L’aiutu est une belle tradition corse. Ce mot, qui se traduit par «aide» ou «entraide», désigne le fait d’aider gratuitement ses voisins lors d’événements importants. Peut-être cet aiutu est-il nécessaire maintenant, après les attentats du 13 novembre?
Dans la Corse rurale d'autrefois, l'aiutu pouvait être pour des bergers de s’associer afin de tondre les moutons en commun. Dans un village, chacun pouvait charrier des pierres pour la construction d’une maison ou d’une église, comme ce fut le cas au XIXème siècle pour Santa Maria delle Grazie à Soccia ou Saint Siméon à Poggiolo. Voir l'article: A quoi ressemblait l'ancienne église? (2/2)
L’aiutu est la marque de l’existence d’une communauté à l’intérieur de laquelle les liens restent assez puissants pour considérer comme normal de donner des heures de travail.
Cette entraide se manifeste encore. Ainsi, Pascale CHAUVEAU, dans son article paru le 5 novembre dans « Corse-Matin », a bien fait de placer son récit de la fête des bastelle à Soccia le 2 novembre dernier dans le cadre de l’aiutu.
Ce texte montre bien les différentes formes d'aiutu qui ont été nécessaires pour réussir cette fête.
Image publiée sur la page Facebook du Père BONNAFOUX:
Comme chaque année, une grande soirée "soupe corse", organisée par les Amis du Couvent St François de VICO, aura lieu samedi 21 novembre au couvent à partir de 20 h.
Renseignements et réservations (obligatoires):
au 04-95-26-83-83 le matin seulement
ou au 04-95-26-62-29 auprès de Madame Bassi.
Ne râtez pas ce grand moment de convivialité.
Le 11 novembre 1918 est l’objet chaque année de cérémonies à la fois pour se souvenir des morts de la première guerrre mondiale et pour célébrer la victoire. Avant ce conflit, cette date ne représentait rien de particulier. Pourtant, à Poggiolo, le 11 novembre 1915 a représenté une étape importante de la Grande Guerre.
Il y a exactement un siècle, ce jour-là, le village ne le savait pas encore mais la moitié du massacre de ses fils avait déjà eu lieu.
Les noms de trente Poggiolais sont inscrits sur le monument aux morts.
Treize, soit pratiquement la moitié, avaient disparu en 1914 et 1915, plus précisément entre le 19 septembre 1914 et le 26 septembre 1915. Quatorze en douze mois et une semaine !
Quatre soldats avaient succombé dans le premier mois de la guerre :
-MARTINI Noël Ange Francois 05/09/1914 Neufmontiers (77)
-MARTINI Jean Toussaint 19/09/1914 Neuvilly-en-Argonne (55)
-DESANTI François Antoine 20/09/1914 Bethincourt (55)
-DESANTI Jean Toussaint 02/10/1914 Crouy (80)
L’année 1915 fut la plus meurtière pour Poggiolo avec neuf morts :
-MARTINI Jean Dominique Roch Antoine 08/01/1915 Les Éparges (55)
-DESANTI Jean 26/02/1915 Vauquois (55)
-DESANTI Jacques Antoine 04/03/1915 Vauquois (55)
-PINELLI Dominique Félix 08/03/1915 Bernécourt (54)
-MARTINI Pierre Toussaint 24/04/1915 Morto Bay (Turquie)
-LOVICHI Jean Ary François Léon 14/07/1915 Kérévés-Déré (Turquie)
-PAOLI Francois Antoine 12/09/1915 Toul (54)
-DEMARTINI Jean Baptiste 25/09/15 Saint-Hilaire-le-Grand (51)
-DEMARTINI Dominique Francois 26/09/15 Massiges (51)
Les mathématiciens scupuleux pourront noter que la moitié exacte des victimes fut atteinte le 9 mars 1916 avec la mort de MARTINI Pierre Paul à Lachalade (55) .
Voici un siècle, le 11 novembre arriva à un moment où, trois ans avant l’armistice, Poggiolo avait payé la moitié de son impôt du sang. Comme beaucoup d’autres villages, il ne s’en releva jamais vraiment.
------------------------------------------
Tous les renseignements sur les Poggiolais morts pendant la première guerre mondiale se trouvent dans les articles classés dans la catégorie "guerre".
Le bâti patrimonial a besoin d’être constamment entretenu, même s’il se trouve en pleine montagne et loin des villages.
Il en est ainsi de la chapelle Saint Elisée (San Eliseu) au-dessus d’Orto. Un article de Pascale CHAUVEAU publié dans le «Corse-Matin» de jeudi 22 octobre dernier (voir ci-dessous) nous apprend que les travaux de restauration du toit de la chapelle et de la statue du saint ont commencé.
