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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 18:00

Etape après étape, Paul COLONNA, le maire de Guagnu, poursuit la restauration de l'église de sa commune, qui est réputée comme «la plus importante de Corse-du-Sud».

Le toit, le presbytère, le chemin de croix, entre autres, ont été refaits à neuf. Le tour des vitraux est arrivé.

Les nouveaux vitraux guagnais


Au total, ce sont 16 vitraux qui seront apposés dans l'édifice, tous réalisés par Carole Caterina MUFRAGGI, une spécialiste de cet art mariant le verre et le plomb et qui remonte au Moyen-Age. Les cinq premiers ont été mis en place; l'artiste s'est inspirée d'un triptyque sur bois installé depuis des siècles dans cette église (où officia le fameux Circinellu) pour trois d'entre eux:

 

– Saint Nicolas de Myre,

 

Les nouveaux vitraux guagnais

- Saint Pierre

Les nouveaux vitraux guagnais

- et une Vierge à l'enfant.

Les nouveaux vitraux guagnais

 

A ces œuvres se sont ajoutées:

 

- une déclinaison florale  

Les nouveaux vitraux guagnais

- et une composition sur la femme adultère.

Les nouveaux vitraux guagnais

Ces travaux d'envergure, dont chaque pièce mesure un mètre cinquante de haut sur plus d'un de large, et qui demandent des centaines d'heures de travail, sont cofinancées par la commune et la CDC. Ils contribueront par leur luminosité colorée à redonner au bâtiment sa splendeur originelle et son atmosphère de ferveur, pour la plus grande joie de tous. 

 

Origine du texte: Corse Infos.

Photos Véronique Poli.

 

Pour avoir plus de renseignements sur l'église de Guagnu, suivre ce lien:

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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 18:00
Sorru in Musica Natale à Vico

Cette année, Sorru in Musica Natale se décline sous la forme d'un trio qui se fait entendre à Sartene, Cargese et Vico.

Sorru in Musica Natale à Vico

 

Vendredi 21 décembre: 

Sorru in Musica Natale à l'église de Vico à 19h.

"Voyage musical en trio" avec Laura Sibella au piano, Paul-Antoine de Rocca-Serra au violoncelle et Bertrand Cervera au violon et à la direction d'orchestre.

Entrée libre.

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16 décembre 2018 7 16 /12 /décembre /2018 18:28

La fin décembre n'est pas forcément le meilleur moment de l'année pour aller faire des promenades en montagne. Toujours est-il que "Corse-Matin" publie actuellement chaque semaine la description d'un itinéraire sur le relief insulaire.

La dernière publiée est consacrée à la montée du Tretorre en partant de Guagno. La vidéo la décrit très bien, aidée par des vues de drone. On peut même apercevoir Poggiolo.

Pour ceux qui ne se souviennent plus de la légende sur l'origine de la division du sommet en trois parties, ils trouveront ci-dessous la référence de l'article de ce blog qui l'expliquait.

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14 décembre 2018 5 14 /12 /décembre /2018 20:06

Tous les Corses sont devenus orphelins aujourd'hui 14 décembre, quand Edmond Simeoni a rendu son dernier soupir à Ajaccio.

Il incarnait la défense de la Corse et de son peuple depuis si longtemps...

Né le 6 août 1934 à Corte, il fit ses études de médecine à Marseille et exerça à Bastia au milieu des années 1960 comme gastro-entérologue.

Avec son frère Max, il anima la contestation au projet d’un centre d’expérimentation nucléaire en Corse (1960), créa le CEDIC (centre d'étude et de défense des intérêts de la Corse) puis l’ARC (Action Régionaliste Corse) en 1967. Il se fit connaître en 1970 par son opposition au déversement des boues rouges de la société italienne Montedison au large de l’île de Beauté. Pour sauver une Corse en état de sous-développement avancé, son mouvement s'engagea dans la dénonciation de la mainmise des clans sur la vie politique locale, la redécouverte de la culture traditionnelle corse, la lutte contre la spéculation et la défense de l’environnement.

En 1974, l'ARC publia son livre-manifeste «Autonomia» réclamant la reconnaissance du peuple corse et une autonomie interne dans le cadre de la République.

