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15 novembre 2024 5 15 /11 /novembre /2024 07:00

 

La photo d'une procession à Poggiolo vers 1955, déjà examinée dans deux articles précédents (ICI et ICI), a donné de nombreux renseignements sur le village autrefois et son évolution.

 

Son étude n'est pas encore terminée car il manque à retirer des informations sur la circulation. Rappel: cette photo se trouve à la page 68 du livre I nostri antichi di U Pighjolu.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Troisième partie: où et comment circuler?

 

Une des deux parties cerclées en jaune distingue l'arrière d'une voiture automobile. Les spécialistes pourront déterminer son modèle exact mais ce véhicule date des années 1940 ou 1950.

 

La grande différence avec aujourd'hui est bien évidemment le nombre des autos. La photo n'en montre qu'une seule. Les processionnaires pouvaient profiter de plus d'espace sur le côté gauche alors que, maintenant, le bord de la route est, du moins en été, entièrement constitué par elles.

 

A droite, l'autre cercle entoure une dalle qui enjambe une rigole afin de permettre d'accéder à l'escalier. De ce côté, la circulation était donc plus malaisée pour les piétons et les véhicules.

 

L'écoulement des eaux ne se fait plus à ciel ouvert mais, comme montré sur la photo de maintenant, par une conduite souterraine avec, de loin en loin, des grilles en fonte pour pouvoir effectuer le curage du tube.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Troisième partie: où et comment circuler?

 

Un élément important est devenu tellement normal qu'il passerait inaperçu: le revêtement de la route.

 

La photo de la procession n'est pas d'une assez grande qualité pour le déterminer mais la route est goudronnée. Or, des témoins affirment que le goudronnage s'est produit en 1952. Ce renseignement, ajouté à ceux des articles précédents, permet de placer la date de la photo entre 1952 et 1955.

 

On peut avoir une idée de l'aspect de la route avant l'arrivée du goudron avec la photo suivante prise près de la fontaine.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Troisième partie: où et comment circuler?

 

A suivre

 

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30 octobre 2024 3 30 /10 /octobre /2024 07:00

 

Tout document peut être mis en doute, comme cette photo de procession publiée page 68 du livre I nostri antichi di U Pighjolu. 

Son examen a déjà commencé dans un article précédent.

Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.

Après tout, qu'est-ce qui prouve que la scène s'est bien déroulée à Poggiolo? Comme elle est censée s'être produite voici plus de soixante-cinq ans, des vestiges de l'époque existent-ils toujours?

---------------------

 

Les processionnaires circulent bien sur la route qui traverse un village. Ils sont bordés des deux côtés par des éléments toujours existants à Poggiolo.

 

A gauche de la photo, deux piliers carrés ayant environ un mètre cinquante de haut encadrent une porte grillagée. Le grillage continue sur plusieurs mètres le long de la route.

Au XXIe siècle, cette clôture de la propriété de la famille MARTINI est toujours là, pratiquement identique.

Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.
Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.

 

A droite, les marches d'escalier mènent toujours à l'ancienne maison dite "du greffier" ou "de la greffière". Mais ils n'apparaissent pas dans la version raccourcie du livre.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.
Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.

 

Nous avons ainsi suffisamment de preuves pour situer la photo dans le village de Poggiolo.

 

Mais le reste du paysage est-il resté immuable?

 

Si, sur l'ancienne image, la maisonnette du terrain MARTINI est très visible, elle est maintenant complètement cachée par le feuillage d'un arbre se trouvant dans la propriété.

 

A cette époque, un grand arbre se trouvait à la limite du grillage mais à l'extérieur du terrain. Peut-être était-ce un mûrier qui, d'après certains souvenirs, aurait été enlevé entre 1965 et 1969. Un de nos lecteurs pourrait-il le confirmer?

Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.

Un peu plus haut, un pylône électrique en béton armé a sa base dissimulée par la bannière de Marie et son sommet caché par l'arbre. Dans le cliché complet, sur le côté droit, se trouvent un autre pylône en béton et un autre en bois pour le téléphone (?).

 

De nos jours, la diversité est plus grande. A gauche, le poteau est en bois. Pratiquement en face, le mat est en métal. Tout au fond, au début du virage de la fontaine, se dresse un pylône en béton.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.

 

Sur l'ancienne photo, un muret bordait la chaussée pratiquement jusqu'à une maison paraissant en ruines.

 

Ce muret existe toujours, même s'il a probablement été refait. Mais il se termine par une grande maison: celle de Fosca et de sa famille. En face, le bar du Belvédère se distingue nettement alors qu'il n'existait pas sur le vieux cliché.

 

La maisonnette a disparu. Elle se trouvait à l'emplacement de l'actuel transformateur électrique.

 

En réalité, comme le prouve la photo ci-dessous, cette construction avait un côté en pierre et le reste en planches.

Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.

 

Puis, il n'en resta que le côté en dur, ainsi que le montre cette copie d'écran d'un film réalisé par Jean-Martin FRANCESCHETTI vers 1953. En arrière-plan, en ligne droite, la claire maison COLONNA apparaît nettement.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Deuxième partie: un décor semblable et différent.

 

Mais, avant de disparaître complètement, la maisonnette n'a-t-elle pas été quelque temps, à la fin des années 1960, entièrement en bois? A nos lecteurs de le dire.

