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7 août 2025 4 07 /08 /août /2025 07:00

 

Le 7 août 1965, voici exactement soixante ans, fut le jour d'une excursion de jeunes Poggiolais qui fut particulière. Une semaine auparavant, avait eu lieu une balade à Canale, en face de Soccia, qui a déjà été racontée (voir "L'arbre de Soccia ou une excursion désordonnée le 31 juillet 1965"). Les enseignements de l'expérience précédente ne servirent à rien et la sortie dura si longtemps que tout Poggiolo s'inquiéta et se mobilisa, craignant qu'un malheur fut arrivé à sa jeunesse.

 

 

Attention:

ce texte est un peu plus long que les articles habituels du blog

mais il faut le lire jusqu'au bout.

 

Le samedi 7 août 1965, ils furent dix-huit, de plusieurs familles du village, (plus les chiens Tango et Wolf) à quitter Poggiolo en direction, bien au-delà de Guagno, du col de Bocca Soglia, à 2026 mètres. Le but était d’y monter pour admirer le panorama sur les lacs de Melo et de Capitello.

Tango (avec Hervé Calderoni) et Wolf (copies d'écran tirées d'un film de Michel Franceschetti).
Tango (avec Hervé Calderoni) et Wolf (copies d'écran tirées d'un film de Michel Franceschetti).

Tango (avec Hervé Calderoni) et Wolf (copies d'écran tirées d'un film de Michel Franceschetti).

 

Les noms des dix-huit audacieux:

- Rose-Marie BARTOLI (maintenant épouse CHABROLLE)

- Joël et Hervé CALDERONI

- Jeanne CECCALDI (maintenant épouse GRIMALDI)

- Jérôme DUGAT et sa sœur Marie-Claude (maintenant décédée, elle fut la mère de Marie et de Mathilde BENDLER)

- Paule FATTACIOLI (maintenant épouse ALLARD)

- Jean-Pierre et Michel FRANCESCHETTI

- Jacques-Antoine MARTINI (que tout le monde appelait alors simplement Jacques)

- Marie-Thérèse MARTINI (maintenant épouse LECCIA)

- François OLIVA

- François ORAZY

- Hervé et Jean-Marc OULIÉ

- Christian PINELLI

- Dominique (dit Dumé) PINELLI 

- Jean-Marc TRAMINI

 

Le départ du village eut lieu à 4 heures du matin. Comme les voitures automobiles étaient rares, la première tâche dans ce genre d’excursion était de joindre à pied par la route goudronnée le village d’où partait le sentier à suivre. Le moment du départ était donc toujours très tôt. On évitait aussi la forte chaleur estivale de la journée.

AU-DELA DE GUAGNO

 

 

Le trajet passait par Guagno.  

Sortant de Poggiolo, l’expédition partit de la croix du Fragnu (numéro 1 sur la carte ci-dessous)… et du dépôt d’ordures qui s’y trouvait, car il n’existait pas de déchetterie intercommunale. Il fallut marcher entre les boîtes de conserve aux bords coupants, les bouteilles en verre brisées (les bouteilles en plastique, inventées deux ans plus tôt, n'étaient pas encore commercialisées), les matelas éventrés et les débris de toutes sortes pour atteindre l’antique sentier utilisé pendant des générations avant la création de la route goudronnée (numéro 2 sur la carte). 

La première partie du chemin. Cliquer sur la carte pour l'agrandir.

La première partie du chemin. Cliquer sur la carte pour l'agrandir.

 

Aprés avoir traversé le Fiume Grosso sur un pont branlant (numéro 3), il fallut gravir une longue montée (numéro 4) pour entrer à Guagno par son dépôt d’ordures (numéro 5), avec le même décor que près du Fragnu.

 

La traversée de Guagno se fit sous les yeux de quatre ou cinq villageois étonnés de voir tant de jeunes de si bon matin. Puis, le groupe marcha tranquillement sur les 4 ou 5 kilomètres d’embryon de la route D 23 (numéro 6) qui avait été tracée pour aller vers Corte (à 23 km à vol d’oiseau), mais qui n’y arrivera jamais (voir l’article « La route oubliée » du 29 octobre 2018). 

 

De mauvaises langues prétendent que, de l’autre côté, le projet routier capota parce que la famille Giacobbi ne voulait pas que le village de Venaco qu’elle dirige depuis un siècle fut ouvert à d’autres influences politiques. Mais ce ne sont certainement que de très mauvaises langues !!!

 

De nombreuses péripéties ponctuèrent l’expédition.

 

La couture du pantalon d’une fille céda mais, par chance, le secours de deux épingles de sûreté lui évita d’avoir les fesses à l’air. 

Mais surtout, à cause des différences de vitesse et de plusieurs erreurs d'itinéraire, le groupe se divisa en deux, puis en trois tronçons, comme la semaine précédente.

DIVISION ET RÉUNIFICATION

 

Seconde partie du chemin. Cliquer sur la carte pour l'agrandir.

Seconde partie du chemin. Cliquer sur la carte pour l'agrandir.

 

Le haut cours du Fiume Grosso fut franchi par la passerelle de Trayette ou des Spelonche (numéro 7).

Passerelle des Spelonche (https://corse-sauvage.com/randonnee/centre-corse/bergeries-de-belle-e-buone.html).

