Depuis quelques jours, le territoire de Poggiolo a vu l’installation de cinq curieux édicules métalliques en forme de Z. La partie supérieure supporte un plateau rectangulaire décoré de textes et d’images et fabriqué en matériau destiné à résister aux intempéries. La partie verticale est évidée pour lire l’inscription «Corse du Sud» au-dessous d’une demi-tour génoise, symbole du département dont le chef-lieu est à Ajaccio.
Cette installation a été décidée par le conseil général, avant qu’il devienne conseil départemental. Les pupitres font partie de la signalétique du PDIPR (plan départemental des itinéraires de promenades et de randonnées). Toutes les communes traversées par les quelques 2.000 kilomètres de sentiers de Corse du Sud doivent progressivement recevoir cet équipement.
Cette excellente initiative permettra de mieux faire connaître aux touristes les richesses naturelles et historiques des villages par où ils passent.
Qu’est-il donc montré sur les panneaux poggiolais ?
Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Le premier se trouve dans un lieu hautement stratégique, près du pont de Guagno-les-Bains, au début du sentier qui va vers le confluent, et de là à Letia, et de celui qui monte vers Soccia par les Trois Chemins.
La plaque, intitulée «I Bagni di Guagnu», comporte un texte, écrit en français et en corse, sur l’historique des Bains et les caractéristiques des deux sources. Dommage que le mythe de l’impératrice Eugénie curiste régulière de l’établissement thermal ait été repris.
Pour la réalité des rapports entre Eugénie et les Bains, se référer aux articles "La baignoire de l'impératrice" et "Napoléon Ier à Guagno-les-bains et pas Napoléon III (1/2)".
La carte postale qui est au milieu a été bien choisie car elle montre le bâtiment de l’ancien hôpital militaire.
A l’entrée de Poggiolo, tout près du sentier se dirigeant vers Guagno, il est impossible de râter l’ensemble de trois pupitre alignés au bord de la route.
L’un d’eux est bilingue, mais français-anglais cette fois.
Un petit texte décrit fort bien l’apparition des premiers hameaux de POGGIOLO.
Il est fait mention de l’importance de St Siméon, de sa désacralisation et de sa reconstruction.
Ces éléments sont repris dans une frise chronologique qui situe le village par rapport à l’histoire de la Corse.
Pour la Préhistoire, le site de Campivu est cité deux fois. Mais il est précisé qu’il est «au-dessus des bagni» alors que ce nom concerne la butte qui est en face du village, de l’autre côté de la rivière.
D’autre part, il est écrit que l’on y a trouvé «un épandage de rhyolithe» alors que l’orthographe consacrée par les dictionnaires est «RHYOLITE». Comme la Corse est pauvre en silex et en obsidienne, les hommes du Paléolithique utilisaient cette pierre volcanique pour leurs outils et leurs armes.
La deuxième borne repète le texte de sa voisine, mais en langue corse.
Elle utilise la carte du cadastre napoléonien pour donner l’explication des noms, liés à la nature ou au travail humain, de quatre lieux de la commune. Elle donne aussi, d’après le texte du Socciais Antomari OTTAVY, le récit de la légende du Tretorre fendu par les pattes de la jument guagnaise du Diable.
Une autre version a été publiée sur le blog des Poggiolais. Voir l'article: "Les légendes de chez nous (5/7): les trois tours du Tretorre".
Le sommet tripartite est illustré par une photographie vue de… Guagno car on ne voit pas les trois tours depuis Poggiolo.
Sur le troisième pupitre de ce groupe, une carte montre les différents sentiers du PDIPR autour de Poggiolo avec leurs différents balisages. Curieusement, elle est accompagnée du même texte (en français) sur les Bains de Guagno que celui se trouvant sur la borne du pont des Bains.
Une curiosité : au jour de la rédaction de cet article, l’adresse internet du site d’actualisation du PDIPR, inscrite sous le plan, ne fonctionne pas.
A l’intérieur de Poggiolo, sur la place Saint Roch, un pupitre a été scellé prés de la cabine téléphonique.
Intitulé «Un territoire nature», le texte vante la large «palette des disciplines sportives disponibles» dans l’ensemble de la Corse-du-Sud et insiste sur les randonnées pédestres. Exactement les mêmes recommandations que dans la précédente borne sont données aux marcheurs. Il vaut mieux répéter pour éviter les risques d’accident.
L’emplacement a été très bien choisi car, de cette place, on a un beau panorama sur Libbiu, Guagno-les-Bains et Sorru, à condition, bien sûr, de ne pas laisser les arbres voisins prendre trop de place.
Ces pupitres, malgré leurs imperfections, devraient permettre aux touristes de s’arrêter pour connaître quelques attraits de Poggiolo et Guagno-les Bains. Aux habitants de montrer ensuite qu’il existe beaucoup d’autres atouts.
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Photos Nicolas MARTINI
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