La série télévisée "Les petits meurtres d'Agatha Christie" présentait vendredi 23 février un épisode mettant en scène des hippies des années 1970 disciples d'un sage lama venu d'Himalaya.
Si le dalaï-lama, le chef spirituel des bouddhistes tibétains, n'est jamais venu à Poggiolo, il a cependant donné des conseils importants sur la façon de vivre des Poggiolais.
C'est du moins ce que suggère cette vidéo déjà ancienne (elle a quinze ans). Intitulée "Rencontre spirituelle ou Le dalaï-lama m'a dit", elle a été réalisée avec des photos sur lesquelles vous reconnaîtrez des lieux et des personnages.
Au début du XXe siècle, plusieurs jeunes Poggiolais furent soldats au Maroc. L'un d'eux y perdit la vie: Antoine François FRANCESCHETTI.
Son livret militaire ayant été conservé par sa famille, on peut retrouver de nombreux renseignements sur lui. Né le 31 juillet 1893 (et non pas le 30 comme il fut écrit à l'origine sur ce document) à Poggiolo, il était le fils aîné de Philippe FRANCESCHETTI (1857-1921), officier de carrière, et de son épouse, la Guagnaise Judith CERATI (1863-1933). Il avait comme frères Jean-Antoine (1897-1987) et Philippe Antoine Pascal (1901-1970).
Son physique est décrit sur la première page de son livret: taille de 1,62 mètre, yeux marrons, cheveux châtains, visage ovale plein...
On peut voir à quoi il ressemblait à 7 ans grâce à la photo affichée à la mairie de Poggiolo qui montre les élèves de l'école du village en 1900 mais l'image est petite.
Analyse complète des élèves présents sur cette photo en cliquant ICI.
Antoine François s'engagea dans l'armée le 11 septembre 1911, à 18 ans, et fut affecté au 4e groupe d'artillerie de campagne d'Afrique.
Il fut envoyé en Tunisie avant de se trouver au Maroc à partir du 5 mars 1912. Il prit part aux opérations militaires du Sahara occidental, notamment au combat de Sidi Bou Othmane (6 et 7 septembre 1912) où il fit partie des servants des trois batteries d'artillerie utilisées dans l'affrontement (détails de la bataille en cliquant ICI et surtout ICI). Sidi Bou Othmane fut la première bataille rangée que livra l'armée française en Afrique du Nord depuis celle de l'Isly en 1844.
L'artilleur poggiolais entra le 9 septembre à Marrakech avec l'ensemble des troupes commandées par le général Mangin.
Entrée à Marrakech des troupes françaises commandées par le général Mangin.
La valeur d'Antoine François fut récompensée par la médaille commémorative du Maroc avec l'agrafe "Maroc".
Le 6 janvier 1913, il fut admis au peloton des élèves brigadiers et en sortit quatrième sur neuf le 31 mars.
Pour être protégé des rigueurs du climat marocain, il reçut quatre injections de vaccin antityphoïdique en janvier et février 1913. Malheureusement, il fut atteint de dysenterie amibienne et en mourut le 23 septembre 1913 à l'hôpital Marie Feuillet de Rabat.
La fin de sa vie est enregistrée sur le livret par un sec "Rayé des contrôles le dit jour".
Maintenant, de celui qui aurait été l'un des grands-oncles de Jean-Pierre, Bernard, Michel (qui a, en souvenir de lui, François en second prénom), Monique et Marie-Claude, il reste ce vieux carnet et cette médaille avec le diplôme dont les mentions s'effacent peu à peu.
Les cartes postales anciennes passionnent Jean-Pierre FONDEVILLE, fidèle lecteur de notre blog depuis pratiquement sa création.
Il pense que celles qu'ils vient de trouver pourraient intéresser la famille BONIFACI d'Orto.
Elles ont été envoyées du Maroc en 1912 et 1914 par un zouave dont l'identité peut être trouvée par le verso de la dernière carte: il signe "Joseph" et son message commence par "Très chère sœur", message qui est destiné à "Madame Marianne Bonifaci, chez M. Bonifaci, retraité à Orto Corse".
Quelqu'un aurait-il plus de renseignements sur ce militaire?
