La scène représentée ici peut faire frémir: une petite fille maigre marchant sur une route que l'on devine plus empierrée que goudronnée et, derrière elle, les murs d'un bâtiment en ruines.
Le flou, l'utilisation du noir et blanc, la déchirure de l'image ajoutent à l'impression de tristesse, pour ne pas dire de désolation, bien dans la ligne des sentiments dont les médias veulent nous imprégner actuellement.
Le film, dont une copie d'écran est ici publiée, a été tourné par Jean-Martin FRANCESCHETTI en 1952 ou 1953 à Poggiolo. Le lieu est reconnaissable avec la construction claire de forme carrée à l'arrière-plan: la dernière maison au bord de la route avant le "petit four", c'est-à-dire la maison COLONNA, qui est après la maison PINELLI. On est ici pratiquement devant l'entrée du bar du Belvédère qui, à cette époque, n'était pas encore construit.
Quant à la ruine, son état était récent car il existe une photo du même endroit datant de 1947 (photo déjà montrée plusieurs fois sur ce blog). Il s'agissait d'un hangar dont une partie, celle qui a disparu en 52-53, était en planches. On remarquera la joie évidente de ces jeunes gens qui avaient connu la guerre terminée depuis seulement deux ans.
Les anciens Poggiolais se souviennent certainement que, la ruine disparue, il y eut une cabane en bois pendant plusieurs années. Depuis dix ans, un transformateur électrique haute tension a été installé.
Et, plus bas, ont été construits le bar à droite et la maison de Fosca à gauche.
Une photo récente du même endroit que la première vue montre que nous ne sommes plus au temps de la petite fille et de la ruine. Le transformateur est caché par un laurier-rose. La maison COLONNA est encore bien visible, même si plusieurs constructions se sont ajoutées entre elle et la maison PINELLI.
Nous sommes toujours à Poggiolo.
Toutes les photos de cet article appartiennent à la famille Franceschetti.
Une "maison en pierre typiquement corse", c'est ainsi qu'est présentée la "maison de Jeannette", nom donné à la maison proposée en location à l'entrée de Poggiolo, à la Vigna.
Cette grande demeure de 200 M2 sur trois niveaux, proposée par Edwige DEMARTINI, peut accueillir huit personnes à un tarif de 826 ou 1316 euros la semaine.
Mais il faut se dépêcher si l'on veut en profiter car la première quinzaine de mai, la dernière semaine de juillet et les vingt premiers jours d'août sont déjà réservés. Il est vrai que, comme l'écrit en commentaire une ancienne locataire, "Le village et U Jeannette sont typiquement corses".
Deux particularités de l'annonce du site PAP (particulier à particulier): elle donne la date de construction (1869) et informe que la maison se trouve à "15 min du Lac de Creno". En réalité, elle est plutôt à 15 mn de chez Finfin, au début du sentier menant au lac.
Quant à l'annonce parue dans Gites.fr, elle signale l'existence d'une "borne véhicule électrique". C'est le progrès!
Tout va mal: guerre en Ukraine, hausse des prix de tous les produits, projet de réforme du système de retraite. Faut-il pleurer sur les malheurs actuels?
Pas le moins du monde car, après tout, "Tout a toujours mal marché", comme l'écrivait l'historien Jacques Bainville. On peut réagir en se révoltant. On peut aussi trouver des bons moments avec une bande de copains. Cette photo le démontre.
Toutes ces photos peuvent être agrandies en cliquant sur elles.
Les bouches font de grands sourires, les yeux brillent, la pose est parfaite (sauf les cornes pour un personnage du centre au fond). Tout incite à la détente.
Pourtant, au verso, une inscription donne la date du 15 août 1952, soit à peine sept ans après la fin du plus grand massacre de l'Histoire. Mais, après le drame, la vie reprend.
Les petits mots et les signatures pourraient permettre d'identifier ces copains car ils étaient Poggiolais. Ce document a été fourni par Philippe PRINCE qui l'a trouvé dans les affaires de sa mère, Marie-Antoinette, née DEMARTINI.
En dehors des identités, une autre question est celle du lieu du cliché. Une seconde photo peut fournir la réponse.
Les personnages sont dix au lieu de quinze mais ce sont les mêmes. Soit il s'agit du même jour mais un peu plus tard car ils sont plus couverts, soit le cliché a été pris la veille ou le lendemain. Surtout, on peut distinguer au fond une table et une cabane. Le lieu est la foire de Renno qui se tenait près de la chapelle de Saint Roch, entre ce village et Vico, durant trois ou quatre jours à partir du 16 août. Stands de ventes et jeux de toutes sortes permettaient de s'amuser. Trois des sujets photographiés n'ont-ils pas des chapeaux de fantaisie?
