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15 mars 2025 6 15 /03 /mars /2025 12:00

 

 Théodore POLI a défié les autorités pendant plusieurs années (voir les articles précédents: le n° 1le n° 2le n° 3 et le n° 4).

 

   Au début, il bénéficiait d'une certaine sympathie dans la population de Sorru. Il pouvait ainsi parader en uniforme d'opérette dans les rues du village de GUAGNO près duquel se trouvait son premier refuge.

 

   Ensuite, il s'installa "dans un bois situé aux confins du village d'ORTO, une maison confortable dont il avait fait son hôtel de plaisance", écrit Henri PIERHOME. Dans cette maison, résidaient une de ses maîtresses et son oncle UCELLONE. Théodore n'avait pas à craindre d'intervention policière car un passage souterrain dans la cave lui permettait de rejoindre "à deux cents mètres derrière la maison, (...) un ravin profond (Malavia), tapissé d'une végétation extrêmement touffue", qui rejoignait un bois de châtaigniers (à Isoletta).

 

Voltigeur corse

Voltigeur corse


 

    Le refuge était sûr. Mais, après la période de gloire où il avait regroupé des dizaines de contumaces dans la forêt d'Aitone, Théodore vit les difficultés s'accumuler. La création du corps des voltigeurs corses lui porta un rude coup car ces auxiliaires connaissaient bien le terrain. Des défections se produisirent parmi ses lieutenants. D'après PIERHOME, ce fut UCELLONE qui permit aux forces de l'ordre de monter l'embuscade où périt BRUSCO, le grand ami de Théodore. A la fin de l'été 1826, il jugea préférable de quitter la maison d'ORTO avec son frère Joseph.

 

    Le Capitaine MARINETTI, commandant la troisième compagnie de voltigeurs corses, entreprit alors une véritable expédition pour traquer les bandits. Le cheminement peut être suivi sur la carte ci-dessous (cliquez sur elle pour l'agrandir).

 

Les exploits de Théodore: la traque (5/6)
  • Le vendredi 20 octobre 1826, il partit de VICO avec un détachement de quinze voltigeurs et alla à ORTO.
  • Le samedi 21, il quitta ORTO pour GUAGNO où il interrogea des paysans à qui THÉODORE avait interdit de ramasser des châtaignes. Il apprit ainsi que le bandit serait réfugié dans la forêt de PEGA. Mais il décida de d'abord bien ratisser les alentours en perquisitionnant et en interrogeant dans les différents villages.
  • Le dimanche 22, il revint à VICO.
  • Le lundi 23, il repartit de VICO pour CARGESE.
  • Le mardi 24, MARINETTI inspecta le poste de PIANA et se renseigna sur le bandit NEGRONELLO, obtenant confirmation qu'il était devenu inoffensif.
  • Le mercredi 25, il était à OTA.
  • Le jeudi 26, il arriva à RENNO.
  • Le vendredi 27, il était à LETIA. De là, le soir, il se rendit dans la forêt de PEGA (entre le col de Sorru et le Liamone, en face de LETIA). Il répartit ses voltigeurs à divers postes stratégiques pour quadriller les lieux.                           
  • Le samedi 28, au petit matin, MARINETTI descendit du col de Sorru avec huit hommes. Il découvrit la grotte où se réfugiaient les deux frères POLI. Dans l'échange de coups de feu qui suivit, Théodore fut blessé au bras gauche et son frère au menton. Mais ils réussirent à s'enfuir.

    MARINETTI rentra à VICO. Les deux fuyards dévalisèrent plus tard le curé de PASTRICCIOLA et se cachèrent à AMBIEGNA où leur carrière prit fin, comme l'indiquera un prochain article.

(à suivre)

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8 mars 2025 6 08 /03 /mars /2025 07:00

 

   Comme tous les habitants de Sorru in sù, les Poggiolais eurent à subir les exactions de Théodore POLI (précédents articles sur Théodore: ICI,  et encore ICI). Il leur fallait se méfier en empruntant les routes et il était préférable de se regrouper. Cette précaution n'était pas toujours suffisante, comme le montra l'embuscade de 1824 où un voltigeur et un Poggiolais furent abattus (voir l'article ). Le maire de Poggiolo dut même véritablement mobiliser ses concitoyens. L'épisode est conté à la fois par Henri PIERHOMME et François-Guillaume ROBIQUET.

 

COMMENT PROTÉGER LE PAYEUR?

   Le 29 juillet 1822,  M. POZZO DI BORGO, payeur de la Corse, se trouvait à GUAGNO-LES-BAINS (qui est appelé POGGIOLO-LES-BAINS dans le livre de PIERHOMME). Il devait se rendre à VICO porteur d'une grosse somme. Mais il avait reçu plusieurs messages de plus en plus menaçants du BRUSCO, le principal lieutenant de Théodore, qui voulait le racketter (le mot n'existait pas encore mais la réalité oui).

  

  D'après Henri PIERHOMME, le maire de POGGIOLO, "se méfiant à juste titre de l'insécurité qui régnait dans la région, eut l'idée d'escorter le payeur avec une quarantaine de montagnards armés et résolus".

    Si son nom n'est pas donné, on peut supposer que cet édile courageux et prévoyant était Carlo Francescu Pasquale PINELLI. Nommé alors par le préfet, ce maire resta en place de 1821 à 1847. A partir de 1841, il eut comme adjoint Antoine-François FRANCESCHETTI. 

 

UN MAIRE TRÈS PARTICULIER

    Mais ce maire était un personnage très particulier. En effet, il était le filleul de Pasquale PAOLI, "u Babbu di a Patria".