On pourra remarquer que ces images sont riches de renseignements sur l'équipement et l'armement des zouaves, sur l'apparence de leur caserne et même sur les premières utilisations militaires de la T.S.F.
Toutes ces photos peuvent être agrandies par un simple clic.
A l'occasion des 110 ans du début de la première guerre mondiale (1914-1918), le Blog des Poggiolais va publier les fiches biographiques détaillées des soldats originaires de Poggiolo et de Guagno-les-Bains ayant participé à ce conflit.
Nous avons les photos de plusieurs grâce à des dons réalisés par des lecteurs du blog. Mais nous serions heureux d'en avoir le plus possible afin de rendre cette publication de biographies moins sèche et moins désincarnée.
Si votre ancêtre poggiolais a participé à la guerre de 14-18, faites parvenir sa photo à l'adresse:
Avec 678.000, le nombre de naissances a été en 2023 le plus bas en France depuis 1946.
Cette année-là, les bébés avaient été 840.000 à voir le jour. Ils furent même 867.000 en 1947, 1948 et 1949.
Ces chiffres ont été abondamment commentés dans la presse écrite et audio-visuelle. Spécialistes de démographie et simples journalistes ont souvent expliqué la faible natalité par la situation économique, l'inquiétude envers la pollution et le changement climatique, sans oublier le désir de s'épanouir dans sa vie personnelle avant de fonder une famille. Voir l'article paru le 16 janvier sur le site de France bleu.
La mentalité actuelle est bien différente de celle de 1946. On sortait alors d'une guerre horrible et l'avenir du monde était incertain avec la "guerre froide" qui se profilait. Le rationnement alimentaire existait toujours (il dura jusqu'à la fin de 1949). Mais ces inquiétudes n'empêchaient pas de vouloir profiter de la vie et de croire en l'avenir. Pour la génération qui avait 20 ans en 1946, il était donc normal de se marier et d'avoir des enfants, plusieurs enfants.
Cette génération fut celle qui engendra le "baby-boom", cette hausse des naissances qui accompagna les "trente glorieuses".
Cette mentalité peut être illustrée par des photos de cette époque envoyées par Marie-Dominique TEYSSEDOU-CHENEL.
Par exemple, le samedi 21 septembre 1946 (date écrite au verso de cette photo), un mariage fut célébré à l'église Saint Siméon de Poggiolo. Mais nous n'avons pas l'identité des deux mariés.
Les jeunes qui n'étaient pas encore mariés s'amusaient dans le village, comme sur ces photos qui datent de 1947:
- dans les sentiers
A partir de la droite: André Pinelli, Denise Demartini et Jean-Martin Franceschetti (qui se maria en janvier 1949).
- sur le balcon d'une maison familiale
2ème à partir de la droite: Jean-Martin Franceschetti - 3ème: Denise Demartini.
- sans oublier la corvée d'eau à la fontaine (photo déjà publiéedans plusieurs articles)
Voici la fin de la liste des années se terminant par 9 et concernant des événements concernant Poggiolo et Guagno-les-Bains.
Avec la liste des années se terminant par le chiffre 4 et la première partie des années en 9, déjà publiées, on arrive à un total de cinquante-six anniversaires.
Désormais, grâce à cette série, vous saurez à quels faits de leur histoire les Poggiolais pourraient penser pendant cette année 2024 !
Chaque date est suivie d'un bref résumé et d'un lien vers un ou plusieurs articles du blog donnant plus de renseignements.
13 juillet 1789
Mariage de Maria Francesca FRANCESCHETTI, de Poggiolo, et de Giuseppe DEFRANCHI, de Soccia. Pour trouver un époux à sa fille qui était borgne, Anton Francesco FRANCESCHETTI la dote largement, ce qui explique que de nombreux terrains de la commune de Poggiolo appartiennent toujours à des Socciais. Combien a coûté l'oeil de Maria Francesca?
