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23 décembre 2022 5 23 /12 /décembre /2022 18:00

 

     Le célèbre Pascal PAOLI fut remplacé dans une circonstance très particulière par Gian Antonio PINELLI, ce qui montre l’importance que le Poggiolais avait pu atteindre.

 

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   Nous avons commencé à publier la notice biographique rédigée par Eugène GHERARDI dans le Dictionnaire historique de la Corse.

 

     D’après ce texte, publié ici sur fond jaune, le prêtre poggiolais avait jugé plus prudent d'aller habiter Florence à l'époque des troubles du royaume anglo-corse entre 1794 et 1796.

 

 

Gian Antonio PINELLI retourne en Corse en 1796 

 

 

     Mais Xavier PAOLI, l'historien poggiolais, avait trouvé, dans les registres paroissiaux de Poggiolo, le document suivant qui contredit cette date et montre que Gian Antonio fut mêlé à un acte important.

 

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

 

 

 

     Il s’agit d’un acte de baptême établi le 30 septembre 1795. Le nouveau chrétien était un membre de la famille PINELLI, fils de Gioan Natale et de son épouse Maria LECA, auquel on donna les prénoms de «Carlo francesco Pasquale».

 

 

 

 

UN BAPTÊME POLITIQUE ?

 

 

     Le dernier prénom est aussi celui du parrain que le document appelle «Sua Xccelonza il Signore Generale Pasquale de Paoli», formule écrite avec des lettres plus grosses que les autres et avec de grandes boucles.

 

Le mandataire di U Babbu: il y a 190 ans, disparition de l'homme le plus cultivé de Corse (2/4)

 

     Le doute n’est pas permis: ce personnage est bien Pascal PAOLI, u «Babbu di a Patria», le Père de la Patrie corse.

 

     Le choix de ce parrain n’était pas innocent. Poggiolo et les villages voisins des Deux Sorru ont soutenu Pascal Paoli contre les Génois puis contre les troupes françaises.

 

     Les parents PINELLI avaient voulu montrer leur attachement à celui qui avait permis l’indépendance de la Corse avant son rattachement au royaume de France en 1768. D’autres familles insulaires firent le même choix pour le baptême de leurs enfants. Jean-Laurent ARRIGHI a compté trois cas similaires chez des notables de Vico, entre 1756 et 1764, pendant la période de l’indépendance (Vico Sagone, Regards sur une terre et des hommes, ouvrage collectif, ed. Piazzola, 2016, pages 81 et 82).

 

     En septembre 1795 le contexte était totalement différent. Depuis juin 1794, sous l’influence de Pascal PAOLI, la rupture avec la France révolutionnaire avait été votée par la Consulte de Corte et le royaume anglo-corse avait été institué.

 

     Le baptême eut lieu en septembre à Poggiolo alors que d'importantes révoltes rurales s'étaient déclenchées dans le Vicolais en juin, par opposition à la politique fiscale mise en place par Charles André POZZO DI BORGO, président du Conseil d'Etat sous l'autorité du vice-roi britannique sir Gilbert ELLIOT. Les familles aisées soutenaient ce mouvement par crainte d'une révocation de la nationalisation des terres d'Eglise. L'agitation se répandit rapidement dans la partie occidentale de l'île.

 

     D'après Antoine CASANOVA et Ange ROVERE (La Révolution française en Corse, Payot, 1989, page 258), "Paoli manifeste sa sympathie pour le mouvement populaire" mais s'inquiète de son ampleur, déclarant que "li popoli del delà da Monti sono peu furioso chez da questa parte".

 

     Faudrait-il interpréter le baptême poggiolais, avec le choix du prénom, comme un acte éminemment politique? Serait-il une manifestation d'attachement au Père de la Patrie et de méfiance envers le gouvernement anglo-corse?

 

     Carlo Francesco Pasquale PINELLI fut donc baptisé le 30 septembre 1795 alors qu'il était né le 11 janvier 1794. Il avait 1 an et 8 mois, âge assez habituel pour l'époque.

 

     L'absence du parrain à la cérémonie n'a rien d'étonnant. Pascal PAOLI n'était pas non plus venu aux baptêmes vicolais mentionnés ci-dessus. Il avait été chaque fois remplacé par un mandataire.

 

    Au moment de ce baptême, il n'était d'ailleurs pas libre de ses mouvements. Il se trouvait à Bastia, sous la surveillance constante des Anglais. Le 14 octobre, le vieux chef corse s'embarqua à Saint-Florent pour son exil en Angleterre où il finit sa vie en 1807.

