Deux fois en une semaine, c'est beaucoup.
Par deux fois, le quotidien "Corse-Matin" a amputé le nom de Guagno-les-Bains pour le transformer simplement en Guagno.
La première fois a été avec l'annonce de l'arbre de Noël organisé par le comité des fêtes et la mairie. L'article était annoncé avec le sur-titre "U Pighjolu-Guagnu".
L'erreur ayant été signalée à la rédaction, une nouvelle annonce a été publiée avec la localisation "U Pighjolu-Guagnu-I Bagni", bien que l'on inscrive plutôt "I Bagni di Guagno". Le plus ridicule est que ce rectificatif est paru lundi 18 décembre... pour annoncer un événement prévu pour "aujourd'hui dimanche 17" !
Et nouvelle erreur vendredi 22 décembre!
Avec le compte-rendu du concert de Bernard CERVERA dans une école d'Ajaccio, un encadré annonce les autres concerts de Sorru in Musoca dont celui prévu "au foyer d'accueil d'adultes handicapés de Guagno".
Ce foyer n'existe qu'à Guagno-les-Bains.
Et Guagno-les-Bains fait partie de la commune de Poggiolo depuis le décret du 19 septembre 1852. La commune de Guagno se trouve à plus de huit kilomètres de là. Il ne faut donc pas confondre.
Il est indispensable de demander à la rédaction de "Corse-Matin" de porter un peu plus d'attention à la précision de ces dénominations, d'autant plus que la même erreur avait déjà eu lieu le 28 avril 2017. Nous l'avions dénoncé à ce moment-là.
Un excellent dossier et une grosse erreur - Le blog des Poggiolais
Un excellent dossier de deux pages sur Vico a été publié dans "Corse-Matin" de vendredi 28 avril. Annoncé en première page par un titre parodiant un slogan publicitaire d'une marque homonyme: ...
François CANONICI est la mémoire vivante de Bonifacio. Il a consacré un blog à sa ville pendant huit ans (de 2008 à 2016). Ses 400 pages sont toujours disponibles à l'adresse http://canonici.skyrock.com/1.html
Il a aussi écrit plusieurs livres sur des Bonifaciens.
Dans ses recherches, il a rencontré des exemples d'enfants abandonnés comme ceux qui ont été évoqués pour Guagno-les Bains dans notre récent article "Le maire de Poggiolo a le souci des âmes". Il en a été inspiré pour écrire un roman intitulé "L'enfant trouvé", qui est paru en 2006 aux éditions "A Stamperia".
L'auteur le présente ainsi:
"Roman historique se déroulant à Bonifacio durant la Révolution française, se basant sur des faits réels. Au petit matin du 5 décembre 1770, une mystérieuse femme dépose dans un portail un nouveau-né enveloppé dans un vieux sac de toile, puis disparaït. Que deviendra le petit innocent ? Quel sera son destin ? Qui étaient ses parents ?"
En vente chez Amazon ou auprès de l'auteur: ange.canonici@orange.fr
Une idée de cadeau de Noël?
Avant Noël, l'équipe de Sorru in Musica nous régale de quelques concerts.
- AJACCIO Ecole primaire des Jardins de l’Empereur 10h en partenariat avec la FALEP ( pour les élèves des classes primaires) Suite du concert donné au printemps
Concert pour pour les élèves des classes primaires
Interprétation pédagogique et ludique autour de Vivaldi.
Au cours de cette intervention, les élèves entendront L’Automne et l’Hiver, extraits des « Quatre saisons » de Vivaldi.
Ce concert s’inscrit dans la continuité de SORRU IN MUSICA Veranu 2017.
Vendredi 7 avril 2017, les élèves avaient pu entendre Le Printemps et L’Eté, dans le cadre de « Lire et faire lire », une activité d’éducation populaire de la FALEP présidée par Hélène DUBREUIL, par ailleurs bénévole de l’association Sorru in Musica.
- VICO EHPAD Jeanne d’Arc 12h30. Concert pour les résidents et leurs familles
- GUAGNO-LES-BAINS 15H Foyer d’accueil médicalisé pour adultes handicapés. Concert pour les résidents et leurs familles .
