Chant immémorial, généralement à trois voix, la "paghiella" était caractérisée par un répertoire différent dans chaque vallée de la montagne corse. La piéve de Sorru in Sù avait ainsi ses propres chants mais peu ont subsisté jusqu'à nous.
Il semble que la seule œuvre disponible soit "Addiu, O Soccia", enregistrée en 2002 par Diana di l'alba et en octobre 2009 par A Cumpagnia.
Cette paghiella a la forme traditionnelle d’un quatrain d’octosyllabes dont les deux derniers vers sont toujours bissés. Le thème est celui de la "partenza", du départ, vraisemblablement pour accomplir le service militaire loin de la Corse.
Ses quatre strophes permettent de voir l'éloignement progressif du chanteur:
- La première évoqueSoccia.
- La seconde est consacrée àSaint Marcel, à mi-chemin de Soccia et Poggiolo, là où se trouve une source et où a été maintenant placé un héliport pour les pompiers et secouristes.
- Dans la troisième, le héros arrive àPoggiolo.
- La quatrième est celle où il parvient aubateauqui l'emmène loin de sa terre familiale et de sa bien-aimée.
Voici le texte corse tel qu'il est publié par Wikipedia:
Addiu o Soccia
Addiu addiu o Soccia
L'umbriccia è lu paese
Addiu donne succese
Mi n'aghju da andà.
Quandu partu da A Soccia
Passu per San Marcellu
Faccia ti à lu purtellu
Per vede mi passà.
Quandu partu da A Soccia
Passu per U Pighjolu
Un ci hè chè Diu solu
Per pudè mi parà.
Quandu serò luntanu
Davanti à i bastimenti
Mi crepu da lu pientu
Sempre pinsendu à tè.
En voici une traduction française:
Adieu Soccia
Adieu, adieu, Soccia,
Lumbriccia et u Paese,
Adieu, femmes socciaises,
Je n'ai qu'à m'en aller.
Quand je pars de Soccia,
En passant par Saint Marcel,
Mets-toi à la fenêtre
Pour me regarder passer.
Quand je pars de Soccia
Je passe par Poggiolo
Où il n'y a que Dieu seul
Qui pourrait m'en empêcher.
Quand je serai loin
Devant les bateaux,
Je meurs de mes plaintes
Toujours en pensant à toi.
Petite remarque: dans le deuxième vers de la première strophe, les mots "Lumbriccia" et "u Paese", désignent deux parties de Soccia. "L'umbriccia" signifie "l'ombre" (car ce quartier est du côté de l'ombre, de l'ubac). "Paese" concerne le centre du village.
La vidéothèque poggiolaise a mis en ligne il y a 14 ans un film illustrant ce chant (avec la version Diana di l'alba). Pour le voir (et l'écouter), cliquez sur le titre ci-dessous:
Jean Pierre Poli, avocat et essayiste, qui a animé à deux reprises, en 2021 et en 2022, les Scontri, les conférences de l’été à Letia, vient de publier son dernier livre, en vente en ligne à la FNAC et sur d'autres sites, sous le titre:
Autonomistes corses et irrédentisme fasciste
(A Muvra prise au piège, 1920-1946)
336 pages, format17x224. Prix : 17 € Parution le 25 septembre 2024. Editeur : Alain Piazzola
Quatrième de couverture:
Petru Rocca, originaire de Vico, présentait son journal, A Muvra, en ces termes :
« A Muvra est un hebdomadaire dirigé par Petru Rocca, qui œuvre, de 1920 à 1939, à la défense de la Corse traditionnelle, de sa langue et de sa culture, en proclamant : « La Corse n’est pas un département français, c’est une nation vaincue qui doit renaître ».
Petru Rocca réalise avec A Stamperia di A Muvra un important travail d’édition d’essais, d’ouvrages historiques, de poésies, de pièces de théâtre, de romans, pour sauver la culture corse. Il engage aussi le combat politique autonomiste en fondant, en 1923, le Partitu Corsu d’Azione.