Passerelle des Spelonche (https://corse-sauvage.com/randonnee/centre-corse/bergeries-de-belle-e-buone.html).

 

 Les onze membres du groupe principal arrivèrent aux bergeries de Belle e Buone (numéro 8) à 11h30 et n'allèrent pas plus loin. Avant de continuer jusqu’au col de Bocca Soglia, il fallait se restaurer et attendre les autres. Le lieu était agréable.

Bergerie principale (https://corse-sauvage.com/randonnee/centre-corse/bergeries-de-belle-e-buone.html).

Bergerie principale (https://corse-sauvage.com/randonnee/centre-corse/bergeries-de-belle-e-buone.html).

 

 

Devant la cabane principale, près d’une source, à l’ombre d’un arbre, des bancs et une table en bois permirent de bien s’installer pour vider les sacs et se partager la nourriture. Il manquait juste les desserts qui se trouvaient dans les sacs des retardataires. Ensuite, on pourrait reprendre l'ascension en bonne condition.

 

Mais le temps passait et les sept autres n’arrivaient pas. 

 

Finalement, à 14 heures, sur la crête d’en face, plus à l’ouest, apparut la silhouette de Jean-Pierre FRANCESCHETTI. Il était parti depuis plus d'une demi-heure en éclaireur en laissant les égarés (dont le chien Tango). Après avoir traversé le haut cours du fleuve, ils étaient allés trop à gauche, avaient dû escalader des versants très raides et se trouvaient à bout de souffle, presque sans nourriture et sans eau. Ils en avaient été réduits à boire le jus des boîtes d’ananas prévues pour le dessert. 

 

Jacques MARTINI et Jean-Marc OULIÉ n'hésitèrent pas à s’élancer pour grimper sur le massif, bardés de gourdes remplies, afin de les secourir.

 

La jonction avec les derniers égarés ne se réalisant qu’à 16 h, il n’était pas possible de grimper au col pour atteindre le but prévu à l’origine. Tout le monde repartit à 17 h après avoir réalisé quelques photos.

 

Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Douze des participants après la réunification. Debout, de gauche à droite : Michel Franceschetti, Jean-Marc Oulié, Marie-Claude Dugat, Doumé Pinelli, François Orazy, Paule Fattacioli, Hervé Oulié, Hervé Calderoni. Assis : François Oliva, Jérôme Dugat, Jean-Marc Tramini, Christian Pinelli. Photo Joël Calderoni.

Douze des participants après la réunification. Debout, de gauche à droite : Michel Franceschetti, Jean-Marc Oulié, Marie-Claude Dugat, Doumé Pinelli, François Orazy, Paule Fattacioli, Hervé Oulié, Hervé Calderoni. Assis : François Oliva, Jérôme Dugat, Jean-Marc Tramini, Christian Pinelli. Photo Joël Calderoni.

UN RETOUR DIFFICILE

 

L’épisode le plus spectaculaire du retour fut la grosse chute, heureusement sans trop de gravité (quelques belles égratignures), d’une des filles, mais qui fut suivie d’une impressionnante crise de nerfs.

 

Les excursionnistes joignirent Guagno à la tombée de la nuit, qui était plus tôt qu’actuellement car l’heure d’été ne fut instituée qu’en 1976.

 

Ils purent se reposer un peu chez les cousins des ORAZY, pour une partie, et des FRANCESCHETTI pour les autres, avant de reprendre la route. Les communications téléphoniques étaient interrompues, comme souvent à l’époque, et il n’était pas possible de joindre les familles.

 

Mais Raymonde, la nounou des BARTOLI, s’était avancée à pied sur le sentier de la rivière et appelait les disparus. Elle fut entendue par Rose-Marie et Michel qui descendaient la départementale en avant-garde. Mise au courant de la situation, elle rentra rapidement informer le village.

 

Les parents des randonneurs, qui s’inquiétaient du retard, envoyèrent neuf voitures (soit pratiquement tout le parc automobile poggiolais de l’époque), Toussaint MICHELANGELI en tête, pour les récupérer. Vers 22 heures, transportés par ce convoi de 404, Dauphine, 2 CV, 4L, R 8... tous les jeunes avaient réintégré le village.

 

404 et R8 à Poggiolo (cortège électoral Jean Gaffory, août 1968). Copies d'écran tirées d'un film de Michel Franceschetti.
404 et R8 à Poggiolo (cortège électoral Jean Gaffory, août 1968). Copies d'écran tirées d'un film de Michel Franceschetti.404 et R8 à Poggiolo (cortège électoral Jean Gaffory, août 1968). Copies d'écran tirées d'un film de Michel Franceschetti.

404 et R8 à Poggiolo (cortège électoral Jean Gaffory, août 1968). Copies d'écran tirées d'un film de Michel Franceschetti.

Toussaint Michelangeli en 4L.

Toussaint Michelangeli en 4L.

APPLAUDISSEMENTS

 

A Poggiolo, tout le monde était dehors et attendait le retour des retardataires. Pour être sûrs de ne pas en avoir oublié, les parents les firent s’aligner contre le mur bordant la route en face de la maison des Ceccaldi et les comptèrent à la lueur des lampes de poche, l’éclairage municipal étant déficient. Une grande ovation salua le retour des aventuriers.

