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9 juin 2022 4 09 /06 /juin /2022 18:00

 

Le lieu montré par cette photo est connu: le Fragnu, à l'entrée de Poggiolo, avec la route qui, venant de Guagno-les-Bains, se sépare entre la partie conduisant à Orto et celle allant à Soccia.

 

Cet endroit, qui doit son nom à la présence ancienne d'un moulin à huile, a toujours été marqué par la présence d'une croix en bois qui a plusieurs fois été remplacée, la dernière fois en février 2015. Elle est plantée sur des rochers qui peuvent servir de sièges plus ou moins confortables, comme l'ont fait les deux hommes de cette photographie. Ils sont bien habillés à la mode de 1925-1930: costume, chemise blanche, cravate, chapeau. Peut-être était-ce un dimanche ou un jour de fête.

 

Leurs identités ont été données par le regretté Xavier PAOLI qui avait utilisé cette image pour l'exposition du 16 août 1999 (voir l'article "Quand les Poggiolais regardaient leurs ancêtres").

 

Hier et maintenant: repos au Fragnu

Le personnage de gauche se nommait Toussaint CECCALDI. Nous n'avons pas pu faire des recherches sur lui mais il faisait partie d'une famille connue  Si vous avez des renseignements, faites-en part au blog.

 

A droite et en avant, se trouve François SIAS. Nous allons porter notre attention sur lui.

 

Son nom n'a rien de corse. Son père, Napoléon Auguste SIAS, était né à Marseille en 1855. Il s'établit à Poggiolo comme cordonnier. A cette époque-là, les artisans étaient nombreux dans les villages dont les habitants allaient rarement faire des achats en ville.

 

De son union avec Marie-Hélène BONIFACJ (d'après l'état-civil d'Orto) ou BONIFACCI (d'après l'état-civil de Poggiolo) qui était née en 1861 à Orto, naquit François le 18 août 1899.

 

Il s'engagea le 19 janvier 1918 dans l'armée et fut l'un des près de quatre-vingt-dix Poggiolais ayant participé à la première guerre mondiale. Il fut affecté à l'artillerie lourde. Après l'armistice du 11 novembre 1918, il fit partie de l'armée du Levant jusqu'à sa démobilisation, le 12 février 1922.

 

La seconde guerre mondiale le rattrapa: il dut reprendre l'uniforme le 2 septembre 1939 pour rejoindre un dépôt du train des équipages. Il fut démobilisé le 6 août 1940, après la défaite française.

 

Il décéda à Poggiolo le 1er octobre 1958.

 

 

Hier et maintenant: repos au Fragnu
Hier et maintenant: repos au Fragnu

 

Même s'ils ont été légèrement arrangés et un peu réduits pour mieux installer les diverses versions de la croix, les rochers sur lesquels s'assirent Toussaint et François sont toujours là. Mais, à l'époque, l'arbre du fond ne s'était pas encore développé.

Hier et maintenant: repos au Fragnu
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11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 18:06

 

Le temps humide n'a pas empêché la tenue de la célébration du 11 novembre à Poggiolo. 

 

Les élus et les habitants présents se sont réunis auprès du monument aux morts.

 

Après un mot du maire Jean-Laurent, Lucie a lu le message de Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.

 

Puis, le maire et le premier adjoint Jean-Silius ont déposé une gerbe au pied du monument qui était abondamment décoré de fleurs et de drapeaux. 
 
 
Après une minute de silence, un apéritif convivial a terminé la matinée.
 

 

Photos Bernard Franceschetti
Photos Bernard Franceschetti
Photos Bernard Franceschetti
Photos Bernard Franceschetti
Photos Bernard Franceschetti

Photos Bernard Franceschetti

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25 août 2021 3 25 /08 /août /2021 18:00

 

 

Ceux qui croient que rien  ne change à Poggiolo se trompent lourdement. Il suffit d'ouvrir un peu les yeux pour voir des transformations.

 

Il en est ainsi de la fontaine du Lucciu.

