La libération de Paris en août 1944, il y a quatre-vingts ans, si elle fut un grand événement dans l'histoire de la France, constitua aussi un moment important pour une famille poggiolaise.
Le 24 août, les premiers éléments de la 2e DB (division blindée) du général LECLERC entrèrent à Paris. Le 25, la capitulation allemande fut signée et le général de GAULLE prononça son discours à l'Hôtel de Ville. Le 26, ce fut la descente des Champs-Elysées et la messe à Notre-Dame.
Ce jour-là, plusieurs chars français firent halte sous un pont de chemin de fer dans la banlieue pavillonnaire d'Épinay et de Saint-Denis.
La population du quartier vint les féliciter et leur parler. Jean-Baptiste PAOLI (1896-1993) et son épouse Françoise (1902-1996), d'origine poggiolaise, ayant appris que les équipages des blindés comprenaient des Corses, en invitèrent à manger chez eux. C'est ainsi que Pascal VECCHI (1925-2008) fit connaissance de leur fille Julie (1923-2011) et que débuta une idylle d'où naquit Hélène en 1947.
Pascal avait à peine 18 ans quand la Corse fut libérée de l'occupant en septembre 1943 et qu'il força son père à accepter qu'il s'engage dans l'armée.
Mais regardons le texte lu par son gendre Philippe DUBREUIL lors de ses obsèques dans l’église de Poggiolo le 13 août 2008 :
«C'était un homme qui aimait la vie et ses amis étaient nombreux, un homme qui aimait sa famille, un homme qui aimait son village et le village le lui rendait bien. Un homme qui aimait la Corse, Vero où il est né, Sari d'Orcino où il a vécu, Poggiolo qu'il avait adopté. Mais au-delà de ce que chacun voyait et croyait savoir, il y avait en lui un autre personnage, un homme de conviction. Il parlait peu en effet de ces mois sombres mais aussi lumineux de sa vie.
À 18 ans, il s'est engagé à l'automne 1943 et a entamé un long périple qui l'a mené en Afrique du Nord à Koufra, au large de l'Amérique puis en Angleterre. C'est là que s'est préparé avec des milliers de compagnons d'armes ce moment tant attendu de libérer la France occupée.
Il débarque en juillet 44 en Normandie et est engagé au combat sur la poche de Falaise puis de Royan. Avec l'armée Leclerc, sa 2e DB, il fait son entrée le 24 août 1944 dans Paris où il rencontre sa future épouse Julie. Il poursuivra sa route jusqu'au nid d'aigle d'Adolf Hitler à Berchtesgaden. Son courage, son engagement ont été récompensés par de nombreuses distinctions et médailles à titre militaire (Croix de guerre 1939-1945 et American Legion) ainsi que des citations à l'ordre de l'armée. (…)
C'était cela Pascal, il était exubérant mais aussi secret, courageux, épris de liberté, amoureux de sa Corse et de son pays, un exemple pour les jeunes de demain».
Ainsi que l’écrivit J-M F, le correspondant de «Corse-Matin», «C'était de tout cela que témoignaient les deux drapeaux recouvrant son cercueil, le drapeau corse et le drapeau tricolore.»