 

Pasquale Paoli en exil en Angleterre par W. Beckey

Pasquale Paoli en exil en Angleterre par W. Beckey

 

     Deux semaines plus tôt, son filleul avait reçu la "cérémonie battesemale al sacro fonte di questa parochia", c'est-à-dire sur les fonts baptismaux de l'église Saint-Siméon.

Le mandataire di U Babbu: il y a 190 ans, disparition de l'homme le plus cultivé de Corse (2/4)

 

 

LE MANDATAIRE D'U BABBU

 

     Le parrain étant absent, la procuration ("mandat di prépara") avait été attribuée "nella persona del Signor Dottor Giovantonio pinelli".

 

     Il est facile de reconnaître sous ces mots Gian Antonio PINELLI. Il était le grand-oncle du jeune enfant baptisé car il était le frère de son grand-père Anton Francesco PINELLI. Il est ici qualifié de "Signor Dottor", car il était docteur en théologie et en droit.

 

     D'après la notice d'Eugène GHERARDI parue dans le Dictionnaire historique de la Corse", Gian Antonio serait allé habiter Florence pendant la période du royaume anglo-corse. Mais nous avons ici la preuve qu'il était bien présent au baptême de son petit-neveu le 30 septembre 1795.

 

     Etait-il en vacances? Etait-il venu spécialement pour représenter Pascal PAOLI à cette cérémonie? Ou était-il définitivement revenu en Corse?

 

     Toujours est-il qu'il fut bien "procuratore" du Père de la Patrie. La "madrina", la marraine, était Angela Francesca PINELLI qui ne signa pas l'acte de baptême car "dichiara di non sapere scrivere".

 

     Une dernière signature termine le document: celle du curé Giovanni BONIFACY qui s'opposa à l'administration française pour conserver le titre de "piévane" à l'église Saint Siméon. Il a été question de lui dans l'article "Les origines et l'organisation religieuse de la pieve".  

 

Le mandataire di U Babbu: il y a 190 ans, disparition de l'homme le plus cultivé de Corse (2/4)

 

     Les années suivantes, Gian Antonio PINELLI eut un rôle de premier plan dans l'Eglise et dansl'administration de la Corse, ce que contera le prochain épisode.

 

(à suivre)

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6 décembre 2022 2 06 /12 /décembre /2022 11:51

 

A l'annonce du décès de Jean DEMARTINI, Jacques-Antoine MARTINI nous a fait parvenir une photo prise à Poggiolo pendant l'été 1969 ou 1970.

 

Jeannot est au centre, les bras croisés.

 

 

Jeannot à Poggiolo

 

Sur cette seconde photo, Jeannot est nettement plus jeune. Il se trouve tout à gauche, à côté d'Edouard, Dominique et Jacques-Antoine.

 

Jeannot à Poggiolo
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5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 12:00
Soccia en deuil

 

 

TOUTES NOS CONDOLÉANCES.

 

 

Soccia en deuil
Soccia en deuil
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17 novembre 2022 4 17 /11 /novembre /2022 12:09

 

 

Paru dans "Corse-Matin" de jeudi 17 novembre.

Paru dans "Corse-Matin" de jeudi 17 novembre.

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5 novembre 2022 6 05 /11 /novembre /2022 06:30

 

 

TOUTES NOS CONDOLÉANCES.

 

 

L'avis de décès de Monique Chiti
L'avis de décès de Monique Chiti
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27 octobre 2022 4 27 /10 /octobre /2022 19:00

Une soirée d'épouvante
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24 octobre 2022 1 24 /10 /octobre /2022 18:00

 

Comme souvent, trop souvent, les occasions manquées pour mettre en valeur notre patrimoine s'ajoutent les unes aux autres.

 

Un exemple vient d'être donné avec le message reçu à l'adresse de contact du Blog des Poggiolais. Madame Michèle Renous a écrit:

 

 

Bonjour, je suis la nièce de Raymond Rifflard, la fille de sa soeur Raymonde. J’aimerais participer à toute célébration en mémoire de Raymond et correspondre avec toute personne qui l’aurait connu ou qui s’intéresserait à ses oeuvres. J’aimerais offrir 2 tableaux de Raymond à un musée corse, et j’aurais besoin de conseils et d’avis sur ce sujet !

