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L'année 2018 verra se succéder de nombreuses initiatives consacrées au centenaire de la fin de la première guerre mondiale.
Une des toutes premières sera, à Marseille, le rendez-vous littéraire organisé sous l'égide de l'association généalogique R.F.H.C. (Recherche sur l'Histoire des Familles Corses) le samedi 13 janvier à la Maison de la Corse (69 rue Sylvabelle).
Geneviève DELCHIAPPO présentera:
- "Du deuil à la mémoire: les monuments aux morts de la Corse (guerre 1914-1918)" de Jean-Paul PELLEGRINETTI et Georges RAVIS-GIORDANI
- "Pensez à nous dans vos fêtes du cœur! Roman d'un poilu corse" de Marie GUERRINI.
Du premier, devenu ouvrage de référence pour l'étude de l'impact de la première guerre mondiale sur la Corse, nous pouvons citer la quatrième de couverture:
"La guerre de 14-18, dite la Grande, bien que se déroulant à plusieurs centaines de kilomètres de l'île, y a pourtant décimé la population masculine. Le contingent d'insulaires fut proportionnellement un des plus importants et le nombre de morts au champ d'honneur certainement en rapport. Dès 1919, l'île, suivant en cela un mouvement national, vit ériger les premiers monuments du souvenir dédiés «aux morts». De nombreuses années durant, les souscriptions, les projets, les cérémonies inaugurales puis annuelles, furent l'objet, parfois l'enjeu des activités sociales villageoises. Aujourd'hui, quasiment aucun village qui ne possède son monument aux morts, sur lesquels sont venus s'ajouter les noms des victimes des guerres suivantes, de 39-45, coloniales, d'Indochine, d'Algérie . Aucun de ces monuments, idéalement placés au centre du bourg, qui ne voient passer la population désormais indifférente ou presque."
En 2018, tous les souhaits de bonheur, prospérité et paix pour chacun.
Bonne année !
Grosso Minuto, lui aussi, vous souhaite une bonne année... à sa façon.
Le célèbre et truculent héros corse participait à un repas de deuil qui se déroulait au tout début de janvier. Et, pris par l'ambiance et par le vin, il se crut à "un pranzu di... Capu d'Annu". Il se mit à hurler à pleine voix ses vœux de bonne année !
Après tout, il avait raison: il faut prendre le bon côté des choses qui peuvent arriver dans la vie .
(dessin de Nicolas CARLOTTI extrait de "Grossu Minutu", présentation de Paul SILVANI et Marie-Jean VINCIGUERRA, La Marge ed., 1996)
Deux fois en une semaine, c'est beaucoup.
Par deux fois, le quotidien "Corse-Matin" a amputé le nom de Guagno-les-Bains pour le transformer simplement en Guagno.
La première fois a été avec l'annonce de l'arbre de Noël organisé par le comité des fêtes et la mairie. L'article était annoncé avec le sur-titre "U Pighjolu-Guagnu".
L'erreur ayant été signalée à la rédaction, une nouvelle annonce a été publiée avec la localisation "U Pighjolu-Guagnu-I Bagni", bien que l'on inscrive plutôt "I Bagni di Guagno". Le plus ridicule est que ce rectificatif est paru lundi 18 décembre... pour annoncer un événement prévu pour "aujourd'hui dimanche 17" !
Et nouvelle erreur vendredi 22 décembre!
Avec le compte-rendu du concert de Bernard CERVERA dans une école d'Ajaccio, un encadré annonce les autres concerts de Sorru in Musoca dont celui prévu "au foyer d'accueil d'adultes handicapés de Guagno".
Ce foyer n'existe qu'à Guagno-les-Bains.
Et Guagno-les-Bains fait partie de la commune de Poggiolo depuis le décret du 19 septembre 1852. La commune de Guagno se trouve à plus de huit kilomètres de là. Il ne faut donc pas confondre.
Il est indispensable de demander à la rédaction de "Corse-Matin" de porter un peu plus d'attention à la précision de ces dénominations, d'autant plus que la même erreur avait déjà eu lieu le 28 avril 2017. Nous l'avions dénoncé à ce moment-là.
Un excellent dossier et une grosse erreur - Le blog des Poggiolais
Un excellent dossier de deux pages sur Vico a été publié dans "Corse-Matin" de vendredi 28 avril. Annoncé en première page par un titre parodiant un slogan publicitaire d'une marque homonyme: ...
François CANONICI est la mémoire vivante de Bonifacio. Il a consacré un blog à sa ville pendant huit ans (de 2008 à 2016). Ses 400 pages sont toujours disponibles à l'adresse http://canonici.skyrock.com/1.html
Il a aussi écrit plusieurs livres sur des Bonifaciens.
Dans ses recherches, il a rencontré des exemples d'enfants abandonnés comme ceux qui ont été évoqués pour Guagno-les Bains dans notre récent article "Le maire de Poggiolo a le souci des âmes". Il en a été inspiré pour écrire un roman intitulé "L'enfant trouvé", qui est paru en 2006 aux éditions "A Stamperia".