 

Elle ressemble de moins en moins à la photo prise en 1952 par Jean-Martin FRANCESCHETTI.

 

Fontaine en 1952 (photo Jean-Martin Franceschetti)

Fontaine en 1952 (photo Jean-Martin Franceschetti)

 

Depuis l'an dernier, l'eau ne sort plus seulement par une petite rigole creusée dans une pierre: elle passe par un tuyau gris en plastique dur. Ce tuyau était scellé hermétiquement à la sortie du canal souterrain afin de ne pas perdre une goutte.

 

Fontaine en juillet 2020 (photo Michel Franceschetti)

Fontaine en juillet 2020 (photo Michel Franceschetti)


Le débit est ainsi plus régulier et la pression de sortie est plus forte, empêchant l'eau de couler le long de la paroi en donnant naissance à la si peu agréable mousse verdâtre présente depuis de nombreuses années.

Mais maintenant le tuyau n'est plus aussi bien scellé.

 

 

Les changements de la fontaine

 

Les changements concernent également la décoration.

Regardez l'état actuel de la fontaine.

 

Les changements de la fontaine

 

Ce sont bien des géraniums qui ont été placés par des voisins soucieux d'embellir l'endroit. 

Ils en avaient mis sur les deux côtés de la fontaine mais le pot de droite a disparu. Il ne reste que les traces des points de colle. Dommage!

 

Les changements de la fontaine

 

Et si l'on se penche sur le bassin, on aperçoit des taches rouges qui se déplacent. Mais oui: ce sont des poissons rouges. Ils sont difficiles à distinguer car ils se réfugient souvent sous le jet d'eau. Curieusement, leur nombre a varié plusieurs fois cet été. Seraient-ils victimes d'un quelconque prédateur?

 

Les changements de la fontaine
Les changements de la fontaine
Les changements de la fontaine

 

Ces pensionnaire changent des têtards que l'on a pu déjà observer certaines fois comme à l'été 2016 (voir l'article ICI).

 

Il reste encore un problème récurrent mais difficile à régler: les infiltrations du côté gauche, qui demandent une révision complète de l'étanchéité.

 

Les changements de la fontaine

 

Sauf la première, toutes les photos sont de Michel Franceschetti.

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6 juin 2021 7 06 /06 /juin /2021 17:59

 

Les baignoires de l'établissement thermal de Guagno-les-Bains ont droit à une considération différente selon qu'elles sont au village ou à la préfecture (voir l'article précédent).

 

Mais il est difficile de croire que, très loin de la Corse, il est possible de se trouver nez à nez avec une baignoire semblable à celle des Bains.

 

Et pourtant en voici une...

 

Une baignoire de Guagno-les-Bains a été retrouvée!

 

Cet objet se trouve…

 

sur l'île grecque de CORFOU,

 

dans le jardin de l’Achilleion, la résidence que l’impératrice Elisabeth d’Autriche se fit édifier en 1889-1891 sur une hauteur dominant l’île. SISSI, comme le cinéma l’a baptisée dans une série de films avec Romy Schneider, y séjourna deux fois par an jusqu’à son assassinat en 1898 à Genève.

 

Une baignoire de Guagno-les-Bains a été retrouvée!

 

La baignoire est posée contre un mur.

 

Une baignoire de Guagno-les-Bains a été retrouvée!

 

Ce mur sépare deux niveaux du jardin, entre la terrasse où est placée la statue d’Achille mourant voulue par Sissi...

 

Une baignoire de Guagno-les-Bains a été retrouvée!

 

... et celle où Guillaume II, l’empereur d’Allemagne qui acquit les 80 hectares de la propriété dominant Corfou en 1907, fit ériger un énorme Achille victorieux en acier.

 

 

 

Avons-nous là une baignoire de Guagno-les-Bains qui aurait été transportée à Corfou pour l'impératrice ?

 

La coïncidence ne viendrait-elle pas plutôt d’une mode de décoration qui se serait répandue en Europe au XIXème siècle ?