 

Puis, quelqu’un, on ne sait qui, se mit à applaudir et tout le village battit des mains. Moment émouvant et symbolique: jeunes et vieux, résidents permanents ou saisonniers du village, tous se sentaient partie intégrante de la communauté poggiolaise. Tout le monde était concerné et se trouvait soulagé par la fin heureuse de cette angoissante soirée.

 

 Mais c’était un échec: les jeunes n’avaient pu arriver au but fixé et n’étaient pas rentrés par leurs propres moyens.

 

Ils étaient bien décidés à prendre leur revanche l’année suivante.

 

A toutes les époques, on s’est aligné le long du mur. Photo Michel Franceschetti.

A toutes les époques, on s’est aligné le long du mur. Photo Michel Franceschetti.

Cet article a déjà été publié le 10 juillet 2020.

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1 août 2025 5 01 /08 /août /2025 11:33

 

Il est banal de partir en excursion en passant par des chemins bien connus et empruntés par de nombreux promeneurs, comme pour le lac de Crena.

 

L'esprit d'aventure (ou d'imprudence?) se caractérise par le choix d'un but inédit et d'un itinéraire approximatif. Cet esprit souffla sur les jeunes en vacances à Poggiolo en été 1965.

 

Leur lieu de rendez-vous habituel était constitué, au croisement de la route et de la "stretta", par les deux marches de la maison Martini sur le bord de la chaussée. Là, se racontaient toutes sortes d'histoires délirantes, se reconstruisait le monde et se décidaient les prochaines activités.

 

 

Or, de cet endroit, en regardant vers le monument aux morts, on distinguait alors, dans l'axe approximatif du toit du bar "Le Belvédère", un chêne, sur la crête de la montagne de Soccia.

 

Image tirée de Google Street View

Image tirée de Google Street View

 

L'idée émergea que cet arbre, pour être si visible, devait être particulièrement élevé et que l'on devrait aller le voir de près. La décision fut prise de façon impromptue et l'expédition préparée en 48 heures pour aller à ce lieu appelé Canale.

 

En voici le récit écrit d'après Michel Franceschetti. Ce souvenir d'un événement d'il y a soixante ans est donc PARTIEL et PARTIAL. Il pourra être modifié éventuellement.

 

Le samedi 31 juillet 1965, se rassemblèrent treize audacieux: Rose-Marie BARTOLI (maintenant épouse CHABROLLE), Joël et Hervé CALDERONI, Paule FATTACIOLLI (maintenant épouse ALLARD), Jean-Pierre et Michel FRANCESCHETTI, Jacques-Antoine MARTINI, François OLIVA, François ORAZY, Hervé et Jean-Marc OULIÉ, Christian et Dominique PINELLI.

 

Ils avaient alors entre 15 et 20 ans, sauf Christian qui était le plus jeune. Michel partait pour sa première excursion sans son grand-père avec qui il était, entre autres, allé au lac de Ninu en 1963 (et dont il avait ramené sur ses jambes le plus grand coup de soleil de sa vie).

 

Le départ eut lieu à 3 h 30 du matin car la promenade risquait d'être longue et car il fallait éviter la chaleur, et le groupe n'avait pas de voiture. L'excursion commença à la lueur des lampes torches.

 

On commença par marcher sur la route goudronnée jusqu'aux premières maisons de Soccia d'où l'on descendit vers le ruisseau de Filiccioni (que les Socciais appellent "le fleuve"). Le sentier fut rapidement perdu, peut-être à cause de la semi-obscurité, mais le groupe parvint à un pont (1 sur la carte). Ce groupe ne comprenait que les plus rapides (Jacques-Antoine, Dominique, Jean-Marc, Christian et Michel). Les randonneurs s'étaient déjà fractionnés.

 

Pas la peine d'attendre les autres: après tout, il suffisait d'emprunter le sentier s'amorçant sur l'autre rive !

Carte de l'aller.

Carte de l'aller.

 

Malheureusement, le sentier, absolument pas balisé, fut vite perdu. Qu'importe: il fallait simplement monter puisque le fameux arbre était au sommet !

 

Mais la montée fut très pénible. Il fallait grimper de près de 400 mètres en peu de distance.

 

Vue depuis l'héliport: Soccia est à droite, son cimetière au milieu et le but à atteindre à gauche.

Vue depuis l'héliport: Soccia est à droite, son cimetière au milieu et le but à atteindre à gauche.

 

Après une petite halte pour se restaurer, Christian et Michel furent distancés et s'égarèrent. Près de la crête, ils furent longuement bloqués par un épais rideau d'arbustes difficile à contourner. Leurs réserves d'eau étant vidées, ils n'avaient plus qu'une gourde dans laquelle Christian avait apporté du vin venant de la vigne familiale (car on pratiquait alors la viticulture à Poggiolo): c'était un vinaigre particulièrement infect.

 

Ils parvinrent en haut (2 sur la carte), complètement assoiffés, vers 7 h 30, peu après les trois autres. Les huit retardataires lâchés avant le pont arrivèrent une heure plus tard. Ils étaient passés plus à droite et avaient affronté des pentes beaucoup plus raides. François OLIVA avait même été complètement coincé et s'était râpé le ventre en glissant sur un rocher. Jean-Pierre avait dû prendre sur son dos plusieurs sacs de copains trop épuisés.

