Il est assez paradoxal qu'un parrain n'assiste pas au baptême son filleul. Le fait se produisit pourtant il y a exactement 230 ans à Poggiolo, le 30 septembre 1795.
Ce jour-là, en l’église Saint Siméon, le nouveau chrétien, fils de Gioan Natale Pinelli et de son épouse Maria Leca, reçut les prénoms de «Carlo francesco Pasquale».
Fonts baptismaux (classés monument historique) dans l'église St Siméon. Photo Michel Franceschetti.
Le dernier prénom est aussi celui du parrain que l'acte de baptême appelle «Sua Xccelonza il Signore Generale Pasquale de Paoli», formule mise en valeur car écrite avec des lettres plus grosses que les autres et avec de grandes boucles. Elle est encadrée en rouge dans la reproduction ci-dessous.
Le doute n’est pas permis: ce personnage est bien Pascal Paoli, u «Babbu di a Patria», le Père de la Patrie corse.
Le parrain n’était pas présent mais cette absence n’avait rien d’étonnant. Pascal Paoli n’était pas venu non plus à d’autres baptêmes à Vico où il avait été sollicité.
Au moment de la cérémonie de Poggiolo, le vieux chef corse n’était d’ailleurs pas libre de ses mouvements. A Bastia, où il se trouvait alors, il était sous la surveillance constante des Anglais avec lesquels il s’était brouillé. Le 14 octobre 1795, deux semaines après le baptême, il s’embarqua à Saint-Florent pour son exil en Angleterre où il finit sa vie. Ce baptême aurait-il une valeur politique? Serait-il le signe de la fidélité de la famille Pinelli à un barbu di a patria?
Cependant, un homme représenta Pascal Paoli à Poggiolo.
L’acte du baptême indique que la procuration avait été attribuée «nella persona del Signor Dottor Giovantonio pinelli».
Il est facile de reconnaître sous ces mots Gian Antonio Pinelli, surnommé «l’homme le plus cultivé de Corse».
Né le 6 septembre 1760, Gian Antonio était le grand-oncle du jeune baptisé. Dans le document, il est qualifié de «Signor Dottor» car, entré dans les ordres, il devint docteur en théologie (1785) et en droit (1789).
Au début de la Révolution Française, il fut élu à l’assemblée départementale puis à la consulte de 1794 qui désigna le roi d’Angleterre comme roi de Corse. Gian Antonio serait allé habiter Florence pendant la période du royaume anglo-corse. Mais il était pourtant bien présent au baptême de son petit-neveu. Sa signature est bien visible en bas du document, juste au-dessus de celle du curé Giovanni Bonifacy.
Le nom et la signature sont mis en évidence ici par un soulignage vert.
Le filleul de Pascal Paoli vécut à Poggiolo.
Carlo Francesco Pasquale devint greffier de justice de paix du canton de Soccia. Il devint maire de Poggiolo de 1821 à 1847. Il décéda sans enfant en 1849
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La vie de Gian Antonio PINELLI,l'homme le plus cultivé de Corse, a fait l'objet de trois articles de ce blog auxquels il est bon de se référer.
On croit que Poggiolo est un petit village où rien ne se passe jamais et où aucun personnalité n'a émergé. Pourtant, un enfant du village a eu une influence considérable en Corse pendant le P...
Suite de la biographie de Gian Antonio PINELLI (première partie: cliquer ICI) UNE RÉFÉRENCE DANS L'ENSEIGNEMENT La notice d'Eugène GHERARDI, dans le "Dictionnaire historique de la Corse", avait...
Suite et fin des deux articles précédents consacrés à Gian Antonio PINELLI (article 1: cliquer ici; article 2: cliquer ici) UN ACTEUR DE LA FRANCISATION Gian Antonio PINELLI avait bien défendu...
Le problème des successions empoisonne la vie de nombreuses familles corses.
Si vous êtes à Marseille, vous pourrez avoir tous les renseignements sur ce sujet en participant à la rencontre avec un notaire spécialiste de la Corse jeudi 19 juin à la Maison de la Corse, 69 rue Sylvabelle.
Claude MARTINI est décédé brutalement dimanche 1er juin.
Poggiolo perd quelqu'un qui avait une forte personnalité et une grande valeur humaine.
De père médecin, Claude MARTINI était dentiste. Il s'est marié avec Françoise, une Continentale qui est tombée amoureuse de la Corse. Ils ont eu trois enfants dont Manu qui vient souvent au village.
Claude était généreux et toujours disponible. Il rendait facilement service. Véritable roi du bricolage, il avait toujours l'outil ou l'astuce pour résoudre un problème.
De son métier, il avait gardé un côté très méticuleux.
Il aimait discuter avec tout le monde.
Claude et Françoise mettaient leur maison, située au centre de Poggiolo, à la disposition des musiciens de Sorru in Musica quand le festival jouait au village, pour des soirées toujours enchantées.
Contrairement à beaucoup d'autres, le couple est souvent venu l'hiver car il trouvait que la vue sur la montagne enneigée était extraordinaire.
N'oublions pas que Claude était également fou de vieilles voitures et de cinéma.
Officiellement fixée au 17 mai, la fête de cette sainte corse a souvent lieu à Calenzana lors du week-end suivant le 21. Cette année 2025, elle aura lieu les 24 et 25 mai.
Restitute, puisque c’est son nom, est une sainte née en Corse et qui fut martyrisée pour sa foi sous l'empire romain. Tuée à Calvi après un long supplice avec cinq autres chrétiens, elle fut, après diverses péripéties, enterrée avec ses compagnons à Calenzana où sa tombe se trouve toujours.
En 1729, elle fut nommée seconde patronne du diocèse de Sagone (le patron en est saint Appien à qui est dédiée la cathédrale de Sagone). Il n'est donc pas étonnant de trouver des restes de dévotion dans cet ancien diocèse.
A Poggiolo, la statue de sainte Restitute se trouve dans la partie droite du transept de l'église Saint Siméon, tout près de la représentation de Jeanne d'Arc. La sainte corse est représentée en prière, agenouillée, alors que la statue de Calenzana la montre debout. Comme elle n'est pas mentionnée dans l'inventaire de 1905, elle a donc été installée dans cette église après cette date, mais en tout cas avant 1925 comme le prouve un ex-voto portant l'inscription:
DON
DE RECONNAISSANCE
A STE. RESTITUDE
M. M.
1925
Cette plaque soulève deux questions.
Tout d'abord, à qui est-elle vraiment dédiée? Il est écrit Restitude et non pas Restitute. Il existe bien deux saintes appelées Restitude mais elles sont très peu connues et n'ont aucun rapport avec la Corse. On peut donc supposer que le graveur du texte a commis une faute d'orthographe.
L'autre interrogation est de savoir quelle est la personne qui a remercié la sainte pour son aide. Les deux initiales M. M. laissent supposer qu'il s'agit d'un membre de la famille Martini mais les prénoms commençant par M ont été portés par de très nombreuses personnes autrefois.
Sur l’ensemble des actes de l’état-civil poggiolais consciencieusement relevés par Pierre LECCIA et publiés sur GENEANET, une seule personne est prénommée Restitude (pas Restitute) : Angèle Françoise Restitude VINCIGUERRA, plus connue sous le surnom de « Francine ».
Mariée en 1945 à Paul FATTACCIOLI (1921-2013), elle eut une fille, Paule, épouse ALLARD.
La plaque de l’église est-elle liée à un épisode de l’enfance de « Francine » ?
En tout cas, en 1925, un culte était bien rendu à sainte Restitute. Cet ex-voto en montre d'autant plus l'importance que les murs de l'église de Poggiolo ne comportent au total que six plaques de dévotions diverses.
Une troisième question peut être posée: actuellement, combien des saints présents à Saint Siméon sont-ils encore priés?
115-VINCIGUERRA Toussaint Albert François dit Mancinu Né le 12/1/1896 - Décédé le 2/7/1968 à Ajaccio. Parents : Xavier VINCIGUERRA (1850-1905) et Angèle Françoise MARTINI (1867-1928). Frèr...
La photo de classe parue dans l'article précédent sur Bernard PAOLI a intéressé plusieurs de nos lecteurs qui voudraient connaître les identités des élèves dont on voit les visages.
Les noms et prénoms ne suffisent pas pour bien identifier ces personnages. Grâce aux fiches publiées sur Généanet, il est possible de trouver les dates de naissance et de décès de plusieurs d'entre eux. Mais les incertitudes sont grandes à cause des homonymies.
Etienne DESANTI: né en 1908.
François DESANTI: trois possibles: Ange François né en 1906, François Marie (1908-1998) et Antoine François (1912-1990).
Pierre Toussaint LECA: un est né en 1912, un autre en 1919.
Jean MARTINI: peut-être Jean Dominique (1912-1975).
Pierre MARTINI: 1910-1988.
Fanfan PAOLI: ?
Juge PAOLI: 1907-1965.
Jean PAPADACCI: 1912-1974.
Félix PINELLI: peut-être Félix Antoine PINELLI, né en 1906.