 

Même si le village a changé sur certains points, il est toujours le même et il reste l'endroit où les Poggiolais de n'importe où savent qu'ils ont leurs racines.

 

Les ressources de cette photo ne sont pas épuisées. Nous en verrons d'autres bientôt.

 

A suivre

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26 octobre 2024 6 26 /10 /octobre /2024 07:00

 

En dehors de permettre de revoir le visage des êtres aimés éloignés ou disparus, une photo est toujours riche d’enseignements.

 

Ainsi, la photo de procession qui se trouve à la page 68 du livre I nostri antichi di U Pighjolu. Nous allons en analyser les différentes parties pour chercher des indices permettant de retrouver des éléments du passé de Poggiolo.

Décorticage d'une photo poggiolaise. Première partie: quand et pour qui?

L'image ci-dessus est légèrement différente de celle qui se trouve dans le livre. Pour des raisons techniques et esthétiques, l'éditeur l'a légèrement rognée, notamment sur le côté droit.

 

Le photographe devait se tenir au bord de la terrasse de la maison du greffier Antoine François Léonard PINELLI, qui est maintenant la maison d'Ernestine.

 

Son emplacement supposé est figuré ci-dessous par une croix jaune (cliquer sur l'image pour l'agrandir).

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Première partie: quand et pour qui?

 

Quelques pas devant la procession, marchent trois enfants de chœur.

 

Dans le livre, leurs noms sont bien marqués: à gauche, Jean Martin PINELLI; au centre, tenant la croix, son frère François PINELLI; à gauche, Noël SICCHI.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Première partie: quand et pour qui?

 

Cette identification est importante car elle permet de dater l'événement.

 

Connaissant ces trois personnages (Jean Martin est né en 1946) et supposant l'âge qu'ils devaient avoir à l'époque, il est possible d'estimer que la photo a été prise un peu avant 1960, peut-être entre 1955 et 1960. 

 

Leur habillement renforce cette estimation.

 

Ces trois enfants sont habillés avec la soutane ou soutanelle, longue robe rouge, noire ou violette, et avec le surplis ou cotta, vêtement blanc qu'on met sur la soutane. Ces ornements furent peu utilisés après le concile Vatican II (1962-1965) qui préconisa une plus grande simplicité des cérémonies catholiques. Actuellement, les enfants de chœur ont plutôt uniquement une aube blanche.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Première partie: quand et pour qui?

 

Après les enfants de chœur, une femme, dont le visage est caché, tient une grande bannière sur laquelle on reconnaît la Vierge Marie.

 

Cette bannière existe toujours. Elle se trouve à l'intérieur de l'église Saint Siméon. Protégée par un cadre vitré, elle est superbe avec sa décoration en fils dorés. Etait-elle le symbole d'une confrérie? Aucune inscription ne le prouve.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Première partie: quand et pour qui?

 

Mais elle n'est plus utilisée depuis longtemps. La preuve en est fournie par le film de la procession du 15 août 1966 que l'on peut consulter dans la vidéothèque poggiolaise.

 

Le reportage de la fête de Marie de cette année-ci montre toute la procession, avec la croix en tête et la statue de la mère de Jésus transportée sur un brancard mais la bannière est absente.

 

La photo du livre serait-elle donc celle du 15 août, jour de l'Assomption ?

 

Pas le moins du monde car, derrière la bannière, aux deux tiers des participants, on peut facilement reconnaître la statue de saint Roch.

 

Décorticage d'une photo poggiolaise. Première partie: quand et pour qui?

 

La photo de la page 68 montre incontestablement une procession pour la fête de saint Roch, donc un 16 août, vraisemblablement entre 1955 et 1960.

 

Mais d'autres renseignements peuvent encore en être extraits. Ils seront indiqués dans le prochain article.

A suivre

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20 octobre 2024 7 20 /10 /octobre /2024 07:00

 

Jean Pierre Poli, avocat et essayiste, qui a animé à deux reprises, en 2021 et en 2022, les Scontri, les conférences de l’été à Letia, vient de publier son dernier livre, en vente en ligne à la FNAC et sur d'autres sites, sous le titre:

 

Autonomistes corses et irrédentisme fasciste

(A Muvra prise au piège, 1920-1946)

 

336 pages, format17x224. Prix : 17 €  Parution  le 25 septembre 2024.  Editeur : Alain Piazzola

 

Autonomistes corses et irrédentisme fasciste

 

Quatrième de couverture:

 

Petru Rocca, originaire de Vico, présentait son journal, A Muvra,  en ces termes :
« A Muvra est un hebdomadaire dirigé par Petru Rocca, qui œuvre, de 1920 à 1939, à la défense de la Corse traditionnelle, de sa langue et de sa culture, en proclamant : « La Corse n’est pas un département français, c’est une nation vaincue qui doit renaître ».
 
 
 Petru Rocca réalise avec A Stamperia di A Muvra un important travail d’édition d’essais, d’ouvrages historiques, de poésies, de pièces de théâtre, de romans, pour sauver la culture corse. Il engage aussi le combat politique autonomiste en fondant, en 1923, le Partitu Corsu d’Azione.
 