 

Tout bascula le 21 août 1975. Un commando de militants de l’ARC dirigés par Edmond occupa une cave d’Aleria pour dénoncer les scandales financiers dans la filière viticole et l'impunité dont bénéficiaient par certains pieds-noirs. Le ministre de l’intérieur, Michel Poniatowski, couvert par le 1er ministre Jacques Chirac, utilisa des moyens démesurés: 1.500 gardes mobiles, blindés, hélicos… Les armes parlèrent et firent 2 morts à Aleria et 1 à Bastia le lendemain. Le jacobinisme n'avait pas voulu discuter.

 

Edmond Simeoni à Aleria (image INA).

Edmond Simeoni à Aleria (image INA).

Incarcéré, Edmond fut amnistié en 1981. Mais le FLNC, fondé en 1976, avait commencé ses actions terroristes. Simeoni s'opposa toujours aux violences clandestines, ce qui lui valut de nombreuses critiques des extrémistes. Il continua à incarner un courant modéré dans la forme mais intransigeant sur la défense des racines qui font l'identité  corse. Elu plusieurs fois sur les bancs de l'assemblée territoriale, il était reconnu comme un sage qui gardait une grande influence. Il eut la joie de voir son fils Gilles devenir maire de Bastia puis président du conseil exécutif de la Corse.

Edmond travaillait beaucoup auprès des Corses de l'extérieur, persuadé que leur appui était nécessaire pour sauver son île. Il écrivait toujours beaucoup et certains de ses très récents textes sont très instructifs.

 

Droit à l'existence du peuple corse

Le Peuple Corse qui a le droit imprescriptible à la vie - il le tient de l'Histoire et de sa légitimité -, a aussi le droit en vertu des conventions internationales, le droit imprescriptible à la reconnaissance officielle, à la maîtrise de son destin dans son Pays, pour y vivre paisiblement dans la paix; mais aussi par la création d'un développement maîtrisé et mieux partagé, projet dont le socle est constitué par les principes de l'humanisme.

Blog d'Edmond Simeoni, 21 novembre 2018

Sur la violence

  • Que notre combat engagé, pour la reconnaissance, la dignité et la liberté, n’a jamais eu pour vocation de démembrer nos Etats respectifs. Leur intransigeance, leur refus systématique de dialogue ont inévitablement suscité, dans certains cas et suivant les Pays, des actions violentes  que l’on peut regretter mais  qui sont tout à  fait  compréhensibles ; L’objectif a toujours été de faire reconnaître les droits et la légitimité de nos peuples en lutte. Il y aurait suffi une volonté et des évolutions adaptées, conformes aux intérêts légitimes des parties pour prévenir cette évolution.

 

remise du Prix Coppieters à Edmond Simeoni le 24 novembre 2018

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Edmond Simeoni et Michel Franceschetti au salon du livre d'Ajaccio le 9 août 2013

Edmond Simeoni et Michel Franceschetti au salon du livre d'Ajaccio le 9 août 2013

L'autonomie

Le plus important est, écrit Edmond dans son billet du 1ermars, de « poursuivre notre chemin sans outrances, sans violences avec pour objectif un statut d’autonomie de plein droit dans la République. »

Qu’est-ce que cette autonomie ? Edmond le précise dans le quotidien « La Dépêche» du 7 février : «Nous voulons rester dans une République qui conserve ses pouvoirs régaliens: la monnaie, la Défense, la Police, la Justice, les Affaires étrangères, avec pour le reste une autonomie de gestion. »

Idées et personnalité d'Emmanuel Macron (publié sur son blog le 1ermars 2018).

 

«Le Président de la République Française est un homme pressé, affairé, ambitieux ; il voit le monde à travers le diagramme, les ratios, la productivité ; il est parfaitement à l’aise à Davos et il vit les rendez-vous avec les grands de ce monde avec une jubilation manifeste. Il croit que le monde économique en particulier doit être tiré vers le haut, par des entreprises leaders performantes et qu’ainsi le cycle vertueux finira par profiter à toutes les bases.

On cherche en vain, dans sa démarche générale, une once d’humanité, de compassion, de compréhension; on a l’impression, peut-être fausse, qu’il considère les sociétés, les peuples, les entreprises, les institutions comme de simples variables d’ajustement qui doivent progressivement trouver leur juste place, grâce à l’harmonie rédemptrice du capital, des grands groupes, des financiers ! Un fantasme.