 

Sissi garde la clef du mystère pour elle.

 

Toujours est-il que, même en Grèce, on peut penser à Poggiolo ou Guagno-les-Bains.

 

Une baignoire de Guagno-les-Bains a été retrouvée!

Toutes les photos sont de Michel Franceschetti (30 septembre 2016).

 

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 18:00

 

Mais oui! Des monuments de Guagno-les-Bains sont bien présents à Ajaccio par l'intermédiaire de deux baignoires provenant de l'établissement thermal. Ces deux blocs de marbre taillé décorent les jardins de la Préfecture, le palais Lantivy.

 

Solution de la devinette du mois: les monuments historiques ici mais pas là.
Solution de la devinette du mois: les monuments historiques ici mais pas là.

 

Ce n'est pas un secret. De nombreux Poggiolais se souviennent que, lors d'une rénovation (en 1973?), les baignoires ont été abandonnées de très longs mois au bord de la route, près du bâtiment de l'Indigence.

 

Une seule baignoire a été conservée pour décorer la façade des thermes.

 

Solution de la devinette du mois: les monuments historiques ici mais pas là.
Solution de la devinette du mois: les monuments historiques ici mais pas là.

 

Des particuliers ont pris certains de ces cuves pour eux. On trouve des exemplaires à Appietto et à la mairie de Levie.

On peut en être désolé mais c'est ainsi.

 

 

 Pourtant, il y a plus curieux.

 

Dans la liste des monuments historiques de Corse publiée par la CDC comme sur la base Palissy du Ministère de la Culture, il est fait mention des deux baignoires de la Préfecture. Il est d'ailleurs précisé qu'elles viennent bien de "la station thermale de Guagno". Elles sont classées comme objets depuis le 2 mai 1984. Il est vrai qu'elles le méritent car le travail est soigné.

 

Pourquoi les autres baignoires rescapées ne sont-elles pas classées? Celle qui reste devant l'établissement thermal de Guagno-les-Bains est totalement identique à celle que le préfet que admirer. La présence de deux anneaux sur le côté montre bien que leur origine est la même. Cet oubli montre bien le peu de cas qui est fait d'un petit village éloigné de la grande ville.

 

La baignoire restante doit être reconnue comme monument historique. Ce ne serait que justice. Le principe d'égalité doit jouer aussi bien pour les vestiges d'Ajaccio que de Guagno-les-Bains.

 

La municipalité de Poggiolo et la CDC, à qui appartiennent les thermes, doivent agir, faire pression pour que notre village ait un nouveau monument historique. Le bon sens l'exige. 

 

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27 mai 2021 4 27 /05 /mai /2021 18:00
Le beffroi de Vico a été rénové

 

Pendant le mois de mai, de grands travaux ont rénové le clocher de l'église paroissiale de Vico. 

D. CAMPINCHI en a fait le résumé avec l'article paru lundi 24 mai dans "Corse-Matin".

La première photo accompagnait son texte dans le journal. Les autres se trouvent sur le site de la mairie de Vico.

 

 

"L'entreprise spécialisée U Campanile, basée dans le Nebbiu, est intervenue dans le clocher de l'église paroissiale Santa Maria Assunta pour "soigner un malade" de plus d'une centaine d'années: le beffroi. Comme le souligne Natacha Cossa qui dirige la société U Campanile, la réparation était devenue une urgence. Raison pour laquelle la mairie a fait engager les travaux.

Le beffroi en chêne et de forme trapézoïdale possède certes une grande résistance à l'environnement humide mais il est livré aux vents, attaqué par les oiseaux, victime donc de la corrosion et, surtout, il porte trois cloches d'un poids conséquent. Santa Maria, 658 kg, Sant'Appianu et San Roccu, 454 kg chacune.

