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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 23:06

Afin d'illustrer l'article sur l'engagement des Poggiolais dans la seconde guerre mondiale (http://poggiolo.over-blog.fr/resistenza), Jacques-Antoine MARTINI a eu l'heureuse initiative d'envoyer la photo suivante, publiée par le Mémorial des Corses.

On y voit Joseph CASALONGA (au premier plan) participer à la protection rapprochée du Général de Gaulle à Ajaccio en 1951.

Resistenza (suite)
Resistenza (suite)

Par ailleurs, Jacques Antoine fait remarquer que Marie Madeleine, la mère de Joseph, devenue veuve en 1900, épousa en secondes noces, en 1907, Antoine MARTINI, surnommé Cagnazolu (qui fut instituteur et maire de Poggiolo de 1901 à 1912).

Les liens entre les CASALONGA et les MARTINI furent étroits. C'est ainsi que, plus tard, Joseph et son épouse Lilli furent parrain et marraine de Marie-Thérèse (maintenant mariée à Pierre LECCIA), petite-nièce d'Antoine, qu’ils portèrent sur les fonds baptismaux à Nice.

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 17:11
Resistenza

Le soixante-dixième anniversaire de la libération de la Corse, premier département français libéré (septembre 1943), est l'occasion d'évoquer la mémoire de ceux qui ne voulurent pas se soumettre à la domination italienne ou allemande.

Les Poggiolais furent nombreux à participer à cette lutte.

Certains prirent l'uniforme dans les unités de la France Libre.

Six ont leur nom sur la plaque du monument aux morts (voir: http://poggiolo.over-blog.fr/article-les-heros-de-39-45-48571952.html).

Parmi eux, Marc Jean OTTAVY a été le sujet d'un article publié sur ce blog le 8 mai 2010: http://poggiolo.over-blog.fr/article-de-l-algerie-aux-rives-du-doubs-48860533.html

D'autres survécurent à la guerre, tels que Pascal VECCHI, membre de la mythique 2ème D.B.,

ou Mimi CANALE (voir l'article sur sa campagne d'Italie: http://poggiolo.over-blog.fr/article-la-campagne-d-italie-de-mimi-canale-104369374.html)

ou Archange COLONNA, tout récemment décédé: http://poggiolo.over-blog.fr/archange

Dans la Résistance intérieure, sans uniforme, on peut citer Jean-Martin FRANCESCHETTI:

http://poggiolo.over-blog.fr/article-les-anciens-sont-a-l-honneur-60400458.html

Il y eut également Joseph CASALONGA.

Né le 30 août 1899 à Guagno-les-Bains, Joseph était le fils de Mathieu CASALONGA (1867-1900), né à Alata et devenu douanier au Congo.

Sa mère, Marie Madeleine LECA (1873-1955), était née à Guagno.

Son oncle, Paul Jérôme CASALONGA, sergent dans l’Infanterie coloniale, mourut héroïquement en décembre 1904, à Manantenina (à Madagascar), à la tête de ses tirailleurs sénégalais, après avoir résisté pendant dix jours à un grand nombre de rebelles. Une statue le représente à l'entrée du village d'Alata.

Joseph était commissaire de police à Nice. Il entra dans les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) en adhérant au réseau "Ajax" créé par son collègue Achille PERETTI (qui fut ensuite maire de Neuilly jusqu'à sa mort en 1983 où lui succéda Nicolas SARKOZY). Joseph était P1, c'est-à-dire qu'il continuait à assumer ses fonctions officielles malgré son travail clandestin, essentiellement de renseignement.

Ayant pris sa retraite, il s'installa à Guagno-les-Bains où il fut inhumé en mars 1979.

Les Poggiolais prirent bien leur part à la lutte patriotique.

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Les renseignements sur Joseph CASALONGA viennent du site http://www.casa-longa.org/fg02/fg02_035.htm et des notices de Pierre LECCIA publiées par Geneanet.

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 21:18

"L'horizon est borné".

