La découverte de manuscrits inédits de l'écrivain Louis-Ferdinand CÉLINE a provoqué une tempête dans le monde littéraire parisien... et Poggiolo est impliqué dans cet événement.
"Le Monde" de vendredi 6 août a publié un article de Jérôme DUPUIS expliquant comment viennent de réapparaître ces écrits disparus depuis 1944. Pratiquement tous les quotidiens et hebdomadaires français, et même étrangers, ont repris ces révélations.
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Des milliers de feuilles écrites par CÉLINE
Jean-Pierre THIBAUDAT, ancien critique littéraire de "Libération", est allé voir en juin 2020 Emmanuel PIERRAT, avocat spécialiste du droit d'auteur et des successions d'artistes, pour lui révéler qu'il possédait près d'un mètre cube de feuillets de la main du grand auteur antisémite. Trois romans inédits, une nouvelle, le manuscrit intégral de "Mort à crédit" et de très nombreux écrits divers font partie du lot. Le détail est décrit par THIBAUDAT sur Médiapart.
PIERRAT contacta alors son confrère François GIBAULT et Véronique CHOVIN, tous deux ayants droit de Lucette DESTOUCHES, la veuve de CÉLINE, morte en 2019. Comme il n'y eut pas d'accord entre les protagonistes, une plainte fut déposée contre THIBAUDAT qui dut remettre à la police les documents donnés ensuite aux ayants droit.
Une question se pose: où se trouvaient ces écrits depuis soixante-dix-sept ans, quand CÉLINE, sa femme Lucette et leur chat Bébert quittèrent en catastrophe Paris pour l'Allemagne le 17 juin 1944, à la veille de la libération de la capitale?
Oscar ROSEMBLY, l'homme le mieux placé
La piste ROSEMBLY est la plus souvent évoquée.
Oscar Louis Jean ROSEMBLY, né à Poggiolo le 4 avril 1909 et mort à Ajaccio le 25 septembre 1990, a fait l'objet d'une biographie dans un article publié sur ce blog le 22 novembre 2020 à l'occasion du décès de sa fille. On avait insisté sur ses origines familiales, sur sa vie de bohème et ses dernières années au village en faisant l'impasse sur l'année 1944.
Emile BRAMI, auteur d'une biographie de l'écrivain, est persuadé que ROSEMBLY s'était emparé des papiers céliniens en se faisant passer pour un résistant chargé de perquisitionner l'appartement de la rue Girardon entre le 25 et le 30 août 1944. BRAMI avait trouvé la trace d'Oscar ROSEMBLY en 1997 dans un dossier remis par le fils de l'avocat Jean-Louis TIXIER-VIGNANCOUR. Il tenta en vain de rencontrer sa fille Marie-Luce.
Le journaliste Jérôme DUPUIS rencontra Marie-Luce à Paris en 2003 puis à Corte où elle vivait mais, au dernier moment, la visite prévue dans la maison de Poggiolo fut annulée. Il vient donc de publier l'historique de cette résurrection littéraire. Il croit peu au rôle de ROSEMBLY alors que BRAMI est persuadé du contraire, ainsi que ce dernier l'a déclaré dans un entretien avec Benoît GROSSIN sur France Culture le 8 août dernier.
Qui a donc pu s’emparer selon vous des manuscrits ?
On connaît la perquisition faite par Oscar Rosembly. Elle est établie et documentée. Et Céline a accusé nommément cet homme. Oscar Rosembly, ce personnage très particulier était un proche du peintre Gen Paul, ami intime de Céline, et ils habitaient tous les trois dans le même quartier.
À cause de son nom, tout le monde croit qu'il est juif, ce qu’il n’est pas. Il appartient à une famille juive qui est arrivée en France au XVIIe siècle et qui s'est très rapidement convertie au catholicisme. Et c'est quand même un archétype antisémite, Céline, pensant qu'il est juif, lui fait faire sa comptabilité!...
Lorsqu'il y avait des rafles ou bien des patrouilles allemandes dans la butte Montmartre, Oscar Rosembly montait au quatrième étage chez Céline pour se cacher.
Cultivé, Oscar Rosembly a été assistant parlementaire d'un ministre (Camille Chautemps). Il sait, lui, la valeur de ce qu'il y a chez Céline. Il sait qu'un manuscrit de Céline est quelque chose de très important, même si à l'époque, cela n'a pas la valeur d'aujourd'hui. Il sait que littérairement, c'est quelque chose de très important. Il faut savoir aussi que lorsque Céline dit quelque chose, c'est toujours exagéré, mais qu’il y a toujours, sans exception, un fond de vérité. Donc, si Céline dit que c'est Oscar Rosembly qui l’a volé, on peut être à peu près certain que c’est lui.