Le plancher au-dessus de la chambre des cloches et la dalle de béton située dessous étaient à refaire. Les battants ont été descendus; puis ce fut au tour des cloches et de la motorisation car le système est électrifié. L'éclairage intérieur du clocher a été remis aux normes. L'entreprise U Campanile s'est adjoint les services d'un spécialiste des métiers du bois, l'entreprise Pieri de Corte. La cloche qui, il y a un an, sonnait pour rendre hommage aux soignants de la Covid, héros du quotidien qui soutenaient les malades et leurs familles, peut reprendre du service pour le bonheur de tous."

 

Le beffroi de Vico a été rénové
Le beffroi de Vico a été rénové
Le beffroi de Vico a été rénové
Le beffroi de Vico a été rénové
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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 18:00

 

Au moment du 2 novembre, jour des Morts dans le calendrier chrétien, les cimetières sont visités par les familles qui vont fleurir les tombes de leurs parents. S'il est normal que chacun s'intéresse à l'endroit où se trouvent les restes de ceux qu'il a connus, d'autres sépultures méritent un intérêt particulier.

 

Antoine François LECA, qui participa à la guerre de 1870-1871 (voir article précédent), ne devrait pas être un inconnu pour tous ceux qui sont entrés au moins une fois dans le cimetière de Poggiolo.

 

 

Son nom est gravé sur la plaque métallique placée sur une croix près du mur en face de l'entrée du cimetière de Poggiolo. Mais qui lit encore ce texte émouvant?

 

Photo Michel Franceschetti

Photo Michel Franceschetti

ICI DORMENT DANS LE SEIGNEUR LECA MARTIN PÈRE 84 ANS LECA FRANÇOIS ANTOINE CAPORAL 25 ANS LECA PAUL 22 ANS ET LECA ANTOINE FRANÇOIS GARDE FORESTIER DOMAINIAL 37 ANS FILS EN ATTENDANT LE JOUR DE LA RÉUNION ÉTERNELLE.
VOUS QUI PASSEZ JETEZ UNE PRIÈRE SUR LA TERRE QUE LES LARMES ONT CONSACRÉE.

 

Les larmes mentionnées dans ce texte sont faciles à deviner quand on se rend compte que le père est mort à 84 ans alors que ses trois fils moururent bien plus jeunes. 

 

Ce père de famille poggiolais est Giovan "Martino" LECA. Ses trois fils mentionnés sont ceux qu'il eut avec son épouse Angèle Marie DESANTI.

François Antoine, né le 27 juin 1846 et mourut le 9 janvier 1872, à 25 ans. 

Antoine François naquit le 6 juillet 1850 et vécut jusqu'au 28 juillet 1887, soit 37 ans.

Paul, né le 16 septembre 1853, décéda 23 ans plus tard, le 6 septembre 1876.

Cette fratrie a été présentée dans le dernier article.

 

Si vous ne "jetez" pas "une prière sur la terre", si vous ne priez pas pour eux, ayez au moins une pensée pour cette famille en passant devant cette plaque.

 

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2 octobre 2020 5 02 /10 /octobre /2020 18:00
La devinette du mois: le rescapé de St Siméon

Cette photo montre un élément de chemin de croix qui se trouve chez un particulier au lieu d'être accroché sur le mur d'une église. En l'occurrence, ce tableau se trouvait autrefois à l'intérieur de St Siméon.

 

 

Pourquoi cette station de chemin de croix

n'est-elle pas dans l'église?

 

 

Serait-ce le résultat d'un vol ou d'un vandalisme?

 

Réponse demain.

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12 août 2020 3 12 /08 /août /2020 18:02

 

Le respect des morts se perdrait-il à Poggiolo? On pourrait en douter en voyant l'état du ciment!ère privé. Peu connu, ce cimetière est placé au-dessus du cimetière communal, de l'autre côté du chemin menant à Orto. 

 

Extrait du plan cadastral (d'après le site Géoportail).

Extrait du plan cadastral (d'après le site Géoportail).

 

Il contient une douzaine de tombes des familles MARTINI, DEMARTINI et DESANTI. Les dates de décès  encore déchiffrables se situent entre la fin du XIXème siècle et 1945.

