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2 juin 2025 1 02 /06 /juin /2025 06:30
Claude Martini est décédé

 

Claude MARTINI est décédé brutalement dimanche 1er juin. 

 

Poggiolo perd quelqu'un qui avait une forte personnalité et une grande valeur humaine.

 

De père médecin, Claude MARTINI était dentiste. Il s'est marié avec Françoise, une Continentale qui est tombée amoureuse de la Corse. Ils ont eu trois enfants dont Manu qui vient souvent au village.

 

Claude était généreux et toujours disponible. Il rendait facilement service. Véritable roi du bricolage, il avait toujours l'outil ou l'astuce pour résoudre un problème.

 

De son métier, il avait gardé un côté très méticuleux.

 

 

Il aimait discuter avec tout le monde.

 

Claude et Françoise mettaient leur maison, située au centre de Poggiolo, à la disposition des musiciens de Sorru in Musica quand le festival jouait au village, pour des soirées toujours enchantées.

 

Contrairement à beaucoup d'autres, le couple est souvent venu l'hiver car il trouvait que la vue sur la montagne enneigée était extraordinaire.

 

N'oublions pas que Claude était également fou de vieilles voitures et de cinéma.

 

Adieu Claude !

 

 

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27 mai 2025 2 27 /05 /mai /2025 07:00

 

Les Poggiolais sont allés dans diverses parties du monde, surtout quand le service militaire permettait de participer à des aventures coloniales dans des pays exotiques.

 

Ainsi, Jean-Charles FRANCESCHETTI participa en 1900 à l'expédition en Chine contre le soulèvement xénophobe des Boxers qui assiégeaient les légations occidentales à Pékin. Sa carrière est racontée dans la fiche 52 de la base de données des Poggiolais en 1914-1918.

 

Mais un autre natif de Poggiolo participa aux mêmes combats contre les Chinois: Toussaint Dominique MARTINI.

 

Né le 5 septembre 1874, fils de Jean Dominique MARTINI et de son épouse Marphise, il fut appelé à l'armée en 1896. Mais il fut mis en disponibilité l'année suivante.

 

En 1899, Toussaint MARTINI se rengagea au 5e régiment d'infanterie de marine. Le 29 juin 1900, il fut affecté au corps expéditionnaire en Extrême-Orient qui partit de Marseille le 12 août après une grande cérémonie pendant laquelle le président de la République Emile LOUBET passa les troupes en revue sur la rive du Vieux-Port.

 

 

Le deuxième homme de Pékin

 

Il resta en Chine jusqu'en juillet 1903, puis au Tonkin jusqu'en novembre 1907.

 

En novembre 1912, il se rengagea encore pour 10 mois au 8e régiment d'infanterie coloniale. Mais il décéda à Poggiolo le 16 juillet 1913.

 

L'avis de décès publié dans le journal "Renaissance de la Corse" du 7 août indique que c'est en Chine que Toussaint "avait ressenti les premières atteintes du mal qui devait l'emporter", sans préciser lequel. Le même article permet de savoir que son frère Pierre était conseiller municipal et négociant. 

 

Bien évidemment, il était titulaire de la médaille commémorative de Chine.

 

Deux ans plus tard, le neveu de Toussaint, Jean Dominique Roch Antoine MARTINI, fils de son frère Roch Antoine, disparut dans les combats de 1915 (voir sa fiche n°64). 

Le deuxième homme de Pékin
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16 mai 2025 5 16 /05 /mai /2025 07:00

 

  Au soir de sa carrière, il arrive à un professeur de se demander s'il a fait œuvre utile, si ses élèves ont retenu quelque chose de ses années de cours, s'il a pu les former à affronter la vie.

 

  Ces questions se posent particulièrement en ce début de XXIème siècle où les parents et les élèves ont pris une mentalité de simples consommateurs exigeant des résultats qui sont des dus. Le métier d'enseignant est de plus en plus déconsidéré, sans parler des rémunérations dont le montant fait des Français les plus mal payés de pratiquement toute l'Europe de l'Ouest.