A mon sens, le lien avec la Corse est clair; il ne connaît pas du tout le dossier et la modestie des enjeux locaux, à l’échelle mondiale, le dissuade de s’y intéresser.»

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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 17:53

 

Dans ce reportage diffusé sur France 3 Via Stella, Laurent Rosano, infirmier libéral dans les Deux Sorru, Sylvie Ghislain Leandri, photographe amateur, et Cécé Buteau, artiste de Soccia, expliquent le sens de la création du livre "Portraits d'union".

 

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11 décembre 2018 2 11 /12 /décembre /2018 18:00

La France rurale est étouffée par le prétendu aménagement du territoire. Au lieu de capitaliser sur le tissu social des communes, l’État s’acharne à le détruire. Peut-être parce que les communes sont un espace de liberté ? 

La grande misère des communes de France

« Service de cardiologie de Sisteron, service d’urgence nocturne d’Embrun, maternité de Guingamp, service des soins de suite et de réadaptation de l’hôpital de Marcigny, service de pédiatrie hospitalière de Sedan, Ehpad du Theil-de-Bretagne, service de psychiatrie de Laragne-Montéglin, maternité de Châteaudun, etc. : voici la liste non-exhaustive des actes de décès signés par les Agences Régionales de Santé ce seul dernier mois ! ». Ce bilan dressé par l’éditorialiste de 36 000 communes, le mensuel de l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF), dans son numéro de juin 2018, montre la disparition galopante des services de santé dans les petites et moyennes villes.

 

Services en moins, charges en plus

En réalité, tous les services publics (écoles, gares, centres des impôts, hôpitaux, bureaux de postes…) sont touchés par cette fuite. La colère, en septembre dernier, du congrès des maires ruraux (communes de moins de 3 500 habitants), qui menace de ne pas organiser les élections européennes, se comprend aisément. Pour ne pas affronter les critiques, le président Macron, contrairement à la promesse faite l’an dernier, n’est pas venu au congrès de l’AMF (association des maires de France) qui s’est tenu en novembre.

Ces suppressions rendent plus difficile la vie des habitants des petites agglomérations qui doivent multiplier les déplacements pour être soignés ou pour que leurs enfants puissent suivre leur scolarité. Les maires ne peuvent pas aider leurs concitoyens car leurs moyens financiers sont constamment réduits par l’État, notamment sous le quinquennat Hollande où des baisses de dotation drastiques ont fait perdre jusqu’à 13% du budget municipal. L’imbroglio autour de la suppression de la taxe d’habitation fait craindre le pire.

Résultat: la DGF (dotation globale de fonctionnement) attribuée aux communes rurales s’élève à 156 euros par habitant contre une moyenne nationale de 174.

Pourtant, la population concernée n’est pas négligeable : 21,4 millions d’habitants (un Français sur trois) résident dans une commune rurale.

La grande misère des communes de France
Regroupement avant disparition ?

L’étranglement financier est accentué par le regroupement des communes au sein des EPCI (établissements publics de coopération intercommunale). Vanté pour être un moyen de réaliser des économies, le regroupement de communes entraîne souvent des frais de fonctionnement supplémentaires pour cette structure qui agrandit la distance entre citoyen et services publics.

Ainsi, la taxe sur les ordures ménagères a souvent fortement augmenté.

Le pouvoir au sein des EPCI est pratiquement toujours entre les mains du maire de la ville la plus peuplée alors qu’ils étaient censés, à l’origine, représenter toutes les communes. La loi du nombre ne favorise pas une répartition harmonieuse.

La communauté de communes de l'ouest corse se nomme maintenant communauté Spelunca-Liamone

La communauté de communes de l'ouest corse se nomme maintenant communauté Spelunca-Liamone

De toute façon, comme l’a dit en août dernier, au micro d’Europe 1, le député LREM de Paris Sylvain Maillard: «Garder ces maires de petites communes, de plus en plus isolées et sur qui pèsent de lourdes charges, n’est plus vraiment cohérent avec notre époque». De nombreux élus sont complètement démunis devant les demandes de leurs administrés, ce qui explique que plus de mille édiles ont démissionné de leurs fonctions depuis les élections municipales de 2014. Près de la moitié n’a pas l’intention de se représenter au prochain scrutin, comme René Raimondi qui abandonne la mairie de Fos en écrivant le 29 novembre à ses électeurs: «Les collectivités territoriales peuvent aujourd’hui être perçues comme de simples variables d’ajustement des politiques nationales, voire des boucs émissaires. Les élus locaux, les maires en premier lieu, sont de moins en moins armés pour assurer le quotidien et rassurer leurs concitoyens».