 
Ces militants corsistes qui rappellent les liens culturels entre la Corse et l’Italie, commettront des erreurs qui les isoleront, après 1936. Ils vont être pris en tenaille entre la propagande irrédentiste engagée par les nationalistes italiens qui souhaitent le rattachement de l’île à l’Italie fasciste, et l’hostilité du gouvernement français, aidé par les partis politiques locaux, qui pratique un amalgame entre corsistes et irrédentistes pour disqualifier le combat autonomiste.
 
 
Cet ouvrage porte un regard lucide, sans hostilité ni complaisance, sur cet épisode de l’histoire de la Corse, en évitant les anachronismes.
 
 
C’est la réédition revue et augmentée de l’ouvrage Autonomistes corses et irrédentisme fasciste (1920-1939) paru en 2007 chez DCL.
 
 
Cette nouvelle édition intègre des documents inédits sur Petru Rocca et sur le procès dit « des irrédentistes » au terme duquel il est condamné à 15 ans de travaux forcés, le 1er octobre 1946.
 

AUTEUR : Jean-Pierre POLI, né à Bastia en 1951, est avocat honoraire et essayiste. Il est notamment l’auteur de 1769-1789 Vingt ans de résistance corse, Prix du Livre Corse, paru aux éditions Alain Piazzola en 2019.

Le Blog des Poggiolais a consacré trois articles à des personnages du canton dont ce livre raconte les vies.

 

 

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12 octobre 2024 6 12 /10 /octobre /2024 07:00

 

La procession de Soccia d’octobre 1923 (voir les articles précédents ICI et ICI) a tourné au pugilat entre PALELLU et MATTONE qui en a perdu son pantalon. L’homme déculotté va se plaindre auprès des gendarmes.

 

Para è teni, teni è para

Cazzotti annant’à la nappa !

À chì mena à chì sipara,

À la fin Mattone scappa !

Senza calzoni, s’avvia

Versi la giandarmaria.

 

On sépare, on retient,

Coups de poings sur le nez !

Qui frappe et qui se défend,

A la fin Mattone se sauve !

Sans pantalon, il se dirige

Vers la gendarmerie.

 

La gendarmerie de Soccia se trouvait à l’entrée du village. Son emplacement exact est marqué par une croix entourée d'un cercle rouge sur cette carte postale envoyée avant la première guerre mondiale par un gendarme alors affecté dans ce chef-lieu de canton. Les cartes postales étant rares, il n’avait trouvé que ce moyen pour montrer à sa famille le lieu où il travaillait.

 

Cliquer sur la carte postale pour l'agrandir.

Cliquer sur la carte postale pour l'agrandir.

 

Cette brigade avait été durement éprouvée trente ans plus tôt, en 1892, par la mort de deux de ses membres (voir l’article : http://poggiolo.over-blog.fr/article-les-mexicains-arrivent-48859828.html).

 

S’incammina cù sbaldanza

È, trinchendu lu francese,

Ellu face una lagnanza

Contr’à u santu di u paese

Dicendu : o sgiò brigatteru,

S’hà furatu u me bragheru !

 

Il s’achemine avec assurance

Et, maniant parfaitement le français,

Il porte plainte

Contre le saint du village

Disant : monsieur le brigadier,

Il m’a volé mon pantalon !

A brigata, in cinturone,

Ne parte à scuppettu cintu,

Accampa la prucissione

È dopu u paese avvintu,

Dice à lu prete la voglia

Di fà in la stacca la foglia.

 

La brigade, en ceinturon,

Part avec le tromblon à la ceinture

Elle encercle la procession

Et après avoir entouré le village,

Dit au prêtre sa volonté

D’établir le procès-verbal

 

Ma Palellu hà la paura

È scappa pà li pulloni :

- Una lagnanza hè sicura,

Dev’esse pà li calzoni !

Disse l’omu intarruritu

Chì ghjurò d’esse banditu.

 

Mais Palellu prend peur

Et s’échappe par les châtaigniers :

-Il a certainement porté plainte,

Ce doit être pour le pantalon !

Se dit l’homme terrorisé

Qui jura d’être bandit.

Banditu cù la carchera

Vulia esse par cent’anni

È prima d’andà in galera

À cent’omi fà li panni,

Ma a fece pà u sacristanu

È a sera si messe in manu.

 

Bandit avec la cartouchière

Il voulait l’être pour cent ans

Et avant d’aller aux galères

Faire « la peau » à cent hommes,

Mais le faisant pour le sacristain

Il se rendit le soir même.

 

Le brigadier enregistre la plainte de MATTONE qui, contrairement à de nombreux villageois de l’époque, sait bien s’exprimer en français.

 

L’affaire est jugée suffisamment importante pour que les représentants de la loi emportent leurs armes. Ils s’assurent que la procession puisse aller sans encombre jusqu’au bout de l’itinéraire prévu.

 

Mais leur venue a fait fuir PALELLU qui s'imagine déjà contraint à devenir un bandit. En 1923, les Deux Sorru étaient le terrain d’élection de nombreux malfaiteurs. Voir les séries d’articles parus sous les titres « Mauvaise pub pour Guagno-les-Bains » et notamment

http://poggiolo.over-blog.fr/article-mauvaise-pub-pour-guagno-les-bains-n-2-l-82765801.html

 

Di u stomacu chì Mattone

Fece vede in tribunale

Hè sfidatu, in paragone,

Ancu Foccu u generale :

Cù a lingua, par fassi crede,

Alzò la manu è lu pede.