 

    La situation était tout à fait différente voici un siècle. Pour preuve, voyons, d'après un document conservé aux Archives départementales d'Ajaccio, ce qui s'est passé à Poggiolo il y a exactement cent ans.

 

   Réuni le 17 mai 1925, le conseil municipal, présidé par Jean-François CECCALDI (qui fut maire de 1919 à 1941 et de 1943 à 1959), décida, à l'unanimité des sept membres présents, de voter "une gratification de cent cinquante francs à l'instituteur PAOLI Bernard, en récompense du zèle et du dévouement qu'il a toujours apporté dans l'accomplissement de ses devoirs professionnels et pour les nombreux succès obtenus par ses élèves au certificat d'études primaires."

 

   D'après le tableau de conversion publié par l'INSEE, 150 francs de 1925 correspondent à 124,5 euros d'aujourd'hui, somme qui peut paraître faible mais qui était importante pour les finances de la commune.

 

    Le certificat d'études était l'examen qui clôturait la scolarité obligatoire et les familles des villages y attachaient un grand prix.   

Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

 

Le compte-rendu continue:

    "Au moment où ce modeste fonctionnaire va être admis à la retraite, l'assemblée communale tient à lui témoigner sa vive reconnaissance en votant la gratification précitée qui sera prélevée sur les excédents de recette."

 

    Le préfet trouva cette initiative fort bien venue. Le jacobinisme vivait son âge d'or et toutes les décisions municipales devaient alors être examinées par la préfecture avant d'être exécutées. La feuille comporte en bas à gauche l'approbation du préfet qui, le 30 juin 1925, fit inscrire ces 150 francs au budget poggiolais.

 

    Une telle initiative peut paraître presque extravagante aujourd'hui mais il paraissait alors normal que la mairie (donc les parents) montre sa reconnaissance à l'instituteur qui avait permis aux jeunes Poggiolais d'être instruits (les mieux instruits du canton?).

 

   Bernard PAOLI, merci encore !

Bernard Paoli et ses élèves de l'école de garçons de Poggiolo.

Bernard Paoli et ses élèves de l'école de garçons de Poggiolo.

 

Quelques renseignements supplémentaires:

 

Bernard PAOLI naquit en 1872 à Poggiolo, se maria en 1895 à Soccia avec Madeleine OTTAVY et mourut à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) le 18 février 1940.

 

La situation militaire de Bernard PAOLI pendant la guerre de 1914-1918 est consultable sur la fiche 79 de la banque de données poggiolaise.

 

Un des enfants de l’instituteur, Martin PAOLI, a été maire de Poggiolo entre 1959 et 1968. Le fils de Martin, prénommé également Bernard, lui succéda de 1968 à 1989.

 

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23 avril 2025 3 23 /04 /avril /2025 07:00

 

Il y a 80 ans, le 23 avril 1945, seulement deux semaines avant la capitulation allemande du 8 mai 1945, un Poggiolais mourut pour la France.  Il fut le dernier des six morts de cette guerre.

 

VINCIGUERRA Paul naquit le 28 janvier 1924 à Poggiolo. Il était le fils de Toussaint Albert François VINCIGUERRA, dit Mancinu (1896-1968) (fiche 115 de la base de données des Poggiolais en 1914-1918) et de Françoise MARTINI (1896-1972) qui eurent cinq enfants. Mancinu était le grand-oncle de Paul, Edouard, Jacques-Antoine et Marie-Thérèse MARTINI.

 

Paul était soldat dans le 1er Régiment de spahis algériens de reconnaissance.

 

Il mourut au combat le 23 avril 1945 à Stetten en Allemagne.

 

Il avait à peine 21 ans et 2 mois.

 

Ce n'est que le 27 août 1948 qu'il fut inhumé dans son village de naissance. Son tombeau se trouve dans le cimetière de Poggiolo, à l'intérieur du carré des morts de 1939-1945, un lieu de mémoire peu connu mais qui mérite d'être honoré.