Il faut noter aussi qu’Oscar Rosembly a été arrêté après la Libération (le 5 septembre 1944) pour avoir mené des perquisitions chez d'autres collabos notoires, Robert Le Vigan par exemple. Il a été arrêté et jugé pour s’être largement servi, plutôt que de faire simplement des vérifications pour la Résistance.
La maison de Rosembly à Poggiolo, maintenant propriété d'Alexis Chiti, a-t-elle hébergé les manuscrits de Céline? © Michel Franceschetti - août 2021
Les multiples vies de Poulo
Que devint ROSEMBLY entre sa sortie de la prison de Fresnes et son installation définitive à Poggiolo vers 1980?
Il épousa à Paris en 1947 Mathé Eugénie Angèle GUALANDI, décédée en 1998, fille d'un bijoutier de Corte. Ils eurent une fille, Marie-Luce, qui est morte en novembre 2020, mais le mariage ne dura pas.
Dans son enquête, Jérôme DUPUIS écrit qu'il serait devenu gourou en Californie. Il semble certain qu'il soit allé un certain temps sur le continent américain.
D'après Xavier PAOLI, l'historien de Poggiolo, il aurait été employé, à sa libération de prison, dans une société de produits oléagineux. Mais il s'en faisait passer pour le directeur.
Beaucoup de Poggiolais ont cru qu'il avait été sous-préfet de la Martinique, alors que c'est sa fille qui se maria avec un représentant du corps préfectoral.
Hélène DUBREUIL raconte que ROSEMBLY distribuait des cartes de visite avec le titre de vice-consul de Suède.
Les histoires au sujet de ce personnage original sont nombreuses. Jérôme DUPUIS a certainement lu le blog des Poggiolais car il rappelle les bains de Poulo dans la fontaine, anecdote donnée par Jacques-Antoine MARTINI. Poulo était le surnom utilisé dans la famille d'Oscar, surnom devenu Paulo pour de nombreux villageois.
Le plus important est de savoir ce que Poulo avait fait des feuillets de CÉLINE. On peut imaginer qu'ils furent cachés dans la maison de Poggiolo mais ils auraient pu avoir été donnés par ROSEMBLY à une autre personne, peut-être un véritable résistant. Jean-Pierre THIBAUDAT a refusé de révéler comment il avait obtenu ce trésor littéraire. "Secret des sources", dit-il.
Quand, voici quelque temps, Alexis CHITI a fait l'acquisition de la maison, il dut, d'après Xavier PAOLI, faire sept allers-retours avec son camion pour vider le bric-à-brac accumulé par Poulo. Quelques papiers s'y trouvaient-ils encore? Toujours est-il que le mètre cube de feuillets était alors entre les mains de THIBAUDAT.
Le mystère va certainement persister. Une fois de plus, on peut constater que, dans de nombreux événements, Poggiolo et les Poggiolais sont présents !!!
Oscar Rosembly, le plus parisien des Poggiolais - Le blog des Poggiolais
Parmi les personnages assez particuliers originaires de Poggiolo, Oscar ROSEMBLY est certainement l'un des plus oubliés. Un avis de décès vient de rappeler son souvenir. Le 6 novembre, "Corse-Ma...
http://poggiolo.over-blog.fr/2020/11/oscar-rosembly-le-plus-parisien-des-poggiolais.html
Ci-dessous, copie de l 'article de Jérôme Dupuis.
Les trésors retrouvés de Louis-Ferdinand Céline
Disparus en 1944, des milliers de feuillets inédits de l'écrivain, auteur de " Voyage au bout de la nuit " et de " Mort à crédit ", viennent de resurgir dans des circonstances étonnantes. " Le...
https://envahis.com/les-tresors-retrouves-de-louis-ferdinand-celine/
Neuf joueurs de l'ACA testés positifs, les soirées napoléoniennes du 12 au 14 août annulées: l'épidémie de Covid progresse rapidement en Corse, y compris dans les Deux Sorru, comme indiqué dans l'article précédent).
Selon le bilan de l'Agence régionale de santé, communiqué ce lundi 9 août, 84 personnes sont actuellement hospitalisées : 17 (6 en Corse-du-Sud et 11 en Haute-Corse) sont dans les services de réanimation tandis que 44 patients (31 en Haute-Corse, 13 en Corse-du-Sud) sont soignés dans les services dits conventionnels. Quatre personnes sont décédées durant le week-end du Covid, portant à 214 (hors Ehpad) le nombre de morts depuis le début de l'épidémie.