BALOGNA Eglise San Quilicu 18h30
Entrée libre
PIANA Eglise Sainte-Marie 18h30
Entrée libre
Les personnes qui sont à Ajaccio au moment de Noël sont privilégiées car elle peuvent admirer la crèche installée par les agents municipaux dans le hall de la mairie.
D'une très grande qualité artistique, cette crèche met en scène la société corse. Comme l'écrit Isabelle LUCCIONI dans "Corse-Matin" de mardi 19 décembre:
"On y découvre des bergers et des citadins, un torrent de montagne qui arrive à la plaine, des maisons traditionnelles, perchées sur des collines. Mais aussi un port de pêche aux eaux turquoise où sont "amarrées " des reproductions de pointus...
La figuration de la Nativité est présente, au milieu de scènes de la vie quotidienne qui renvoient à une forme de nostalgie. Celle d'une cité qui n'était encore que le point de convergence des campagnes alentour, où la vie s'écoulait sur un rythme bien plus lent."
La vidéo proposée à la fin de notre article donne un bel aperçu de la crèche ajaccienne.
Cette crèche a une autre particularité: elle est une des rares de France à se trouver dans un local municipal. Alors que des polémiques ont lieu dans certaines communes, Ajaccio n'en a pas connues, même pendant la municipalité de gauche qui a précédé l'actuelle. Depuis plus de trente ans, cette crèche existe et s'améliore (cette année, pour la première fois, certains santons sont animés).
Le maire, Laurent MARCANGELI, s'était farouchement opposé, en 2015, au laïciste Michel BAROIN, qui, au nom de l'association des maires de France, avait demandé le bannissement de tout symbole religieux des bâtiments publics. Il avait alors déclaré:
"Si nous confondons laïcisme et laïcité, nous tendrons vers une sorte de neutralité qui cèdera une place privilégiée aux extrémismes religieux et de tous bords, plutôt que de favoriser le vivre-ensemble dans le respect des traditions individuelles. Cela reviendrait à renier les fondements de notre république et de notre histoire et je ne peux m’y résoudre."
Laurent MARCANGELI y revient dans "Corse-Matin" en déclarant qu'il est pour une "laïcité raisonnable et raisonnée."
"Les pouvoirs publics doivent être présents et porter un regard intelligent sur le fait religieux. Par exemple, l'hôpital d'Ajaccio s'appelle Notre Dame de la Miséricorde, dans le hall d'entrée, il y a une statue de la Madonnuccia. Tout le monde passe devant. On y croit ou pas, chacun est libre. Mais je suis certain que les Ajacciens seraient mécontents si on nous obligeait à l'enlever".
La journaliste donne d'autres exemples:
La crèche "fait partie du patrimoine de la ville, comme la fête de la Madonnucia le 18 mars où se pressent les élus de tous les bords. Ou celle du 15 août qui célèbre à la fois l'Assomption et la naissance de Napoléon Ier. Une dimension culturelle bien plus que cultuelle dans une ville où le profane et le sacré s'entremêlent sans cesse."
Et de conclure:
"Est-ce totalement étonnant dans une île où on traduit "un cristianu" par "un être humain"?"
La question de la laïcité revient de plus en plus souvent au premier plan de l'actualité, qu'il s'agisse de l'hésitation du président de la République à saisir le goupillon pour bénir le cercueil de Johnny Hallyday ou de diverses décisions judiciaires sur la présence ou non d'une crèche ou d'une croix dans des lieux publics.
L'application de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat (voir "La laïcité en action dans les Deux Sorru") n'est pas toujours conçue de la même façon.
Avant cette date, de telles questions ne se posaient pas. Certains documents en conservent de curieuses traces, comme ce fut le cas à Poggiolo en 1885.
Le registre d'état-civil de cette année-là a noté la découverte d'un enfant abandonné.
Tous les documents qui suivent peuvent être agrandis en cliquant sur leur image.
Le 15 mars 1885, DESANTI Jules Martin Marie, qui fut maire de Poggiolo de 1880 à 1888, a vu arriver à "la maison commune" Joseph COLONNA, habitant Guagno-les-Bains, pour lui présenter un bébé de sexe masculin. Il déclara "l'avoir trouvé à la porte de sa maison dans la nuit du treize au quatorze mars. Le père et la mère sont inconnus".
