Ils ne furent pas 108 Poggiolais à avoir participé à la première guerre mondiale, comme l'indique la liste publiée dans l'article Les 108 Poggiolais qu'il ne faut pas oublier. Il convient d'ajouter François Marie CECCALDI et Jean-Pierre CARLI et on arrive à 110.
Le premier, surnommé "U Messicanu", a été présenté dans l'article L'expédition sanglante de 1892: U Messicanu (6/6) et, plus récemment, dans La mort a frappé un jeune... en 1851.
Un de nos lecteurs nous a signalé également l'oubli de Jean-Pierre CARLI, ce Poggiolais d'adoption qui eut une longue carrière militaire, puis une activité commerciale dont la trace est toujours bien visible dans le village.
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Jean-Pierre CARLI était originaire d'Orto où il naquit le 16 octobre 1871. Ses parents : Jean-Baptiste CARLI et son épouse Marie-Françoise PASTINELLI.
Engagé volontaire au 63e régiment d’infanterie de ligne le 20 octobre 1890, il devint caporal en 1891 et sergent en 1892.
Rengagé en 1893, il passa au 2e régiment d’infanterie de marine. Jusqu’à sa libération du service actif, il fut affecté à différentes unités d’infanterie de marine, d’infanterie coloniale, de tirailleurs sénégalais et de tirailleurs soudanais. Adjudant en 1905, il participa à de nombreuses opérations au Sénégal, au Soudan (Mali actuel) et en AOF (Afrique Occidentale Française).
Il fut récompensé par de nombreuses décorations :
-médaille coloniale « agrafe Soudan » 1898
-médaille coloniale « agrafe Afrique occidentale française » 1903
-Etoile noire du Bénin (juillet 1904) (ordre créé par le roi Toffa, devenu souverain du Dahomey grâce à l’aide française, et reconnu comme un ordre colonial français)
-médaille militaire (30 décembre 1908)
Le 22 octobre 1901, il épousa à Poggiolo Marie Lucie MARTINI (1866-1928). Ils eurent une fille Toussainte Marie Madeleine Jeanne, dite Toussainte, (1905-1977), épouse de Jean PINELLI (1885-1940), qui donna naissance à sept enfants.
Libéré le 21 juillet 1908, il fut mis à la disposition du ministère de la Guerre. Sous-lieutenant de réserve, il fut affecté au 116e régiment d’infanterie territoriale (RIT) à Ajaccio et devint lieutenant de la territoriale en 1911.
La guerre arrivant, l'armée rappela Jean-Pierre CARLI le 1er août 1914 et l'envoya en Tunisie avec le 116e RIT. Il retrouva les troupes coloniales en mars 1915.
D’après sa famille, il aurait été chargé de trouver des volontaires pour l’armée française auprès des autochtones d’Afrique de l’Ouest.
Démobilisé le 4 mars 1919, il résida à La Ferrière, en Algérie.
Revenu à Poggiolo, il bénéficia d’une licence qui lui permit d’ouvrir le café Saint-Roch au rez-de-chaussée de sa maison, voisine de la chapelle. Cette maison, datant de 1816, est encore nommée "la maison de Santa Joffre" par quelques anciens Poggiolais (voir l'article Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch).
L'entrée du café, en face de la maison de Pierre et Jeanne GRIMALDI, est fermée depuis longtemps. Elle est surmontée de l'inscription "Café St Roch" qui a été en grande partie cachée par du ciment. Après que ces photos aient été prises, la porte s'est détériorée et elle vient d'être renforcée par des planches.
Jean-Pierre CARLI décéda le 1er septembre 1953 à Poggiolo. Il était bien le cent-dixième Poggiolais.