 

Par l’audace dont Mattone

Fit preuve devant le tribunal

Fut défié, en comparaison,

Même Foch le général :

Avec la langue, pour être cru,

Il leva main et pied.

Benchì Soccia ùn sia Palneca

Palellu, cum’è in l’uttava,

Si dede à la santa nega

Ma una sedina ùn cullava !

Cridì chì la mataccina

Finissi in la caglittina.

 

Bien que Soccia ne soit pas Palneca

Palellu, comme à la huitaine,

Nia autant qu’il put

Mais il ne faisait pas le fier !

Il crut que la bagarre

Allait finir à la guillotine.

- O Madonna, chì tarrore !

O San Francescu, chì sorte !

Ci era lu pricuratore

Chì dumandava la morte.

U giandarme in catarochju,

Mi guardava cù tant’ochju !

 

-Ô Madonna, quelle terreur !

Ô Saint François, quel sort !

Il y avait le procureur

Qui réclamait la mort.

Le gendarme qui me regardait

De travers de tous ses yeux !

- Chì manera d’avè minatu

À Mattone quì prisente ,

À l’amenda cundannatu !

Mi lampò u prisidente.

Cusì vidu in prucissione

À San Roccu in lu stagnone !

 

-Cette façon d’avoir frappé

Mattone ici présent,

A l’amende condamné !

Me déclara le Président.

Ainsi je vis en procession

Saint Roch dans le bidon !

 

La plainte n’est pas enterrée et un procès a lieu. Le nom du tribunal et son emplacement ne sont pas désignés dans le poème mais, comme il y a un procureur et un président, la scène doit s’être déroulée à Ajaccio. Soccia avait alors un juge de paix mais, visiblement, il n’était pas compétent pour cette si grosse affaire.

 

A propos des débats, il est fait référence à FOCH:

"Ancu Foccu u generale

Même Foch le général

L'action se situe peu après la première guerre mondiale, en tout cas avant 1924. La popularité du maréchal FOCH était alors grande, ainsi que celle de JOFFRE. Des enfants nés à ce moment reçurent le prénom d'un de ces militaires. On se souvient peut-être à Poggiolo que ce fut le cas d'une personne.

 

 

Dans le récit du procès, trois strophes avant la fin, un vers peut étonner :

« Benchi Soccia un sia Palneca » (Bien que Soccia ne soit pas Palneca).

Quel rapport avec Palneca, ce village du Taravo, dont le nom traditionnel est Palleca, et qui est bien loin de Sorru ?

D’après Sixte UGOLINI, dans « Macàgna e detti di i paesi corsi » (Ed. Piazzola, 2008), Palneca avait autrefois une très mauvaise réputation dont témoignaient plusieurs proverbes comme celui-ci :

« In Palleca, un ci vive mancu una serpa »

(A Palneca, même un serpent n’y vivrait pas)

Il en est un autre qui pourrait s’appliquer à l’attitude de PALELLU pendant son procès :

« Palleca, Palleca,

a chi fura e a chi nega ! »

(Palneca, Palneca,

les uns volent et les autres nient !).

 

Le procès se termine par la condamnation de MATTONE à une amende. 

 

Les deux vers de conclusion expriment la honte de PALELLU d’avoir été condamné :

« Cusi vide in prucissione

A san Roccu in lu stagnone »

(Ainsi je vis en procession

Saint Roch dans le bidon).

Cette expression peut être traduite par: j'en ai vu de toutes les couleurs. Mais que vient faire saint Roch?

 

L'explication sera donnée dans un très prochain article.

 

 

Attention. Ce récit est une mise en garde : les processions ne sont pas toujours un long fleuve tranquille.

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9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 07:00

 

Comme indiqué dans l’article précédent, la procession qui eut lieu à Soccia le 4 octobre 1923 (ou 1922 ou 1921) en l’honneur de saint François d'Assise avait été minutieusement préparée.

 

Elle très différente de celle de Poggiolo présentée dans "I nostri antichi di U Pighjolu" et dont les participants n'avaient pas de confrérie en habits et ne portaient pas de torches.

Une procession tragi-comique à Soccia: la pantalonnade (2/3)

 

Mais le désordre arrive avec l’attitude de MATTONE. L’auteur, MAISTRALE, décrit l’incident avec force détails.

Ma Mattone, chì hè ghjilosu,

Par daretu s’avvicina

È c’un tonu maistosu

Li dice : sangue di tina !

Sì u santu ùn voli ch’e porti

Ci sarà quattru omi morti.

 

Mais Mattone, qui est jaloux,

Par derrière s’approche

Et d’un ton majestueux

Lui dit : sang de la cuve !

Si tu ne veux pas que je porte le saint

Il y aura quatre hommes morts.

- Ùn ai drittu à purtallu

Ch’ùn ti sè mancu vistutu,

Lasciami fà lu camallu

Par no’ tù sè troppu astutu

Vai à vede versi Vicu

Sì tù trovi u me billicu.

 

-Tu n’as pas le droit de le porter

Tu n’es même pas habillé,

Laisse-moi faire le porteur

Pour nous tu es trop rusé

Va voir du côté de Vico

Si tu y trouves mon nombril.

- O Palè, par Diu Santu !