 

Le carré de 1939-1945 est désigné par le numéro 3.
Le carré de 1939-1945 est désigné par le numéro 3.
Le carré de 1939-1945 est désigné par le numéro 3.

Le carré de 1939-1945 est désigné par le numéro 3.

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21 avril 2025 1 21 /04 /avril /2025 07:00

 

Voici exactement un siècle et deux jours, le 19 avril 1925, naquit Jean-Martin, fils de Rosine et Jean-Antoine FRANCESCHETTI. Alors que son frère aîné Philippe avait vu le jour à Poggiolo, sa naissance eut lieu à Marseille où il passa la plus grande partie de sa vie. 

 

Très dynamique et  très  sociable, il eut une longue carrière dans le scoutisme sous le "totem" de "Abeille laborieuse". Après avoir obtenu le brevet élémentaire en 1941, il entra au service régional des assurances sociales en 1943. En même temps, il se dévoua au sein de la Défense Passive pour les victimes civiles des bombardements. Dans la Résistance, membre des Milices Socialistes, il participa à la diffusion de journaux clandestins et aux combats de la libération de Marseille.

 

Après la guerre, il épousa Marie QUAIRÉ et eut trois enfants (Michel, Monique et Marie-Claude) mais il eut continuellement de nombreuses activités.

 

Les cent ans de Jean-Martin

 

Jean-Martin fut l'un des fondateurs du syndicat FO (Force Ouvrière) de la Sécurité Sociale, opposé à la mainmise communiste sur la CGT.

 

Il eut surtout une grande activité dans l'animation sportive pendant les années 1950 et 1960: un temps membre du bureau directeur de l'OM, président de la Ligue de Provence d'athlétisme et de celle de volley-ball, président régional de l'UFOLEP...

 

Inauguration de la piste d'athlétisme du Stade Vélodrome (30 septembre 1967): Jean-Martin Franceschetti à gauche, Gaston Defferre (maire de Marseille) au centre.

Inauguration de la piste d'athlétisme du Stade Vélodrome (30 septembre 1967): Jean-Martin Franceschetti à gauche, Gaston Defferre (maire de Marseille) au centre.

 

Après 1970, il se tourna plutôt vers le journalisme et l'enseignement.

 

Arrivé à la retraite, il se fixa à Poggiolo où il prit de nombreuses initiatives qui dynamisèrent le village et l'ensemble du canton.

 

On peut citer en 2002 la création de l'AACSIS (Association Artistique et Culturelle de Sorru in Sù), du salon des artistes-peintres du canton en 2004, le marché de Noël en 2005, sans parler des vide-greniers et marchés aux puces. Tous ces événements drainaient un public important.

 

En 2010, à Guagno-les-Bains, lors du carnaval.

En 2010, à Guagno-les-Bains, lors du carnaval.

 

Jean-Martin fit paraître un excellent mensuel "L'Info U Pighjolu". Il participa à la rédaction et à la diffusion du bulletin "Inseme" lancé en 2007 par le Père BONNAFOUX.

 

Surtout, il se fit connaître comme correspondant local de "Corse-Matin", trouvant continuellement des sujets d'articles signés J-M F pour donner la plus grande publicité à tout ce qui se passait dans les Deux Sorru.

 

Ainsi qu'il avait l'habitude de le dire, il faut faire, il faut faire bien et surtout il faut bien le faire savoir.

 

Il décéda le 3 septembre 2013 à l'hôpital d'Ajaccio après une vie trépidante.

 

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8 mars 2025 6 08 /03 /mars /2025 07:00

 

   Comme tous les habitants de Sorru in sù, les Poggiolais eurent à subir les exactions de Théodore POLI (précédents articles sur Théodore: ICI,  et encore ICI). Il leur fallait se méfier en empruntant les routes et il était préférable de se regrouper. Cette précaution n'était pas toujours suffisante, comme le montra l'embuscade de 1824 où un voltigeur et un Poggiolais furent abattus (voir l'article ). Le maire de Poggiolo dut même véritablement mobiliser ses concitoyens. L'épisode est conté à la fois par Henri PIERHOMME et François-Guillaume ROBIQUET.

