"L'horizon est borné".
Cette affirmation reprend l'idée d'enfermement qui est ressentie par le héros du roman "Têtes de maures" écrit par Didier DAENINCKX. Ce blog dénonçait cette idée dans l'article du 5 juillet:
http://poggiolo.over-blog.fr/guagno-les-bains-cadre-de-roman-3/3-l-enfermement
L'expression "horizon borné" est plus ancienne. Elle se trouve dans la revue "La Corse touristique" qui avait comme sous-titre "organe mensuel des intérêts insulaires: économique, historique et littéraire" et dont le directeur était François PIETRI.
Le numéro de juillet 1928 publia un article intitulé "Guagno-les-Bains" sous la signature de l'abbé Joseph FERRACCI, bien connu à l'époque pour ses nombreux poèmes, romans et articles.
La première partie du texte de l'ecclésiastique décrit le paysage dans lequel est logée la station thermale. L'auteur insiste sur l'enfermement et sur l'âpreté du relief mais il y trouve de nombreuses qualités.
Ainsi, l'exclamation "l'horizon est borné" est suivie par "mais repose la vue par la gamme de verts qui s'étage sur les pentes des montagnes".
Même si la citation est un peu longue, la description de Sorru in Sù est intéressante à connaître. Il faudrait avoir ce texte en mains et le lire en tournant sur soi-même à partir de n'importe quel endroit de la piève.
Le village qui a donné son nom aux Bains, se voit à cinq ou six kilomètres plus en amont, sur les premiers contreforts de la chaîne, enfoui dans la sombre verdure des châtaigniers. Quelques toits rouges piquent leurs corolles de coquelicots dans cette mer verte... D'autres villages, Orto, Poggiolo et plus bas Soccia, bâtis sur le même plan, couronnent du côté du nord la vallée et dominent les Bains. Ces villages sont eux-mêmes dominés par des cimes tantôt arrondies et boisées, tantôt déchiquetées et rocheuses, comme au-dessus d'Orto, où l'on voit se profiler dans l'azur du ciel des aiguilles comparables à celles d'Asinao et de Bavella.
Des bois de châtaigniers, d'arbousiers et de bruyères couvrent les pentes, qui des villages aboutissent à la rivière.
Du côté du sud, le versant des monts qui séparent le bassin de Guagno de celui du Cruzzini, présente un aspect plus imposant. Sur les cimes court une ligne sombre dessinée par la frondaison des sapins et là où finit la zone des sapins commencent les pins qui descendent en rangs serrés jusqu'aux abords de la source. Rien de plus agréable que de se promener à l'ombre balsamique des pins tandis que la brise se jouant à travers les branches, vous berce de son chant monotone; d'errer, sans but précis, à travers les fûts des arbres séculaires, non sans éprouver une certaine angoisse, lorsqu'on a pénétré bien avant dans la forêt, à se sentir complètement isolé du monde...
Vers l'ouest, la vue est barrée par le col de Saint-Antoine et la montagne qui domine le village de Letia, accroché à ses flancs et qu'on aperçoit en partie des Bains.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406717h/f1000.image.r=.langFR
Finalement, comme l'écrit l'auteur, Guagno-les-Bains, "c'est la station estivale idéale, complétant la station thermale".
PIETRI Jean-Luc 24/12/2013 00:13
hydrothérapie 20/09/2013 10:18