Pourtant, les maires sont les élus les plus appréciés des Français. Ils sont proches des gens et ils connaissent la réalité du terrain. Xavier Lacombe, maire de Peri, près d’Ajaccio, l’illustre par une image militaire : «Maire, c’est un rôle de voltigeur de tête, le premier dans une colonne qui prend la balle mais qui avertit et protège tout le monde et peut sauver la brigade ou la compagnie.» (La Corse, 30 novembre).

 

« Une révolution territoriale sans Révolution »

On assiste à une véritable «révolution territoriale sans Révolution», selon l’expression du professeur Gérard-François Dumont au colloque «Désertification et réanimation des territoires» organisé par la Fondation Res Publica le 27 février 2018. Les quatre lois (1) votées entre 2014 et 2017 (loi Maptam, loi sur la délimitation des régions, loi NOTRe, loi sur le statut de Paris) ont bouleversé l’architecture administrative française.

Il existe désormais vingt-deux métropoles formées par la transformation des EPCI regroupant plus de 400.000 habitants. Certaines sont de taille démesurée.

La métropole Aix-Marseille recouvrant l’ensemble des Bouches-du-Rhône, sauf le pays d’Arles dont les élus s’opposent à cette annexion, sa concordance avec le département devient de plus en plus évidente. Le Grand Paris, avec Paris et sa petite couronne, ressemble beaucoup à la région Ile-de-France.

 

La grande misère des communes de France
Le département est désormais dirigé par un conseil départemental dont les membres sont élus en binômes, afin de garantir la parité hommes-femmes. Le canton n’est plus qu’une simple circonscription électorale et personne ne se sent représenté par ces duos artificiels.

Après la suppression de neuf régions, les régions actuelles sont complètement en dehors de toute réalité historique ou géographique. En Occitanie, le seuil de Naurouze séparera toujours les anciens Languedoc et Midi-Pyrénées.

Ce véritable charcutage s’est accompagné de multiples réattributions de responsabilités qui sont passées inaperçues aux yeux des Français. Du coup, le simple citoyen ne sait plus à qui se plaindre pour signaler un trou dans la chaussée de sa rue. L’administration paraît bien plus lointaine qu’autrefois. Elle est physiquement éloignée dans les régions qui ont fusionné et où joindre la capitale régionale nécessite un temps de trajet bien plus long qu’auparavant.

Quant aux économies, elles ne sont pas au rendez-vous. Le transport scolaire ayant été transféré du département à la région, les parents des Hautes-Alpes devront désormais verser 110€ pour le car de leurs enfants contre 15€ l’année précédente.

 

 

La recherche aberrante de l’excellence

Ces aberrations n’ont aucune importance pour la révolution territoriale qui a été voulue dans le but de répondre à la compétitivité internationale et à la mondialisation.

Le discours dominant depuis la fin des Trente Glorieuses énonce qu’il faut fournir aux «investisseurs» mondialisés l’organisation territoriale que l’on pense correspondre à leurs attentes, et que ce cadre doit être le plus large et le plus dense possible. L’économiste Olivier Bouba-Olga appelle cette pensée «la mythologie CAME (Compétitivité, Attractivité, Métropolisation, Excellence)», pensée selon laquelle l'État doit concentrer ses efforts sur quelques pôles d’excellence, renforçant les inégalités socio-spatiales. Toutes les politiques publiques sont sous-tendues par cette croyance depuis quarante ans, quel que soit le parti au pouvoir. Or, Bouba-Olga montre, notamment dans Dynamiques territoriales: éloge de la diversité, que des initiatives innovantes peuvent exister dans de petits territoires, quand ceux-ci sont bien équipés, mais elles ne sont pas assez connues. D’autre part, les fameux «investisseurs» ne sont pas toujours au rendez-vous des pôles d’excellence érigés pour eux.

CC Pixabay ClkerFreeVectorImages

CC Pixabay ClkerFreeVectorImages

Les nouvelles citadelles

Il serait faux de qualifier cette évolution de recentralisation. Tout à son rêve CAME, l’État abandonne carrément les zones non rentables pour la mondialisation : territoires ruraux, petites et moyennes villes.