   Pour montrer leur attachement au Général de la Nation, plusieurs familles de notables lui demandèrent d’être le parrain de leurs fils. 

   Le baptême de Carlo Francescu Pasquale PINELLI, fils de Gioan Natale Pinelli et de son épouse Maria Leca, eut lieu en l’église Saint Siméon le 30 septembre 1795, à l'époque du royaume anglo-corse. 

 L’acte du baptême indique que, Pasquale PAOLI n'étant pas présent, sa procuration avait été attribuée «nella persona del Signor Dottor Giovantonio pinelli».

   Il est facile de reconnaître sous ces mots Gian Antonio PiNELLI, surnommé «l’homme le plus cultivé de Corse», qui était le grand-oncle du jeune baptisé. 

Carlo Francesco Pasquale devint greffier de justice de paix du canton de Soccia, peut-être avec l’aide de son grand-oncle Gian Antonio. 

   Il n’est pas interdit de penser qu’il ait également permis à Carlo Francesco Pasquale de devenir maire de Poggiolo en été 1821 (à 26 ans!). A cette époque, les maires des petites communes n’étaient pas élus mais désignés par le préfet, donc avec l’accord du gouvernement. Sa vie est racontée ICI.

Signature de Carlo Francesco Pasquale Pinelli maire en 1841

Signature de Carlo Francesco Pasquale Pinelli maire en 1841

 

THÉODORE HUMILIÉ

    Donc, en 1822, le maire mobilisa donc une forte escorte (le recensement de 1821 donnait alors une population de 170 habitants dans la commune).

 

   THÉODORE et BRUSCO s'étaient postés derrière un rocher, sur la route de Sorru, "à une lieue environ" de GUAGNO-LES-BAINS, soit 4 km. En voyant arriver la troupe, les bandits renoncèrent à lancer l'assaut. Ils se contentèrent de tirer quatre balles qui tombèrent aux pieds des paysans et ils s'enfuirent en montrant le poing tandis que les Poggiolais leur criaient, d'après ROBIQUET: "Pourquoi fuyez-vous? Venez ici si vous  l'osez !".

 

   Mais de tels actes furent rares et Théodore poursuivit sa carrière jusqu'à sa mort en 1827.

(à suivre)

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1 mars 2025 6 01 /03 /mars /2025 07:01

 

Si des gendarmes et des voltigeurs corses tombèrent sous les balles de Théodore (voir les articles précédents), les prêtres furent victimes d'une autre façon du "Roi de la Montagne".

 

PUNIR LES MAUVAIS BERGERS

 

Henri PIERHOMME (de son vrai nom PIERANGELI) rapporte que Théodore aurait expliqué le sens de sa stratégie en disant: "je vise certains prêtres qui sont de mauvais serviteurs de Dieu et qui, par leurs paroles impies, dressent leurs ouailles contre les "frères du malheur" que nous sommes. Ils prèchent la pauvreté et la bonté au nom de Jésus, qui était pauvre et bon, mais ils vivent dans l'abondance et accumulent les écus tout en attisant contre nous la fureur de nos ennemis. Il convient que nous punissions ces mauvais bergers et que nous prélevions sur eux le trésor de guerre qui nous permettra de défendre notre liberté et notre vie... Nous sommes avec Dieu contre ses méchants serviteurs!"

 

Les exploits de Théodore: le curé de Poggiolo (et d'autres lieux) (3/6)

 

Il est piquant de se rappeler que, d'après la tradition, Théodore POLI descendrait de Lario POLI ou Hilaire (écrit aussi Hylaire), curé de GUAGNO, qui avait bénéficié de faveurs de la part de Théodore de NEUHOFF, roi de Corse en 1736. En souvenir, le curé aurait prénommé son fils (car de nombreux prêtres corses eurent des enfants jusqu'à la fin du XVIII° siècle) Théodore. Le prénom serait passé ensuite à son petit-fils qui fut le "roi de la montagne".

Théodore avait créé une véritable organisation de bandits, régie suivant ce que l'on appella les "Constitutions d'Aïtone". Afin d'alimenter le trésor de guerre, des groupes de 5 à 7 personnes armées se déplaçaient de village en village pour racketter certains habitants. Ces percepteurs opérèrent dans le SORRU, le SEVI, le CRUZZINI, le NIOLO et jusqu'en BALAGNE. Le 22 juillet 1822, loin de leur champ d'action habituel, Théodore et plusieurs complices assaillirent le curé de PIEDIGRIGGIO (près de PONTE LECCIA) dont la maison fut entièrement pillée.

 

LA LETTRE AU CURÉ DE POGGIOLO

Le plus souvent, le prêtre recevait une première injonction à payer. S'il ne s'exécutait pas, il en recevait parfois une seconde avant d'être agressé physiquement.

En avril 1823, Théodore et d'autres contumaces firent sommer les deux prêtres MASSIMI, desservants, l'un de POGGIOLO, l'autre d'ORTO, de leur fournir une somme de 300 francs. A l'époque, le prêtre de SOCCIA était le seul avec le titre de curé et il avait autorité sur les prêtres de Sorro in sù (POGGIOLO, GUAGNO et ORTO) et sur ceux du Cruzzini (AZZANA, PASTRICCIOLA, ROSAZIA, SALICE et SCANAFAGHIACCIA qui prendra le nom de REZZO en 1921) qui n'étaient que ses desservants. La somme demandée n'ayant pas été payée à la date déterminée, ces ecclésiastiques reçurent la lettre suivante :


« Aussitôt que vous recevrez la présente, nous vous ordonnons de venir avec celui qui vous la remettra, et d'apporter la somme de 600 livres, au lieu-dit la Serriciola, territoire d'ORTO. Nous vous prévenons que, si vous ne versez pas cette somme aujourd'hui, conformément à l'avis que nous vous avons déjà donné, votre vie en répond ainsi que vos biens, les animaux comme les choses inanimées. Nous exterminerons tout sans aucun égard. Peine de mort pour quiconque ira chercher des subsistances pour les deux curés.
Nous vous saluons, et vous tiendrons parole. Le temps expire aujourd'hui. »

 

 

Lettre signée Théodore Poli
Lettre signée Théodore Poli

Lettre signée Théodore Poli

On ignore quelle suite fut donnée à ce texte mais la réputation de Théodore était telle que l'on s'exécutait par tous les moyens.