1809
Le département de Corse et la commune de Guagno, bien qu'étant en querelle pour la propriété de la source thermale, participent à la reconstruction de la chapelle de Guagno-les-Bains.La chapelle de Guagno-les-Bains
17 août 1829
Jean-Baptiste THIRIAUX soutient à la Faculté de Médecin de Strasbourg une dissertation intitulée "Essai sur la topographie physique et médicale de Saint-Antoine de Guagno", ouvrage essentiel pour connaître les caractéristiques médicales de la source thermale et de la géographie des bords du Fiume Grosso.La vigne corse à table. Un village dans le vent
15 février 1939
Naissance à Cargese de Jean PAPADACCI qui s'établit à Poggiolo en 1867, premier habitant du village à être d'origine grecque. Les Grecs de Poggiolo
Construction de la maison de Jean-Martin DESANTI, sous-officier de carrière et deuxième Poggiolais à avoir été chevalier de la Légion d'Honneur. Habitation typique des maisons de notables de l’époque. La cloche de Saint Roch s'est tue
- Pendant plusieurs jours, un grand incendie détruit toute la végétation des pentes du Ciarvellu. Le feu en face de Poggiolo
- Les élections municipales du5 mai sont annulées par le conseil de préfecture de Nice. Organisées de nouveau le 30 mars 1930, elles donnent lieu à de tels incidents que le dépouillement a lieu... à Nice! Elles sont encore annulées le 13 février 1931. Péripéties municipales: et le dépouillement eut lieu... à Nice !
- Le 24 septembre, à la suite de la déclaration de guerre, le conseil municipal décide de créer un magasin municipal pour garantir l'approvisionnement du village contre la hausse des prix. L'initiative dura jusqu'au 27 juillet 1940. La mairie pense à l'alimentation des habitants
Arrêt de l'exploitation de l'établissement thermal de Guagno-les-Bains pour cause de légionellose.
16 août 1999
Dans le cadre des animations de la saint Roch pour restaurer les églises poggiolaises, exposition de vieilles photos dans les rues du village. Quand les Poggiolais regardaient leurs ancêtres
L'histoire de Poggiolo et de Guagno-les-Bains est bien plus riche que ce que l'on croit souvent. Ce blog l'a prouvé par de nombreux articles. Près de 300 dates ont été recensées dans notre chronologie.
A l'occasion de cette année 2024, on peut faire la liste des années se terminant par le chiffre 4 et pendant lesquelles ont eu lieu des événements concernant notre village.
On arrive à un total de 28 dates!
Vingt-huit anniversaires d'événements plaisants ou douloureux pour la communauté poggiolaise, comme par exemple:
les 430 ans de la première mention des qualités de l'eau des bains de Guagno,
les 390 ans de l'assassinat d'AMATO et de sa femme dans l'église de Saint Siméon
les 150 ans de la construction de l'actuelle église de Saint Siméon
les 110 ans du début de la première guerre mondiale pendant laquelle trente Poggiolais tombèrent au combat
les 100 ans de l'acquisition par le département du terrain des thermes de Guagno-les-Bains
les 80 ans de la libération de la France à laquelle participèrent plusieurs Poggiolais
les 60 ans du bétonnage des rues de Poggiolo
Certains faits se sont déroulés à Poggiolo ou Guagno-les-Bains, d'autres concernent l'ensemble des Deux Sorru ou de la Corse et ont eu des conséquences sur la commune. Ils ne sont pas à oublier.
Dans cette liste, chaque date est suivie d'un bref résumé et d'un lien vers un ou plusieurs articles du blog donnant plus de renseignements.
Désormais, vous saurez quels anniversaires seront à fêter cette année !
1284:
A la suite de la bataille navale de La Meloria, Pise est définitivement éliminée de Corse par Gênes, malgré la résistance de Giudice de Cinarca. L’organisation en pièves, qui subsista jusqu’à la Révolution française, date de l’époque pisane. L’égliseSant’Anorilla (nommée également Sant Anarilla ou Santa Anaria (déformation de Santa Maria), qui se trouvait aux Trois Chemins, date de cette période. Le feuilleton de l'été - Les guerres des seigneurs - 2/3: Gênes s'imposeLes origines et l'organisation religieuse de la pieve
Bataille de La Meloria.
1404:
Vincentello d'Istria, nommé lieutenant du roi d’Aragon, débarque à Sagone et devient comte de Corse (en 1407), puis vice-roi de Corse au nom du roi d'Aragon (en 1419). Son principal adversaire est Rinuccio de Leca qui fait ériger, de 1413 à 1414, sur le dernier contrefort de la crête d'Andatone (Ota), le château ou castellu di Rocche di Sia commandant la basse vallée du Porto.