Ces militants corsistes qui rappellent les liens culturels entre la Corse et l’Italie, commettront des erreurs qui les isoleront, après 1936. Ils vont être pris en tenaille entre la propagande irrédentiste engagée par les nationalistes italiens qui souhaitent le rattachement de l’île à l’Italie fasciste, et l’hostilité du gouvernement français, aidé par les partis politiques locaux, qui pratique un amalgame entre corsistes et irrédentistes pour disqualifier le combat autonomiste.
Cet ouvrage porte un regard lucide, sans hostilité ni complaisance, sur cet épisode de l’histoire de la Corse, en évitant les anachronismes.
C’est la réédition revue et augmentée de l’ouvrage Autonomistes corses et irrédentisme fasciste (1920-1939) paru en 2007 chez DCL.
Cette nouvelle édition intègre des documents inédits sur Petru Rocca et sur le procès dit « des irrédentistes » au terme duquel il est condamné à 15 ans de travaux forcés, le 1er octobre 1946.
AUTEUR : Jean-Pierre POLI, né à Bastia en 1951, est avocat honoraire et essayiste. Il est notamment l’auteur de 1769-1789 Vingt ans de résistance corse, Prix du Livre Corse, paru aux éditions Alain Piazzola en 2019.
Le Blog des Poggiolais a consacré trois articles à des personnages du canton dont ce livre raconte les vies.
Un des moments les moins connus de l'Histoire de la Corse est constitué par les premières années qui suivirent le traité de Versailles du 15 mai 1768 confiant au roi de France la souveraineté ...
Malgré la célébrité de l'abbé CIRCINELLU et de son neveu Martino LECA (dont il a été question dans l'article précédent), la résistance à l'occupation française à Sorru in sù ne fut pa...
Quand la Corse devint française et qu'une opposition armée se manifesta, que fit le clergé? Jean-Pierre POLI l'indique dans "1769-1789, vingt ans de résistance corse" (Editions Piazzola, 2019) ...
L'Office de tourisme intercommunal Ouest Corsica vient de publier sur Youtube une visite de l'église de Guagnu.
Les images sont commentées par une personne que l'on ne voit pas mais on peut supposer qu'il s'agit du maire de la commune.
On apprend ainsi que cette église, l'une des plus grandes de Corse, d'une surface de 600 mètres carrés avec ses dépendances, a été construite par étapes de 1582 à 1883 et que sa pièce maîtresse est un triptyque représentant la Vierge avec l'enfant Jésus, entourée par saint Pierre et saint Nicolas.
Un tableau, qui serait un don du cardinal FESCH, montre saint Charles BORROMÉE visitant les lépreux.
Une fidèle lectrice du Blog des Poggiolais a envoyé une réaction énergique à l'article sur l'avenir de Guagno-les-Bains. Ce texte n'engage que cette personne mais nous le livrons tel quel pour alimenter la réflexion.
nième article pour la "sauvegarde" de l'établissement - paroles paroles paroles !!!!! encore et encore et rien n'avance - tous les ans, un article dans le journal et puis .....RIEN - dramatique de ne pas avoir pensé plus tôt à classer ce magnifique site en " patrimoine régional" - et aujourd'hui parler d'en faire un centre de remise en forme pour athlètes de haut niveau !!!!!! ??????? on rêve !!! redonner vie à ce bâtiment ... avec tous les dégâts et vingt ans de laxisme ....... sans parler des années à venir où rien n'avancera.. comme d'habitude ... plus qu'une chose à faire ... attendre l'an prochain pour une nouvelle visite des élus et quelques lignes (probablement les même) dans le journal !! DRAMATIQUE ou alors, .... allons plus loin dans l'utopie ..... écrire à Stéphane Bern pour inscrire l'établissement de GLB à son loto des monuments en périls !!!!!!!
Il est rappelé que les commentaires aux articles du blog doivent être signés par leurs auteurs et comporter leur adresse mail.