Ainsi, l'abbé LECA, desservant de PASTRICCIOLA, reçut le 7 février 1825 une lettre lui demandant 50 fr. L'ecclésiastique ne put rassembler  que 10 fr qu'il remit à l'envoyé de Théodore. Il reçut bientôt un second message accompagné de telles menaces qu'il dut emprunter 10 fr et les envoya en renouvelant ses excuses. Cet effort ne l'empêcha pas d'être de nouveau rançonné le 10 novembre 1826 par Théodore et son frère qui, après l'avoir garrotté, dévalisèrent son logement.

 

LA LETTRE AU CURÉ DE GUAGNO

Théodore tenait une comptabilité rigoureuse des contributions qu'il recevait. Le plus souvent, ses envoyés gardaient le numéraire et lui remettaient les objets précieux qu'il écoulait ensuite. La lettre ci-contre, datée du 18 juillet 1823, est adressée au curé de GUAGNO LEMPERONI qui lui servait de boîte aux lettres. Parmi les informations de cette missive, on apprend que le curé principal SANTI a versé 100 scudi (monnaie italienne de faible valeur) au lieu de 100 francs et qu'Antonio PELLEGRINI n'a encore

rien versé. Par contre, Antonio DALTORI, doyen de COGGIA-SAGONE, est en règle.

 

Mais les prêtres ne furent pas toujours résignés à être tondus.

 

LA RÉSISTANCE DES CURÉS

Henri PIERHOMME écrit avec amusement que la première réaction des prêtres fut "d'appeler sur Théodore les malédictions du ciel" mais que "cette méthode de défense s'était révélée inefficace". Une attitude plus active fut nécessaire.

Barthélémy GAFFORY,  curé de CASTIFAO, ayant reçu un premier ordre pour payer la taxe, mobilisa ses paroissiens. Quand Théodore et cinq complices vinrent taper à sa porte, ils furent accueillis par une fusillade venant des fenêtres du presbytère. L'un d'eux fut blessé et la bande préféra déguerpir. 

A CASTIGLIONE, l'abbé COLONNA utilisa la même tactique. Théodore reçut une balle dans l'épaule.

 

La résistance des curés, et l'écho qu'elle eut auprès des paroissiens, commença à marquer le début des difficultés du "Roi de la montagne".

(à suivre)

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28 février 2025 5 28 /02 /février /2025 07:00

 

C'était, au jour près, il y a 230 ans. Le 28 février 1795, le Poggiolais Francesco FRANCESCHETTI était reconnu comme député de la piève de Sorru in sù.

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Pendant la Révolution Française, les excès de la Convention avaient poussé Pascal PAOLI à demander l'aide anglaise. Il en résulta que la Corse fut associée au royaume d'Angleterre pendant près de deux ans, de 1794 à 1796, sous l'autorité du roi Georges III. 

 

Les armoiries du royaume anglo-corse

Les armoiries du royaume anglo-corse

 
 
La Constitution du royaume anglo-corse fut adoptée par la Consulte du 19 juin 1794 qui réunissait les représentants de chaque communauté urbaine et villageoise comme Anton Domenico DEFRANCHI pour Soccia, Francesco Antonio MASSIMI pour Orto et Gio: Antonio PINELLI  pour Poggiolo).
 
 
Elle prévoyait un Parlement composé de deux députés par piève.    
Le Titre II de la Constitution précisait que, pour être électeur, il fallait avoir 25 ans, être domicilié depuis au moins un an dans la piève et être propriétaire. Pour être député, on devait également posséder au moins 6.000 livres de biens-fonds (biens immeubles) dans la piève.
 
 
L'élection de Francesco Franceschetti est confirmée
 
L'abbé LETTERON ayant publié les "Procès-verbaux des séances du Parlement anglo-corse" (tous écrits en italien) en 1891, nous sommes bien renseignés sur ce qui s'y passa.
 
Ce Parlement se réunit le 7 février 1795 à Bastia et créa le 17 février un "comitato de verificazione de'poteri" pour régler les contentieux électoraux. Ce comité avait en son sein un représentant de chacune des neuf juridictions.
 
Mais il fut immédiatement paralysé par la contestation de l'élection de Giovanni STEFANOPOLI, originaire de Cargese, pour la juridiction de Vico. Finalement, il fut remplacé par Durabile Maria COLONNA CECCALDI (de la piève de Sevidentro) le 27 février. La juridiction de Vico regroupait les pièves de Cruzini, Sorroingiù, Sevinfuori, Sevidentro et de Sorroinsù (orthographe de l'époque). 
 
 
Dès le 28 février, une des premières affaires examinées par le comité fut le recours intenté par Francesco Antonio MASSIMI (celui qui représentait Orto en juin 1794) contre l'élection de Francesco FRANCESCHETTI et de Filippo LECA pour représenter Sorroinsù.
 