Mì ! crosciu sò di sudore,

Aiò, dà, dammi issu santu

Altrimenti lu priore,

À la fin di la faccenda,

Mette mi vole à l’amenda.

 

-O Palè, par Dieu Saint !

Je suis trempé de sueur,

Allez, donne, donne-moi ce saint

Sans cela le prieur,

A la fin de la cérémonie,

Va vouloir me mettre à l’amende.

 

MATTONE est jaloux de PALELLU qui a la meilleure place. Il va déstabiliser la belle organisation car il veut être vu et, surtout, car il ne veut pas être mis une nouvelle fois à l’amende par le prieur. Il exige de porter la statue à la place de PALELLU.

 

- Amende ne dia sette

Parchì sè troppu pultrone !

Incù le to barzulette

Dannaristi à Sant’Antone ;

Volimi sorte di via,

Ghjuru lu beccu di Maria !

 

-Des amendes, qu’il t’en donne sept.

Car tu es trop fainéant !

Avec tes balivernes

Tu damnerais Saint Antoine ;

Ôte-toi de mon chemin,

Par le bouc de Marie.

 

- Ai bisognu di ghjurà

Sangue di lu porc’acellu !

Sì t’ùn poni u santu avà,

Vogliu ellu nasca un flagellu,

È poi in quattru è quattru ottu

Mandatti un bellu cazzottu.

 

-Tu as besoin de jurer

Sang de « porc’acellu » ! *

Si tu ne poses pas le saint maintenant,

Je veux que naisse une bagarre,

Et puis en quatre et quatre huit

T’envoyer un bon coup de poing.

 

- Un cazzottu ? s’e t’agguantu

Di tè ne facciu un stuppone ;

Portu rispettu à lu santu

Parchì semu in prucissione

È s’eiu ùn ti pigliu in manu,

A facciu pà lu piuvanu.

 

-Un coup de poing ? si je t’attrape

De toi j’en fais une bouchée ;

Je respecte le saint

Parce que nous sommes en procession

Et si je ne te prends pas en main

Je le fais pour le curé.

 

- Ghjuru lu Ponziu Pilatu !

Tontu, scemu ed “imbacille”

Più cà tè l’aghju amparatu

À cantà lu diesille ;

Poni quici à San Francè

Chì hè più parente di mè.

 

-Je jure par Ponce Pilate !

Fou, insensé et “imbacille”

Mieux que toi j’ai appris

A chanter le diesille ;

Pose ici saint François

Avec qui je suis plus parent que toi.

- Hè tamanta issa bugia

Ch’ùn la sentu vulinteri :

U santu ùn ci hà parintita

In Soccia cù li sumeri,

O piattati ind’un tafone,

O sinnò levi un pattone.

 

-Il est tellement gros ce mensonge

Que je ne l’entends pas volontiers :

Un saint n’a pas de parenté

A Soccia avec les ânes,

Ô cache-toi dans un trou,

Ou je te mets une gifle.

 

- Ma sè tù chì ai runcatu

Cù le to ragione torte,

S’eiu sò dissunuratu

Tù farè la malamorte :

Postu chì tù sè numicu,

Par daretu ti pizzicu !

 

-Mais c’est toi qui as brai

Avec tes raisonnements tordus,

Si je suis déshonoré

Tu auras une mort violente :

Puisque tu es mon ennemi

Je te pince par derrière !

 

Le ton monte vite. Avec le refus de PALELLU, les insultes et les menaces ont commencé.

 

Parmi elles, l'expression "Sangue di lu porc’acellu !" est assez obscure. Augustin CASANOVA, dans le bulletin "A Mimoria" n°45, année 2002, pense qu'il s'agit du Saint Esprit car, dans la religion catholique, celui-ci est représenté par le vol d'une colombe ("acellu").

 

Des échanges de gentillesses, on peut retenir une expression peu connue mais qui, après tout, pourrait toujours servir de nos jours :

« Vai a vede versu Vicu

Si tu troviu me billicu. »

(Vas voir du côté de Vico

Si tu y trouves mon nombril)

 

MATTONE est le premier à en venir aux mains, de façon ridicule, en pinçant son adversaire.

 

Un autre exemple de procession perturbée. Dessin de Nicolas CARLOTTI extrait de « Grosso Minuto » (La Marge, 1996)

Un autre exemple de procession perturbée. Dessin de Nicolas CARLOTTI extrait de « Grosso Minuto » (La Marge, 1996)

 

 

À lu pizzicu Palellu

Falà si face la cappa,

Dopu tiratu un ghjumellu

Par una braga l’achjappa

È falendu pà la stretta,

Ciattu, li face l’anchetta.

 

Au pinçon Palellu

Fait tomber la cagoule,

Après avoir tiré sur la cordelette

Par une jambe de pantalon le tire

Et descendant par la ruelle,

Sans rien dire, lui fait un croc-en-jambe.

Calci, pugni, urli, brioni !

Ribumbavanu in l’Umbriccia,

Mattone senza calzoni,

Li s’appittica à la ciccia

Incù l’ugne, in modu tale,

Par pilalli u barbazzale.

 

Coups de pieds, de poings, hurlements et cris

Retentissaient jusqu’à l’Umbriccia.

Mattone sans pantalon

L’attrape par les cheveux

Avec les ongles, de façon

A lui peler sa grande barbe.