 

Les lieux de l'excursion vus depuis depuis l'ancien restaurant "A Merendella".
Les lieux de l'excursion vus depuis depuis l'ancien restaurant "A Merendella".

Les lieux de l'excursion vus depuis depuis l'ancien restaurant "A Merendella".

 

Mais pas d'arbre géant sur le sommet.

 

Etait-ce la proximité de deux petits chênes qui avait fait croire à un seul? Peut-être les randonneurs s'étaient-ils trompés et se trouvaient-ils trop à l'écart? Sur le coup, ils n'en savaient rien.

 

Jean-Pierre se servit d'une grande branche comme mât auquel fut attachée une serviette pour montrer malgré tout que l'expédition avait réussi.

 

Carte du retour.

Carte du retour.

 

Après un bon repos, tous allèrent manger près d'une source, certainement Funtana Bono (1 sur la carte). Certains s'allongèrent sur des fougères coupées pour faire la sieste tandis que d'autres, dans une maisonnette, consommèrent force vin et eau-de-vie. Ils étaient très gais et bruyants en reprenant le chemin du retour.

 

Les "siesteurs" (Joël, François ORAZY, Paule, Hervé OULIÉ et Michel) démarrèrent beaucoup plus tard et prirent un autre chemin qui les conduisit à une passerelle (2 sur la carte) située plus en amont que le pont du matin. C'est d'ailleurs celle-ci qu'ils auraient dû emprunter à l'aller pour suivre le bon sentier. Ils descendirent la rivière jusqu'au pont du matin, pensant y trouver les autres. 

Comme il faisait chaud et que la marche avait été fatigante, ils se baignèrent près du pont (3 sur la carte). Un seul ayant apporté son maillot de bain, ils se mirent à l'eau en jeans et torse nu, sauf Paule évidemment. 

 

Hervé savonnant son pantalon avant de le rincer dans la rivière.
Hervé savonnant son pantalon avant de le rincer dans la rivière.
Hervé savonnant son pantalon avant de le rincer dans la rivière.

Hervé savonnant son pantalon avant de le rincer dans la rivière.

 

Quand les vêtements furent secs, les cinq grimpèrent la côte vers Soccia, longèrent le cimetière (4 sur la carte) et retrouvèrent la route départementale à la hauteur de la boulangerie (5 sur la carte) qui fonctionnait alors et dont le nom "Pane bianco" subsiste toujours.

 

Image tirée de Google Street View

Image tirée de Google Street View

 

Finalement, c'est auprès de la fontaine de Saint Marcel (6 sur la carte) que tous les marcheurs poggiolais purent se regrouper.

 

Il était plus de 17 h quand tous rentrèrent à Poggiolo, fatigués des efforts fournis, déçus de ne pas avoir trouvé l'arbre mais finalement très heureux d'une belle journée au grand air dans une bonne ambiance.

 

Deux jours après, on comprit que l'expédition n'avait pas atteint son but car elle était allée trop à gauche. L'arbre géant n'avait peut-être jamais existé!!!

 

En tout cas, cette sortie avait excité les désirs d'exercice et, une semaine plus tard, le 7 août, ils furent cette fois dix-huit à partir en montagne, vers le col de Bocca Soglia. Mais ils n'avaient pas retenu les leçons de la première excursion (ne pas se séparer et être attentif au tracé des sentiers), ce qui leur provoqua de nouvelles aventures.

 

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20 juillet 2025 7 20 /07 /juillet /2025 07:00

 

Les deux récents articles consacrés aux cloches de l'église Saint Siméon ont été illustrés de vidéos tirées du corpus des archives animées consacrées à Poggiolo.

 

Elles ont été constituées à l'origine, voici 17 ans, par les films tournés en 8 mm qui étaient des souvenirs de vacances de Michel Franceschetti dans les années 1960. La genèse en est expliquée dans l'article "18 novembre: 3 ans de films poggiolais"). Puis, se sont ajoutés des reportages d'événements poggiolais. 

 

Cette vidéothèque existe à la fois sur Dailymotion (https://www.dailymotion.com/michelfran) avec 95 vidéos et sur Youtube (https://www.youtube.com/user/michelpog/videos) avec 54 films. Beaucoup se trouvent à la fois sur les deux chaînes. 

 

Afin de vous les faire connaître ou redécouvrir, une vidéo sera publiée et expliquée chaque semaine sur ce blog.

 

Catalogue de la version Youtube:

Les pépites de la vidéothèque poggiolaise
Les pépites de la vidéothèque poggiolaise
Les pépites de la vidéothèque poggiolaise
Les pépites de la vidéothèque poggiolaise
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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 07:00

 

Si les câbles électriques doivent bientôt être enterrés, il reste encore dans les rues de Poggiolo des fils téléphoniques en cuivre. Ils font se souvenir du temps très lointain où les téléphones portables n'existaient pas.

 

Cette époque vient de resurgir grâce à Philippe PRINCE. En mettant de l'ordre dans des vieilles affaires, il vient de trouver un ancien carnet d'adresses.

