Au cœur de celui-ci, il se trouve un carré MARTINI. Il se dit que cette famille aurait donné le terrain à la commune pour constituer le cimetière mais aurait tenu à garder ce morceau pour elle. Par ailleurs, certains caveaux, comme celui des CECCALDI, ont des dimensions imposantes.
Cette photographie aérienne permettra de donner une idée claire des diverses localisations.
17 novembre 2023
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Tous les Poggiolais ne connaissent pas le cimetière privé dont le portail a fait l'objet de l'article précédent. Où est-il donc situé?
Quand on se trouve devant l'église Saint Siméon, il suffit d'emprunter le chemin qui débute à gauche et longe le mur du cimetière communal en direction de Soccia et d'Orto. Il correspond au sentier multi-centenaire qu'empruntaient nos ancêtres avant la création des routes actuelles.
Au bout de quelques pas, après la porte métallique de la station de pompage, il faut prendre une montée sur la gauche
Et le but est atteint: on peut longer le mur d'enceinte du cimetière privé jusqu'au portail.
Tout cela se situe sur une distance très réduite.
En 2010, il était très facile de trouver cet endroit car la mairie avait eu l'heureuse idée de faire réaliser un débroussaillage complet, alors qu'il s'agit d'un terrain privé, et la construction se voyait parfaitement.
Mais, depuis, la végétation a bien prospéré.
Toutes ces photos sont de Michel Franceschetti.
Sans se déplacer, il existe un autre moyen de situer et de visualiser ce lieu, avec les photos prises par satellite (cliquer sur l'image pour l'agrandir). La limite du cimetière se distingue encore assez bien.
15 novembre 2023
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Au moment de Toussaint, en Corse, la tradition des bénédictions de cimetières est toujours respectée. Mais, sauf quand on le lui signale, le prêtre ne bénit que les tombes placées en terrain communal. Ainsi, le cimetière privé de Poggiolo est régulièrement oublié.
Pourtant, il n'est pas très éloigné du cimetière municipal: juste un peu au-dessus, à quelques dizaines de pas.
Sur 165 mètres carrés, il contient une dizaine de tombes portant les noms de DEMARTINI, DESANTI et MARTINI, décédés entre la fin du XIXe siècle et 1945.
Mais, en plus de l'oubli spirituel, ce cimetière souffre de son absence d'entretien matériel. Seuls, des descendants de Jean-Martin DESANTI (1846-1922) viennent nettoyer les deux tombes de leur famille.
Tombes de Jean-Martin DESANTI et Rose BRANDIA (1837-1898), sa première épouse.
Le problème le plus grave est la dégradation du portail d'entrée métallique. Il est rongé par la rouille.
Les deux battants s'ouvrent difficilement.
La photo ci-dessus date de 2020. Les deux suivantes sont de cette année 2023.
La destruction s'accélère.
Les panneaux décoratifs, ornés chacun d'un sablier et d'ailes de corbeau symbolisant le temps qui passe et la mort, le tout entouré d'une couronne de fleurs, vont bientôt se détacher de leur encadrement. Ils ont été réalisés voici un siècle par un forgeron poggiolais.
Cette œuvre, témoin de l'artisanat local, va disparaître.
Le patrimoine de Poggiolo, qui a déjà été si détérioré, va subir une nouvelle atteinte.