L'auteur le présente ainsi:
"Roman historique se déroulant à Bonifacio durant la Révolution française, se basant sur des faits réels. Au petit matin du 5 décembre 1770, une mystérieuse femme dépose dans un portail un nouveau-né enveloppé dans un vieux sac de toile, puis disparaït. Que deviendra le petit innocent ? Quel sera son destin ? Qui étaient ses parents ?"
En vente chez Amazon ou auprès de l'auteur: ange.canonici@orange.fr
Une idée de cadeau de Noël?
Avant Noël, l'équipe de Sorru in Musica nous régale de quelques concerts.
- AJACCIO Ecole primaire des Jardins de l’Empereur 10h en partenariat avec la FALEP ( pour les élèves des classes primaires) Suite du concert donné au printemps
Concert pour pour les élèves des classes primaires
Interprétation pédagogique et ludique autour de Vivaldi.
Au cours de cette intervention, les élèves entendront L’Automne et l’Hiver, extraits des « Quatre saisons » de Vivaldi.
Ce concert s’inscrit dans la continuité de SORRU IN MUSICA Veranu 2017.
Vendredi 7 avril 2017, les élèves avaient pu entendre Le Printemps et L’Eté, dans le cadre de « Lire et faire lire », une activité d’éducation populaire de la FALEP présidée par Hélène DUBREUIL, par ailleurs bénévole de l’association Sorru in Musica.
- VICO EHPAD Jeanne d’Arc 12h30. Concert pour les résidents et leurs familles
- GUAGNO-LES-BAINS 15H Foyer d’accueil médicalisé pour adultes handicapés. Concert pour les résidents et leurs familles .
BALOGNA Eglise San Quilicu 18h30
Entrée libre
PIANA Eglise Sainte-Marie 18h30
Entrée libre
Les personnes qui sont à Ajaccio au moment de Noël sont privilégiées car elle peuvent admirer la crèche installée par les agents municipaux dans le hall de la mairie.
D'une très grande qualité artistique, cette crèche met en scène la société corse. Comme l'écrit Isabelle LUCCIONI dans "Corse-Matin" de mardi 19 décembre:
"On y découvre des bergers et des citadins, un torrent de montagne qui arrive à la plaine, des maisons traditionnelles, perchées sur des collines. Mais aussi un port de pêche aux eaux turquoise où sont "amarrées " des reproductions de pointus...
La figuration de la Nativité est présente, au milieu de scènes de la vie quotidienne qui renvoient à une forme de nostalgie. Celle d'une cité qui n'était encore que le point de convergence des campagnes alentour, où la vie s'écoulait sur un rythme bien plus lent."
La vidéo proposée à la fin de notre article donne un bel aperçu de la crèche ajaccienne.
Cette crèche a une autre particularité: elle est une des rares de France à se trouver dans un local municipal. Alors que des polémiques ont lieu dans certaines communes, Ajaccio n'en a pas connues, même pendant la municipalité de gauche qui a précédé l'actuelle. Depuis plus de trente ans, cette crèche existe et s'améliore (cette année, pour la première fois, certains santons sont animés).
Le maire, Laurent MARCANGELI, s'était farouchement opposé, en 2015, au laïciste Michel BAROIN, qui, au nom de l'association des maires de France, avait demandé le bannissement de tout symbole religieux des bâtiments publics. Il avait alors déclaré:
"Si nous confondons laïcisme et laïcité, nous tendrons vers une sorte de neutralité qui cèdera une place privilégiée aux extrémismes religieux et de tous bords, plutôt que de favoriser le vivre-ensemble dans le respect des traditions individuelles. Cela reviendrait à renier les fondements de notre république et de notre histoire et je ne peux m’y résoudre."
Laurent MARCANGELI y revient dans "Corse-Matin" en déclarant qu'il est pour une "laïcité raisonnable et raisonnée."
"Les pouvoirs publics doivent être présents et porter un regard intelligent sur le fait religieux. Par exemple, l'hôpital d'Ajaccio s'appelle Notre Dame de la Miséricorde, dans le hall d'entrée, il y a une statue de la Madonnuccia. Tout le monde passe devant. On y croit ou pas, chacun est libre. Mais je suis certain que les Ajacciens seraient mécontents si on nous obligeait à l'enlever".
La journaliste donne d'autres exemples:
La crèche "fait partie du patrimoine de la ville, comme la fête de la Madonnucia le 18 mars où se pressent les élus de tous les bords. Ou celle du 15 août qui célèbre à la fois l'Assomption et la naissance de Napoléon Ier. Une dimension culturelle bien plus que cultuelle dans une ville où le profane et le sacré s'entremêlent sans cesse."
Et de conclure:
"Est-ce totalement étonnant dans une île où on traduit "un cristianu" par "un être humain"?"
La question de la laïcité revient de plus en plus souvent au premier plan de l'actualité, qu'il s'agisse de l'hésitation du président de la République à saisir le goupillon pour bénir le cercueil de Johnny Hallyday ou de diverses décisions judiciaires sur la présence ou non d'une crèche ou d'une croix dans des lieux publics.
L'application de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat (voir "La laïcité en action dans les Deux Sorru") n'est pas toujours conçue de la même façon.