 

Cordialement,

 

Mic (michele.r01@orange.fr)

 

 

L'an dernier, le 12 juillet 2021, le Blog des Poggiolais avait publié un article décrivant la richesse de l'œuvre de Raymond Rifflard décédé quarante ans auparavant, en 1981, à Sagone.

 

Ce peintre avait exercé son talent en Corse, mais surtout dans les Deux Sevi et les Deux Sorru, à Letia, Vico, Evisa, Soccia, Orto (avec la fameuse fresque représentant le général de Gaulle).

 

Photo Ariane Chemin.

Photo Ariane Chemin.

 

Son épouse était d'origine poggiolaise et au moins un de ses tableaux représente une partie de Poggiolo.

 

Photo Michel Franceschetti

Photo Michel Franceschetti

 

Après l'oubli des quarante ans de son décès, Raymond Rifflard, né en 1902, souffrira-t-il également de l'ignorance des 120 ans de sa naissance?

 

En attendant, quel est le maire ou le responsable culturel qui va répondre à la nièce de notre artiste?

 

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20 octobre 2022 4 20 /10 /octobre /2022 18:00
 
Aurel CHITI, bien connu à Poggiolo, a publié sur sa page Facebook un grand cri de colère:
 
Si comme moi, vous en avez marre,
que l' on vous supprime toutes nos anciennes traditions, les unes après les autres , mettez ceci sur votre journal.
Moi, Saint Nicolas conservera sa croix !!!!
Le père fouettard restera noir !
Les fêtes de Noël, ne seront jamais transformées en plaisir en hiver
Les fêtes de Pâques ne seront pas plus transformées en fêtes de printemps !
Les fêtes de Toussaint en les fêtes d' automne !
Et mon sapin ne sera pas fait en une armature de fer recouvert de toile.
Ce message n' est pas à caractère raciste, je le précise, il a juste pour but de manifester notre mécontentement à tout ce qu' on nous supprime et nous impose et que l' on souhaite garder.
Merci...

 

Effectivement, les vacances qui débutent s'appellent officiellement "vacances d'automne" depuis 2012, date à laquelle elles ont été instituées pour deux semaines par le ministre socialiste Vincent Peillon. Mais elles sont d'abord des vacances de la Toussaint et des Morts. Ce moment a trois sens:

- Les fêtes chrétiennes du 1er et du 2 novembre sont l'occasion, pour le 1er, de célébrer tous les saints et, pour le 2, de prier pour le repos des âmes des disparus, surtout de ceux de sa propre famille

- C'est l'occasion de se souvenir de ses ancêtres et ainsi de retrouver ses racines. Comme le dit une formule ancienne: "In ogni locu, più morti che vivi" (partout, plus de morts que de vivants). 

- Enfin, on peut se réunir également avec les vivants pour un repas bastelle, cette nourriture qui était le "pain des morts". 

 

Dans tous les cas, ces deux jours permettent, dans une société qui ne pense qu'à l'individu et à la négation du passé, de sentir que l'on vit en société et que l'on est le produit d'une histoire.

 

Alors, dégustons les bastelle mais, surtout, n'oublions pas de passer au cimetière.

 

Bénédiction des tombes au cimetière de Poggiolo (Toussaint 2013). Photo Michel Franceschetti.

Bénédiction des tombes au cimetière de Poggiolo (Toussaint 2013). Photo Michel Franceschetti.

 

Le calendrier ci-dessous ne concerne que Sorru in Sù ainsi que Murzo et Letia Saint Roch. Mais attention car l'horaire pour Guagno-les-Bains n'est pas encore certain.

 

Solennité de la Toussaint

Lundi

31 Octobre

ORTO

11h00

 

Solennité de la Toussaint

Mardi

1er Novembre

VICO

11h00

 

Solennité de la Toussaint

Mardi

1er Novembre

SOCCIA

11h00

 

Solennité de la Toussaint

Mardi

1er Novembre

POGGIOLO

16h00

 

Défunts

Mercredi

2 Novembre

GUAGNO

11h00

 

Défunts

Mercredi

2 Novembre

LETIA St ROCH

11h00

 

Défunts

Mercredi

2 Novembre

Guagno les Bains

11h00 (à confirmer)

 

Défunts

Mercredi

2 Novembre

MURZO

15h00

 

NB : La bénédiction des cimetières se fera aussi lors des messes des messes de la Toussaint et toutes les fois qu’il y’aura la messe dans les villages.

 

Rappel: les dégustations de bastelle sont prévues à Soccia samedi 29 octobre et à Poggiolo mardi 1er novembre à midi.

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18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 18:00

 

 

Parmi les vieilles photos du Fonds Saveriu PAOLI, on peut trouver des couples de Poggiolais. Par exemple, celui-ci.

 

 

Hier et maintenant: le greffier et la greffière

 

Ces deux personnes sont sur une terrasse séparée de la stretta par un petit portail métallique. La femme est debout alors que l'homme est assis sur le banc en ciment. Il est vêtu de façon soignée, avec de belles chaussures et un nœud papillon. Il n'a rien d'un paysan et semble aisé.

 

L'homme est Antoine François Léonard PINELLI, "u greffu".

 

Il naquit à Poggiolo le 30 juin 1893. Il y suivit la scolarité primaire, comme le prouve la photo des élèves de l'école de Poggiolo en 1900. Il est dans le cercle rouge.

 

Photo exposée à la mairie de Poggiolo. Cliquer pour l'agrandir.

Photo exposée à la mairie de Poggiolo. Cliquer pour l'agrandir.

 

Antoine François Léonard PINELLI fut greffier de justice de paix, comme son père Philippe (1853-1929) et son oncle Jean-Baptiste (1848-1917). Il fut appelé pour le service militaire à l'âge de vingt ans, comme tous les Français de l'époque, donc en 1913. Mais la guerre éclata l'année suivante et il combattit au sein du 229e régiment d'infanterie jusqu'au 19 avril 1917. Ce jour-là, il fut blessé à la main gauche (comme son frère Antoine Marie et exactement deux ans après lui, à cinq jours près).

 

Réformé et invalide à 100%, il obtint ensuite la médaille militaire puis la légion d'honneur en 1960.

 

Il alla habiter en Algérie, près de Sétif. En 1930, il épousa Laure Marie LAQUIÈZE, née en 1897 à Blida. Elle était appelée couramment "Laurette" mais les anciens Poggiolais se souviennent que tout le monde disait "la greffière".

 

Antoine François Léonard PINELLI mourut à Poggiolo le 15 décembre 1964. Son épouse lui survécut plusieurs années.

 

La photo du couple fut prise dans la cour qui surplombe la route, au début des Case Suprane. Ernestine a hérité de leur logement, qui est à l'extrémité sud-est de la maison PINELLI.

 

La photo du couple a été prise entre les deux entrées encadrées de blanc.

La photo du couple a été prise entre les deux entrées encadrées de blanc.

 

En 2022, le lieu n'a pratiquement pas changé. Regardez cette photo du 20 août, le jour de la chasse aux trésors. Jean-Pierre CHABROLLE est appuyé sur le même portail métallique et Victor FRANCESCHETTI est assis sur le même banc en ciment.

 

Hier et maintenant: le greffier et la greffière
Hier et maintenant: le greffier et la greffière

 

Deux remarques sur la famille du greffier:

- son oncle Jean-Baptiste et son cousin François ont leurs noms inscrits sur le monument aux morts, cas unique d'un père et de son fils;

- son frère Antoine Marie décéda en 1944 en Algérie mais son corps fut ramené en Corse et il fut inhumé à Poggiolo le 17 juillet 1948.

Hier et maintenant: le greffier et la greffière
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9 octobre 2022 7 09 /10 /octobre /2022 18:00

 

 

Un Mexicain a vécu à Poggiolo.

 

Non, il ne s'agissait pas de Marc Antoine CECCALDI qui, en ce matin du 26 septembre 1892, courait de tous côtés dans la maison de sa famille CECCALDI et dans la rue de Poggiolo car un groupe de Guagnais armés venait d'arriver et se rafraîchissait chez le maire Pierre MARTINI, avant de repartir vers Soccia. 

 

Les articles précédents ont raconté ce sanglant fait divers qui aboutit à la mort de deux gendarmes.

 

 

Le Mexicain était François Marie CECCALDI, le fils de Marc Antoine.

 

Marc Antoine s'était installé au Mexique lors de l'expédition militaire de Napoléon III. Il vivait à La Piedad, dans l'Etat de Michoacan, sur la côte de l'Océan Pacifique. C'est là que naquit son fils le 4 janvier 1869. Il l'appela François Marie en souvenir de son frère tué en 1859 dans une bagarre à Soccia.