1434:
le 21 avril, Vincentello est fait prisonnier en mer près de Bastia et exécuté le 27 avril, sur les marches de l'escalier du palais ducal de Gênes. Fin des prétentions aragonaises sur la Corse.
1454
Raffé (Raffaello) de Leca se soulève. Il est assiégé dans le château de Cinarca, au-dessus de Tiuccia, entre le 18 août et le 30 novembre, par les Génois. Il obtient une reddition honorable. Mais il se révolte de nouveau en 1456 et il est capturé dans son château. L'emblématique château de Cinarca est détruit en 1494-1495. Le feuilleton de l'été - Les guerres des seigneurs - 2/3: Gênes s'impose
Restes du château de Cinarca
1564-1569
La "guerre de Sampiero". Le chef militaire voulait libérer la Corse de la tutelle génoise. Il échoue et meurt dans une embuscade en 1567. Son fils Alexandre d’Ornano continue la guerre jusqu’en 1569. Le Vicolais lui resta fidèle jusqu’au bout.
1594
Edition de "L'Histoire de la Corse"d'Anton Pietro FILIPPINI, premier livre où est attestée la vertu des eaux chaudes des bains de Guagno. Notre Saint Antoine à nous
1634
Dans la nuit du 10 au 11 septembre, assassinat d’Amato de Soccia, fils du curé Paolo, et de son épouse à l’intérieur de l’église St Siméon. Le sacrilège provoque une crise entre l’évêque de Sagone et le gouverneur génois d’Ajaccio. L’église est désacralisée plusieurs années, ce qui entraîne la construction de la chapelle St Roch. Décapitation dans l'église de Poggiolo... en 1634
1794
Le prêtre Gian Antonio PINELLI est présent à la consulte du 19 juin 1794 en tant que représentant de la Comunità de POGGIOLO et signe l’Atto Costituzionale désignant le roi d’Angleterre comme roi de Corse,L'homme le plus cultivé de Corse (1/3)
4 octobre: fin de la construction du gros œuvre de l’église Saint Siméon décidée par le conseil municipal en 1863. Le curé Pierre-Jean OTTAVY, desservant de la paroisse, bénit l'église reconstruite. Mais il reste encore beaucoup à faire. "L'église d'en haut": Saint Siméon
1884
La dernière épidémie de choléra en France. Elle débute le 13 juin à Toulon et atteint rapidement la Corse. Par arrêté municipal, le maire de Poggiolo, Jules Martin DESANTI, interdit l’accès du village et des thermes de Guagno-les-Bains aux habitants de St André d’Orcino, commune touchée par l'épidémie. Poggiolo dit "stop" à l'épidémie
1894
Le Vicolais Jean-François GALLINI devient avocat-défenseur de Sousse, en Tunisie, où il s’est installé en 1888. Ses hautes fonctions lui permettent de faire attribuer des postes aux nombreux Corses des Deux Sorru qui viennent s’installer dans cette région du protectorat. Les Poggiolais ont de l'initiative (n°3: l'empire sahélien des Sorrinesi)
1914
- Elections législatives les 26 avril et 10 mai 1914. En votant à 32,4% pour le candidat socialiste PIETRINI (qui obtint 13,5% dans l'ensemble de la circonscription), Poggiolo confirme son profond ancrage à gauche. Il y a cent ans: l'originalité poggiolaise
- 5 septembre: Noël Ange François MARTINI est le premier Poggiolais tué de la première guerre mondiale, soit 14 jours avant Jean Toussaint MARTINI, mort le 19 septembre mais dont le décès fut le premier connu au village. L'annonce du premier mort
- Le 26 décembre 1924, le Ministère de la Guerre renonce à sa propriété sur le terrain de l’établissement thermal de Guagno-les-Bains au profit du département. Les terrains départementaux à Guagno-les-Bains
1934
Jean-Baptiste TORRE guillotiné à Bastia le 13 avril 1934. Le 17 août 1931, il avait été l’auteur du coup de feu qui tua le garagiste ajaccien présent dans l'établissement thermal de Guagno-les-Bains. 11 février 1932: Torre rattrapé à Muna
1944
- août: débarquement allié en Provence. Archange COLONNA y participe. Un chevalier à Poggiolo
- 24 août: originaire de Vero, Pascal VECCHI participe à la libération de Paris au sein de la 2e DB. Il y rencontrera sa future épouse, la Poggiolaise Julie PAOLI. Pascal VECCHI, héros de la seconde guerre mondiale
Pascal Vecchi.
