En dehors de permettre de revoir le visage des êtres aimés éloignés ou disparus, une photo est toujours riche d’enseignements.
Ainsi, la photo de procession qui se trouve à la page 68 du livre I nostri antichi di U Pighjolu. Nous allons en analyser les différentes parties pour chercher des indices permettant de retrouver des éléments du passé de Poggiolo.
L'image ci-dessus est légèrement différente de celle qui se trouve dans le livre. Pour des raisons techniques et esthétiques, l'éditeur l'a légèrement rognée, notamment sur le côté droit.
Le photographe devait se tenir au bord de la terrasse de la maison du greffier Antoine François Léonard PINELLI, qui est maintenant la maison d'Ernestine.
Son emplacement supposé est figuré ci-dessous par une croix jaune (cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Quelques pas devant la procession, marchent trois enfants de chœur.
Dans le livre, leurs noms sont bien marqués: à gauche, Jean Martin PINELLI; au centre, tenant la croix, son frère François PINELLI; à gauche, Noël SICCHI.
Cette identification est importante car elle permet de dater l'événement.
Connaissant ces trois personnages (Jean Martin est né en 1946) et supposant l'âge qu'ils devaient avoir à l'époque, il est possible d'estimer que la photo a été prise un peu avant 1960, peut-être entre 1955 et 1960.
Leur habillement renforce cette estimation.
Ces trois enfants sont habillés avec la soutane ou soutanelle, longue robe rouge, noire ou violette, et avec le surplis ou cotta, vêtement blanc qu'on met sur la soutane. Ces ornements furent peu utilisés après le concile Vatican II (1962-1965) qui préconisa une plus grande simplicité des cérémonies catholiques. Actuellement, les enfants de chœur ont plutôt uniquement une aube blanche.
Après les enfants de chœur, une femme, dont le visage est caché, tient une grande bannière sur laquelle on reconnaît la Vierge Marie.
Cette bannière existe toujours. Elle se trouve à l'intérieur de l'église Saint Siméon. Protégée par un cadre vitré, elle est superbe avec sa décoration en fils dorés. Etait-elle le symbole d'une confrérie? Aucune inscription ne le prouve.
Mais elle n'est plus utilisée depuis longtemps. La preuve en est fournie par le film de la procession du 15 août 1966 que l'on peut consulter dans la vidéothèque poggiolaise.
Le reportage de la fête de Marie de cette année-ci montre toute la procession, avec la croix en tête et la statue de la mère de Jésus transportée sur un brancard mais la bannière est absente.
La photo du livre serait-elle donc celle du 15 août, jour de l'Assomption ?
Pas le moins du monde car, derrière la bannière, aux deux tiers des participants, on peut facilement reconnaître la statue de saint Roch.
La photo de la page 68 montre incontestablement une procession pour la fête de saint Roch, donc un 16 août, vraisemblablement entre 1955 et 1960.
Mais d'autres renseignements peuvent encore en être extraits. Ils seront indiqués dans le prochain article.
A suivre
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