Le mémoire, présenté par le fils mineur (ayant donc moins de 25 ans) du contestataire, avançait:
- que le vote ne s'était pas tenu au lieu habituel,
- que les habitants de Soccia n'avaient pas pu voter dans les règles car ils n'avaient pas été convoqués,
- que LECA n'avait pas la fortune nécessaire pour être élu
- et que Francesco FRANCESCHETTI n'avait pas eu la majorité des voix.
 
 
Le recours fut facilement repoussé pour différentes raisons:
 
  - Tout d'abord, rien ne prouvait que MASSIMI père ait bien donné mandat à son fils pour le présenter.
  - Francesco Antonio MASSIMI ayant, lors de l'élection, donné sa voix à LECA, il ne pouvait ensuite prétendre que ce candidat n'était pas éligible.
  - Certains documents fournis se contredisaient et étaient démentis par le procès-verbal officiel de la municipalité poggiolaise et du Podestà.
  - "Enfin, les assemblées de la piève de Sorroinsù ont été toujours tenues à Poggiolo, comme lieu central, et en ont été produites les plus authentiques justifications."
 
 
La Chambre entérina sans problème la recommandation du Comité et notre piève put être ainsi représentée sans problème par Francesco FRANCESCHETTI et Filippo LECA tout le temps que dura le royaume anglo-corse, jusqu'en octobre 1796.
 
Acte du Parlement anglo-corse sur les délits et les peines, daté du 18 mai 1795

Acte du Parlement anglo-corse sur les délits et les peines, daté du 18 mai 1795

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22 février 2025 6 22 /02 /février /2025 07:00
Les exploits de Théodore: mort aux gendarmes (2/6)

L'article du 15 février a été le premier d'une série que ce blog consacre à Théodore POLI, le premier grand "bandit d'honneur" qui était originaire de GUAGNO et qui sévit surtout dans les Deux-Sorru. De nombreux épisodes proviennent de l'ouvrage que Henri PIERHOME (de son vrai nom, Henri PIERANGELI) lui a consacré. Mais d'autres renseignements ont été également trouvés dans "Recherches historiques et statistiques sur la Corse" écrites par François-Guillaume Robiquet en 1831.

 

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     Trahi par le gendarme PETIT dont il se vengea de façon sanglante le 14 février 1820, THÉODORE poursuivit ces représentants de l'ordre de sa haine.          

 

LA HAINE DES GENDARMES

     Son premier attentat eut lieu près du pont du LIAMONE où un gendarme qui traversait le fleuve fut blessé.

     Un peu plus tard, le 17 août 1821, THÉODORE, accompagné des deux frères MULTEDO et de gendarmerie royalePELLEGRINI, dit BRUSCO, investirent MURZO et se firent préparer un déjeuner par Philippe-Antoine COLONNA. Les gendarmes, avertis par le maire, arrivèrent de VICO. L'échange de coups de feu blessa BRUSCO et un MULTEDO. Les bandits se réfugièrent à MUNA où ils furent soignés. Puis, ils s'enfuirent par ROSAZIA. Une semaine plus tard, COLONNA, soupçonné à tort d'avoir été complice des gendarmes, fut assassiné.

     Le 21 novembre 1821, la gendarmerie de CORTE, aidée par trois guides locaux, rencontra un groupe dirigé par THÉODORE et blessa mortellement Christophe ARRIGHI dont le corps fut transporté dans une grotte voisine. Un peu plus tard, Théodore et ses complices revinrent et fusillèrent un gendarme et le guide Mathieu FERRACCI.

     De nombreux coups de main eurent ensuite lieu. Le 19 octobre 1822, la gendarmerie de CASAGLIONE fut attaquée par une bande de cinq contumax dirigée par THÉODORE déguisé en gendarme. Un pandore malade fut tué. Les assaillants furent finalement repoussés par des habitants alertés par le maire ALBERTINI.

     Mais le bilan s'alourdit: un gendarme tué à PASTRICCIOLA, un tué et un blessé à ORTO, deux blessés à ROSAZIA.

 

  CONTRE LES VOLTIGEURS

Volt1822     Devant l'importance du banditisme (190 homicides ou tentatives en 1822 pour une population de 170.000 à 180.000 habitants), dont THÉODORE était l'élément le plus actif et le plus connu, le vicomte de SULEAU, préfet de la Corse de 1822 à 1824, souhaita lever un corps auxiliaire composé de Corses pour prêter main forte à la Gendarmerie. Entre 1816 à 1822, 116 gendarmes avaient été victimes du devoir.
     Le Bataillon des Voltigeurs Corses (dont l’effectif théorique s’élèvait à 421 hommes recrutés dans l'île) fut donc créé par l'Ordonnance Royale du 6 novembre 1822, comme auxiliaire de la 17ème Légion de Gendarmerie Royale de la Corse,
     Le bataillon était régi par les règlements de l’infanterie pour ce qui concernait l’organisation de la vie courante et l’avancement, et de la gendarmerie pour celui du service et des missions
          La vie du Voltigeur était constituée de longues patrouilles dans la montagne et d’embuscades. Quatorze d’entre eux firent le sacrifice de leur vie dans l’accomplissement de leur mission. Ils furent également des cibles pour THÉODORE.

Ainsi, en 1824, deux voltigeurs escortaient de VICO à ORTO, leur résidence, un muletier transportant des vivres. Un jeune paysan de POGGIOLO, nommé FRANCESCHETTI, se joignit à eux. Ils tombèrent dans une embuscade organisée par THÉODORE et BRUSCO. Un voltigeur fut tué et le jeune Poggiolais blessé mortellement. Ce dernier était un neveu de THÉODORE qui manifesta un réel chagrin quand il apprit l'identité de sa victime.