Le taux de positivité (calculé sur 7 jours glissants) est en moyenne de 5,7 %, la Haute-Corse étant légèrement plus touchée (6,2 %) que le Sud (5,2 %). (site Corse-Matin)
Plus que jamais, il faut respecter les gestes barrières et se faire vacciner. Lisez ce qu'a écrit Martine CHITI sur sa page Facebook.
CE QUE VOUS PROPOSE LE BULLETIN "INSEME"
DU MOIS D'AOÛT:
Célébrations / Brèves p.2
Billet spirituel: A Priziuncula (par Elisabeth BERFINI) p.3
Les rencontres de Letia p.4
Si po fà propose: Un programme culturel ambitieux p.5
Ghjornu di pastizzu (par Jean-Martin TIDORI) p.6
La folle agression de Guagno-les-Bains (17 août 1931) (par Michel FRANCESCHETTI) p.7/8
Le père Michel Brune s’en retourne à Lyon (par Annie ABBAMONTE) p.9
À pleins poumons (variations sur la légende de Tristan et Yseult) (par Aude MONDOLONI) p.9/10
Un joyau au cœur de la Cinarca: l'église romane piétante San Giovani de Sari d'Orcino (par Bernard ALLIEZ) p.11/12
Calendrier et brèves p.13
Téléchargez le bulletin ci-dessous ou allez sur Bulletin-inseme
Pendant longtemps, le haut-canton de Sorru a été protégé de la pandémie.
Mais cette situation a changé.
Depuis quelques jours, des cas positifs de Covid et des cas contacts ont été repérés à Poggiolo, Soccia, Orto et Vico. De nombreux tests sont effectués, notamment parmi les jeunes.
Les autorités concernées sont attentives à suivre l'évolution des cas et informer les populations.
Les marcheurs connaissent bien Camputile par lequel ils passent pour joindre les lacs de Crena et de Ninu.
Le plateau de Camputile a été présenté dans un article précédent pour avoir été le lieu d'un fait historique: une bataille entre Naziunali corses et Grecs pro-Génois en 1734 (voir l'article Les chaussures perdues des Grecs).
Il est également présent dans la Légende. Depuis de nombreuses générations, se transmet un récit se passant sur cet endroit proche du lac de Ninu et expliquant la particularité du Capo Tafunatu, montagne située à plusieurs kilomètres de Camputile.
Sur le site u-niolu.skyrock.com, est donnée l'explication suivante:
Le Tafunatu percé d'un énorme trou de 35 m de large et 10 de haut, véritable énigme géologique. Sa roche verte contraste avec les teintes orangées du levant et c'est un régal pour les yeux lorsque les nuages qui le traversent fond croire à la présence d'un volcan en activitéé.
Le trou aurait été fait, selon une légende, par la percussion du soc de la charrue du diable. En effet, Satan, pour faire opposition à St Martin, s'était forgé une charrue à toute épreuve et creusait avec des chaussées larges comme des vallées. St Martin reprocha alors au diable de ne pas savoir tracer un sillon droit. Humilié et énervé, le Diable jeta le soc vers la mer de toute ses forces et le soc rencontra l'échine du Tafunatu sur sa trajectoire. Les boeufs de la charrue furent eux pétrifiés sur place par St Martin et une fois de plus, le Bien triompha du Mal...
Il existe plusieurs versions de cette légende mais elles ne se passent pas toutes entièrement à Camputile; elles ont toutes comme protagonistes le Diable et Saint Martin, et le trou dans la montagne s'explique par le lancer d'un outil du Diable. Selon les cas, l'objet est une charrue ou un marteau.
La version reproduite ici est extraite de l'article de Georges RAVIS-GIORDANI et intitulé "Organisation sociale et représentations fantasmatiques du travail et des conflits dans le cadre de la transhumance corse", paru dans "Mélanges de l'école française de Rome" en 1988.
Je voudrais pour cela comparer et analyser trois récits mythiques dont deux sont très connus dans l'île, et se présentent sous plusieurs versions. Je les résume rapidement : le premier est une légende qui vise à rendre compte d'une curiosité naturelle, une montagne trouée de part en part par un tunnel de 100 à 150 m de diamètre, u Capu Tafunatu; elle met en scène saint Martin et le Diable. Dans la version la plus longue que je connaisse, celle que Chanal a recueilli dans son voyage en Corse, en 1889, elle se subdivise en 4 temps :
1er temps : le Diable est berger salarié chez saint Martin, éleveur niolin; il passe contrat avec lui, et d'après les termes du contrat, «per mezzu», il convainc saint Martin de partager le troupeau en mettant d'un côté les bêtes cornues qui iront à saint Martin, et de l'autre les bêtes non cornues («motine») qui iront au Diable. Or la plupart des bêtes étaient «motine»; quand saint Martin s'en aperçoit il est trop tard, il a déjà consenti aux termes du contrat. Mais dans la nuit Dieu fait pousser des cornes à presque toutes les bêtes du troupeau et le Diable ne reçoit qu'une paire de bœufs.