Comme l’écrit le sénateur Pierre-Yves Collombat, fondateur de l’association des maires ruraux, dans le bulletin d’octobre de cette association, «Les territoires sans avenir doivent être abandonnés à leur destin, aux soins palliatifs de plus en plus maigres, tant qu’ils ne seront pas politiquement négligeables».

Tout est mis dans les métropoles qui sont, comme le dit Christophe Guilluy dans Le Figaro du 18 novembre, «de nouvelles citadelles médiévales, avec une bourgeoisie qui se claquemure derrière ses remparts». Cette population a un mode de vie différent du reste des Français: «Dans ces espaces clos, les habitants ont simplement besoin de liaisons pour sortir – avions, TGV – et la voiture est, pour eux, obsolète.». Les métropoles n’ont même pas de grands liens économiques avec le reste de la population: «Aujourd’hui, Paris est beaucoup plus éloigné de l’hinterland français que de Londres, Barcelone ou Amsterdam». Les périphéries ne servent à rien pour construire le nouveau paradis mondialisé.

Les ploucs qui, selon Benjamin Griveaux, «fument des clopes et roulent en diesel» habitent loin de leurs lieux de travail et des administrations? Ils n’ont qu’à utiliser internet et le téléphone portable. Mais les zones blanches, où les ondes ne passent pas, sont encore nombreuses, surtout en zones montagneuses. Et le contact direct est nécessaire pour expliquer des cas difficiles à un fonctionnaire ou à un médecin.

La grande misère des communes de France
Photo de Pierre FAURE, extraite de sa série "France périphérique", avec l'aimable autorisation personnelle de l'auteur.

 

Sauver le maillage communal

La France a l’originalité d’avoir un maillage très étroit avec ses 36 000 communes héritées de la paroisse médiévale. Il y a là un atout important dont les technocrates ne se rendent pas compte. Les décisions parisiennes s’appliquent uniformément alors que notre pays est très divers. Si les municipalités étaient écoutées, des adaptations seraient possibles. Le meilleur exemple est l’obligation de limiter la vitesse à 80 km/h sur toutes les routes secondaires alors que des modulations étaient possibles selon la géographie locale.

Le regroupement systématique et autoritaire des communes est tout aussi absurde que la création de régions artificielles. Le découpage territorial est à refaire entièrement mais en gardant l’unité communale de base.

Le système électoral est à revoir car il n’est pas neutre. En PACA, la liste de Marion Maréchal-Le Pen avait obtenu plus de 42% des voix en 2015 mais ses élus au conseil régional n’ont été que 34% du total. Ces élections se font au scrutin de liste à la proportionnelle avec deux tours, ce qui empêche la représentation de nombreux courants d’idées politiques. Pour récompenser les socialistes de s’être désistés pour lui, Christian Estrosi, le président LR de la PACA, remplacé ensuite par Renaud Muselier, avait bien inventé une assemblée représentative consultative mais elle ne fonctionna jamais.

Le scrutin de liste est dangereux car il institue des élus hors-sol et entièrement soumis aux partis, et non pas des représentants du terrain.

Alors que la législation ne voit que les individus, elle devrait considérer l’espace et ses particularités aussi bien pour les élections que pour la fiscalité et les aides financières.

 

La France a besoin de diversité législative.

Les élus et les citoyens ont besoin de pouvoirs nouveaux et concrets ancrés d’abord sur la commune. Comme l’a écrit Alexis de Tocqueville dans De la démocratie en Amérique : «C’est dans la commune que réside la force des peuples libres».

Tant que le Français des campagnes ne sera pas aussi bien considéré que le Français des villes, il faut s’attendre à ce que le mécontentement s’exprime de plus en plus fort dans les urnes, dans les réseaux sociaux et dans la rue.  

 

(1) LOI n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (dite loi Maptam).
LOI n° 2015-29 du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral.
LOI n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite loi NOTRe).
LOI n° 2017-257 du 28 février 2017 relative au statut de Paris et à l’aménagement métropolitain. 
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11 décembre 2018 2 11 /12 /décembre /2018 10:22

Restos du Cœur

Comme chaque année, la Confrérie di u Padre Albini organise une collecte de denrées alimentaires non périssables au profit des Restos du Cœur. Les dons peuvent être déposés dans les magasins participants, dans votre église ou à l'église du couvent Saint François de Vico, jusqu'au 15 décembre.