Ma Palellu, da la sista,

Lestru s’ammira à lu brugnu

Piglia a livata è l’inquista

Par mandalli un bruttu pugnu :

A bighina sbiguttita

Casca morta è supillita.

 

Mais Palellu, plein d’effroi,

Leste, vise la tête (le museau),

Prend son élan et l’observe

Pour lui envoyer un bon coup de poing sur le nez :

La bigote effarée

Tombe morte et enterrée.

- Ohimè ! chì m’arruvina !

Grida Mattone tribbiatu ;

Di mè ne face pappina,

Chjamatemi lu curatu,

Tinite ad ellu, o ziu Frognu,

Parch’à mene ùn ci hè bisognu.

 

- Ohimè ! Il m’esquinte!

Cria Mattone battu;

Il me met en bouillie,

Appelez le curé,

Tenez-le, ô zio Frognu,

Car il n’y a pas besoin de me tenir.

- Quare mene ripulisti ?

Risponde Palellu in cesta ;

Datemi bandera è cristi

Chì vogliu saltalli in cresta.

È c’un pizzicu in daveru,

Li strisciula lu bragheru.

 

-Pourquoi me repousse-tu ? (extrait d’un psaume), répond Palellu nu-tête ;

Donnez-moi bannière et crucifix

Je veux lui sauter dessus.

Et d’un pincement pour de bon,

Lui arrache le pantalon.

Un priore cuncorre è tene,

Ma vistu l’omu spugliatu

Zia Coditorta si svene

À perde quasi lu fiatu

È lu prete, in stu micidiu,

Ricitò lu visibiliu.

 

Un prieur accourt et le tient,

Mais voyant l’homme dévêtu

Zia Coditorta s’évanouit

A en perdre la respiration

Et le prêtre, dans ce massacre,

Récita le visibiliu.

 

Les coups pleuvent et les cris des deux hommes s’entendent jusqu’à l’Umbriccia, quartier de Soccia éloigné de l’église.

 

La bagarre tourne à la farce : MATTONE perd son pantalon, ce qui fait s’évanouir une femme.

 

La bagarre va-t-elle dégénérer ? Le sang va-t-il couler ? La procession ira-t-elle jusqu’à son terme ? Les réponses seront données dans le troisième article de cette série.

A suivre

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6 octobre 2024 7 06 /10 /octobre /2024 07:00

 

Voici un siècle qu’un grave incident troubla la sérénité du village de Soccia.  

 

Le récit, intitulé «Una prucissione in Soccia», en fut publié en 1924 par la revue A Muvra, de Petru ROCCA, sous la signature du poète MAISTRALE.

 

MAISTRALE (Dumenicu Antone VERSINI), surnommé « le barde de la Corse », naquit en 1872 à Marignana et mourut en 1950 à Ajaccio. Il était marié avec une Poggiolaise, Marie-Thérèse LOVICHI (1867-1948), fille de Giovan Paolo LOVICHI, instituteur à Poggiolo, et de son épouse Angela Francesca PINELLI (biographie détaillée en cliquant ICI). 

 

Connaissant bien le haut-canton, MAISTRALE avait entendu parler de l’incident qui resta longtemps dans la mémoire socciaise car il est rare qu’une cérémonie religieuse soit troublée et finisse dans le plus grand désordre.

Une procession tragi-comique à Soccia: une belle organisation (1/3)

 

Ce poème de 37 strophes de 6 vers était écrit en corse, dans la graphie utilisée au début du XXe siècle par A Muvra et qui diffère de celle utilisée maintenant. Ainsi, le titre « prucissione in Soccia » s’écrirait désormais « prucessione di A Soccia ».

 

Vous pourrez lire face à face la version originale et la traduction française. Celle-ci fut assurée par Jean-Baptiste PAOLI, dit « Jeannot », l’historien de Soccia, qui en réalisa une petite brochure voici quelques années. Elle a été revue par le Poggiolais Jean-Baptiste PAOLI, chef de projet de Cunghjugatore corsu à Canopé Corse.

 

La longueur du texte nécessite de le publier et de l’expliquer en plusieurs fois.

Une procession tragi-comique à Soccia: une belle organisation (1/3)

U quattru uttobre passatu

Hè statu un ghjornu niellu,

In Soccia ciò chì hè stalvatu

A sà ancu megliu Palellu ;

À casu, par tistimone,

Ci saria ancu Mattone.

 

Le quatre octobre dernier

Fut une triste journée,

Après ce qui est arrivé à Soccia

Palellu le sait mieux que personne

Et dans cette affaire, pour témoin,

Il y eut aussi Mattone.

 

In stu ghjornu, a san Francescu,

Fù dicisa a prucissione ;

U tempu era pocu frescu

È durava u caldione,

Ma malgradu lu calore,

Cusì parlò lu priore :

 

En ce jour, fête de saint François,

La procession fut organisée;

Le temps était peu frais

Et la forte chaleur persistait,

Mais malgré cette chaleur,

Ainsi s’exprima le prieur:

 

- Cù lu camisgiu stiratu,

Riunitevi o fratelli,

Ch’ognunu sia priparatu

Sta sera, vechji è zitelli,

Sia par purtà lu santu

O par dà forza à lu cantu.

