Il y a dix ans, en 2013, un reportage sur la fête des bastelle avait été réalisé par Michel FRANCESCHETTI. Le regarder aujourd'hui permet de retrouver la recette de ces spécialités culinaires et de revoir les visages des Poggiolais de cette époque.
Cette année-là, les bastelle furent préparées de façon tout à fait communautaire et à la date traditionnelle.
-Jeudi 31 octobre, après la messe et la bénédiction du cimetière, les Poggiolais avaient rendez-vous à la salle des fêtes. Le plus gros du travail était à réaliser: éplucher et couper les légumes destinés à farcir les chaussons. Heureusement, le nombre de volontaires était important. Mais la séance a duré jusqu'à au-delà de vingt heures.
-Le vendredi 1er novembre, les légumes, salés et pressés, avaient rendu beaucoup de leur eau tandis que le four démarrait.
-Samedi 2 novembre, jour des Morts, les bastelle purent être confectionnées, fourrées et pliées. Cuites au four, elles furent appréciées par ceux qui les avaient préparées et par ceux, Poggiolais ou invités, qui étaient venus pour l'occasion. Autour des tables, les conversations allèrent bon train. Comble de bonheur: il resta assez de pâte pour avoir des tartes aux pommes.
Parmi les diverses activités prévues à Poggiolo par SORRU IN SÙ, i Figlioli di a Sergente à l'occasion des vacances de Toussaint, plusieurs sont concentrées lemardi 31 octobre:
- de 10 h à 11 h 30, une séance de yoga animée par Mathilde
- à 16 h, un atelier généalogique bilingue pour les enfants
- à partir de 19 h, des enfants passeront dans les maisons pour Halloween
- de 20 h à 22 h, soirée déguisée à la salle des fêtes
Soyez prêts pour le Jour J !
Renseignements auprès de Mathilde: 06-73-18-31-21.
En dehors de la messe et de la bénédiction des cimetières, le temps de Toussaint est toujours marqué par les bastelle.
Tous les habitants de Poggiolo, de Guagno-les-Bains ou de Soccia sont invités à venir avec leurs amis pour cuire et partager ce plat typique de la Toussaint corse.
Parmi les productions gastronomiques corses, on cite rarement la bastelle alors qu'elle est de consommation courante, notamment dans les Deux Sorrù. Une bastelle est un délicieux chausson aux oignons, aux blettes ou à la courge (il en existe aussi à la pomme de terre et aussi au raisin) et au brocciu.
Si la bastella se déguste maintenant toute l'année et se trouve facilement dans les boulangeries de VICO et de SAGONE, la tradition est d'en fabriquer à la Toussaint en communauté. En dehors des Deux Sorru, elle est appelée scaccia et elle parsemée de raisins secs.
A Bastia, on confectionne pour la Toussaint un gâteau particulier, en forme de S (puisque c'est le gâteau d'I Santi), de 20 à 30 centimètres de long, la Salviata. Il est fait à base de farine de blé, d'œufs, de beurre, de liqueur d'anis et de sucre.
Pourquoi ces gâteaux de la Toussaint que l'on s'échange et que l'on mange en famille?
Pour les sociétés anciennes, les morts ne meurent jamais. La nuit du 1er au 2 novembre est le moment où les âmes des défunts peuvent rendre visite aux vivants. Il faut penser à les nourrir.
Image extraite du site Corsica Mea.
L'origine de ce "pain des morts" (bastella di i morti) est racontée dans la légende suivante (extraite de "L'almanach de la mémoire et des coutumes" de Claire TIEVANT et Lucie DESIDERI, Albin Michel, 1986):
Ce début de novembre semble être une période d'échange entre les vivants et les morts. (...) Selon la tradition, quelques vivres sont préparés à l'intention des morts le soir de la Toussaint. Ces pratiques se perpétuent encore sous la forme du "saint des morts" (a bastelle di i morti). Une légende établit cette relation:
Un soir du 2 novembre, un homme, passant à cheval près de la sépulture commune (l'arca)* d'un village, entendit les voix des défunts de sa famille. Ils se plaignaient de n'avoir eu que très peu comme repas: une corbeille de châtaignes, une gourde de vin, un croûton de pain noir... Le cavalier franchit la rivière en tremblant et, arrivé au village, il raconta l'histoire. Il jura que chaque année, à cette date, il ne manquerait pas de donner non seulement aux pauvres, mais encore à chaque famille du village, une belle fougace (scaccia). Ainsi, morts et vivants seraient rassasiés.
Il y a quinze ans, en 2008, les Poggiolais s'étaient regroupés pour préparer en commun les bastelle et pour les faire cuire dans le four de Philippe et Hélène DUBREUIL. Le four municipal n'était pas encore construit sur l'esplanade de la salle des fêtes.
Thierrry CALDERONI produisit sur la fabrication et la cuisson des bastelle un superbe reportage diffusé en deux films sur internet.
Regardez-les. Vous retrouverez également les figures de quelques personnes disparues depuis cette époque.
Ça y est, il est né! Grâce au dynamisme de Mathilde qui a su entraîner avec elle une bonne équipe, le tiers lieu a enfin trouvé son nom. Vous pouvez le découvrir au bout de 17 secondes dans la vidéo ci-dessous.
SORRU IN SÙ SI MOVE, I FIGLIOLI DI A SURGHJENTE, puisque tel sera désormais son nom, a prévu de nombreuses activités pendant les vacances de Toussaint:
marche à la découverte de nos sentiers
yoga
généalogie
fête d'Halloween et soirée déguisée
massage bébé
jeux d'échecs et de dames.
Les détails étaient donnés dans la vidéo. Vous n'avez pas pensé à les noter? Pas grave: les activités sont republiées ci-dessous.
RHFC, l'association Recherche sur l'Histoire des Familles Corse, organise des portes ouvertes jeudi 26 octobre à Marseille pour accueillir les passionnés d'histoire et de généalogie corses de Marseille et de sa région.
Créée en 2002, cette association est hébergée dans A Casa di A Corsica au 69 rue Sylvabelle à Marseille.
Elle aide les chercheurs en généalogie par des ateliers et par la mise à disposition de nombreux fonds d'archives correspondant à 600.000 photos numériques. Elle a une base de données de relevés effectués par ses adhérents comportant plus de 530.000 entrées.
Pour plus de renseignements et contacter RHFC, allez sur son site.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).