Les projets sur l'avenir de la station thermale de Guagno-les-Bains semblent se préciser, d'après l'article paru dans Corse-Matin aujourd'hui 18 octobre.
Jean-Baptiste PAOLI a eu la gentillesse de revoir pour ce blog la traduction du poème de MAISTRALE sur une procession à Soccia publié en 1924 et qui était écrit dans la graphie utilisée alors par la revue MUVRA.
Batti est chef de projet de Cunghjugatore corsu au sein de Canopé Corse, l'ancien CRDP.
Cunghjugatore corsu est un outil très pratique pour conjuguer 10.000 verbes corses en prenant en compte les formes les plus courantes de la variation dialectale. La recherche peut se réaliser à partir du corse ou du français.
Ce site est indispensable pour tous ceux qui veulent apprendre le corse ou se perfectionner.
On peut y accéder en cliquant sur la copie d'écran ci-dessous.
Les lecteurs qui ont un compte Facebook peuvent voir comment Ghjuvan Battistu a récemment présenté Cunghjugatore corsu à Bastia.
La fin du poème drolatique de MAISTRALE sur la procession de Soccia (voir ICI) est un peu mystérieuse voire même incompréhensible.
Condamné à une amende, MATTONE s'écrit
Cusì vidu in prucissione
À San Roccu in lu stagnone !
"Jeannot" PAOLI avait traduit ces deux vers par:
Ainsi je vis en procession
Saint Roch dans le bidon ! (?...)
Traduction mot à mot car elle lui avait donné beaucoup de fil à retordre. Il avait montré cette difficulté par le point d'interrogation et les points de suspension mis entre parenthèses à la suite du dernier vers.
Le Poggiolais Jean-Baptiste PAOLI, qui a revu cette version, a fait de même mais il a ajouté en commentaire que cette expression peut être traduite par:
j'en ai vu de toutes les couleurs.
En tout cas, pourquoi est-il question de saint Roch et d'un bidon?
Cette allusion au protecteur de Poggiolo se trouve dans certains textes. Par exemple, dans les colonnes de "La Corse, Mon Hebdo" du 30 avril 2010.
Dans le cadre du dictionnaire français-corse qu'il remplissait alors semaine après semaine, l'écrivain Ghjuvan-Ghjaseppiu FRANCHI, ancien directeur de la revue RIGIRU, en était arrivé au verbe "baver" qui, de façon familière, donne l'expression "en baver"et "en faire baver à quelqu'un"qui se dit :"falli vede a San Roccu in lu stagnarone". Littéralement : "lui montrer Saint Roch dans un récipient étamé".
Pour comprendre cette curieuse expression, le rédacteur citait l'explication donnée par le grand universitaire Fernand ETTORI (1919-2001) dans son ouvrage: Anthologie des expressions corses, éd. Rivages, Marseille, 1984.
"Aux fêtes patronales, arrivaient des ermites portant sur la poitrine, suspendu au cou, une sorte de petit cadre en bois dans lequel était exposée, sous verre, l'image du saint qu'ils servaient, le plus souvent saint Roch. Ces cadres s'appelaient "paci" (paix); d'où le nom de "paciaghji" (porteurs de paix) donné dans le sud de la Corse à ces ermites qu'on appelait ailleurs "rimiti".
Moyennant aumône, chacun était admis à baiser l'effigie du saint, tandis que l'ermite effaçait, à chaque fois, avec un chiffon la trace des lèvres. On glissait l'aumône dans une sorte de tronc en fer blanc appelé "stagnalonu" par analogie avec le seau du même nom.
Vénérer ainsi saint Roch était gage de prospérité, mais si quelque jeune impertinent faisait mine d'esquiver l'aumône, l'ermite, furieux, menaçait de le prendre par les cheveux et de lui plonger la tête dans le bidon pour lui faire voir saint Roch".
Voir saint Roch dans le bidon était donc employé pour évoquer un moment difficile.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).