Infos: 04-95-22-19-82 ou 06-84-96-57-63.

 

 

Les activités de la Confrérie

 

Concert de polyphonies

D'autre part, la Confrérie di u Padre Albini organise ce samedi 15 décembre un concert de polyphonies corses au profit des travaux du couvent Saint François de Vico, avec Jean-Paul POLETTI et le chœur de Sartène.

Le concert se tiendra à 18h30 à l'église du couvent Saint François.

Entrée: 15 euros.

 

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9 décembre 2018 7 09 /12 /décembre /2018 18:00

Edmond Simeoni incarne l'engagement pour la Corse depuis près de 60 ans. S'il n'est plus au premier rang des militants, il est toujours un observateur et acteur important de tout ce qui concerne les Corses de l'île et de l'extérieur.

Il vient de faire paraître un nouveau livre intitulé "L'inéluctable liberté". Voici comment il le présente sur son blog edmondsimeoni.com

L'inéluctable liberté d'Edmond Simeoni

 

Je vous informe de la parution de mon dernier ouvrage: «Corse, l’inéluctable liberté», aux Editions Alain Piazzola. 

Il s’agit du rassemblement de nombreux textes récents qui ont pu paraître soit dans des communications, soit sur les réseaux sociaux. 
L’actualité politique est particulièrement dense, tant en France continentale que dans l’Union Européenne et dans le monde, qui apparaissent particulièrement troublés par des événements graves, comme la crise des migrants, le réchauffement climatique, les conflits violents aux quatre coins de la planète et les difficultés économiques majeures de nombreuses populations. 
Bien entendu la Corse est confrontée à des échéances importantes, liées par exemple à la création de la Collectivité Unique, ainsi qu’à la réalisation progressive d’une économie, plus juste et qui s’inscrit résolument dans la modernité pour la gestion et dans l’avant-garde pour les projets (NTIC, Start up, Fatlab, ENR…). 
L’ambition est modeste, il s’agit simplement d’informer, d’échanger avec tous les autres acteurs, de participer à une meilleure compréhension des mécanismes publics; surtout de susciter et d’encourager tant la réflexion que l’implication.
 

Quatrième de couverture

Quatrième de couverture

ATTENTION: NE PAS RÂTER!

En janvier, paraîtra "Corse, Indépendance", le nouveau livre de Christian MONDOLONI, militant nationaliste de longue date.

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 18:02
"Portraits d'union", une magnifique initiative

Les aînés des Deux Sorru sont magnifiquement mis en valeur dans le livre "PORTRAITS D'UNION" dont la séance de dédicace a eu lieu mardi 4 décembre, dans les locaux de Santunione à Mezzavia.

Photos de l'association "Inseme - Se rendre sur le continent pour raison médicale"
Photos de l'association "Inseme - Se rendre sur le continent pour raison médicale"

Photos de l'association "Inseme - Se rendre sur le continent pour raison médicale"

À l’initiative du projet, il y a un an, Laurent Rosano, infirmier libéral dans le haut canton des Deux Sorru. Ses patients, il les trouve beaux, malgré les rides et autres marques du temps. Pour les mettre en lumière, il contacte Sylvie Ghislain Leandri, photographe amateur, qui avait fait de lui un portrait qui l’avait touché à l'occasion de la Marie-Do. Elle adhère avec enthousiasme et propose d’associer au projet Pierre Farel, pour qu'il apporte son regard d'artiste peintre à Ajaccio. À son tour, le peintre complétera l’équipe avec Mathieu Cabuy-Cianelli, graphiste et maquettiste: "Quelles histoires se cachent derrière ces portraits ? Quels souvenirs ont-ils éveillé en moi ? Derrière ces visages s’en cachent d’autres et je les garde dans mon cœur", commente celui-ci.

L’idée était de proposer à des personnalités de commenter chaque photo, sans même connaître celui ou celle qui a posé.

De cette année de travail passionné, est né un livre merveilleux.