 

A la lettre "F" comme "FRANCESCHETTI", il a trouvé les indications sur la procédure qui était nécessaire pour téléphoner au village.

 

Aux temps préhistoriques du téléphone

 

1- Depuis la région parisienne, il fallait d'abord "composer le 15" pour joindre la province. Parfois, le 16 était nécessaire. Ainsi, en 1965, Enrico chantait, dans "J'appelle le soleil", qu'il bondissait "sur [son] téléphone pour composer le chiffre seize" afin d'entendre un ami de Nice ou de Marseille.

 

2- Il fallait "attendre la tonalité et composer ensuite 95-29-11-11".

Les numéros actuels de téléphone fixe comportent toujours le 95 en Corse.

L'appel aboutissait au central téléphonique de Vico où l'opératrice interrogeait sur la personne que l'on voulait joindre.

 

3- "Demander ensuite le 6 à Soccia", du moins si l'on désirait parler à Rosine FRANCESCHETTI (son mari Jean-Antoine ne répondait jamais au téléphone). Le choix n'était pas grand dans les années 1960 car il n'existait que deux lignes téléphoniques au village, l'autre étant le 3 à Soccia chez Xavière MARTINI, la tante de Jacques-Antoine, Marie-Thérèse et de leurs frères.

 

Dans les deux maisons, de nombreux voisins venaient passer leurs coups de fil, ce qui les arrangeait bien.

 

Mais cet office de cabine téléphonique municipale n'était pas du goût des petits-enfants FRANCESCHETTI qui passaient leurs vacances dans la maison et qui étaient réveillés très tôt le matin par le sempiternel "Allo Vico. Ici, le 6 à Soccia. Je voudrais le ..." et par les conversations des uns et des autres qui attendaient que le premier ait terminé sa communication ou qui guettaient la sonnerie de leur correspondant.

​​​​​​​

Aux temps préhistoriques du téléphone

 

Le téléphone se trouvait au pied de la cage d'escalier, ce qui fait que les sons montaient aux étages, d'autant plus facilement que les planchers étaient en bois. Même dans la chambre au fond de son lit, on reconnaissait certaines voix qui venaient presque tous les jours, pour passer des commandes pour le bar par exemple.

 

L'appareil était fixé au mur. Il n'avait pas de cadran. Il fallait donner une ou deux impulsions à la molette en laiton pour sonner chez la standardiste de Vico et lui demander le numéro désiré. L'employée disait alors si la ligne était libre ou non. Parfois, en attendant, elle bavardait un peu avec Rosine. 

 

Finalement, quand le téléphone était rare, il jouait peut-être encore plus le rôle de réseau social que maintenant où chacun a un portable et est continuellement à regarder son écran.

 

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11 mars 2025 2 11 /03 /mars /2025 07:00

 

   De grands sourires ornent la couverture du mensuel L'Histoire dont le numéro de mars est consacré à la France en 1945. Ces sourires sont ceux des enfants qui étaient alors de plus en plus nombreux. Le "baby-boom" avait commencé.

 

Couverture de "L'Histoire" mars 2025

Couverture de "L'Histoire" mars 2025

 

   Cette image contraste avec les chiffres publiés récemment et selon lesquels le nombre de naissances a été de 663.000 en 2024, chiffre le plus faible depuis 80 ans où il se situait à une moyenne de 800.000.

 

   A l'époque dite du "baby-boom", en gros de 1941 à 1965 (et non pas à partir de 1945 comme on l'écrit souvent), il était considéré comme "normal" d'avoir de "beaux bébés".

 

Photo extraite de "L'Histoire" mars 2025

Photo extraite de "L'Histoire" mars 2025

 

   Ces "baby-boomers" ont existé dans les familles poggiolaises. Ils ont maintenant entre 60 et 85 ans.

 

   Mais la façon de vivre a changé et, dans toute la France, ces enfants de l'après-guerre n'ont pas tous, loin de là, fondé des familles nombreuses. La tendance a été la même partout. On peut s'en rendre compte avec l'étude de représentants de la génération poggiolaise du "baby-boom".

 

   Une liste de 35 personnes a été établie, de façon un peu arbitraire. Elle est basée sur le groupe des jeunes d'alors, ceux qui avaient 20 ans autour de 1968 et qui étaient souvent ensemble. Elle comprend des Poggiolais au sens large, avec ceux qui ne venaient alors au village que l'été et dont les parents ou grands-parents étaient Poggiolais. Cette liste est donc incomplète (et nous nous en excusons auprès des personnes oubliées). Elle est critiquable mais quand même assez représentative.

 

Liste des "baby-boomers" poggiolais:

BARTOLI: Jean-José et Rose-Marie

CALDERONI: Joël et Hervé

CECCALDI: Jeanne et Martine

DUGAS: Jérôme et Marie-Claude

FRANCESCHETTI: Jean-Pierre, Bernard, Michel, Monique et Marie-Claude

LECA: Josiane

MARTINI: Paul, Edouard, Jacques-Antoine et Marie-Thérèse

OLIVA: François et Madeleine

ORAZY: François et Jean-Pierre

OULIÉ: Hervé et Jean-Marc

PASSONI: Jean-Marie

PINELLI: François, Jean, Christian, Dominique et Félicie

SICHI Germaine

TRAMINI: Guy, Jean-Marc et Georges

VECCHI: Hélène

 

   Sauf erreur, toujours possible, ces 35 individus ont eu 49 enfants, soit en moyenne 1,4 par personne (1,6 si on ne tient compte que des femmes), alors que les femmes françaises nées entre 1945 et 1960 ont eu en moyenne chacune 2,1 enfants au cours de leur vie, chiffre considéré par les démographes comme permettant le remplacement des générations. Ce chiffre est inférieur à 2 depuis 2015.