 

COMMENT PROTÉGER LE PAYEUR?

   Le 29 juillet 1822,  M. POZZO DI BORGO, payeur de la Corse, se trouvait à GUAGNO-LES-BAINS (qui est appelé POGGIOLO-LES-BAINS dans le livre de PIERHOMME). Il devait se rendre à VICO porteur d'une grosse somme. Mais il avait reçu plusieurs messages de plus en plus menaçants du BRUSCO, le principal lieutenant de Théodore, qui voulait le racketter (le mot n'existait pas encore mais la réalité oui).

  

  D'après Henri PIERHOMME, le maire de POGGIOLO, "se méfiant à juste titre de l'insécurité qui régnait dans la région, eut l'idée d'escorter le payeur avec une quarantaine de montagnards armés et résolus".

    Si son nom n'est pas donné, on peut supposer que cet édile courageux et prévoyant était Carlo Francescu Pasquale PINELLI. Nommé alors par le préfet, ce maire resta en place de 1821 à 1847. A partir de 1841, il eut comme adjoint Antoine-François FRANCESCHETTI. 

 

UN MAIRE TRÈS PARTICULIER

    Mais ce maire était un personnage très particulier. En effet, il était le filleul de Pasquale PAOLI, "u Babbu di a Patria".

   Pour montrer leur attachement au Général de la Nation, plusieurs familles de notables lui demandèrent d’être le parrain de leurs fils. 

   Le baptême de Carlo Francescu Pasquale PINELLI, fils de Gioan Natale Pinelli et de son épouse Maria Leca, eut lieu en l’église Saint Siméon le 30 septembre 1795, à l'époque du royaume anglo-corse. 

 L’acte du baptême indique que, Pasquale PAOLI n'étant pas présent, sa procuration avait été attribuée «nella persona del Signor Dottor Giovantonio pinelli».

   Il est facile de reconnaître sous ces mots Gian Antonio PiNELLI, surnommé «l’homme le plus cultivé de Corse», qui était le grand-oncle du jeune baptisé. 

Carlo Francesco Pasquale devint greffier de justice de paix du canton de Soccia, peut-être avec l’aide de son grand-oncle Gian Antonio. 

   Il n’est pas interdit de penser qu’il ait également permis à Carlo Francesco Pasquale de devenir maire de Poggiolo en été 1821 (à 26 ans!). A cette époque, les maires des petites communes n’étaient pas élus mais désignés par le préfet, donc avec l’accord du gouvernement. Sa vie est racontée ICI.

Signature de Carlo Francesco Pasquale Pinelli maire en 1841

Signature de Carlo Francesco Pasquale Pinelli maire en 1841

 

THÉODORE HUMILIÉ

    Donc, en 1822, le maire mobilisa donc une forte escorte (le recensement de 1821 donnait alors une population de 170 habitants dans la commune).

 

   THÉODORE et BRUSCO s'étaient postés derrière un rocher, sur la route de Sorru, "à une lieue environ" de GUAGNO-LES-BAINS, soit 4 km. En voyant arriver la troupe, les bandits renoncèrent à lancer l'assaut. Ils se contentèrent de tirer quatre balles qui tombèrent aux pieds des paysans et ils s'enfuirent en montrant le poing tandis que les Poggiolais leur criaient, d'après ROBIQUET: "Pourquoi fuyez-vous? Venez ici si vous  l'osez !".

 

   Mais de tels actes furent rares et Théodore poursuivit sa carrière jusqu'à sa mort en 1827.

(à suivre)

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28 janvier 2025 2 28 /01 /janvier /2025 07:00

 

L'année 1945 commença douloureusement pour les Poggiolais. Il y a exactement quatre-vingts ans, le 28 janvier 1945, François Mathieu ORAZI mourut des suites de ses blessures à la Cité Amélie, dans le Haut-Rhin.