 

-Avec l’aube repassée,

Réunissez-vous, mes frères,

Que chacun soit prêt

Ce soir, jeunes et vieux,

Pour porter le saint

Ou pour chanter à pleine voix.

Chì, à la statula d’intornu,

Cum’è par l’epifania,

U fratellu à lu so tornu,

Ci canti le Litanie

È senza ghjatta nè topi,

Ellu dica : ora pro nobi.

 

Que, entourant la statue,

Comme pour l’épiphanie,

Chaque frère à son tour,

Chante les “Litanies”

Et “à bon chat, bon rat”,

Dise “ora pro nobi”.

Quandu faraghju l’appellu,

Cù lu libru in sacristia,

Subitu ch’ogni fratellu

Mi rispondi : Ave Maria !

À chì ùn porta à San Francè,

Amende ne avarà trè.

 

Lorsque je ferai l’appel,

Registre en main à la sacristie,

Que chaque confrère aussitôt

Réponde: ave Maria!

Celui qui ne portera pas Saint François

Sera mis à l’amende trois fois.

 

La première ligne indique que les faits se sont produits le « quatre octobre dernier » qui était le jour de la « fête de saint François » d’Assise. La parution de l’œuvre datant de 1924, la fameuse procession doit avoir eu lieu le jeudi 4 octobre 1923, ou peut-être une année ou plusieurs années auparavant.

 

Les premières strophes nous apprennent qu’il existait à Soccia une confrérie bien organisée qui possédait un prieur, un registre d’appel des membres et des amendes.

 

Cette confrérie était celle du Saint Rosaire qui, depuis 1919, avait comme prieur un autre Jean-Baptiste PAOLI et pour sous-prieur Antoine Dominique PIETRI.

 

Il existait à Soccia, en 1728, lors de la visite de l’évêque de Sagone Pier Maria GIUSTINIANI, une confrérie du Saint Rosaire mais elle était féminine. Celle qui existait au XXème siècle était entièrement masculine.

 

La ferveur à Notre-Dame du Rosaire était importante dans ce village. (voir http://poggiolo.over-blog.fr/la-fête-d-octobre-à-soccia). Mais, dans ce texte, c’est bien la statue de saint François d’Assise (« San Francè ») qui est sortie de l’église.

Cù u santu si vaca pianu

È lu passu si misuri,

Incù lu missale in manu,

A voce chì nimu ùn curi ;

Cù candeli è bella cera,

Si cumenci à sicut era.

 

Avec le saint on chemine lentemant

A pas comptés,

Le missel à la main,

Sans écouter son voisin;

Avec cierges en bonne cire,

On commence à “sicut era”.

Incù camisgiu è curdone

È cappa sopr’à la testa

Sta sera à la prucissione

Si canti pà sta gran festa,

Fendu quattru o cinque tondi,

L’agnus dei speccat’a mondi.

 

Avec l’aube et le cordon

Et cagoule sur la tête

Ce soir à la procession

Que l’on chante pour cette grande fête,

En faisant quatre ou cinq ronds

L’agnus dei speccat’a mondi.

Appress’à issu parlamentu,

Dopu betu à la funtana,

U sacristanu cuntentu

Fece un colpu di campana

È par ùn esse in ritardu

Lustrò i scarpi di lardu.

 

Après ce discours,

Ayant bu à la fontaine,

Le sacristain content

Sonna un coup de cloche

Et pour ne pas être en retard

Lustra ses chaussures avec du lard.

 

 

Les confrères ont reçu des consignes précises et très détaillées sur leur allure pendant la procession, leur habillement, leur façon de chanter…

 

On pourra remarquer que tous les chants sont en latin, comme l’était alors toute la célébration de la messe.

 

Infine à l’ultimu pichju,

Ancu Grillu in filacchina

S’avvicinò da lu nichju

Pà a porta masciulina :

Intuppendusi una panca,

Messe a scicca à parte manca.

 

Enfin au dernier coup

Même Grillu en habit de cérémonie

S’approcha de la niche

Par l’entrée des hommes:

Saisissant un banc,

Il posa sa chique sur la gauche.

 

À lu son di a campanella

Ognunu cacciò la barretta,

Ogni donna ancu zitella

Pigliò l’acqua binadetta

È cum’è pà le gran messe

U camisgiu omu si messe.

 

Au son de la clochette

Chacun retira sa casquette

Chaque femme, même jeune fille

Prit l’eau bénite

Et comme pour les grand-messes

Les hommes mirent leur aube.

Dopu ghjunta Mariola

À fà vede e so puntette,

U prete messe la stola

È le so bianche faldette ;

À tutti messe lu siscu

Cù lu domine vobiscu.

 

Après l’arrivée de Mariola

Pour faire voir ses dentelles,

Le prêtre mit l’étole

Et ses surplis blancs;

Il fit sursauter tout le monde

En entonnant le domine vobiscu.

Appress’à tutti i zitelli

Eccu e figlie di Maria

Cù midaglia è frisgitelli

È filari in fantasia :

In li cantichi puliti

Quesse cherenu mariti.

 

Derrière les enfants

Voici les filles de Marie

Avec médailles et fanfreluches

Et foulards de fantaisie;

A travers les cantiques pieux

Celles-ci cherchent des maris.