 

   Sur les 35 de l'échantillon poggiolais,

6 ont eu 3 enfants

7 n'ont pas eu d'enfant,

la majorité en ayant 1 ou 2.

 

   Parmi les 35, 12 seulement étaient de sexe féminin, confirmant l'adage selon lequel "Poggiolo est un village de garçons". Mais leurs propres enfants sont à peu près équilibrés entre garçons et filles.

 

   Il serait intéressant de savoir combien de petits-enfants ont maintenant ces "baby-boomers" devenus des "papy-boomers".

 

   Ci-dessous, des photos (déjà publiées sur ce blog) de quelques "baby-boomers".

 

Les enfants des baby-boomers
Les enfants des baby-boomers
Les enfants des baby-boomers
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25 février 2025 2 25 /02 /février /2025 07:00

 

   Les autocollants sont les représentations les plus courantes d'un village (voir article précédent) mais la palme de l'insigne  le plus original, pour ne pas écrire le plus ahurissant, est celui d'Orto!!!

 

    Il a existé un écusson sous la forme d'un badge en tissu destiné à être cousu sur un vêtement. Il transformait ce village de montagne en station balnéaire d'Orto-plage!!!

 

 

 

Orto sur mer

    

Il était le résultat d'un détournement d'un ancien écusson de Moriani-Plage. Il correspond à une époque (fin des années 60, début 70) où l'on apposait de tels insignes sur les sacs à dos ou les blousons. 

 

   Cette pièce unique n'est pas du tout représentative de la réalité ortigaise et elle fut certainement une initiative individuelle. Elle a été miraculeusement conservée. Elle était visible sur un excellent site consacré à Ortu qui est fermé depuis plusieurs années.

 

   Existe-t-elle encore? Qui en fut l'auteur?

 

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12 janvier 2025 7 12 /01 /janvier /2025 07:00

 

Depuis soixante-quinze ans, Poggiolo a connu dix-sept événements importants dans les années se terminant par 0 ou par 5. Ils valent peut-être la peine de s'en souvenir. 

 

 

Il y a 75 ans, en 1950: 

-le 4 mai: mort du lieutenant Pierre Marie NIVAGGIOLI, né en 1923 à Sousse en Tunisie, dans les combats de My Tho (delta du Mékong). Seul Poggiolais victime de la guerre d'Indochine.

http://poggiolo.over-blog.fr/2014/05/l-indo-soixante-ans-apres.html

Les dates de l’histoire poggiolaise se terminant par 0 ou 5. Troisième partie : depuis 1950

- le 11 décembre: décès à Ajaccio de Dumenicu Antoniu VERSINI, plus connu sous le nom de MAISTRALE. Surnommé "le barde corse", il fut un écrivain, poète et journaliste jouissant d'un immense prestige. Originaire de Marignana, il était marié à la Poggiolaise Marie-Thérèse Lovichi.

http://poggiolo.over-blog.fr/2015/10/maistrale-de-marignana-et-de-poggiolo.html

 

 

Il y a 70 ans, en 1955:

Paul MILLELIRI succède à Ange-Mathieu PASTINELLI comme curé de Soccia, Poggiolo et Orto. Il reste en place jusqu'en 1972.

http://poggiolo.over-blog.fr/2019/03/milleliri.html

 

 

Il y a 65 ans, en 1960:

installation du bar Le Belvédère à son emplacement actuel.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-anciens-et-nouveaux-bars-106840106.html

Les dates de l’histoire poggiolaise se terminant par 0 ou 5. Troisième partie : depuis 1950
La stretta avant et après.

La stretta avant et après.

 

Il y a 60 ans, en 1965: 

-fermeture des écoles de Guagno-les-Bains et de Poggiolo.        

http://poggiolo.over-blog.fr/2017/08/la-derniere-classe-de-poggiolo.html

La dernière classe de Poggiolo avec l'institutrice Judith Ottavi-Poli.

La dernière classe de Poggiolo avec l'institutrice Judith Ottavi-Poli.

- en juillet: premiers postes de télévision à Poggiolo (chez les Michelangeli et les Tramini).

http://poggiolo.over-blog.fr/2014/04/la-television-de-nogentel-a-poggiolo.html

 

 

Il y a 55 ans, en 1970: 

Philippe GERONIMI et sa famille quittent la concession de la station thermale qui est temporairement fermée.

http://poggiolo.over-blog.fr/2017/02/grecs.html

 

 

Il y a 40 ans, en 1985: 

-A Guagno-les-Bains, fermeture de l'épicerie de Mini CANALE, dernier commerce de la commune en dehors du bar.

http://poggiolo.over-blog.fr/2014/06/guagno-les-bains-se-reveille-3-3-retour-sur-l-epicerie-de-mimi.html

 

-Création de l'Association pour la restauration de l'église St Siméon de Poggiolo, présidée par Raymond MARTINI. En deux ans, elle va réussir à rassembler les fonds nécessaires aux travaux d'urgence.

http://poggiolo.over-blog.fr/2016/02/les-poggiolais-donnent-1985-et-1987-2-4.html

 

 

Il y a 35 ans, le 26 mars 1990:

Le Conseil d'Etat invalide en partie l'élection municipale de Poggiolo. Après que tous les recours aient été épuisés, Angèle PINELLI devient maire de Poggiolo le 26 janvier 1993.