2e temps : le Diable, pour se venger de saint Martin, se fait laboureur, sur les hauteurs du Camputile, près du lac de Ninu, qui passe pour être l'ancienne cheminée de la forge du Diable, et il tente les Niolins en leur faisant miroiter les bienfaits du pain de froment. Il essaie de les détourner de la consommation de la pulenta de farine de châtaignes, mais saint Martin pétrifie ses bœufs, et ruine aussi le projet du Diable.
3e temps : le Diable tente alors de séduire les Niolins en leur proposant de rompre leur isolement hivernal ; pour cela il leur propose de remplacer la mauvaise passerelle qui permettait l'hiver de franchir le Golo par un solide pont. Saint Martin réussit à persuader les Niolins d'exiger que ce pont soit construit en une nuit. Le Diable y parvient presque, mais le coq, réveillé par saint Martin chante avant que le pont ne soit terminé et les Niolins gardent le pont, sans perdre leur âme.
4e temps : de rage le Diable remonte au lac de Ninu et, avant de s'y précipiter, jette son marteau à travers les airs ; celui-ci traverse la montagne dite depuis Capu Tufunatu et va s'enfoncer dans la «plage» de Galeria, où il servira pendant de nombreux siècles de bitte d'amarrage pour les navires barbaresques qui viendront ravager les côtes. Après la défaite des Sarrasins, le sable a recouvert le marteau, et le maquis a repoussé par dessus.
Georges RAVIS-GIORDANI termine son article par l'analyse suivante:
"La victoire du saint Berger sur le Diable laboureur aboutit à l'ouverture symbolique de la route de transhumance (qui passe au pied du Capu Tafunatu); cette victoire s'inscrit bien entendu sur le fond de la lutte plus générale du Bien contre le Mal, des chrétiens contre les infidèles. La transhumance y apparaît comme un enjeu dérivé puisque les enjeux principaux sont tour à tour l'acquisition de la maîtrise du feu, de l'agriculture et des communications avec l'extérieur. D'autre part, cette victoire n'est pas sans contrepartie puisqu'elle expose les bergers transhumant aux incursions barbaresques."
Avec deux autres légendes citées dans cette étude, "ces trois récits mythiques nous disent, me semble-t-il, une même chose: la transhumance n'est pas une pratique naturelle, mais c'est néanmoins une exigence culturelle que seul un exploit miraculeux ou héroïque permet d'accomplir. En même temps, elle apparaît liée au renversement des valeurs, à la victoire des plus faibles, la femme, le berger, le paysan humilié comme si elle était - et je crois qu'elle l'est - dans le système pastoral du moment, ou un des moments, où les rapports des hommes entre eux et des hommes avec la nature pouvaient s'inverser."
Les 17 pages de l'article complet peuvent être consultées à l'adresse: https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5110_1988_num_100_2_2989
Le festival Sorru in Musica a été encore une fois excellent. Il faudrait revenir sur toutes ces soirées réussies. Elles se retrouvent sur la page Facebook du festival. Ceux qui sont inscrits sur ce "réseau social peuvent s'y reporter.
Ici, vous trouverez le résumé de la soirée du 25 juillet à Soccia avec une lecture-concert de Robin RENUCCI.
A l'année prochaine.
La photo de groupe des Poggiolais du 16 août 2001 a été publiée à l'occasion de la devinette du mois.
Pour mieux rappeler l'ambiance de ce jour-là, nous vous proposons un diaporama réalisé avec des photos de différents moments de la journée.
Le 16 août n'est pas seulement le jour de la procession en l'honneur de saint Roch mais aussi l'occasion de montrer que les Poggiolais forment une communauté.
En 2001, l'après-midi commença par une partie de "china" près de la chapelle. Puis, il y eut la traditionnelle procession, à laquelle participa la confraternité di u Padre ALBINI.
Ensuite, avant de passer à l'apéritif en commun, les Poggiolais de tout âge se rassemblèrent sur la Piazza Inghjo pour une photo de groupe qui montrait la force de la communauté.
Ce moment joyeux et symbolique (et poignant quand on pense à ceux qui sont partis depuis) ne pourrait-il pas être réédité avec les Poggiolais de 2021?
Cours de langue corse:
le jeudi à la mairie de Soccia de 18h à 19h30 pour les adultes et de 19h30 à 20h pour les enfants.
Vacances scolaires
Pâques:
du samedi 15 avril au mardi 2 mai
Vacances d'été:
à partir du samedi 8 juillet