 

La tradition orale poggiolaise donne à François Marie une mère mexicaine. Mais, sur le registre matricule militaire (fiche 9 NUL 30/2147– Archives Pumonti), il est inscrit le nom de "feue Thérèse COLONNA", une Corse donc, et morte avant 1891, date de la rédaction de sa notice individuelle.

 

Marc Antoine revint en Corse, longtemps après, en 1892, avec son fils François Marie, semble-t-il.

 

Il était donc arrivé depuis quelques mois dans la maison familiale quand, le 26 septembre 1892, il entendit le remue-ménage provoqué par la troupe des Guagnais en route pour leur coup de force à Soccia. Se croyant revenu dans les turbulences mexicaines, il réagit comme décrit au début de cet article.

 

 

Mais que devint le fils de Marc Antoine? 

 

 

 

UN MEXICAIN DANS L'ARMÉE FRANÇAISE

 

François Marie, inscrit sur les listes françaises de recensement militaire, fut déclaré insoumis le 30 juin 1891 pour ne pas s'être présenté au conseil de révision. Mais il obtint un non-lieu en se présentant volontairement au bureau de recrutement d'Ajaccio le 3 juin 1893.

 

Il semble que, avant de quitter le continent américain, il ait servi dans l'armée mexicaine. Peut-être aurait-il participé à un coup d'Etat qui aurait échoué.

 

En tout cas, il fit ensuite carrière dans les troupes coloniales françaises pendant une quinzaine d'années, jusqu'en 1909: 4e, 13e et 4e régiments de marine, puis 22e régiment d'infanterie coloniale. Il servit notamment pendant la seconde campagne de conquête de Madagascar, d'avril 1895 à juin 1900, ce qui lui permit de recevoir plusieurs décorations. Il servit également à La Martinique.

 

François Marie vint ensuite habiter à Poggiolo où il était surnommé "U Messicanu". Six mois après avoir quitté l'armée, il se maria le 30 octobre 1909 avec Angèle Françoise MARTINI (1867-1928), dite "Mozza", veuve de Xavier VINCIGUERRA (1850-1905), de qui elle avait eu plusieurs enfants. Elle fut l'arrière-grand-mère de Jacques-Antoine MARTINI, qui nous a donné la photo ci-dessous, et du reste de sa famille.

 

U Messicanu et Mozza.

U Messicanu et Mozza.

 

SOLDAT ET AGRICULTEUR

 

Quand éclata la première guerre mondiale, en août 1914, l'armée française le rappela. Il fut versé dans l'infanterie, puis dans l'artillerie. 

 

 Le 2 août 1914, au moment de sa mobilisation et alors que l'Allemagne déclara la guerre le lendemain, François Marie rédigea un testament. "Partant pour la guerre et ne connaissant pas les secret (orthographe respectée) de Dieu", il donnait tout à son épouse. Soldat expérimenté, il savait que son retour n'était pas certain et il voulait que "Mozza" ne manqua de rien. Combien de mobilisés de 1914 eurent cette délicate attention?

 

L'expédition sanglante de 1892: U Messicanu (6/6)

 

"U Messicanu" échappa aux balles allemandes et il bénéficia, le 23 février 1917, du statut de "détaché agricole comme propriétaire exploitant à Poggiolo".

 

Libéré de toute obligation militaire le 1er décembre 1918, François Marie put profiter de sa retraite jusqu'à son décès le 12 novembre 1931. Son épouse était décédée deux ans auparavant.

 

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Certains renseignements qui ont permis de rédiger cet article ont été trouvés dans le registre matricule militaire des Archives de Corse et dans les fiches généalogiques rédigées par Pierre LECCIA sur le site GENEANET. D'autres ont été fournis par Xavier PAOLI. Les deux documents viennent de Jacques-Antoine MARTINI.

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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Le calendrier poggiolais

 

 

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Carnaval de Sorru in Sù

Samedi 26 avril: départ des chars à 16 h devant le FAM de Guagno-les-Bains.

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L'album de photos des Poggiolais:

Pour le commander, suivre le lien:

https://www.collectiondesphotographes.com/i-nostri-antichi-di-u-pighjolu-de-philippe-prince-demartini.html

 

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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?

Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com

Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.

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Vacances de Pâques:

du samedi 12 avril au lundi 28 avril.

Vacances d'été:

samedi 5 juillet.

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La météo poggiolaise

Pour tout savoir sur le temps qu'il fait et qu'il va faire à Poggiolo, cliquez sur LE BULLETIN METEO

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