 

   

Les exploits de Théodore: mort aux gendarmes (2/6)

 THÉODORE avait voué une véritable haine aux forces de l'ordre. Les représentants d'une autre institution furent aussi ses victimes: les prêtres (à voir dans un prochain article).

 

     Les noms des lieux cités dans l'article sont entourés en rouge. Cliquez sur la carte pour l'agrandir.

carte gendarmes Théodore

A suivre

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15 février 2025 6 15 /02 /février /2025 07:00

 

Dans l'histoire de la Corse, le premier bandit "officiel" fut Théodore POLI, de Guagno.

 

L'imaginaire collectif s'est emparé de ce personnage dont les exploits ont été amplifiés et déformés. On raconte souvent que Théodore a tué le bourreau de Bastia, qu'il l'aurait  même guillotiné. Par exemple, l'universitaire Pierre ANTONETTI écrivait, dans son "Histoire de la Corse" publiée en 1973: "Et l'on assiste aux tristes exploits d'un Théodore POLI (...), véritable "Roi de la montagne" qui, de sa forêt d'Aïtone, pouvait se payer le luxe de descendre à Bastia pour s'y emparer du bourreau et l'exécuter en pleine ville". Cette version est reprise dans certains sites internet qui, par exemple, écrivent: "Un bandit notoire alla même jusqu’à enlever et exécuter le bourreau de Bastia".

 

Un peu de clarté est nécessaire.

LES LIVRES DE PIERHOME

 

De nombreux renseignements se trouvent dans "La vie du bandit Théodore", publié en 1934 et écrit par Henri PIERHOME.

Le véritable nom de cet auteur était Henri PIERANGELI.


Né à Bastia en 1875, décédé en 1945, Henri PIERANGELI était le neveu du républicain Emmanuel Arène. Elu député de Bastia en 1906, il fut réélu en 1910, puis 1914, 1919 et 1928 sous l'étiquette de la "gauche radicale", nom d'un groupe du centre-droit. Il abandonna la vie politique après son échec à la sénatoriale partielle de 1937.

 

Il est piquant de savoir que son fils épousa à Marseille en 1922 une nièce de l'écrivain royaliste Charles MAURRAS.

 

Il est l'auteur d'études sur la Corse économique, d'un roman historique ("Anna Maria") et de vies romancées: "Gallochio, bandit corse", "La vie du bandit Bellacoscia", "La Vie du bandit Théodore", ...

 

Son ouvrage est donc une base documentaire essentielle mais quelques confusions y sont présentes et il doit être étayé par d'autres sources.

 

 

DE LA DÉSERTION À L'ORGANISATION

 

Théodore POLI naquit en 1797 à Guagno. Conscrit en 1816, il avait tiré un mauvais numéro et obtenu un sursis mais il fut rappellé le 11 novembre 1819.


Le brigadier PETIT, de la gendarmerie de Guagno, laissa passer le temps imparti et, après avoir promis de le laisser tranquille, l'arrêta cependant comme déserteur le 4 février 1820. Il le conduisit menotté à Ajaccio. Mais Théodore déserta rapidement pour de bon, se précipita à Guagno et, le soir du 14 février 1820, abattit le gendarme qui festoyait chez un habitant. Son histoire de bandit débuta à ce moment.


Réfugié au maquis, il s'associa avec un contumace PELLEGRINI, dit BRUSCO, qui vivait près de Vico, puis avec les frères MULTEDO. Il en vint à créer une petite communauté de près de 150 bandits, dans la forêt d'Aïtone, sur laquelle il règnait en véritable dictateur.

 

Lors de la création de cette organisation, près de Guagno, Cecco SAROCCHI proposa de tuer le bourreau pour porter un défi aux autorités. SAROCCHI, né en 1792 à Rusiu, avait été condamné 15 fois dont 4 à la peine de mort. Il avait obtenu des autorités un passeport  pour s'exiler en Italie mais il voulait venger son ami ANCINO qui avait été guillotiné à Bastia à l'issue d'un procès que le bandit jugeait bâclé. Théodore ne voulut pas participer à cette action mais donna son accord.

 

LE RAID DE BASTIA


Le 24 janvier 1824, Louis SIMALIOT, exécuteur des hautes œuvres de Bastia, accompagné de son aide Martin ALVIDA, qui était aussi son gendre (il avait épousé sa guillotinefille Marie-Esther), s'en alla à la chasse à l'étang de Chiurlino. Tombé dans une embuscade tendue par Cecco SAROCCHI, Pascal GAMBINI et Jean-Baptiste TORRE, SIMALIOT réussit à s'échapper. ALVIDA resta entre les mains des ravisseurs.
Ceux-ci demandèrent 300 écus. Au moment du versement de la rançon, SAROCCHI et ses complices furent arrêtés. Le corps d'ALVIDA fut retrouvé ensuite, à Furiani, égorgé d'un coup de poignard le 2 février. SAROCCHI fut guillotiné le 31 mai 1825 sur la place Saint Nicolas, par SIMALIOT lui-même.

Théodore mourut le 5 février 1827 (et non pas en 1831 comme le datent certains sites) après de nombreux méfaits (dont ce blog contera bientôt quelques exemples) mais il n'était directement pour rien dans l'affaire du bourreau (ou plutôt de l'aide-bourreau).

 
La légende s'empara vite de lui. Dans la fameuse "Colomba" de Prosper MÉRIMÉE,  parue en 1840, on peut lire une référence au raid de Bastia.

Colomba, pour faire peur aux voltigeurs qui cherchent son frère Orso, leur demande :


«Savez-vous, messieurs, que si par hasard les trois frères GAMBINI, SAROCCHI et Théodore POLI se trouvaient à la croix de Sainte-Christine avec BRANDOLACCIO et le curé, ils pourraient vous donner bien des affaires. Si vous devez avoir une conversation avec le Commandant de la campagne (MERIMEE place en note que "c’était le titre que prenait Théodore POLI")je ne me soucierais pas de m’y trouver. Les balles ne connaissent personne la nuit.» 

 

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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 07:00

 

L'assassinat d'un gendarme perpétré voici exactement deux cent cinq ans à Guagno fut un événement historique pour la Corse et surtout pour Sorru in sù. 

 

Le 14 février 1820, Théodore POLI tua le brigadier PETIT qui l'avait arrêté dix jours auparavant pour désertion. Evadé, Théodore rejoignit Guagno pour se venger et il prit le maquis. Il se fit reconnaître comme roi du maquis par une assemblée de bandits dans la forêt d'Aïtone. Il écuma les Deux Sorru pendant sept ans en rackettant les habitants et surtout les curés. Sa bande poussa l'audace jusqu'à assassiner l'aide du bourreau de Bastia.

 

Couverture du livre "La Corse et ses bandits" de Gabriel Xavier Culioli.

Couverture du livre "La Corse et ses bandits" de Gabriel Xavier Culioli.

 

Pour arrêter ces exactions, le roi Louis XVIII créa le corps des voltigeurs corses. Ces soldats finirent par tuer Théodore le 5 février 1827.

 

L'histoire de Théodore POLI fit l'objet de plusieurs livres et articles. Il est considéré comme le premier des "bandits d'honneur" dont les derniers éléments furent éliminés par l'expédition militaro-policière de novembre 1931.

 

Entre octobre 2010 et mars 2011, le blog des Poggiolais avait publié une série de six articles sur les exploits de Théodore. Ils vous sont de nouveau proposés à raison d'un épisode chaque samedi à partir du 15 février.

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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 07:00

 

Les souvenirs sur Guagno-les-Bains vers 1905 publiés le 14 janvier ont suscité des interrogations car était évoquée la traversée du Liamone sur un bac comme s'il n'y avait pas de pont.

 

Or, en 1897, un pont existait comme l'indique un écrit de Charles MAURRAS.

 

Marie BIANCARELLI, une fidèle lectrice de ce blog, a trouvé un document déterminant: le cadastre napoléonien de 1857. Sur la matrice de la commune de Coggia, dont fait partie l'embouchure du Liamone, un pont est nettement tracé.

 

Cliquer sur le document pour l'agrandir.

Cliquer sur le document pour l'agrandir.

 

On peut imaginer que ce pont fut ensuite plusieurs fois détruit et reconstruit. C'est possible mais la nécessité d'un passage par bac a dû être rare.

 

Par ailleurs, sous l'Empire, un pont avait été construit par la Société Clément qui exploitait le bois de la forêt du Libbiu. Ce pont se situait au-dessous d'Arbori.

 

 

Cet exemple montre que le témoignage peut être fragile, imprécis.

 

Mais ce risque ne doit pas empêcher chacun dans sa famille de parler avec la vieille génération pour recueillir ses souvenirs, même plus ou moins enjolivés ou déformés, et de constituer des dossiers d'archives familiales, indispensables pour comprendre qui l'on est.

Il y avait bien un pont

 

 

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 07:00

 

Dans son récit sur Guagno-les-Bains vers 1905, publié récemment sur ce blog, Marie Rose Colonna di Cinarca écrivait que sa mère racontait:"Il n'y avait pas alors de pont sur le Liamone. On traversait avec un bac sur lequel on embarquait la patache". 

 

Effectivement, le passage du Liamone a longtemps constitué une difficulté dans les temps anciens, ce qui poussa souvent les troupes génoises envoyées rétablir l'ordre dans le Vicolais à venir en bateau pour débarquer à Sagone.

 

Mais ce témoignage est en contradiction avec un texte paru sur ce même blog le 2 juin 2011. Sous le titre "La Corse grecque", il reproduisait le récit de Charles MAURRAS, l'écrivain royaliste, qui s'était rendu en berline à chevaux d'Ajaccio à Cargese pendant l'été 1897.

 

La version de Charles Maurras

Pétri de culture grecque, le nationaliste MAURRAS s'enthousiasma de la beauté du paysage et se mit à le comparer à celui de l'Attique, lui qui avait été présent, comme journaliste, en 1896 en Grèce pour les premiers Jeux Olympiques modernes. Il identifia le Liamone au Céphise qui coule près d'Athènes.

 

"Un petit fleuve se montra. Il s'appelle Liamone et, selon l'usage commun des fleuves corses, s'égoutte dans la mer plutôt qu'il ne s'y jette. Une longue nappe sans déversoir s'est donc formée de part et d'autre de l'embouchure. Quoique l'air parût immobile, la pente des eaux presque nulle, l'étang était tout sillonné de petites rides et leur frisson se continuait à la cime des bouquets de joncs émergeants. Une pareille vue reforma tous mes souvenirs un instant désunis par les eucalyptus, et elle leur donnait un nouvel accent. Suivant le grand chemin, entre le marais du Liamone que tourmente la fièvre, et les clairs et salubres flots, il m'était impossible de ne pas évoquer sur ma gauche la mer d'Athènes et, à droite surtout, les menues flaques frissonnantes déterminées par le Céphise Éleusinien. Comme le chemin de Cargèse, la Voie Sacrée se trouve prise, en avant d'Éleusis, entre les marais et la mer.