- 2 octobre: François Marie DESANTI tué au combat à ROMCHAMP FOUR A COKE (Haute-Saône)
Le 2 mai, classement comme monuments historiques de deux baignoires en marbre placées dans les jardins de la Préfecture d'Ajaccio et qui proviennent des thermes de Guagno-les Bains. Et pourquoi pas celle qui se trouve toujours devant l'établissement thermal? Base de données Palissy:
- 28 octobre: décès de Mimi CANALE qui fut soldat, facteur et commerçant à Guagno-les-Bains Adieu Mimi
- 26 décembre: la croix du Fragnu installée en 1983 à l'entrée de Poggiolo, pour remplacer une plus ancienne, est abattue par le vent. Une nouvelle a ensuite été érigée. La croix n'a pas tenu jusqu'en 2015
Le patrimoine artistique de Poggiolo risque d'être fortement touché par la dégradation du portail décoré du cimetière privé. Un article précédent a déjà présenté ce chef-d'œuvre et un autre a évoqué la vie de son créateur, Félix DESANTI.
Une lettre a été envoyée au maire de Poggiolo pour lui demander d'intervenir, bien qu'il s'agisse d'un lieu privé et non pas public. En voici le texte.
Ils ne furent pas 108 Poggiolais à avoir participé à la première guerre mondiale, comme l'indique la liste publiée dans l'article Les 108 Poggiolais qu'il ne faut pas oublier. Il convient d'ajouter François Marie CECCALDI et Jean-Pierre CARLI et on arrive à 110.
Un de nos lecteurs nous a signalé également l'oubli de Jean-Pierre CARLI, ce Poggiolais d'adoption qui eut une longue carrière militaire, puis une activité commerciale dont la trace est toujours bien visible dans le village.
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Jean-Pierre CARLI était originaire d'Orto où il naquit le 16 octobre 1871. Ses parents : Jean-Baptiste CARLI et son épouse Marie-Françoise PASTINELLI.
Engagé volontaire au 63e régiment d’infanterie de ligne le 20 octobre 1890, il devint caporal en 1891 et sergent en 1892.
Rengagé en 1893, il passa au 2e régiment d’infanterie de marine. Jusqu’à sa libération du service actif, il fut affecté à différentes unités d’infanterie de marine, d’infanterie coloniale, de tirailleurs sénégalais et de tirailleurs soudanais. Adjudant en 1905, il participa à de nombreuses opérations au Sénégal, au Soudan (Mali actuel) et en AOF (Afrique Occidentale Française).
Il fut récompensé par de nombreuses décorations :
-médaille coloniale « agrafe Soudan » 1898
-médaille coloniale « agrafe Afrique occidentale française » 1903
-Etoile noire du Bénin (juillet 1904) (ordre créé par le roi Toffa, devenu souverain du Dahomey grâce à l’aide française, et reconnu comme un ordre colonial français)
-médaille militaire (30 décembre 1908)
Carte illustrée de l'AOF datant de 1931.
Le 22 octobre 1901, il épousa à Poggiolo Marie Lucie MARTINI (1866-1928). Ils eurent une fille Toussainte Marie Madeleine Jeanne, dite Toussainte, (1905-1977), épouse de Jean PINELLI (1885-1940), qui donna naissance à sept enfants.
Libéré le 21 juillet 1908, il fut mis à la disposition du ministère de la Guerre. Sous-lieutenant de réserve, il fut affecté au 116e régiment d’infanterie territoriale (RIT) à Ajaccio et devint lieutenant de la territoriale en 1911.
La guerre arrivant, l'armée rappela Jean-Pierre CARLI le 1er août 1914 et l'envoya en Tunisie avec le 116e RIT. Il retrouva les troupes coloniales en mars 1915.