Avant cette date, de telles questions ne se posaient pas. Certains documents en conservent de curieuses traces, comme ce fut le cas à Poggiolo en 1885.
Le registre d'état-civil de cette année-là a noté la découverte d'un enfant abandonné.
Tous les documents qui suivent peuvent être agrandis en cliquant sur leur image.
Le 15 mars 1885, DESANTI Jules Martin Marie, qui fut maire de Poggiolo de 1880 à 1888, a vu arriver à "la maison commune" Joseph COLONNA, habitant Guagno-les-Bains, pour lui présenter un bébé de sexe masculin. Il déclara "l'avoir trouvé à la porte de sa maison dans la nuit du treize au quatorze mars. Le père et la mère sont inconnus".
Nous avons là un exemple typique d'abandon d'enfant, dont la littérature a souvent donné des exemples jusqu'au début du XXème siècle.
Mais, ici, il s'agissait d'un être en chair et en os.
Que fit alors le maire?
Une inscription à l'état-civil?
Oui, mais tout d'abord un baptême !
Jules DESANTI écrit en toutes lettres sur le registre officiel: "nous lavons fait Baptisé".
L'apostrophe manquant à "lavons" a été rajoutée au dessous du mot. Quant à "Baptisé", il aurait fallu écrire "baptiser". Mais ce sont des détails.
Pour un chrétien, le salut de l'âme est primordial. Et, surtout à cette époque, il fallait baptiser rapidement pour faire partie de l'Eglise et effacer le péché originel. Or, les chances de vie terrestre étaient faibles pour un nouveau-né abandonné dans la nuit.
Le maire a rapidement organisé la cérémonie. On peut supposer qu'il a fait quérir le curé, à moins qu'il n'ait emporté le nourrisson au presbytère. Nous ignorons si le baptême a eu lieu sur les fonts baptismaux de l'église Saint Siméon.
De même, nous ignorons l'identité du parrain et de la marraine. Il est vrai que, dans les cas d'extrême urgence, on peut se passer de ces deux personnes. Or, l'enfant pouvait passer à tout instant de vie à trépas. Il faudrait pouvoir consulter les registres paroissiaux pour avoir des renseignements plus précis.
Il fallait aussi donner une identité à cet enfant trouvé. Le maire écrit donc: "nous lui avons donné les prénoms de Desanti saint antoine Bains de Guagno" (nous avons respecté les majuscules et les minuscules employées dans le registre).
Le premier prénom, qui devint son nom officiel, est tout simplement celui du maire. Le reste de sa nouvelle identité faisait référence au saint protecteur du village où il avait été trouvé.
Jules DESANTI n'en était pas à sa première déclaration d'enfant trouvé. Six mois auparavant, le 7 octobre 1884, GROS Pierre, habitant lui aussi à Guagno-les Bains, lui avait présenté un enfant de sexe masculin qu'il avait trouvé devant sa maison à cinq heures du matin. Le maire lui avait donné "le nom de BOURGAMANO et les prénoms de françois bains de Guagno". Il avait alors bien fait la distinction entre nom et prénoms. Le choix de BOURGAMANO reste obscur. Mais, grosse différence, il n'est pas fait mention de baptême en 1884.
Pourquoi l'acte religieux a-t-il été noté en 1885? Même si la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'intervint que vingt ans plus tard, l'état-civil était laïc depuis la Révolution.
Est-ce une erreur du maire qui avait peut-être fait procéder au baptême pour BOURGOMANO mais qui fut certainement pris par l'émotion pour l'enfant suivant?
Ces deux actes posent une infinité de questions.
Si BORGOMANO n'apparaît plus dans aucun acte officiel, même dans les décès, il existe quelques renseignements sur ce que devint DESANTI Saint Antoine.
La partie finale de ses prénoms "Bains de Guagno" ne semble plus usitée. Le registre des matricules militaires le mentionne comme "né à Guagno", au lieu de Guagno-les Bains, avec la profession de "cultivateur". La partie consacrée à la filiation porte la mention "enfant assisté". Ses véritables parents n'ont jamais été identifiés et il fut confié à l'Assistance publique. Dans quelle village et dans quelle famille?
Le registre signale qu'il fut condamné en 1903 par le tribunal d'Ajaccio "pour violences et voies de fait à 10 mois de prison". Mais il fut amnistié et il incorpora l'armée le 7 octobre 1906.
Bénéficiant d'une permission, il se rendit à Guagno (le village, pas les Bains). Peut-être est-ce là qu'il avait été élevé?
Mais le 30 décembre 1906, deux cantonniers guagnais vinrent déclarer à la mairie le décès de Saint Antoine la veille 29 décembre.
L'enfant baptisé grâce au maire de Poggiolo avait rendu son âme à Dieu.
Calendrier des messes de mars et avril dans les Deux Sorru:
VACANCES SCOLAIRES COVID
-fin des cours:
samedi 10 avril
-reprise des cours:
lundi 26 avril (classes maternelles et primaires)
lundi 3 mai (collèges et lycées)
Le mensuel "INSEME" d'avril vient de paraître: