Guagno-les-Bains est un élément central du roman de Didier DAENINCKX "Têtes de Maures". Même si l'histoire se déroule au printemps 2012, toute l'intrigue est basée sur l'attaque de la station thermale par François CAVIGLIOLI en 1931.
Cette agression des hôtels du lieu est bien décrite dans les pages 88 à 91. Ce texte peut être comparé à la relation faite alors par "Le Petit Marseillais" et reproduite dans ce blog: Mauvaise pub pour Guagno-les-Bains. N°1: la folle agression
L'auteur s'appuie sur les articles de journaux de l'époque qu'il a lus aux archives départementales d'Ajaccio décrites page 116:
"Les archives départementales sont reléguées près d'un parking abandonné, au milieu d'une cité mal finie. Une sculpture métallique, qui avait sûrement l'ambition de mettre un peu de fantaisie dans ce paysage utilitaire, finit de rouiller devant l'entrée du bâtiment. Installée dans un renfoncement du hall, une employée me demande mes papiers d'identité pour m'établir une carte de lecteur. La salle de consultation se trouve au premier étage, installée comme une classe d'école, avec ses tables et ses chaises alignées devant une estrade équipée d'un bureau".
La description est conforme aux faits sauf qu'il n'y a pas d'estrade dans cette salle.
Dans le roman, l'attaque des bandits aboutit à la mort d'un homme et de deux filles alors que, en réalité, seul l'adulte fut tué. Son nom est d'ailleurs transformé dans le livre.
L'activité de la station thermale avant le drame du 17 août 1931 est bien décrite par Didier DAENINCKX:
"Il était 9 heures du matin et la cloche de la chapelle Saint-Antoine résonnait encore dans la vallée. Devant le Grand Hôtel Continental, un autobus Citroën déposait un groupe de curistes arrivés la veille à Bastia par le paquebot de la compagnie Fraissinet. Les touristes quittaient la table du déjeuner pour se rendre vers les sources, les bains d'eau sulfureuse, la vaste baignoire de marbre, près de la source de la Voccia où, dit-on, se prélassait l'impératrice Eugénie. On s'affairait dans les chambres et les couloirs du Central, de la Villa des Fleurs, tandis que des camions montés de Vico livraient leurs cargaisons de produits frais aux restaurants. Un pêcheur proposait aux cuisiniers ses truites fario piégées au lever du jour dans les ruisseaux qui cascadent depuis le lac de Creno.
Le contraste est total avec l'apocalypse qui suivit immédiatement l'acte criminel dont la station thermale ne se releva pas:
La panique s'empara des curistes, des vacanciers. Un véritable exode précipita des centaines de familles sur les quais d'embarquement d'Ajaccio. En quelques jours, le bourg de Guagno-les-Bains fut déserté, on dut rapidement fermer les restaurants, les pensions de famille, on licencia le personnel des thermes, les services de voitures depuis Vico ou Ajaccio furent interrompus, et tous ceux qui travaillaient la terre, qui élevaient de la volaille, pétrissaient de la pâte, réduisirent leur activité.
Comme Didier DAENINCKX le fait dire au conseiller général des Deux Sorru (dont le nom n'est pas cité):
"Chacun a ici la nostalgie de l'âge d'or de Guagno-les-Bains, quand des centaines de curistes se succédaient tout au long de l'été, faisant vivre le commerce local".
Il ne fait pas de doute que cet "âge d'or" reviendra si chacun travaille pour y parvenir.
commenter cet article …