Le record de durée à la mairie de Poggiolo est détenu par Jean-François CECCALDI avec 38 ans (1919-1914 et 1943-1959).

http://poggiolo.over-blog.fr/liste-maires

 

 

Il y a 20 ans, en août 2005:

Premier challenge de pétanque Umberto CHITI.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-tradition-boulistique-55727264.html

Umberto Chiti est debout au centre.

Umberto Chiti est debout au centre.

Il y a 15 ans, en 2010:

-en juin, électrification des cloches de Saint Siméon qui étaient jusque-là actionnées à la main.        

http://poggiolo.over-blog.fr/article-elles-ne-sont-pas-allees-a-rome-52651342.html

 

- le 31 octobre: inauguration du four municipal construit sur l'esplanade de la salle des fêtes.

http://poggiolo.over-blog.fr/article-la-fete-des-bastelles-2010-60109061.html

 

 

Il y a 10 ans, en 2015:

le 22 février, installation de la nouvelle croix du Fragnu, à la place de celle, placée en 1983, qui était tombée le 26 décembre 2014. Elle est bénie le 16 août 2015.

http://poggiolo.over-blog.fr/2015/02/la-croix-est-revenue.html

http://poggiolo.over-blog.fr/2015/08/la-saint-roch-immuable-et-differente.html

Bénédiction de la croix le 16 août 2015.

Bénédiction de la croix le 16 août 2015.

 

Il y a cinq ans, en 2020 :

le 15 mars, élections municipales. Jean-Laurent PINELLI est élu maire.

http://poggiolo.over-blog.fr/2020/05/le-travail-commence.html

 

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6 décembre 2024 5 06 /12 /décembre /2024 07:00

 

A l'occasion de l'adoption de la motion de censure contre le gouvernement Michel BARNIER, il est normal de se retourner vers le seul autre exemple connu dans la Cinquième République, à savoir la censure du gouvernement Georges POMPIDOU le 5 octobre 1962.

 

La motion, présentée par la droite non-gaulliste, avait rassemblé communistes, socialistes, centristes du MRP et extrême-droite. Cette dernière tendance était celle des parlementaires pro-Algérie Française, et donc farouchement hostiles à de Gaulle qui venait d'accepter l'indépendance de l'Algérie. 

Le maire de Vico a voté la motion de censure

 

Pascal ARRIGHI, député de Corse et maire de Vico depuis 1959 (et jusqu'en 1983), en faisait partie. Il avait déjà présenté le 15 décembre 1961 un texte de censure contre la politique algérienne gaulliste qui n'avait pas obtenu la majorité. Pour voter la motion du 5 octobre 1962 qui aboutit à la démission du gouvernement, l'élu vicolais, alors malade, donna délégation à un collègue, l'ancien préfet Jean BAYLOT, qui avait été préfet des Bouches-du-Rhône.

Le maire de Vico a voté la motion de censure

 

Dans les résultats du scrutin, la malice de l'ordre alphabétique place ARRIGHI juste avant le communiste Robert BALLANGER.

Le maire de Vico a voté la motion de censure

Bien plus tard, de 1986 à 1988, Pascal ARRIGHI redevint député du Front National à Marseille.

 

Petite curiosité historique: le point commun entre les deux motions de censure adoptées est la présence de la famille LE PEN. Jean-Marie, alors député de la Seine, vota celle de 1962.

 

Les discours et les résultats du vote se trouvent dans le Journal Officiel du 5 octobre 1962.

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18 septembre 2024 3 18 /09 /septembre /2024 16:57

 

Plutôt qu'un long texte, quelques photos peuvent faire remonter des souvenirs. Et quels meilleurs souvenirs que ceux des épisodes vécus quand on avait une vingtaine d'années?

 

Voici des photos de Jean-Marc OULIÉ prises par Joël CALDERONI dans les années 60.

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En 1962, près du lac de Crena, avec son frère Hervé sur les épaules.

 

Quelques souvenirs de Jean-Marc

 

Le 7 août 1965, à la bergerie de Belle e Buone.  Jean-Marc est de profil, au premier plan.

 

Cette photo, en noir et blanc, se trouve à la page 92 du livre "I nostri antichi di U Pighjolu" avec les noms de tous les membres du groupe.

 

Quelques souvenirs de Jean-Marc

 

Pendant l'été 1968, près du lac de Ninu, avec Jacques-Antoine MARTINI et Dominique PINELLI.

 

Quelques souvenirs de Jean-Marc

Le 20 juillet 1969, à L'Ile-Rousse, entre Hervé CALDERONI et Bernard FRANCESCHETTI.