"Portraits d'union", une magnifique initiative

Magnifiés en noir et blanc, les portraits ont su capter l’âme de chaque modèle. On devine le bleu des yeux de Madeleine, on ressent la force de Marie-Thérèse, on sourit avec Joseph ou Marie-Jeanne. Ils étaient vingt-neuf à prendre la pose, puis trente avec Antoine qui a demandé à participer lui aussi. Le livre est dédié à Félix et Baptistine, aujourd’hui disparus.

Côté artiste, les textes sont forts. A deux exceptions près, aucun ne connaissait celui ou celle dont il devait commenter la photo. Et si Thomas Dutronc a choisi le ton de l'humour, et les collégiens de Vico un poème inspiré de Boris Vian, la plupart sont empreints de poésie et de nostalgie. Certains binômes sont troublants, comme Jean-Toussaint et Éric Fraticelli, réunis dans la même expression. Ou encore Antoine et Jean-Charles Papi, si ressemblants et dont les regards semblent se croiser.

Photos extraites de la page Facebook de Portraits d'union.
Photos extraites de la page Facebook de Portraits d'union.

Photos extraites de la page Facebook de Portraits d'union.

Et si vous hésitez encore, il faut acheter ce livre:

- Parce qu'il est beau et que le toucher soyeux de sa couverture donne déjà le ton de la chaleur douce que vous ressentirez à en tourner les pages.

- Parce que les modèles ne sont pas anonymes pour nous qui habitons Poggiolo, Soccia, Orto, Guagno. Et qu'ils sont tous beaux!

- Parce que l'ensemble des bénéfices sera reversé à la Marie-Do et à l'association Inseme qui œuvrent pour les malades du cancer et leurs familles.

- Parce que ce livre fait déjà des envieux dans d'autres villages ou microrégions.

Il faut rappeler qu'il a été conçu pour rendre hommage à la vieillesse, mais aussi pour soutenir les associations. "L'association Dami a manu a été créée dans le but d'éditer ce livre, pour aider des causes qui nous tiennent à cœur,rappelle Pierre Farel. Pendant cette année de travail, personne n'a été rémunéré, hormis l'imprimerie MD dans le Vaucluse, qui a malgré tout joué le jeu en offrant la couverture et les marque-pages".

 

"Portraits d'union", une magnifique initiative
"Portraits d'union", une magnifique initiative

Au moment de présenter ce beau projet, Sylvie Ghislain-Leandri déclare : "Derrière mon viseur, j’ai presque honte de rentrer dans ta vie. Je t’apprends, je découvre tes forces et tes faiblesses, jusqu’à ton âme. Et comme tu m’as offert ton cœur, je t’offre à l’éternité".

Laurent Rosano souligne quant à lui : "Devant ces portraits d’anciens, je me demande quel sourire aurait eu Marie-Do si elle avait pu vieillir. Idem pour mon père. En faisant ce livre, je deviens un passeur, et je le dédie à mes enfants".

Le mot de la fin revient aux lecteurs : "Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait avec ce bouquin : vous apportez la vie !"Avec un seul reproche : "Pourquoi n'est-il pas mentionné Tome 1 sur la couverture ?"

Pour commander le livre en ligne : page Facebook de Portraits d’union.

(article de Pascale CHAUVEAU paru dans "Inseme" de décembre)

"Portraits d'union", une magnifique initiative

 

Points de vente : 
- AJACCIO : Espace Farel 1 rue de la barrière et à l'institut "Instant pour elle" à l'angle du Bd Masséria et de la rue Comte Bacciochi, Carrefour contact plein soleil résidence des Iles
- VICO : au tabac Station essence Fieschi

- SAGONE: chez Jean Olivier et Patricia Padrona

Vente par correspondance:

envoyer un chèque de 38 plus 8 euros de frais de port à l'adresse de Dammi a manu

Dammi A Manu  
42 San Biaggio 
Route d'Alata 
20090 AJACCIO 
ou: 
Espace Farel Créations 
Dammi a Manu 
1 Rue de la barrière 
2000 AJACCIO

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"Portraits d'union" a été présenté dans l'émission "Via Nova" du 3 décembre (à partir de 3 minutes 45).

 

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3 décembre 2018 1 03 /12 /décembre /2018 18:00

La question de savoir combien de curés poggiolais participèrent à la première guerre mondiale n'est pas farfelue.

En effet, à chaque génération, les principales familles de Poggiolo avaient au moins un prêtre dans leurs rangs. 