Le site a été entouré par une nouvelle clôture en palissade traditionnelle, avec un portail d’entrée surmonté d’une croix, réalisée par Christophe CHAUVEAU. L’outillage et les matériaux ont été amenés par des hélicoptères du Parc Naturel et par les mules de Dominique CORRIERAS. De nombreuses autres bonnes volontés se sont manifestées.
La journaliste montre l’importance de Saint Elisée comme lieu de pèlerinage en faisant référence à un bon article de Véronique EMMANUELLI paru le 20 décembre 2013 et repris le lendemain dans le Blog des Poggiolais.
Mais ce n'est pas la première fois que que cet édifice connaît des transformations. Le site Corse romane, qui donne une étude très précise de la chapelle, estime qu’il devait y avoir autrefois un bâtiment plus grand que l’actuel, lequel pourrait dater de 1800 (1810 d’après «Corse-Matin»). L’article est accompagné d’une série de photos montrant tous les détails de l’édifice.
Se connecter sur l’adresse : http://corse-romane.eu/spip.php?article173
Après la très réussie restauration des bergeries de Livru, les travaux à San Eliseu montrent l’intérêt de la communauté d’Orto, et de l’ensemble de Sorru in Sù, à la préservation du patrimoine.
Le prochain pèlerinage du 29 août n'en aura que plus d’éclat.
Depuis quelques jours, le territoire de Poggiolo a vu l’installation de cinq curieux édicules métalliques en forme de Z. La partie supérieure supporte un plateau rectangulaire décoré de textes et d’images et fabriqué en matériau destiné à résister aux intempéries. La partie verticale est évidée pour lire l’inscription «Corse du Sud» au-dessous d’une demi-tour génoise, symbole du département dont le chef-lieu est à Ajaccio.
Cette installation a été décidée par le conseil général, avant qu’il devienne conseil départemental. Les pupitres font partie de la signalétique du PDIPR (plan départemental des itinéraires de promenades et de randonnées). Toutes les communes traversées par les quelques 2.000 kilomètres de sentiers de Corse du Sud doivent progressivement recevoir cet équipement.
Cette excellente initiative permettra de mieux faire connaître aux touristes les richesses naturelles et historiques des villages par où ils passent.
Qu’est-il donc montré sur les panneaux poggiolais ?
Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Le premier se trouve dans un lieu hautement stratégique, près du pont de Guagno-les-Bains, au début du sentier qui va vers le confluent, et de là à Letia, et de celui qui monte vers Soccia par les Trois Chemins.
La plaque, intitulée «I Bagni di Guagnu», comporte un texte, écrit en français et en corse, sur l’historique des Bains et les caractéristiques des deux sources. Dommage que le mythe de l’impératrice Eugénie curiste régulière de l’établissement thermal ait été repris.
Pour la réalité des rapports entre Eugénie et les Bains, se référer aux articles "La baignoire de l'impératrice" et "Napoléon Ier à Guagno-les-bains et pas Napoléon III (1/2)".
La carte postale qui est au milieu a été bien choisie car elle montre le bâtiment de l’ancien hôpital militaire.
A l’entrée de Poggiolo, tout près du sentier se dirigeant vers Guagno, il est impossible de râter l’ensemble de trois pupitre alignés au bord de la route.
L’un d’eux est bilingue, mais français-anglais cette fois.
Un petit texte décrit fort bien l’apparition des premiers hameaux de POGGIOLO.
Il est fait mention de l’importance de St Siméon, de sa désacralisation et de sa reconstruction.
Ces éléments sont repris dans une frise chronologique qui situe le village par rapport à l’histoire de la Corse.
Pour la Préhistoire, le site de Campivu est cité deux fois. Mais il est précisé qu’il est «au-dessus des bagni» alors que ce nom concerne la butte qui est en face du village, de l’autre côté de la rivière.
D’autre part, il est écrit que l’on y a trouvé «un épandage de rhyolithe» alors que l’orthographe consacrée par les dictionnaires est «RHYOLITE». Comme la Corse est pauvre en silex et en obsidienne, les hommes du Paléolithique utilisaient cette pierre volcanique pour leurs outils et leurs armes.
La deuxième borne repète le texte de sa voisine, mais en langue corse.
Elle utilise la carte du cadastre napoléonien pour donner l’explication des noms, liés à la nature ou au travail humain, de quatre lieux de la commune. Elle donne aussi, d’après le texte du Socciais Antomari OTTAVY, le récit de la légende du Tretorre fendu par les pattes de la jument guagnaise du Diable.