Quelques souvenirs de Jean-Marc
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16 septembre 2024 1 16 /09 /septembre /2024 07:00

 

Les photos anciennes, comme celles présentes dans "I nostri antichi di U  Pighjolu", ayant le charme du passé, on peut s'attarder à regarder les visages des Poggiolais d'autrefois. Mais il est intéressant d'analyser ces images en détail pour connaître l'évolution du village.

 

Nous allons le faire avec une photo qui n'est pas dans le livre mais qui montre le même endroit que les pages 51 et 57 vues précédemment, c'est-à-dire le mur bordant la route.

 

Mais, cette fois, le photographe, au lieu d'être en face de la maison CECCALDI, se trouvait un peu plus haut.

 

La photo s'agrandit en cliquant sur elle.

Au bord de la route: le mur, toujours semblable et toujours différent (4/4). Analyse d'une photo.

Les trois personnes alignées pour poser sont faciles à reconnaître. De gauche à droite: Joël CALDERONI, Marie-Thérèse MARTINI-LECCIA, Hervé CALDERONI.

 

Comme elles paraissent avoir une vingtaine d'années, le cliché daterait de la fin des années 1960.

 

Existe-t-il d'autres éléments de datation?

 

A gauche, le mur est complet, dans son état actuel, ce qui a été effectué à la fin des années 1950, et la boîte aux lettres y avait été alors fixée.

 

Au bord de la route: le mur, toujours semblable et toujours différent (4/4). Analyse d'une photo.

 

Les voitures sont très utiles pour situer un document dans le temps.

 

Ici, une 404 Peugeot est stationnée. Ce véhicule fut commercialisé de 1960 à 1975 (fiche Wikipedia). En grossissant l'image, la plaque d'immatriculation révèle qu'elle se termine par deux lettres (indéchiffrables) et le nombre 20, qui correspond à la numérotation de la Corse avant sa division en deux départements, décidée en 1976.

 

 

 

En arrière de la maison, plusieurs poteaux électriques et téléphoniques bordent la route, à droite et à gauche. Deux sont en bois et n'existent plus; le modèle avec des isolateurs en verre ou en porcelaine ne se fait plus. Mais depuis quand? L'autre est en béton et il est toujours en place, sous une version plus moderne.

 

Au bord de la route: le mur, toujours semblable et toujours différent (4/4). Analyse d'une photo.
Au bord de la route: le mur, toujours semblable et toujours différent (4/4). Analyse d'une photo.

 

Donc, l'examen de la photo fournit de nombreux renseignements et donne une idée de l'époque mais ne permet pas assez de précisions.

 

Tant pis, prenons la photo originale et retournons-la.

 

Au verso, on peut voir dans le coin supérieur droit qu'il s'agit d'un tirage Polaroïd, c'est-à-dire venant d'un appareil à développement instantané.

 

Au centre, le photographe a écrit au crayon noir sur fond noir (très intelligent!): "23/7/68" !!!

 

Donc, le 23 juillet 1968.

 

Au bord de la route: le mur, toujours semblable et toujours différent (4/4). Analyse d'une photo.

 

Si tous les photographes pensaient à inscrire les dates, les difficultés à comprendre les photos seraient bien amoindries. Il est vrai que ce problème s'estompe avec les photos prises avec des téléphones portables qui gardent en mémoire la date et même parfois le lieu du cliché.

 

Mais un doute peut s'insinuer : si l'on était fin juillet, pourquoi ces trois jeunes sont-ils couverts de chemises à manches longues avec pull et vestes en laine? Et pourquoi ces grosses chaussures au lieu de claquettes ou espadrilles? Pas de tongs, bien sûr, car elles n'existaient pas à l'époque.

 

Bien que l'on se trouvait alors à deux mois des "événements de mai" pendant lesquels les jeunes voulaient renverser la "société bourgeoise", on peut voir que ces trois étudiants sont vêtus très correctement, de façon décontractée mais classique. Rien à voir avec les jeans troués ou effrangés d'aujourd'hui.

Au bord de la route: le mur, toujours semblable et toujours différent (4/4). Analyse d'une photo.

 

Et puis, il y a, en arrière-plan, toute cette brume qui cache complètement la montagne.

 

Au bord de la route: le mur, toujours semblable et toujours différent (4/4). Analyse d'une photo.
Au bord de la route: le mur, toujours semblable et toujours différent (4/4). Analyse d'une photo.

 

La scène a bien été prise le 23 juillet 1968. Le photographe ne se souvient pas si l'on était fin de matinée ou début d'après-midi, mais un gros orage venait de se produire avec une très forte pluie, comme il en arrive parfois en montagne l'été. D'ailleurs, sur la photo, la chaussée semble luisante. Les trois personnages de la photo avaient été les premiers à sortir une fois le calme rétabli.

 

On ne parla pas de refroidissement climatique mais d'un court passage de mauvais temps, d'ailleurs pas limité à la Corse: le 19 juillet 1968, la température avait été de 11,7 degrés à Marseille (voir infoclimat).

 

Regardez bien les vieilles photos. Elles ont certainement beaucoup d'histoires à vous raconter.

 

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
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à partir du samedi 4 juillet.

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L'album de photos des Poggiolais:

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