Elle traverse le Céphise sur un petit pont de pierre analogue à celui qu'on a jeté sur le Liamone; les antiques rhetoi bouillonnent à peu près de même manière que cette onde maigre et furieuse, mystérieusement crispée et rebroussée, comme d'une aile oblique qui courrait sans fin sous les eaux." 

Voiture à chevaux près de la tour génoise de Sagone, sur la route de Cargese, en 1898.

Voiture à chevaux près de la tour génoise de Sagone, sur la route de Cargese, en 1898.

 

Quel pont et à quelle date?

Le futur fondateur du journal L'Action Française (en 1908) écrit bien qu'il existait alors un "petit pont de pierre". Or, ce voyage date de l'été 1897. Une partie des notes prises alors (mais pas celles sur Sagone et Cargese) fut publiée dans La Gazette de France en septembre 1897. L'ensemble complété parut en novembre 1900 dans La Revue hebdomadaire sous le titre "Les Cargésiennes". Il forma finalement en 1901 une partie du livre "Anthinéa".

 

"Vers 1905", comme l'écrivit Marie Rose Colonna di Cinarca, le bac n'était donc plus utile. On peut supposer que les souvenirs qu'elle retranscrit datent d'avant 1897. D'ailleurs, la propriétaire de l'hôtel Continental qui organisait des soirées pour ses clients était Marie Lucie CASALTA, veuve d'Alexandre de la Rocca (1837-1880). Or, née à Renno en 1847, elle mourut à Guagno-les-Bains en 1903, donc avant 1905.

 

Quand le pont fut-il construit?

En 2014, quand le pont actuel fut mis en service, toute la presse précisa qu'il remplaçait celui construit... en 1920 !

 

Charles MAURRAS a-t-il inventé le "petit pont de pierre" ou est-ce bien celui-ci qui fut remplacé par un autre en 1920?

 

Il existe bien sur internet une vieille carte postale montrant le "Pont du Liamone" mais elle n'est malheureusement pas datée. 
 

Doutes sur la traversée du Liamone

 

Est-ce le même pont que l'on retrouve sur cette vue de 2009?

 

Un lecteur de ce blog pourrait-il répondre à ces questions?

Pont du Liamone en 2009.

Pont du Liamone en 2009.

 

Le pont actuel est bien différent. La vue ci-dessous est prise du même endroit que la photo non datée (trouvée sur le site La Marsiale).

 

Doutes sur la traversée du Liamone
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11 janvier 2025 6 11 /01 /janvier /2025 07:00

Les événements importants ayant concerné Poggiolo au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe.

 

Il y a 205 ans, en 1820:

- Giovan-Antonio Pinelli devient curé de Soccia (avec sous son autorité les prêtres desservants de Guagno, Orto et Poggiolo) et garde jusqu'à sa mort en 1832 une forte influence sur le monde politique et intellectuel corse. Il était renommé pour avoir constitué la plus riche bibliothèque de la Corse.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-l-homme-le-plus-cultive-de-corse-3-3-113062792.html

 

- le 14 février 1820 : Théodore Poli, de Guagno, tue le gendarme Petit et prend le maquis. Il commet de nombreux larcins et assassinats, surtout dans les Deux Sorru, jusqu’à sa mort en février 1827.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-les-exploits-de-theodore-n-1-le-bourreau-57614887.html

 

 Les dates de l'histoire poggiolaise se terminant par 5 et 0. Deuxième partie: de 1820 à 1945.

 

 

Il y a 190 ans, en 1835:

délimitation difficile de la forêt domaniale de Libio-Tritorre (orthographe de l'époque) entre Poggiolo et Rosazia, ce qui provoque de nombreuses contestations jusqu'en 1887. 

http://poggiolo.over-blog.fr/article-la-fievre-monte-a-libbiu-110406479.html

 

 

Il y a 185 ans, en 1840: 

le roi Louis-Philippe déclare d'utilité publique les travaux d'agrandissement de l'établissement thermal des Bains. Ils seront achevés en 1856.

http://poggiolo.over-blog.fr/2016/02/l-etablissement-thermal-bien-represente.html

 

Il y a 175 ans, le 17 septembre 1850:

le conseil général, en conflit depuis longtemps avec les Guagnais, demande le rattachement de Guagno-les-Bains à Poggiolo, ce qui fut accordé par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte en 1852. 

http://poggiolo.over-blog.fr/article-poggiolo-n-existe-pas-44204443.html

 

Il y a 165 ans, les 14 et 15 septembre 1860:

voyage de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie en Corse. Contrairement à la légende, ils ne passent pas aux Bains.

http://poggiolo.over-blog.fr/2015/04/napoleon-ier-a-guagno-les-bains-et-pas-napoleon-iii-1-2.html

 

 Les dates de l'histoire poggiolaise se terminant par 5 et 0. Deuxième partie: de 1820 à 1945.

Il y a 160 ans, le 1er juin 1865: 

des habitants de Rosazia, contestant les limites de leur commune avec Poggiolo, incendient des cabanes de bergers poggiolais à Libbiu. Les gendarmes interviennent le lendemain pour empêcher une bagarre générale.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-la-fievre-monte-a-libbiu-110406479.html

 

Il y a 155 ans, en 1870:

- 26 août 1870: à Pont-à-Mousson, décès d'Antoine-Laurent Demartini, soldat au 6e régiment de ligne de l'armée du Rhin, prisonnier des Allemands .

http://poggiolo.over-blog.fr/2014/03/1870-la-guerre-oubliee.html

 

- Septembre 1870: Poggiolo, dont le maire est Pierre Martini, fait partie des 19 municipalités corses qui proclament leur adhésion à la République proclamée à Paris le 4 septembre.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-les-records-de-poggiolo-103901803.html

 

 

Il y a 145 ans, en 1880:

Jean Desanti fait construire, juste au-dessous de l'église St Siméon et à 200 mètres de sa maison, un caveau avec chapelle funéraire pour sa famille.

http://poggiolo.over-blog.fr/2016/10/les-caveaux-poggiolais.html

 Les dates de l'histoire poggiolaise se terminant par 5 et 0. Deuxième partie: de 1820 à 1945.