Une autre version a été publiée sur le blog des Poggiolais. Voir l'article: "Les légendes de chez nous (5/7): les trois tours du Tretorre".
Le sommet tripartite est illustré par une photographie vue de… Guagno car on ne voit pas les trois tours depuis Poggiolo.
Sur le troisième pupitre de ce groupe, une carte montre les différents sentiers du PDIPR autour de Poggiolo avec leurs différents balisages. Curieusement, elle est accompagnée du même texte (en français) sur les Bains de Guagno que celui se trouvant sur la borne du pont des Bains.
Une curiosité : au jour de la rédaction de cet article, l’adresse internet du site d’actualisation du PDIPR, inscrite sous le plan, ne fonctionne pas.
A l’intérieur de Poggiolo, sur la place Saint Roch, un pupitre a été scellé prés de la cabine téléphonique.
Intitulé «Un territoire nature», le texte vante la large «palette des disciplines sportives disponibles» dans l’ensemble de la Corse-du-Sud et insiste sur les randonnées pédestres. Exactement les mêmes recommandations que dans la précédente borne sont données aux marcheurs. Il vaut mieux répéter pour éviter les risques d’accident.
L’emplacement a été très bien choisi car, de cette place, on a un beau panorama sur Libbiu, Guagno-les-Bains et Sorru, à condition, bien sûr, de ne pas laisser les arbres voisins prendre trop de place.
Ces pupitres, malgré leurs imperfections, devraient permettre aux touristes de s’arrêter pour connaître quelques attraits de Poggiolo et Guagno-les Bains. Aux habitants de montrer ensuite qu’il existe beaucoup d’autres atouts.
-----------------------------
Photos Nicolas MARTINI
Le Vésuve et les ruines de Pompéi, montrés la dernière fois, font partie d’une fresque qui comporte également des montagnes (très certainement les Apennins).
Le décor est très fleuri.
Le golfe de Naples et les montagnes sont vus depuis les arcades à demi-ruinées d’une terrasse en trompe-l’œil.
Toutes sortes d’oiseaux volent sur le plafond.
La pièce est toute entière recouverte par ce décor qui permet d’oublier les murs épais qui sont de chaque côté.
Cette décoration se trouve tout simplement… au couvent de Vico.
Au XIXème siècle, Mgr CASANELLI d’ISTRIA, évêque d’Ajaccio de 1833 à 1869, résidait l’été au couvent. Il y avait fait aménager, au rez-de-chaussée de l’aile Est, cette pièce de réception qui fut peinte par Aglaé MEURON, artiste corse née à Calenzana en 1836 et décédée à Ajaccio en 1925. Parmi ses œuvres, figurent des représentations de paysages et de personnes de Vico (comme Mme Rose SANVITO ALATA dont le portrait se trouve au Musée Fesch).
Egalement, d’après le Père Louis DOAZAN, «Aglaé MEURON aurait décoré de motifs religieux la chambre de l’évêque» (page 71 de son livre «Le couvent Saint François de Vico»).
Evoquer ce lieu est d’actualité. Les fresques de cette pièce ont été restaurées par Sophie (originaire d’Orto) et Yves TOTI-LUTET. Les habitués du salon des artistes-peintres de Poggiolo ont déjà eu l’occasion de voir des œuvres de ce couple et connaissent le soin apporté à ses travaux.
Un article paru dans "Corse-Matin" du mercredi 28 octobre 2015 présente cette «médecine artistique» réalisée à Vico. Le texte fait une petite erreur en donnant à Madame MEURON le prénom d’Agathe.
La salle de réception se trouve dans l’aile qui est à droite de la photo.
-----------------------------------------------------------------------
Photos Michel Franceschetti, sauf la dernière.
Cette peinture représente un volcan, plus exactement le Vésuve, près de Naples. Son identification est facile car, à ses pieds, les ruines antiques ressemblent beaucoup à celles de la ville romaine de Pompéi qui fut détruite par l’éruption de 79 après Jésus-Christ.
Le rapport avec la Corse n’est pas évident mais, pourtant, cette image se trouve très près de Poggiolo. De plus, elle fait partie d'un ensemble qui vient d'être mis en avant par l'actualité
Dans quel village ? Dans quel lieu précis de ce village ?
Réponse demain.
....
Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?
Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
...
Les inscriptions à l'Académie Sorru in Musica sont ouvertes.
Renseignements en cliquant ICI.
VACANCES SCOLAIRES:
Début des vacances d'été: samedi 6 juillet.
Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.