 

 

Eccu lu piuvanu accantu

À quattru omi infurcazzati ;

Dopu ne vene lu santu

Cù li panni tarulati

È Palellu, à lu so dettu

Pare u parente più strettu.

 

 

Voici le curé à côté

Des quatre hommes ployant sous l’effort 

Puis vient le saint

Avec ses vêtements mités

E Palellu, qui selon lui,

Parait son plus proche parent.

La procession est bien organisée, avec une place précise pour chacun:

- en avant, les enfants

- puis, les « filles de Marie », ou enfants de Marie, adolescentes engagées dans ces groupes fondés en 1837 pour approfondir leur foi, mais qui à Soccia, visiblement, pensent à autre chose, petit clin d’œil sur la différence entre l’aspect extérieur et la réalité profonde

- le curé qui était Jean-François BONIFACI depuis 1917

- la statue de saint François d’Assise (qui avait été offerte en 1893 par des paroissiens) avec ses porteurs

- le reste de la confrérie

- les autres habitants.

 

Tout est magnifique mais, très rapidement, ce bel ordre va se détraquer et la procession tournera à la grosse farce.

 

A suivre

 

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27 septembre 2024 5 27 /09 /septembre /2024 07:00

 

"Vous les reconnaissez?" est le titre des dernières pages du livre I nostri antichi di U Pighjolu. Onze photos sont présentées sans les noms des Poggiolais représentés. Depuis la parution, plusieurs identifications ont eu lieu. En voici une, celle des communiants de la page 99.

 

La photo peut être agrandie en cliquant sur elle.

La photo peut être agrandie en cliquant sur elle.

 

Des jeunes d'une dizaine d'années sont bien rangés sur le perron de l'église Saint Siméon pour leur communion.

 

On peut être impressionné par leur nombre, dix-sept dont six filles, qui montre qu'il exista une époque où la population de Poggiolo et de Guagno-les-Bains fut nombreuse.

 

 On peut également être impressionné par leur habillement. 

 

Les garçons ont culotte courte, chaussettes hautes et veste sur laquelle a été posé un nœud supportant une croix. Ils ont des gants blancs et tiennent à la fois un livre de messe et un cierge presque aussi haut qu'eux. A la page 78 du livre, Pierre DESANTI et un ami ont exactement le même équipement.

 

Les filles ont été placées au fond, ce qui ne troublait alors personne. Elles ont une robe blanche et un bonnet de la même couleur pour cacher leurs cheveux. Elles ont elles aussi des cierges. Il est impossible de les décrire plus complètement.

 

Leurs physionomies hésitent entre le très sérieux et le sourire plus ou moins grand. Tous sont conscients que cette cérémonie marque un moment important de leurs vies de chrétiens et dans leurs vies de futurs adultes. Ils savent que leurs parents ont économisé depuis longtemps pour leurs vêtements et pour la fête qui suivra. 

 

Mais quelle est la date de cette photo?

 

En connaissant les identités de ces enfants, et donc leurs dates de naissance, il est possible de placer ces communiants autour de l'année 1940.

 

Les noms de ces jeunes ont été placés sur la photo ci-dessous, sauf pour une fille qui reste anonyme.

 

Sauf erreur, deux de ces personnes sont toujours vivantes. Les connaissez-vous?

La photo peut être agrandie en cliquant sur elle.

La photo peut être agrandie en cliquant sur elle.

 

Pour commander le livre de photos des anciens Poggiolais, suivre le lien:

https://www.collectiondesphotographes.com/i-nostri-antichi-di-u-pighjolu-de-philippe-prince-demartini.html

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14 septembre 2024 6 14 /09 /septembre /2024 19:16
Bientôt la fin de l'instruction sur la disparition de la Caravelle Ajaccio-Nice ?

 

Le Figaro a publié le 12 septembre un article faisant le point de l'enquête sur la catastrophe de la Caravelle Ajaccio-Nice qui s'est abîmée en mer le 11 septembre 1968.

 

Bientôt la fin de l'instruction sur la disparition de la Caravelle Ajaccio-Nice ?

 

L'instruction devrait bientôt se clôturer mais les avocats des familles des victimes, Me SOLLACARO en tête, réclament des actions de repêchage ou de prises de vues sous-marines des débris restés au fond de la Méditerranée.

Photos extraites de la vidéo du Figaro.

Photos extraites de la vidéo du Figaro.

56 ans après, rien n'est résolu et les douleurs restent vives.

L'article est à lire en suivant le lien.

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28 août 2024 3 28 /08 /août /2024 19:02

 

Cet été, le couvent de Vico a été un haut lieu culturel avec une série d'expositions de peintres variés et de grande qualité. Chaque vendredi du mois d'août, les habituels "débats de l'été" ont permis d'entendre des conférences très intéressantes.

 

Les deux séries d'événements se rejoignent vendredi 30 août à 20 heures avec la conférence

 

"Sur la trace des artistes peintres russes en Corse"

par Agathe ARRIGHI,

doctorante en Histoire de l'Art.

 

Après la révolution de 1917, des Russes réfugiés en Corse ont montré leurs talents de peintres, notamment  dans la décoration d'églises des Deux-Sorru.

 

Plusieurs articles, dont celui indiqué ci-dessous, de ce blog ont été consacrés aux plus célèbres, Ivan CHOUPIK et Nicolas IVANOFF.

 

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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