Nous avons là un exemple typique d'abandon d'enfant, dont la littérature a souvent donné des exemples jusqu'au début du XXème siècle.
Mais, ici, il s'agissait d'un être en chair et en os.
Que fit alors le maire?
Une inscription à l'état-civil?
Oui, mais tout d'abord un baptême !
Jules DESANTI écrit en toutes lettres sur le registre officiel: "nous lavons fait Baptisé".
L'apostrophe manquant à "lavons" a été rajoutée au dessous du mot. Quant à "Baptisé", il aurait fallu écrire "baptiser". Mais ce sont des détails.
Pour un chrétien, le salut de l'âme est primordial. Et, surtout à cette époque, il fallait baptiser rapidement pour faire partie de l'Eglise et effacer le péché originel. Or, les chances de vie terrestre étaient faibles pour un nouveau-né abandonné dans la nuit.
Le maire a rapidement organisé la cérémonie. On peut supposer qu'il a fait quérir le curé, à moins qu'il n'ait emporté le nourrisson au presbytère. Nous ignorons si le baptême a eu lieu sur les fonts baptismaux de l'église Saint Siméon.
De même, nous ignorons l'identité du parrain et de la marraine. Il est vrai que, dans les cas d'extrême urgence, on peut se passer de ces deux personnes. Or, l'enfant pouvait passer à tout instant de vie à trépas. Il faudrait pouvoir consulter les registres paroissiaux pour avoir des renseignements plus précis.
Il fallait aussi donner une identité à cet enfant trouvé. Le maire écrit donc: "nous lui avons donné les prénoms de Desanti saint antoine Bains de Guagno" (nous avons respecté les majuscules et les minuscules employées dans le registre).
Le premier prénom, qui devint son nom officiel, est tout simplement celui du maire. Le reste de sa nouvelle identité faisait référence au saint protecteur du village où il avait été trouvé.
Jules DESANTI n'en était pas à sa première déclaration d'enfant trouvé. Six mois auparavant, le 7 octobre 1884, GROS Pierre, habitant lui aussi à Guagno-les Bains, lui avait présenté un enfant de sexe masculin qu'il avait trouvé devant sa maison à cinq heures du matin. Le maire lui avait donné "le nom de BOURGAMANO et les prénoms de françois bains de Guagno". Il avait alors bien fait la distinction entre nom et prénoms. Le choix de BOURGAMANO reste obscur. Mais, grosse différence, il n'est pas fait mention de baptême en 1884.
Pourquoi l'acte religieux a-t-il été noté en 1885? Même si la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'intervint que vingt ans plus tard, l'état-civil était laïc depuis la Révolution.
Est-ce une erreur du maire qui avait peut-être fait procéder au baptême pour BOURGOMANO mais qui fut certainement pris par l'émotion pour l'enfant suivant?
Ces deux actes posent une infinité de questions.
Si BORGOMANO n'apparaît plus dans aucun acte officiel, même dans les décès, il existe quelques renseignements sur ce que devint DESANTI Saint Antoine.
La partie finale de ses prénoms "Bains de Guagno" ne semble plus usitée. Le registre des matricules militaires le mentionne comme "né à Guagno", au lieu de Guagno-les Bains, avec la profession de "cultivateur". La partie consacrée à la filiation porte la mention "enfant assisté". Ses véritables parents n'ont jamais été identifiés et il fut confié à l'Assistance publique. Dans quelle village et dans quelle famille?
Le registre signale qu'il fut condamné en 1903 par le tribunal d'Ajaccio "pour violences et voies de fait à 10 mois de prison". Mais il fut amnistié et il incorpora l'armée le 7 octobre 1906.
Bénéficiant d'une permission, il se rendit à Guagno (le village, pas les Bains). Peut-être est-ce là qu'il avait été élevé?
Mais le 30 décembre 1906, deux cantonniers guagnais vinrent déclarer à la mairie le décès de Saint Antoine la veille 29 décembre.
L'enfant baptisé grâce au maire de Poggiolo avait rendu son âme à Dieu.
Le village d'Orto vient de perdre sa centenaire.
Le mari d'Annie ABBAMONTE, qui écrit régulièrement dans le bulletin interparoissial mensuel "Inseme", vient de disparaître.