Les amusements grandirent à un tel point que le lieu devint une véritable fête foraine avec manèges, auto-tamponneuses, pêche aux canards, sans oublier les jeux d'argent où de grosses sommes disparaissaient pendant de longues soirées.
Les scènes suivantes datent de 2010. Nos lecteurs auraient-ils d'autres photos de ces moments?
Le salon du livre corse est devenu un moment important de l'année marseillaise.
La Fédération des groupements corses de Marseille et des Bouches-du-Rhone met la littérature et la culture corses à l'honneur en organisant son habituel
SALON DU LIVRE CORSE
le samedi 28 et le dimanche 29 janvier 2023.
Durant ces deux journées, le public aura accès de 10 h à 18 h à la Maison de la Corse, 69/71 rue Sylvabelle, 13006 Marseille, où se tiendront des dédicaces par une quinzaine d'auteurs, cinq conférences, des stands associatifs et de produits du terroir, et où seront exposés de nombreux ouvrages publiés par bon nombre d'éditeurs de Corse. Une grande tombola clôturera ces deux jours.
Voici la dernière série de dates se terminant par le chiffre "3" qui concernent des événements de l'histoire de Poggiolo.
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Septembre 1943 (il y a 80 ans): Mimi CANALE, de Guagno-les-Bains, débarqué en Corse avec les goumiers, est le premier soldat à entrer dans Vico libéré.
Septembre 1943 (il y a 80 ans): Jean-François CECCALDI, élu maire en 1919 et chassé par le gouvernement de Vichy, reprend la tête du conseil municipal. Il resta à ce poste jusqu'en 1959, soit un total de quarante ans.
19 juillet 1963 (il y a 60 ans): le séisme le plus important enregistré dans le Sud de la France (magnitude: 5,9 à 6) au cours du XXème siècle est ressenti à Poggiolo.
mars 1973 (il y a 50 ans): après de gros travaux, réouverture des thermes de Guagno-les-Bains par la société d'économie mixte gérée par Charles HOUVER. Le 16 mars 1976, la source est déclarée d'utilité publique par arrêté ministériel. Mais la fermeture intervint vingt ans plus tard.
1973 (il y a 50 ans):réforme cantonale qui supprime la moitié des cantons de Corse. Vico et Soccia deviennent les Deux Sorru. Dominique COLONNA, maire divers gauche de Vico, est le premier conseiller général de cette nouvelle entité.
2013 (il y a 10 ans): lors des travaux de restauration, CORTI, assistant de Marios SEPULCRE et arrière-petit-fils du peintre BASSOUL, décroûte la peinture verte de la chapelle Saint Roch et retrouve les couleurs originelles en brun marbré des colonnes.
2023 se situe exactement un siècle après une année 1923 particulièrement chargée.
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1903 (il y a 120 ans): le peintre Jean-Baptiste BASSOUL termine la décoration de l'église Saint Siméon, commencée par Jean-Noël COPPOLANI, mort en 1880.
1er février 1903 (il y a 120 ans): naissance de Martin PAOLI à Poggiolo.
Instituteur, chevalier de la légion d'honneur, conseiller général SFIO (parti socialiste) du canton de Soccia à partir de 1945, élu maire de Poggiolo en 1959, décédé le 1er juin 1968.
EN 1923, IL Y A CENT ANS
- naissance de Marcel ANGELINI
Engagé dans les Forces Françaises Libres etchevalier de la Légion d’honneur, il fut un des nombreux Poggiolais engagés dans la lutte contre l'Allemagne en 1939-1945.
Né à Vico le 28 septembre 1887, il publia la revue A Muvra en 1920 pour défendre la culture et la langue corse. Il entra dans le domaine politique en créant ce parti, devenu ensuite le Partitu Corsu Autonomistu. Son influence intellectuelle fut très grande.
- 8 juillet: François COTY est élu sénateur, après le décès le 20 avril de Jean-François GALLINI.
Le richissime parfumeur était déjà conseiller général du canton de Soccia depuis le 11 septembre 1921. Mais son élection fut annulée, notamment pour avoir eu le soutien du bandit Nonce ROMANETTI. En 1931, il devint maire d'Ajaccio.
Présent sur le monument aux morts de Poggiolo alors qu'il décéda cinq ans après la guerre, il est inscrit comme « DESANTI Jean Toussaint lieutenant»,accompagné par une accolade le réunissant avec DESANTI Jean (mort au combat le 26 février 1915) et l’inscription« FRERES ».
Après l'expédition militaro-policière de novembre 1931, il était le seul bandit à avoir échappé à l'arrestation. Errant entre San Bastiano et Pastricciola, il chercha refuge dans la maison familiale où les gendarmes vinrent le cueillir.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).