 

Depuis dix ans, où ce blog l'avait déjà présenté (voir l'article “Un cimetière privé“), une véritable jungle s'est installée.

 

Le cimetière est bien caché par la végétation. On devine juste une amorce de sentier dans sa direction alors que, en 2010, les murs étaient bien visibles.

 

En juillet 2020.

En juillet 2020.

En août 2010.

En août 2010.

 

A l'époque, la mairie avait fait dégager les abords, sans y être contrainte puisque ce terrain est privé.

 

L'entrée est constituée par un portail métallique à double battant. Il pourrait, mais rien ne le prouve, être l'oeuvre d'un DESANTI qui fut forgeron à Poggiolo voici un bon siècle et dont le talent était renommé.

 

La rouille a fait son travail.

 

Surtout, à travers l'entrée, on voit que l'intérieur a bien changé.

 

Il y a 10 ans...

Il y a 10 ans...

... et maintenant.

... et maintenant.

 

Et c'est bien le cas.

 

Cimetière ou jungle?

 

En face, le mausolée de Toussaint DEMARTINI (1868-1935) se détachait largement.

 

 

Cimetière ou jungle?

 

Maintenant, il est complètement invisible.

 

Cimetière ou jungle?

 

A droite, les croix en pierre ou en métal étaient bien soignées.

 

Cimetière ou jungle?

 

Actuellement, elles ont du mal à émerger de la végétation.

 

Cimetière ou jungle?

 

A gauche de l'entrée, arbustes et fougères s'en donnent à coeur joie.

Ils cachent complètement le coin, bien dégagé en 2010, où reposent Jean Martin DESANTI (1846-1922) et son épouse Rose (1837-1898).

Cimetière ou jungle?
Cimetière ou jungle?

 

Un de leurs descendants vient de réussir à les dégager le 26 juillet dernier.

 

Cimetière ou jungle?
Cimetière ou jungle?
Cimetière ou jungle?

 

Mais le reste du terrain? Et le portail? Quel va être l'avenir de ce cimetière privé, cette particularité poggiolaise?

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2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 18:30
Le cadeau de l'évêque

L’église Saint Siméon de Poggiolo s’enorgueillit de posséder de magnifiques fonts baptismaux en marbre blanc.

 

Et, surtout, ils seraient un cadeau de l’évêque de Sagone.

 

Photo Hélène Dubreuil.

Photo Hélène Dubreuil.

 

Ils se trouvent juste à côté de la porte d’entrée. Ils auraient été donnés à la paroisse en 1644. C’est du moins ce qui est écrit dans « l’inventaire des meubles et objets affectés au culte dans les églises de Poggiolo » de juin 1905. 

 

Cadeau ou non, l’origine sagonaise est enregistrée dans l’arrêté ministériel du 6 mai 1982 qui classe monument historique cette « cuve baptismale aux armes de Mgr Raphaël PIZZURMO, marbre blanc, XVIIe siècle (provient de l’ancienne cathédrale Saint-Appien de Sagone) ».

 

Effectivement, sur le bord de l’objet, on peut lire « EPISCOPUS SAGONEN », le reste étant effacé.

 

Photo Hélène Dubreuil.

Photo Hélène Dubreuil.

 

Mais un doute a été avancé par Xavier PAOLI. 

 

A la suite d’un meurtre particulièrement odieux qui souilla le sanctuaire en 1634, Saint Siméon avait été désacralisée et remplacée par la chapelle Saint Roch.

 

L’assassinat avait provoqué une grave crise entre Mgr SIRI, l’évêque de Sagone précédent, et le gouverneur génois d’Ajaccio, crise qui n’était pas totalement apaisée quand Raphaël PIZZURNO (et non pas PIZZURMO) obtint sa nomination en 1639. Il prit ses fonctions en février 1640 à Calvi où le siège épiscopal était fixé depuis 1625, après avoir été à Vico, Sagone étant trop menacé par les attaques barbaresques.