 

Il y a 125 ans, en 1900:

après l’institution d’un adjoint spécial à Guagno-les-Bains au sein du conseil municipal, la station thermale a désormais ses propres registres d'état-civil.

http://poggiolo.over-blog.fr/2015/06/les-archives-departementales-donnent-de-nouveaux-outils.html

 

 Il y a 120 ans en juin 1905 :

Prévoyant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’évêché d’Ajaccio fait procéder à un inventaire des objets de toutes les églises corses. Ce document permet d’avoir la liste de tout ce qui se trouvait à St Siméon et St Roch.

http://poggiolo.over-blog.fr/2016/10/solution-de-la-devinette-du-mois-l-age-de-la-statue-de-saint-roch.html

 

 Il y a 110 ans, le 8 janvier 1915:

mort au combat de Jean Dominique MARTINI, le premier des neuf Poggiolais tués en 1915 (trente Poggiolais sont morts pour la France en 1914-1918).

http://poggiolo.over-blog.fr/2024/04/les-poggiolais-en-14-18.fiche-64-jean-dominique-roch-antoine-martini-disparu-aux-eparges.html

 

Il y a 105 ans, le 1er janvier 1920:

A Ajaccio, François Pinelli, né en 1889, est le dernier Poggiolais déclaré décédé « des suites de la guerre » de 1914-1918. Comme son père Baptiste, il fait partie des 30 inscrits sur le monument aux morts.

http://poggiolo.over-blog.fr/2024/04/les-poggiolais-en-14-18.fiche-95-francois-pinelli-mort-de-la-guerre-en-1920.html

 

 Les dates de l'histoire poggiolaise se terminant par 5 et 0. Deuxième partie: de 1820 à 1945.

Il y a 100 ans, le 17 mai 1925:

le conseil municipal vote une gratification de 150 francs pour l'instituteur Bernard PAOLI en récompense de son "zèle et dévouement" envers les élèves et pour les succès obtenus au certificat d'études.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-le-bonheur-d-enseigner-110022195.html

 

 

Il y a 95 ans, le 30 mars 1930:

incidents lors de l'élection municipale. L'urne est projetée hors du bureau de vote. Elle est transportée par les gendarmes à Ajaccio, puis à Nice, pour procéder au dépouillement. Les résultats, proclamés le 9 avril à Nice, sont annulés par le Conseil d'Etat le 13 février 1931.

http://poggiolo.over-blog.fr/2014/02/péripéties-municipales-et-le-dépouillement-eut-lieu.-à-nice.html

 

 

Il y a 85 ans, en 1940:

 Les dates de l'histoire poggiolaise se terminant par 5 et 0. Deuxième partie: de 1820 à 1945.

- 21 mars 1940: Noël Pinelli nommé sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande dans le ministère présidé par Paul Reynaud. Il est le seul Poggiolais à avoir été élu député (à Paris en 1936) et à avoir fait partie d'un gouvernement. Il le reste jusqu'au 10 mai 1940.

http://poggiolo.over-blog.fr/2016/03/la-devinette-d-avril-la-solution.html

 

- 12 juin 1940: à Nogent l'Arthaud (Aisne), mort au combat de Pierre Canale, premier des six morts poggiolais de la seconde guerre mondiale. Né à Guagno-les-Bains en 1917, il était sergent-chef dans la 5ème compagnie du 144ème RIA.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-les-heros-de-39-45-48571952.html

 

- 27 juillet 1940: l’armistice avec l’Allemagne ayant été signé à Rethondes le 22 juin, fermeture de l’entrepôt municipal créé le 24 septembre 1939, à la suite de la déclaration de guerre, par le conseil municipal pour assurer le ravitaillement du village. Il avait été placé dans le magasin de la maison Martini. 

http://poggiolo.over-blog.fr/la-mairie-pense-à-l-alimentation-des-habitants

 

 

Il y a 80 ans, en 1945:

- 28 janvier 1945: François Mathieu ORAZI, soldat à la 10e compagnie de tirailleurs algériens, meurt à Cité Amélie (Haut-Rhin) des suites de ses blessures.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-les-heros-de-39-45-48571952.html

 

- 23 avril 1945: mort au combat en Allemagne de Paul Vinciguerra, dernier des six morts poggiolais de la seconde guerre mondiale. Né à Poggiolo en 1924, il était soldat dans le 1er régiment de spahis algériens de reconnaissance.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-les-heros-de-39-45-48571952.html

 

- 23 septembre 1945: Martin Paoli est élu conseiller général du canton de Soccia sous l'étiquette du parti socialiste SFIO. Il le reste jusqu'à sa mort en mai 1968.

http://poggiolo.over-blog.fr/2015/03/la-liste-des-conseillers-generaux-de-sorru-in-su.html

 Les dates de l'histoire poggiolaise se terminant par 5 et 0. Deuxième partie: de 1820 à 1945.

- rentrée scolaire d'octobre 1945: le Socciais Jojo Antonini (photo ci-dessus) nommé instituteur à Poggiolo (il le restera jusqu'en 1954).

http://poggiolo.over-blog.fr/article-helene-parle-de-jojo-57347326.html

 

(à suivre)

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  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
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