 

Il était né le 1er novembre 1924 à Poggiolo, fils de Jean Dominique ORAZY (1879-1946) et de Marie "Antoinette" FRANCESCHETTI, dite "Antuniola" (1899-1998), son épouse (mariage célébré à Poggiolo le 26 juin 1920). Il avait deux frères, Jean-Marie et Antoine François, père de Jean-Pierre et de François qui lui-même a eu deux fils, Frédéric et Christophe.

 

Son nom ORAZY fut transformé en ORAZI par une erreur de transcription de l'administration militaire.

 

François Mathieu s'était engagé dans le 4e régiment de tirailleurs marocains (RTM). Il était soldat à la 10e compagnie. Cette unité, dissoute après la défaite de juin 1940, avait été reconstituée en Afrique du Nord le 1er novembre 1940. Elle fit partie du Corps Expéditionnaire Français qui débarqua en novembre 1943 en Italie. Après les durs combats du Garigliano, le 4e RTM entra à Rome en juin 1944.

 

Tenue complète de tirailleur marocain (site esistoire.fr).

Tenue complète de tirailleur marocain (site esistoire.fr).

 

Le 26 août, il débarqua en Provence et combattit dans les Alpes où il libéra Briançon. Puis, il parvint à Belfort en novembre et participa à la très dure campagne d'Alsace, dans laquelle périt François Mathieu ORAZI qui avait tout juste 20 ans.

 

Son nom figure parmi les six victimes de la seconde guerre mondiale dont le nom est gravé devant le monument aux morts du village.

 

Ayons une pensée pour eux.

 

François Mathieu est mort en Alsace
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9 décembre 2024 1 09 /12 /décembre /2024 07:00

 

Suivant l'adage selon lequel il y a toujours un Poggiolais dans les événements importants, Poggiolo avait un représentant à Paris pour la cérémonie d'ouverture de la cathédrale Notre-Dame samedi 7 décembre.

 

Il s'agissait de Nicolas PINELLI qui a été filmé et interrogé par les journalistes de France Télévision à 18h 42, quand le couple présidentiel français recevait les chefs d'Etat et de gouvernement étrangers. 

 

Merci à Philippe PRINCE d'avoir réalisé ces copies d'écran.

 

Les Poggiolais seront certainement très nombreux dimanche 15 à l'occasion de la visite du pape François à Ajaccio.

 

Poggiolo était présent à Notre-Dame de Paris
Poggiolo était présent à Notre-Dame de Paris
Poggiolo était présent à Notre-Dame de Paris
Poggiolo était présent à Notre-Dame de Paris
Poggiolo était présent à Notre-Dame de Paris
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8 décembre 2024 7 08 /12 /décembre /2024 07:00

 

En Corse, le 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, est, comme l'Assomption et la Nativité de Marie, une occasion de chanter "Dio vi salvi regina".

 

La vidéo inédite proposée aujourd'hui montre que l'hymne corse peut être entonné dans des endroits surprenants: ici, en Grèce, au bord du lac de la grotte de Melissani à Céphalonie. Film enregistré le 25 septembre 2016.

 

Parmi les chanteuses, on peut reconnaître un membre d'une famille poggiolaise.

 

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5 décembre 2024 4 05 /12 /décembre /2024 07:00
La carte de Philippe Geronimi et la guerre

En plus d'être un souvenir familial, la carte d'identité de Philippe GEROMINI, déjà présentée dans un autre article, est un document historique qui permet de faire deux constatations.

 

La première constatation est la date de confection de la carte d'identité: 5 novembre 1942, soit juste six jours avant l'occupation de la Corse par les Italiens. Sous le prétexte de riposter au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, les Allemands occupèrent le sud de la France, jusqu'alors en zone dite "libre", et laissèrent leurs alliés italiens s'emparer de la Corse.

 

La toute neuve carte d'identité servit alors beaucoup pour passer tous les contrôles des occupants.