Cette affirmation reprend l'idée d'enfermement qui est ressentie par le héros du roman "Têtes de maures" écrit par Didier DAENINCKX. Ce blog dénonçait cette idée dans l'article du 5 juillet:

http://poggiolo.over-blog.fr/guagno-les-bains-cadre-de-roman-3/3-l-enfermement

L'expression "horizon borné" est plus ancienne. Elle se trouve dans la revue "La Corse touristique" qui avait comme sous-titre "organe mensuel des intérêts insulaires: économique, historique et littéraire" et dont le directeur était François PIETRI.

Guagno-les-Bains: l'enfermement (suite)

Le numéro de juillet 1928 publia un article intitulé "Guagno-les-Bains" sous la signature de l'abbé Joseph FERRACCI, bien connu à l'époque pour ses nombreux poèmes, romans et articles.

La première partie du texte de l'ecclésiastique décrit le paysage dans lequel est logée la station thermale. L'auteur insiste sur l'enfermement et sur l'âpreté du relief mais il y trouve de nombreuses qualités.

Ainsi, l'exclamation "l'horizon est borné" est suivie par "mais repose la vue par la gamme de verts qui s'étage sur les pentes des montagnes".

Même si la citation est un peu longue, la description de Sorru in Sù est intéressante à connaître. Il faudrait avoir ce texte en mains et le lire en tournant sur soi-même à partir de n'importe quel endroit de la piève.

Le village qui a donné son nom aux Bains, se voit à cinq ou six kilomètres plus en amont, sur les premiers contreforts de la chaîne, enfoui dans la sombre verdure des châtaigniers. Quelques toits rouges piquent leurs corolles de coquelicots dans cette mer verte... D'autres villages, Orto, Poggiolo et plus bas Soccia, bâtis sur le même plan, couronnent du côté du nord la vallée et dominent les Bains. Ces villages sont eux-mêmes dominés par des cimes tantôt arrondies et boisées, tantôt déchiquetées et rocheuses, comme au-dessus d'Orto, où l'on voit se profiler dans l'azur du ciel des aiguilles comparables à celles d'Asinao et de Bavella.
Des bois de châtaigniers, d'arbousiers et de bruyères couvrent les pentes, qui des villages aboutissent à la rivière.
Du côté du sud, le versant des monts qui séparent le bassin de Guagno de celui du Cruzzini, présente un aspect plus imposant. Sur les cimes court une ligne sombre dessinée par la frondaison des sapins et là où finit la zone des sapins commencent les pins qui descendent en rangs serrés jusqu'aux abords de la source. Rien de plus agréable que de se promener à l'ombre balsamique des pins tandis que la brise se jouant à travers les branches, vous berce de son chant monotone; d'errer, sans but précis, à travers les fûts des arbres séculaires, non sans éprouver une certaine angoisse, lorsqu'on a pénétré bien avant dans la forêt, à se sentir complètement isolé du monde...
Vers l'ouest, la vue est barrée par le col de Saint-Antoine et la montagne qui domine le village de Letia, accroché à ses flancs et qu'on aperçoit en partie des Bains.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406717h/f1000.image.r=.langFR

Dessin illustrant l'article de Joseph Ferracci

Dessin illustrant l'article de Joseph Ferracci

Finalement, comme l'écrit l'auteur, Guagno-les-Bains, "c'est la station estivale idéale, complétant la station thermale".

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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 23:30

Toi, petite fourmi, tu fais lever lever mes yeux

Vers ces mondes géants qui roulent dans les cieux

Car je crois qu’en plein jour, à travers le bleu voile,

Tu sais prendre pour guide une lointaine étoile,

Tu as, comme autrefois le mage et le berger,

Ta boussole céleste quand tu dois voyager.

Oui, le ciel te conduit, diligente ouvrière,

Unie à l’astre d’or par un fil de lumière !

Et malgré cette gloire, au travail, ton ami,

Modestement tu vas, toi, petite fourmi !

 

Poggiolo, septembre 1922

 

Ainsi que l'indique la dernière ligne, ce poème a bien été écrit à Poggiolo mais pas par un Poggiolais ni par un écrivain. Il est l’œuvre d’un Suisse et d’un savant, Félix SANTSCHI, dont la découverte est exposée dans ces vers.

 

 

DE LA SUISSE À POGGIOLO

Né à Bex (canton de Vaud, en Suisse) en 1872 et mort à Lausanne en 1940, la carrière de Félix SANTSCHI est résumée ainsi par le «Dictionnaire historique de la Suisse» :

 

Sa famille s'installe à Menton, puis à Buenos Aires, avant de revenir à Lausanne. Aide-préparateur à l'université de Lausanne, engagé comme assistant d'anatomie par Edouard Frédéric Bugnion (1895-1897). En 1896, S. voyage en Colombie et au Venezuela avec Auguste Forel et Bugnion pour récolter des fourmis. Soutenu par celui-ci, il fait des études de médecine (1895-1900, doctorat), mais, n'ayant pas de maturité fédérale, il n'est pas autorisé à pratiquer. Il s'établit à Tunis en 1901, puis à Kairouan (premier médecin étranger autorisé à y ouvrir un cabinet). S. a décrit quelque 2000 espèces et variétés de fourmis, découvrant certaines de leurs capacités de navigation (d'après le soleil et les odeurs qu'elles sécrètent). Membre de la Société suisse d'entomologie. S. revient en Suisse en 1940. Une fondation créée à l'université de Zurich en 1985 porte son nom.

http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F41562.php

 

 

 

Les fourmis poggiolaises ont fait progresser la science

 

Observateur infatigable du monde des fourmis, il observa près de 2.000 types de fourmis et publia 188 articles ou ouvrages entre 1906 et 1939 (liste complète sur le site spécialisé: http://www.antcat.org/references pages 266 à 272). Les Tunisiens le surnommaient Tabib-en-neml, le docteur des fourmis.

Dans ses listes de fourmis, il cite plusieurs variétés observées à Poggiolo. Il est difficile, dans l’état actuel de notre documentation, de préciser combien de séjours il fit dans le village mais il est certain qu’il y passa trois mois entre juillet et septembre ou octobre 1922.

 

L'entomologiste y fit une expérience fondamentale, dont il sera question ci-dessous, le 12 août 1922. Il nous fournit des indications sur la nature poggiolaise de cette époque, même sur les pluies de septembre de cette année-là en écrivant

«A Poggiolo (Corse), par 750 m. d’altitude, j’ai pu observer par les nuits étoilées mais fraîches du 17 au 26 septembre (il avait plu abondamment les jours précédents) les Crematogaster scutellaris dont j’ai déjà parlé, se presser nombreuses, alertes et actives, comme en plein jour, dans leurs longues files» («L’orientation sidérale des fourmis…», Mémoires de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles, n°4, 1923, page 151).

 

Nous savons à quelle heure il commençait sa journée car il nota : «Poggiolo, 30 août 1922. Une seule femelle (de Bothriomyrmex meridionalis Rog., v. corsica), prise au vol pendant mon déjeuner à 7 ½ h du matin. Je n’ai pas pu trouver d’autres individus ni aucun nid durant trois mois de recherches.» («Note sur les fourmis paléoarctiques», Boletin de la Real Sociedad Espanola de Historia Natural, marzo 1923, page 136).

 

Ce spécimen était particulier par rapport à d’autres variétés proches car «elle diffère par ses antennes, surtout les scapes (partie des antennes), plus minces.». Félix SANTSCHI remarquait que de nombreuses fourmis poggiolaises ont des différences par rapport au modèle général, comme la Bothriomyrmex corsicus ou la Leptothorax tuberum, «découverte par moi-même sous l’écorce d’un abricotier» à Poggiolo et dont la reine est «plus robuste que le type» ( «Messor et autres fourmis paléarctiques» dans «Revue suisse de zoologie», vol. 30, n°12, septembre 1923, p. 331-332).

 

Il serait fastidieux d’énumérer toutes les observations faites dans notre village mais elles furent très nombreuses et fructueuses.

 

Ce spécialiste des fourmis ne dédaignait cependant pas les autres insectes puisque, dans «le compte-rendu de l’administration municipal de la ville de Genève pendant l’année 1922», il est fait mention d’un don de «une série d'Araignées de la Corse», effectuée par «M. le Dr F. SANTSCHI, à Poggiolo per Soccia (Corse)»

 

 

LA BOUSSOLE CÉLESTE

Mais la célébrité de ce savant et de Poggiolo vient de ses travaux sur la façon dont les fourmis pouvaient s’orienter.

L’article, déjà cité, sur «L’orientation sidérale des fourmis…», publié dans les "Mémoires de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles, n°4, 1923", montre que, après avoir éliminé diverses hypothèses, SANTSCHI pensa que le soleil jouait un grand rôle dans les déplacements de ces animaux.

En utilisant un miroir, il fit déplacer l’image du soleil selon des angles différents et, chaque fois, les fourmis modifièrent leur déplacement. Les expériences décisives eurent lieu à Poggiolo le 12 août 1922. Les cobayes étaient des Aphaenogaster spinosa de fourmilières différentes et qui avaient été isolées de leur nid. Chaque fois, le reflet solaire artificiel entraîna une déviation. Le miroir retiré, les fourmis rejoignirent leurs congénères sans encombre. La figure reproduite ci-dessous décrit l’expérience.

 

Les fourmis poggiolaises ont fait progresser la science
Les fourmis poggiolaises ont fait progresser la science

 

L’énigme était résolue. L’émotion que ressentit alors Santschi se manifesta avec la composition du poème cité au début de cet article. Cet homme cultivé, ami du peintre Paul KLEE, rédigea ces vers à Poggiolo même.

 

SANTSCHI accomplit en Afrique du Nord d’autres essais qui donnèrent les mêmes résultats.

 

Ces travaux firent autorité pendant cinquante ans, jusqu’à ce que Karl von Frisch complète l'explication en apprenant que la lumière du Soleil est polarisée, et en vérifiant que les insectes peuvent le percevoir.

 

Les fourmis poggiolaises ont permis à la science de faire un pas important. Nous devons donc les respecter en souvenir de leur contribution.

Nous pouvons aussi sourire en imaginant le spectacle de ce Suisse moustachu et barbichu, armé de loupe, pinces, carnet de notes, miroir, etc., examinant les herbes, les mousses, les arbres et les pierres des murs du village sous les yeux de nos aïeux.

 

Précision: tous les documents cités sont en libre accès sur internet.

Ci-dessous: fourmis poggiolaises photographiées au village, la première à Piedi Pidocchio et la suivante à Vignarella.

 

Les fourmis poggiolaises ont fait progresser la science
Les fourmis poggiolaises ont fait progresser la science
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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 18:02

Guagno-les-Bains est un élément central du roman de Didier DAENINCKX "Têtes de Maures". Même si l'histoire se déroule au printemps 2012, toute l'intrigue est basée sur l'attaque de la station thermale par François CAVIGLIOLI en 1931.

Cette agression des hôtels du lieu est bien décrite dans les pages 88 à 91. Ce texte peut être comparé à la relation faite alors par "Le Petit Marseillais" et reproduite dans ce blog: Mauvaise pub pour Guagno-les-Bains. N°1: la folle agression

L'auteur s'appuie sur les articles de journaux de l'époque qu'il a lus aux archives départementales d'Ajaccio décrites page 116:

"Les archives départementales sont reléguées près d'un parking abandonné, au milieu d'une cité mal finie. Une sculpture métallique, qui avait sûrement l'ambition de mettre un peu de fantaisie dans ce paysage utilitaire, finit de rouiller devant l'entrée du bâtiment. Installée dans un renfoncement du hall, une employée me demande mes papiers d'identité pour m'établir une carte de lecteur. La salle de consultation se trouve au premier étage, installée comme une classe d'école, avec ses tables et ses chaises alignées devant une estrade équipée d'un bureau".

La description est conforme aux faits sauf qu'il n'y a pas d'estrade dans cette salle.

(photo Google Maps)

(photo Google Maps)

Dans le roman, l'attaque des bandits aboutit à la mort d'un homme et de deux filles alors que, en réalité, seul l'adulte fut tué. Son nom est d'ailleurs transformé dans le livre.

L'activité de la station thermale avant le drame du 17 août 1931 est bien décrite par Didier DAENINCKX:

"Il était 9 heures du matin et la cloche de la chapelle Saint-Antoine résonnait encore dans la vallée. Devant le Grand Hôtel Continental, un autobus Citroën déposait un groupe de curistes arrivés la veille à Bastia par le paquebot de la compagnie Fraissinet. Les touristes quittaient la table du déjeuner pour se rendre vers les sources, les bains d'eau sulfureuse, la vaste baignoire de marbre, près de la source de la Voccia où, dit-on, se prélassait l'impératrice Eugénie. On s'affairait dans les chambres et les couloirs du Central, de la Villa des Fleurs, tandis que des camions montés de Vico livraient leurs cargaisons de produits frais aux restaurants. Un pêcheur proposait aux cuisiniers ses truites fario piégées au lever du jour dans les ruisseaux qui cascadent depuis le lac de Creno.

Le contraste est total avec l'apocalypse qui suivit immédiatement l'acte criminel dont la station thermale ne se releva pas:

La panique s'empara des curistes, des vacanciers. Un véritable exode précipita des centaines de familles sur les quais d'embarquement d'Ajaccio. En quelques jours, le bourg de Guagno-les-Bains fut déserté, on dut rapidement fermer les restaurants, les pensions de famille, on licencia le personnel des thermes, les services de voitures depuis Vico ou Ajaccio furent interrompus, et tous ceux qui travaillaient la terre, qui élevaient de la volaille, pétrissaient de la pâte, réduisirent leur activité.

Comme Didier DAENINCKX le fait dire au conseiller général des Deux Sorru (dont le nom n'est pas cité):

"Chacun a ici la nostalgie de l'âge d'or de Guagno-les-Bains, quand des centaines de curistes se succédaient tout au long de l'été, faisant vivre le commerce local".

Il ne fait pas de doute que cet "âge d'or" reviendra si chacun travaille pour y parvenir.

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29 juin 2013 6 29 /06 /juin /2013 17:56
Correspondant de "Corse-Matin": un métier à risque

Une triste nouvelle: le grave accident qui a grièvement blessé la journaliste représentant "Corse-Matin" dans notre canton.

En voici l'annonce telle qu'elle a été publiée:

"Notre consœur Dominique Balotti, correspondante locale pour la région de Guagno-les Bains, a été victime d'une sortie de route inexpliquée alors qu'elle circulait à moto sur la route qui relie Vico au golfe de Sagone. Selon les médecins de l'hôpital d'Ajaccio où elle a été transférée, son pronostic vital est engagé."
Corse-Matin, 7 novembre 2012

On pourrait être étonné que ce blog répercute l'événement si longtemps (huit mois) après les faits. Mais qui savait que les articles sur notre canton étaient écrits par une femme? La signature qui apparaît dans le quotidien est J-M F, initiales d'un homme bien connu dans nos villages.

En réalité, la correspondante est fictive. Elle est un personnage du roman "Têtes de Maures" écrit par Didier DAENINCKX (édition L'Archipel) et qui est paru en avril dernier. Une partie de l'action se déroule à Guagno-les-Bains où le héros de l'histoire rencontre cette Dominique Balotti.

La journaliste est décrite comme "Une jolie brune élancée, habillée d'un blouson et d'un pantalon en cuir noir" qui utilise un smartphone et circule avec une "grosse Yamaha aux chromes étincelants". Elle habite "Grassa Coda, un hameau près de Vico" (???).

A la page 99, le héros du livre fait des recherches sur la zone de Guagno-les-Bains par internet et est "impressionné par la quantité de vidéos de massacres mises en ligne par les chasseurs de sangliers. Pas mal de reportages aussi sur les réfections de chapelles, à propos du renouveau des processions ou du balisage des sentiers de randonnée".

Correspondant de "Corse-Matin": un métier à risque

Il trouve une image du bandit François Caviglioli devant l'écriteau qu'il avait posé pour se réserver un territoire de chasse. Et, à partir de là,"un lien permettait d'accéder à un site comportant une série de courts articles consacrés aux principaux épisodes de la carrière du hors-la-loi". La page 100 nous apprend que le bloggeur est la journaliste.

Des points de ressemblance peuvent être facilement trouvés avec le Blog des Poggiolais, que l'auteur a réellement consulté, mais ce livre est un roman. Il mélange donc des éléments de réalité et d'imagination.

En tout cas, nous sommes désolés mais l'animateur du blog de Poggiolo ne ressemble pas non plus à cette charmante journaliste.

Correspondant de "Corse-Matin": un métier à risque

Il est à noter que l'annonce de l'accident dont elle est victime se trouve placée à la fin du livre, entre les avis de décès de Maître Sollacaro et de Jacques Nacer, qui, eux, ont été bien réels.

Le lecteur peut ainsi être amené à penser que l'accident a peut-être été provoqué, que le travail de correspondant local de "Corse-Matin" est très dangereux et qu'il faut bien du courage pour l'assumer sérieusement!!!

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Les événements liés au banditisme et à sa répression en 1931 ont été contés sur ce blog dans les séries d'articles

Mauvaise pub pour Guagno-les-Bains (5 articles)

et

L'épuration du maquis (35 articles)

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 18:00

Le ravitaillement des habitants permanents de nos villages n’est pas seulement une question préoccupante actuellement, comme l’a montré l’article de « Corse-Matin » du 17 juin 2013: Pierrette fait de la résistance http://poggiolo.over-blog.fr/pierrette-fait-de-la-r%C3%A9sistance

Lors de la seconde guerre mondiale, la municipalité de Poggiolo avait eu à prendre des décisions importantes dans ce domaine.

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La déclaration de guerre à l’Allemagne eut lieu le 3 septembre 1939. Même si les opérations militaires furent limitées pendant les huit mois de la période qui suivit et qui fut appelée la « drôle de guerre », la vie économique fut désorganisée. A Poggiolo, les adultes mobilisés n’étaient plus là pour la production agricole ou aller effectuer les achats à Vico ou Ajaccio. Les importations de produits continentaux se réduisirent, les bateaux devant être protégés contre d’éventuels sous-marins allemands. Et le doute existait sur la durée de la neutralité italienne.

 

UNE DÉLIBÉRATION ORIGINALE

Pour faire face à cette nouvelle situation, le conseil municipal poggiolais se réunit le 24 septembre 1939, sous la présidence de Jean PAPADACCI qui était adjoint au maire depuis 1937. Le maire lui-même était absent. Ce maire était CECCALDI Jean François, né en 1876 et décédé en 1968, élu à la tête du conseil municipal depuis décembre 1919.

La solution imaginée alors fut assez originale, comme on peut le lire sur l’extrait des délibérations du conseil municipal reproduit ici avec la ponctuation et l’orthographe d’origine.

La mairie pense à l'alimentation des habitants

« Le conseil en raison des difficultés que l’on éprouve à l’heure actuelle pour assurer le ravitaillement de la population a pris les décisions suivantes :

Un entrepôt municipal sera créé d’urgence à Poggiolo. Le local pour le dépôt et le gérant seront désignés par le maire. Il aura pour tache d’approvisionner le ou les magasins de façon à éviter toute hausse injustifiée des prix. Il permettra un contrôle rigoureux des prix de vente et fonctionnera comme suit :

Le ravitaillement de l’entrepôt sera assuré par les soins du maire en liaison avec l’intendant et les grossistes d’Ajaccio.

Les prix d’achat seront majorés du prix du transport et d’une taxe minime pour rétribuer le manutentionnaire. Le prix ainsi établi sera le même majoré d’une somme aussi petite que possible et qui constituera le bénéfice des commerçants et le payement des locaux.

Les prix de vente aux citoyens seront contrôlés chaque semaine par le maire qui les portera à la connaissance des populations par voie d’affiches.

Le manutentionnaire n’aura aucun roulement de fonds. Toutes les opérations devront être faites par l’intermédiaire de M. Ceccaldi J. François, capitaine en retraite, chevalier de la légion d’honneur qui remplira les fonctions de comptable. Il encaissera toutes les sommes provenant de la vente des denrées qui se fera au comptant, il règlera également au comptant mr l’intendant et les grossistes pour tous achats effectués chez eux. Le conseil vote à cet effet la somme de quinze mille francs qui sera mandatée à M. Ceccaldi et qui constituera un fond de roulement. La commune ne devant supporter aucune dépense

Emet le vœu que cette création soit approuvée par M. le Préfet afin d’en permettre son fonctionnement immédiat. »

 

Ce système, approuvé ensuite par le préfet, établissait un contrôle très étroit du commerce par la mairie pour éviter une trop forte hausse des prix. Le 18 décembre, le maire désigna comme comptable de l’entrepôt Antoine Dominique MARTINI, dit Antunaccione, né en 1883 et décédé en 1970, qui fut ensuite président de la délégation spéciale de décembre 1941 à septembre 1943.

 

 

CHANGEMENT D'ORIENTATION

Après l’invasion de la France et l’armistice du 22 juin, la zone sud, dont la Corse faisait partie, ne connut pendant deux ans ni occupation ni opérations militaires. Un semblant de retour en ordre s’opéra. Mais le rationnement était devenu indispensable, comme en 1914-1918. Il avait été décidé le 10 mars 1940 et les premières cartes de rationnements furent distribuées dès octobre 1940 pour les produits de base: pain, viande, pâtes, sucre.

Les édiles poggiolais s’adaptèrent à la nouvelle situation, d’autant que l’expérience de magasin communal n’avait pas parfaitement fonctionné.

Le conseil y mit fin le 27 juillet 1940 à 19 h sous la présidence de Jean PAPADACCI, le maire étant encore absent. Voici le texte de la nouvelle délibération.

La mairie pense à l'alimentation des habitants

« M. le Président ouvre la séance et expose au conseil que la carte d’alimentation doit être mise prochainement en service que par suite le magasin communal pourrait ne plus revêtir d’utilité pour la population ; que d’autre part certaines difficultés ne laissent d’exister pour la régularisation des écritures que dans ces conditions il croit devoir de demander la suppression du Conseil qu’il prie de vouloir se prononcer.

Le Conseil ouï l’exposé de Mr le maire à l’unanimité des présents décide que le magasin cal créé par délibération du 24 7le 1939 sera supprimé.

Il prie Mr Martini, Antoine, Dque, désigné par arrêté du 18-12-39, comme comptable de l’entrepôt de bien vouloir reverser, dans le minimum de temps possible, dans la caisse du percepteur de vico, receveur mal, la somme de quatorze mille francs perçu par lui, chez ce comptable, pour l’exploitation du sus-dit magasin. »

 

Mais les difficultés de ravitaillement continuèrent et même empirèrent, surtout quand la libération de septembre 1943 coupa la Corse de ses liaisons maritimes et aériennes avec le continent pendant un an. Dans cette période, les châtaignes fournirent un aliment précieux. La mairie ne prit alors aucune initiative particulière.

Le rationnement persista en France jusqu’à la fin de l’année 1949.

 

Il serait intéressant de savoir si d’autres communes suivirent la même voie que Poggiolo.

La mairie pense à l'alimentation des habitants

PS : un article de ce blog a déjà évoqué les péripéties de la mobilisation et du départ pour la guerre en 1939 à partir de l'exemple du Socciais Antoine PAOLI.

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 18:06

Un article précédent (http://poggiolo.over-blog.fr/une-bonne-pub-pour-guagno-les-bains)

reproduisait ce qui était écrit sur Guagno-les-Bains dans le "Guide du touriste édité par le Syndicat d'Initiative de la Corse" de 1908.

Ce livre touristique était illustré de nombreuses photos. Voici celles qui correspondent aux Deux-Sorru. Elles étaient toutes de petites dimensions, la plus grande ayant 9 cm sur 6. Mais internet permet de les agrandir.

Depuis un siècle, les changements ont été indéniablement importants à Sagone. Mais ailleurs?

Des photos d'autrefois
Des photos d'autrefois
Des photos d'autrefois
Des photos d'autrefois
Des photos d'autrefois
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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 18:00

Que de merveilles peut-on trouver dans un grenier où personne n'a mis les pieds depuis des dizaines d'années! Il y a de tout et, ici, dans ce grenier de Marseille, il y a des quantités de livres.

Une bonne pub pour Guagno-les-Bains

On regarde les titres des livres, on tire des ouvrages de dessous une pile. Oh surprise! On trouve même un vieux guide de la Corse, de 12 centimètres sur 18.

Il est bien vieux, car daté de 1908, ce "Guide du touriste édité par le Syndicat d'Initiative de la Corse" dont la préface est signé par Emmanuel ARENE, sénateur de la Corse. Il a été rédigé par J. B. MARCAGGI au sujet duquel le site http://napoleonbonaparte.wordpress.com nous apprend:

"Jean-Baptiste Marcaggi (1866-1933)

Historien, journaliste, romancier, auteur de pièces de théâtre, Jean-Baptiste Marcaggi était un écrivain polyvalent. Injustement anonyme sur le Continent, ses talents sont reconnus à leurs justes valeurs en Corse (une rue porte son nom à Ajaccio). Il a écrit une biographie sur la jeunesse de Napoléon Bonaparte, qui plus d’un siècle après sa parution fait encore référence. Les travaux ultérieurs ou contemporains ne peuvent prétendre surpasser son ouvrage qu’il faut se procurer impérativement si l’on veut lire la meilleure des biographies relatives à la jeunesse du futur Empereur des Français."

Une bonne pub pour Guagno-les-Bains

La zone qui nous intéresse directement, c'est-à-dire Sorru in Sù, est décrite, pages 104 et 105, par rapport à Guagno-les-Bains qui "est un séjour délicieux de villégiature, un centre d'excursions pour les charmants villages de Poggiolo (3k.), Soccia (6 k.), Orto (5 k.), Guagno (6 k.), la forêt de Libbio (2 heures à pied aller et retour), la cascade de Pisciaalonde (3 heures à pied aller et retour), et le lac de Creno." Ces adjectifs "délicieux" et "charmants" donnent envie d'y aller voir de près.

Une page entière est consacrée à "l'analyse des eaux de Guagno qui a été faite par le professeur Poggiale, en 1852", accompagnée par une synthèse des "rapports statistiques des médecins-chefs de l'ancien hôpital militaire de Guagno". Les résultats donnés ici sont excellents. Nous y reviendrons une autre fois.

Toute ces qualités se retrouvent dans le pavé publicitaire publié dans l'encart XXV, à la suite de la page 48.

Une bonne pub pour Guagno-les-Bains

Toutes les affections pour lesquelles l'eau des Bains est efficace forment une longue liste.

La guérison est facilitée par les atouts climatiques: "Climat parfait, altitude 470 m., température idéale, brise saturée des arômes des superbes forêts de pins qui entourent la station: cure d'air complétant la cure thermale." Il faut absolument reprendre ses arguments, sans changer le moindre mot, en 2013 pour attirer les touristes.

Le troisième paragraphe permet de connaître l'organisation de l'établissement thermal à cette époque. Il donne l'impression d'un vaste ensemble bien équipé et ayant un nombreux personnel.

Merci, Jean-Baptiste MARCAGGI, d'avoir réalisé un si beau tableau de notre Guagno-les-Bains en 1908!

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Nota Bene: le titre de cet article sur 1908 est le contrepoint des cinq articles publiés par ce blog en 2011 et qui décrivaient les épisodes de la décadence de la station thermale en 1931.

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23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 18:00

Les ravages spectaculaires causés par un typhon dans la ville de Moore, en périphérie d'Oklahoma City rappellent que les Etats-Unis connaissent régulièrement ces tourbillons d'air, de même que les régions tropicales. En Europe, nous pensons être à l'abri de ces phénomènes. Pourtant, ils peuvent se produire même à l'intérieur de la montagne corse.

Exemple: voici 108 ans, les villages de Sorru-in-sù, et particulièrement Guagno, ont été victimes d'un cyclone. "L'Echo de Paris" du 9 février 1905 avait alors publié cet article:

Cyclone à Guagno

Plusieurs quotidiens parisiens firent paraître le même texte, à croire qu'ils avaient tous les mêmes correspondants locaux.

Seul, "Le Petit Parisien" ajouta: "Tout le canton est ravagé".

Il paraît curieux de nommer "cyclone" un phénomène qui a duré deux jours. Le terme de "tempête" était peut-être plus approprié.

Mais les journaux ne publièrent rien de plus. Poggiolo fut peut-être frappé mais le village ne connut l'état de catastrophe naturelle qu'à l'occasion des fortes pluies d'octobre 1992. Un article de blog a déjà été consacré à cet événement. Cliquer sur le lien suivant pour en savoir plus:

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
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