Toutes nos condoléances aux familles concernées.
Suite des photos des panneaux du sentier d'observation de Letia "Dà u castagnu à l'alivu" (clichés Joël CALDERONI).
Tous ces dessins et leurs textes d'accompagnement sont mieux visibles en cliquant sur les images.
Panneau numéro 9: a Sarra
Un panneau permettant d'identifier les sommets de ce paysage.
Panneau numéro 10: a Tarra Rossa
L'argile était un matériau important pour les tuiles et de nombreux objets.
Panneau numéro 11: a Leccia
Le chêne vert est très présent dans la végétation corse.
Panneau numéro 12: l'Alivu
La culture de l'olivier existe depuis le début du XIXème siècle.
Panneau numéro 13: u Monte Vaïta
un poste de guet permettant de protéger le village.
Panneau numéro 14: l'Alzu
L'aulne glutineux est fréquent dans les lieux humides.
Panneau numéro 15: u Scalone
Description de l'architecture traditionnelle des maisons corses.
La devinette du mois demandait où l'on peut trouver sept espèces végétales (aulne glutineux, châtaignier, chêne blanc, chêne vert, ciste, frêne orne et olivier).
En fait, ces éléments forment une grande partie de la végétation du canton et on peut les voir à peu près partout. Mais un endroit a été aménagé pour bien mettre en valeur notre nature.
C'est:
sur le sentier d'interprétation de LETIA
Le sentier d'interprétation de Letia avait été présenté dans un article publié le 14 octobre dernier (S'instruire sur la Corse en marchant).
Ce circuit, dénommé "Dà u castagnu à l'alivu", a été aménagé afin de "permettre la découverte des richesses naturelles et culturelles d'une région méconnue". Quinze lutrins placés par le Parc Naturel Régional de Corse entre les hameaux de San Roccu et de San Martinu expliquent flore, paysages, pratiques agricoles et vie au village de Letia mais les renseignements sont tout à fait transposables à tous les villages du canton.
Toutes ces photos peuvent être agrandies par un simple clic.
Quatre panneaux avaient été montrés dans l'article précédent. Grâce à Joël CALDERONI, qui est revenu sur les lieux le 23 octobre, nous pouvons publier la quasi-totalité de ce circuit (il manque seulement l'étape numéro 3). Les renseignements en sont plus fiables que ce qui peut être lu sur les panneaux posés à Soccia par le département (voir l'article "Une énorme erreur à Soccia").
L'itinéraire débute à Letia San Roccu et suit l'ordre des numéros tels qu'ils sont indiqués sur le panneau d'introduction, lequel est accompagné d'un texte présentant la situation du village et sa première apparition dans l'histoire de la Corse, au XIIIème siècle.
Le plan du cheminement est imprimé sur le dépliant disponible, entre autres, à l'office de tourisme de Sagone et à la Casa di u mele de Murzo.
Panneau numéro 1: l'Acqua
Au passage d'un pont, rappel des efforts séculaires entrepris pour domestiquer l'eau.
Panneau numéro 2: San Roccu
description du village, de son plan, de la forme des maisons et des matériaux utilisés.
Panneau numéro 3: u Grataghju
Photo absente. Le panneau est consacré au séchoir à châtaignes.
Panneau numéro 4: u Castagnu
L'importance de "l'arbre à pain" qu'était le châtaignier.
Panneau numéro 5: u Quarciu (le chêne blanc)
Un arbre qui avait de multiples utilisations.
Panneau numéro 6: e Croce
Les croix sont le symbole de la présence d'une communauté chrétienne, protègent les voyageurs, sont des lieux de pèlerinage et des points de repère. Un village corse ne peut se concevoir sans croix.
Panneau numéro 7: i Muchji
Le ciste, arbrisseau abondant dans le maquis.
Panneau numéro 8: u Frassu
le frêne orne, autrefois utilisé pour fabriquer des outils.
(à suivre)
Calendrier des messes de janvier et février dans les Deux Sorru:
VACANCES SCOLAIRES DE FÉVRIER
fin des cours:
samedi 13 février
reprise des cours:
lundi 1er mars
La nouvelle formule du mensuel "INSEME":