 

La carte de Philippe Geronimi et la guerre

 

Pour montrer qu'elle était bien enregistrée, la carte comporte un cachet officiel sous la forme d'un tampon rond ayant le texte: "ETAT FRANCAIS - Commune de POGGIOLO (CORSE)".

 

L'Etat français est le nom du régime qui fut mis en place par le maréchal PÉTAIN le 10 juillet 1940 et dura jusqu'à la Libération en août 1944. 

 

Le gouvernement siégeait à Vichy. Sa devise était "Travail Famille Patrie".

 

La carte de Philippe Geronimi et la guerre

 

Dans l'Etat français, les municipalités élues étaient surveillées étroitement. Dans de très nombreuses communes, les conseils municipaux furent remplacés par des délégations nommées par le gouvernement.

 

Il en fut ainsi pour le conseil municipal de Poggiolo présidé depuis 1919 par Jean-François CECCALDI et dont le premier adjoint était Jean-André PAPADACCI, le beau-père de Philippe GERONIMI. Il fut supprimé par un décret de Pierre PUCHEU, ministre de l'Intérieur, publié dans le "Journal Officiel" du 17 septembre 1941.

La carte de Philippe Geronimi et la guerre

 

Le motif de la dissolution est bien précisé en préambule: "Considérant que le conseil municipal de Poggiolo (Corse) est, dans sa majorité, hostile à l'œuvre de rénovation nationale et se désintéresse de la gestion des affaires communales".

 

 Les Poggiolais votaient à gauche depuis longtemps et leurs élus ne pouvaient qu'être opposés à la politique de Vichy. Mais à quoi pouvait faire allusion ce désintérêt "de la gestion des affaires communales"? S'agissait-il d'une accusation inventée et mise ici pour renforcer celle de ne pas aimer le régime pétainiste ou la commune était-elle vraiment mal gérée.

 

Une délégation spéciale de trois membres fut mise en place. Elle était dirigée par Antoine-Dominique MARTINI, dit Antunaccione, né en 1883 et décédé en 1970, qui avait été adjudant-chef dans l’artillerie coloniale en Algérie pendant la première guerre mondiale. Voir sa fiche (numéro 58) dans la liste des Poggiolais qui ont participé à la guerre de 14-18Les deux autres membres étaient Jean-Baptiste DESANTI et Pierre MARTINI.

 

Ils durent céder la place en septembre 1943, quand armée française et résistants libérèrent la Corse.

 

La deuxième constatation à faire sur cette carte est la suivante.

Si la dissolution du conseil municipal de Poggiolo avait effet immédiat pour les individus, elle fut plus longue à se faire sentir dans l'ensemble de l'administration municipale. La preuve est fournie par le document suivant:

La carte de Philippe Geronimi et la guerre

 

Cet arrêté municipal du 11 octobre 1941, signé par Antoine-Dominique MARTINI près d'un mois après sa prise de fonction, est recouvert d'un tampon de la "REPUBLIQUE FRANÇAISE". Le nouveau tampon officiel "ETAT FRANÇAIS" n'avait pas encore été fourni. Mais, en novembre 1942, la carte de GERONIMI est bien tamponnée.

 

Mais ce n'est pas surprenant car la mairie de Poggiolo a connu, à cause de l'histoire politique tourmentée de la France, une grande variété de tampons officiels qui n'étaient pas toujours en phase avec les derniers revirements institutionnels. Le détail en est fourni dans les deux articles signalés ci-dessous.

 

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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Le calendrier poggiolais

 

 

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Dates à retenir:

Samedi 21 juin: Fête de la musique avec le groupe U Bandu.

Samedi 5 juillet: Vacances d'été.

Samedi 19 juillet: concours de boules "La Poggiolaise".

Samedi 16 août: fête de saint Roch.

Mercredi 20 août: concert du groupe Cuscenza.

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L'album de photos des Poggiolais:

Pour le commander, suivre le lien:

https://www.collectiondesphotographes.com/i-nostri-antichi-di-u-pighjolu-de-philippe-prince-demartini.html

 

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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?

Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com

Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.

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La météo poggiolaise

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