D’après sa famille, il aurait été chargé de trouver des volontaires pour l’armée française auprès des autochtones d’Afrique de l’Ouest.
Démobilisé le 4 mars 1919, il résida à La Ferrière, en Algérie.
Revenu à Poggiolo, il bénéficia d’une licence qui lui permit d’ouvrir le café Saint-Roch au rez-de-chaussée de sa maison, voisine de la chapelle. Cette maison, datant de 1816, est encore nommée "la maison de Santa Joffre" par quelques anciens Poggiolais (voir l'article Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch).
L'entrée du café, en face de la maison de Pierre et Jeanne GRIMALDI, est fermée depuis longtemps. Elle est surmontée de l'inscription "Café St Roch" qui a été en grande partie cachée par du ciment. Après que ces photos aient été prises, la porte s'est détériorée et elle vient d'être renforcée par des planches.
Jean-Pierre CARLI décéda le 1er septembre 1953 à Poggiolo. Il était bien le cent-dixième Poggiolais.
L'artiste à qui Poggiolo doit le superbe portail du cimetière privé (voir l'article Un chef-d'œuvre qui disparaît) se nommait DESANTI Félix, surnommé « Custione ».
Il naquit le 18 février 1872. Ses parents étaient François Marie DESANTI et son épouse Jeanne CECCALDI.
Appelé pour le service militaire, il fut ajourné pour défaut de taille en 1893 et 1894 (il mesurait 1,53 m alors que la taille minimale exigée était 1,54). Finalement déclaré bon pour le service en 1895, il fut affecté au 40e RI (régiment d'infanterie) mais mis en congé en septembre 1896.
Marié le 30 novembre 1899 avec Marie Marphise MARTINI (1875-1917), il habita Bizerte (Tunisie) à partir de 1910.
UNE FAMILLE ÉPROUVÉE PAR LA GUERRE
Rappelé à la suite de la déclaration de guerre en août 1914, Félix fut affecté au 163e RI. Il fut blessé à la jambe droite par des éclats de bombes lancées d’avion le 22 octobre 1914, ce qui entraîna son détachement dans son foyer à Poggiolo en février 1915. Il réintégra ensuite le 173e RI jusqu’au 18 juin 1917. Il fit donc partie des 108 Poggiolais touchés directement par la guerre (voir l'article "Les 108 Poggiolais qu'il ne faut pas oublier"). En fait, ils furent 109, comme un prochain article le montrera.
Sa famille souffrit durement de la guerre. Deux des frères de Félix ont leur nom inscrit sur le monument aux morts de Poggiolo: Jean (1892-1915) et Jean Toussaint (né le 29 novembre 1873, décédé après le 1er août 1923, mais il n’est pas mentionné sur les fiches des Morts pour la France).
Un autre de ses frères, Joseph, blessé le 7 mars 1917 à Douaumont par un éclat d’obus, resta défiguré par une paralysie faciale. Enfin, Paul, fut prisonnier en Allemagne du 27 février 1915 au 7 décembre 1918.
Toutes les photos de cet article sont de Michel Franceschetti.
LE MAÎTRE DU FEU POGGIOLAIS
Félix rentra vivre à Poggiolo et s'installa comme forgeron. Son atelier se trouvait A Vazzina, en-dessous du Fragnu, près de l'actuelle maison de Josiane et Toto CANAVELLI. Il semblerait qu'il se trouvait même à l'endroit où Toto et Jean-André rangent leur matériel.
Félix fournissait tout le village en fers à cheval et faisant aussi fonction de maréchal-ferrant. Certains Poggiolais, alors très jeunes, se souviennent encore nettement de l'odeur de sabot brûlé qui montait jusqu'au quartier de Saint Roch.
De cette activité, il reste des pierres creusées qui servaient de réservoirs d'eau pour refroidir le métal. Elles se trouvent en face de la maison des CANAVELLi, en contrebas de la route et décorent le terrain où un bungalow a été construit.
La réalisation majeure de Félix DESANTI est le portail du cimetière privé, actuellement en grand danger de disparition (voir l'article Un chef-d'œuvre qui disparaît).
Il décéda le 6 avril 1951. Qui se souvient de lui? Qui pourra encore s'en souvenir si son portail est détruit?
:
blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).