 

Mgr Pizzurno. Image minimospedia.

Mgr Pizzurno. Image minimospedia.

 

On ne sait pas quand l’église poggiolaise put reprendre ses activités mais l’année 1644 était peut-être un peu prématurée. Le cadeau aurait-il été donné à l’occasion de la resacralisation du bâtiment ?

 

Toujours est-il que, de toutes les visites pastorales dont la trace a été conservée, celle de 1686, par de PETRIS, délégué de Mgr Gio. Battista SPINOLA, envoyé par Rome pour inspecter les diocèses de Corse, est la seule à ne pas décrire Saint Siméon et les objets liturgiques. Le rapport se contente de noter qu’il n’y a pas de campanile mais « des cloches perchées sur un châtaignier » et qu’il existe deux confréries (une pour les hommes, une pour les femmes « en costume blanc ») dans la paroisse.

 

Un siècle plus tôt, en 1589, Mgr MASCARDI avait trouvé des fonts baptismaux « en maçonnerie ».

 

L’église est de nouveau présente dans la relation de la visite opérée par Mgr COSTA, évêque de Sagone, le 15 juin 1698. Il est écrit : « fonts baptismaux avec couvercle de bois non doublé de tissu…Il faudra le faire ». La doublure fut encore réclamée lors des visites de 1702 et 1708. A cette dernière date, il est précisé que ces fonts conservaient alors « huiles et eau pour les baptêmes des trois villages Poggiolo, Orto, Soccia », ce qui était normal pour une église piévane. Mais aucun de ces rapports ne donne l’origine des fonts.

 

Déjà malmenée par des doutes chronologiques, l’idée du cadeau de l’évêque est battue en brèche par un document du XIXe siècle.

Dans le rapport de la visite épiscopale de 1887, il est écrit : « cuve des fonts baptismaux dit-on cachée par des bergers à la plage de Sagone puis plus tard ramenée à Poggiolo ». L’état d’abandon de St Appien aurait permis cette capture.

 

Ruines de la cathédrale St Appien de Sagone (photo Michel Franceschetti).

Ruines de la cathédrale St Appien de Sagone (photo Michel Franceschetti).

 

 

Cette version, qui a été transmise par tradition orale dans certaines familles poggiolaises (Michel FRANCESCHETTI se souvient l'avoir entendue de la bouche de son grand-oncle Filippone), rejoint ce qui est imprimé dans le bulletin paroissial de Vico en décembre 1931. 

 

 

 

Bulletin paroissial de janvier 1930.

Bulletin paroissial de janvier 1930.

 

Un article, anonyme mais vraisemblablement rédigé par le curé Dominique FRANCHI, donnant un bref historique du diocèse, consacre un petit paragraphe à « ce qu’est devenu le mobilier de l’ancienne Cathédrale de Sagone »

 

La réponse est : 

« Les objets massifs du culte après être restés longtemps sur place furent heureusement sauvés de la destruction par les paroisses voisines. La tradition veut que le Tabernacle du Maître-Autel surmonté d’un beau ciborium en marbre multicolore se trouve eu couvent de Saint François de Vico. Le baptistère également en beau marbre blanc est dans l’Eglise de Poggiolo. Les habitants de Renno que leurs démêlés continuels avec les Grecs de Paomia obligeaient à passer souvent devant la Cathédrale en ruine, en profitèrent pour en déménager l’un de ses plus beaux autels dédiés à Saint Roch ».

 

 

Tabernacle du couvent de Vico © Direction du patrimoine, 1992.

Tabernacle du couvent de Vico © Direction du patrimoine, 1992.

 

Malheureusement, l’article ne donne aucune date et le texte, assez ambigu, peut faire penser que les faits remonteraient à la suppression du diocèse par la Révolution Française.

 

Le doute n’est pas permis : les fonts baptismaux de Poggiolo proviennent bien de la cathédrale de Sagone. Mais un cadeau ou une récupération d’un objet à l’abandon ?

 

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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