22 novembre 2020
7
22
/11
/novembre
/2020
17:54
Parmi les personnages assez particuliers originaires de Poggiolo, Oscar ROSEMBLY est certainement l’un des plus oubliés.
Un avis de décès vient de rappeler son souvenir. Le 6 novembre, «Corse-Matin» a publié l’annonce du décès à Corte de "Marie-Luce ROULOT-ROSEMBLY née ROSEMBLY". Elle était la fille d’Oscar.
Oscar Louis Jean ROSEMBLY naquit à Poggiolo le 4 avril 1909.
Son père, Oscar Louis Ernest, ouvrier imprimeur devenu commis de l'octroi, né à Paris en 1874, était mort dans la capitale le 23 octobre 1908 à l’âge de 34 ans. Son épouse, Marie Olive MARTINI, couturière, était enceinte. Elle retourna à Poggiolo où elle était née en 1883, pour attendre la naissance dans sa famille. Oscar était donc un enfant posthume.
Sa grand-mère, Marie-Marfise MARTINI, née FRANCESCHETTI (1838-1909), déclara le bébé à la mairie mais ne signa pas l'acte car "ne sachant ni lire ni écrire".
Acte de naissance d'Oscar Rosembly dans le registre de Poggiolo
Sa mère retourna ensuite à Paris où elle reçut un secours financier de la municipalité. Elle mourut dans cette ville en 1970.
Oscar grandit et trouva un travail d’employé à la mairie du XVIIIe arrondissement. Il eut une vie de bohème à Montmartre et il devint très proche, dans les années 30 et pendant la seconde guerre mondiale, du peintre GEN PAUL et surtout de Louis-Ferdinand CÉLINE, l’auteur de «Voyage au bout de la nuit», «Mort à crédit» et «Bagatelles pour un massacre».
Louis-Ferdinand Céline en 1932 (photo Wikipedia)
Il s’occupait de la comptabilité de l’écrivain. Oscar apparaît d'ailleurs dans des romans de CÉLINE sous les prénoms d’Alexandre, Alex et Oscar.
En 1947, Oscar ROSEMBLY épousa à Paris Mathé Eugénie Angèle GUALANDI, décédée en 1998, dont la famille était originaire de Corte. Ils eurent une fille, Marie-Luce, qui vient de mourir.
Après une vie mouvementée (il fut journaliste, antiquaire et même consul, disent certains), Oscar vint s’établir à Poggiolo dans les années 1980, dans la maison située au-dessus de la fontaine du Lucciu.
Il décéda à Ajaccio le 25 septembre 1990, âgé de 81 ans.
Post-scriptum: commentaire de Jacques-Antoine MARTINI
Et surtout le seul Poggiolais qui pouvait se promener dans le village vêtu seulement d'un peu d'huile d'olive et prendre son bain dans la vasque de la fontaine du Lucciu, été comme hiver, sans que personne n'y trouve à redire. Grand amateur d'opéra à la voix de baryton, il était capable de chanter seul des grands airs de Mozart ou de Verdi.