Xavier PINELLI: un Xavier a vécu de 1907 à 1990 et un Xavier Leto a vécu de 1909 à 1991.
Grâce à ces indications, on peut dater la photo des années 1920 à 1925, sans plus de précision.
Nous ne doutons pas que des lecteurs pourront apporter des précisions pour éclaircir ces incertitudes.
Voici exactement un siècle et deux jours, le 19 avril 1925, naquit Jean-Martin, fils de Rosine et Jean-Antoine FRANCESCHETTI. Alors que son frère aîné Philippe avait vu le jour à Poggiolo, sa naissance eut lieu à Marseille où il passa la plus grande partie de sa vie.
Très dynamique et très sociable, il eut une longue carrière dans le scoutisme sous le "totem" de "Abeille laborieuse". Après avoir obtenu le brevet élémentaire en 1941, il entra au service régional des assurances sociales en 1943. En même temps, il se dévoua au sein de la Défense Passive pour les victimes civiles des bombardements. Dans la Résistance, membre des Milices Socialistes, il participa à la diffusion de journaux clandestins et aux combats de la libération de Marseille.
Après la guerre, il épousa Marie QUAIRÉ et eut trois enfants (Michel, Monique et Marie-Claude) mais il eut continuellement de nombreuses activités.
Jean-Martin fut l'un des fondateurs du syndicat FO (Force Ouvrière) de la Sécurité Sociale, opposé à la mainmise communiste sur la CGT.
Il eut surtout une grande activité dans l'animation sportive pendant les années 1950 et 1960: un temps membre du bureau directeur de l'OM, président de la Ligue de Provence d'athlétisme et de celle de volley-ball, président régional de l'UFOLEP...
Inauguration de la piste d'athlétisme du Stade Vélodrome (30 septembre 1967): Jean-Martin Franceschetti à gauche, Gaston Defferre (maire de Marseille) au centre.
Après 1970, il se tourna plutôt vers le journalisme et l'enseignement.
Arrivé à la retraite, il se fixa à Poggiolo où il prit de nombreuses initiatives qui dynamisèrent le village et l'ensemble du canton.
Jean-Martin fit paraître un excellent mensuel "L'Info U Pighjolu". Il participa à la rédaction et à la diffusion du bulletin "Inseme" lancé en 2007 par le Père BONNAFOUX.
Surtout, il se fit connaître comme correspondant local de "Corse-Matin", trouvant continuellement des sujets d'articles signés J-M F pour donner la plus grande publicité à tout ce qui se passait dans les Deux Sorru.
Ainsi qu'il avait l'habitude de le dire, il faut faire, il faut faire bien et surtout il faut bien le faire savoir.
Il décéda le 3 septembre 2013 à l'hôpital d'Ajaccio après une vie trépidante.
Dans le journal de mercredi 4 septembre 2013, les journalistes de "Corse-Matin" ont rendu hommage à Jean-Martin Franceschetti, leur correspondant des Deux-Sorru.
Devant le monument aux morts de Poggiolo, une plaque comporte six noms pour 1939-1945. La liste en a été publiée dans l'article " Les héros de 39-45 ". Parmi eux, Marc Jean OTTAVY a été le su...
Le 8ème marché de Noël a tenu ses promesses Une vraie réussite. Le 8ème marché de Noël de Poggiolo s'est déroulé dans une ambiance exceptionnelle. Pas moins de 56 stands attendaient les vi...
L'appel lancé à la fin de l'article précédent consacré à sainte Julie et aux Julie de Poggiolo a été entendu.
Il nous a été signalé Julie Marie COLONNA, née et morte à Poggiolo (1922-2006), et Julie LECA épouse MERCURI, née en 1909 à Poggiolo, mais dont la date de décès n'a pas été retrouvée.
Jacques-Antoine MARTINI a fait parvenir cette photo, datant peut-être de 1968, montrant Julie MERCURI à la fenêtre de son domicile, avec des parentes.
Cette maison se situe A Teghia, entre celle de Louis DEMARTINI et les ruines de celle des MOZZICONACCI.
Pour Nicolas et Sandrine, le 6 mars est une date importante: celle de leur mariage. Comme ils se sont mariés voici quinze ans, ils viennent de connaître leurs noces de cristal.
Joyeux anniversaire!
En 2010, ce blog (qui existait depuis un an) avait publié un article sur deux événements heureux: le mariage de Nicolas et Sandrine ainsi que la naissance de Joséphine, petite-fille de Jeanne et Pierre.
Deux familles poggiolaises viennent de connaître deux des moments de bonheur les plus importants de la vie. --------------- LA NAISSANCE Le plus récent est la naissance à Paris (dans le XIX° ...
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).