Quand la mobilisation générale fut décidée en 1914, deux ecclésiastiques originaires du village furent rappelés sous les drapeaux. Mais un seul participa à la guerre.

 

La bonne réponse était : UN. 

 

Qui était-il?

 

Et pourquoi la réponse DEUX n'est-elle pas la bonne?

Solution à la devinette du mois: Curés sac au dos !

Jacques Antoine MARTINI, trois fois soldat

Fils de Pierre MARTINI et de son épouse Marie Antoinette, Jacques Antoine MARTINI naquit à Poggiolo le 4 juillet 1873.

 

Elève du séminaire quand il fut recensé par l'armée, il fut incorporé au 40e régiment d'infanterie en novembre 1894. Il dépendait alors de la loi "curés sac au dos". Ce sobriquet avait été donné à la loi Freycinet du 15 juillet 1889 car elle supprimait de nombreuses exemptions au service militaire, et notamment celle des prêtres qui durent revêtir l'uniforme.

 

Mais, alors que le service militaire durait 3 ans, Jacques Antoine ne fit qu'un passage d'un an de novembre 1894 à septembre 1895... puis il fut rappelé en novembre 1899.

 

En effet, la loi "curés sac au dos" permettait aux élèves ecclésiastiques continuant leurs études de ne faire qu'un séjour d'un an sous les drapeaux. Seulement, s'ils n'étaient pas pourvus d'un emploi à 26 ans, l'article 24 les obligeait à accomplir les deux années de service restantes. Ce fut le cas pour Jacques Antoine qui se retrouva au 141e régiment d'infanterie jusqu'au 21 septembre 1901.

Jacques Antoine en uniforme du 141e RI.

Jacques Antoine en uniforme du 141e RI.

 

 

Il eut ensuite des postes dans l'Eglise corse, notamment comme vicaire à Cauro entre 1903 et 1906, puis à Renno.

 

Passé dans la territoriale, il fut rappelé le 1er août 1914. L'autorité militaire l'envoya au dépôt des blessés et prisonniers de Castelluccio comme infirmier (il avait accompli une période d'exercice dans une section d'infirmiers militaires en 1909). Mais il fut classé dans le service auxiliaire, puis réformé pour bronchite chronique en novembre 1915. 

 

Au total, Jacques Antoine MARTINI fut soldat plus de quatre ans en trois périodes distinctes.

 

Surnommé prête Ghjacumu, il fut ensuite nommé à Calcatoggio et Piana. Il décéda le 14 juin 1956, âgé de 82 ans, à Poggiolo.

Un article précédent a publié une photo de la Fête-Dieu au village peu avant le décès de Jacques Antoine. On devine le prêtre portant l'ostensoir sous le dais à côté de la chapelle Saint Roch. Au premier plan, on reconnaît Guy TRAMINI.

Solution à la devinette du mois: Curés sac au dos !

Un des frères de Jacques Antoine MARTINI, Paul Mathieu Alexandre Louis (1880-1958), qui n'était pas prêtre, fut rappelé lui aussi en 1914 et fit toute la guerre, dans l'infanterie puis dans l'artillerie.

 

 

Martin DEMARTINI, le prêtre insoumis

 

 

Le cas de Martin Demartini fut particulièrement embrouillé.

 

Né le 17 décembre 1882 à Poggiolo, d'Antoine François et son épouse Marthe, il fut appelé sous les drapeaux en novembre 1903, alors qu'il était "élève ecclésiastique" à Rome.

 

Il fut tout de suite réformé pour raison médicale, diagnostic confirmé l’année suivante. Rappelé dix ans plus tard, quand la guerre éclata, il fut encore exempté en décembre 1914.

 

En 1917, l'armée française cherchant à combler les pertes devenues immenses, son cas, comme celui de très nombreux exemptés, fut réexaminé et, cette fois, la commission, sans le voir, le classa «bon pour le service».

 

Martin DEMARTINI fut affecté à un régiment qu’il ne rejoignit pas. En conséquence, le 9 février 1918, il fut déclaré «insoumis en temps de guerre».

 

Mais il bénéficia d’une visite médicale particulière le 7 octobre 1918... au consulat français de la ville argentine de Rosario!

 

De nouveau pourvu d’une réforme pour raison de santé, il dut  cependant attendre juillet 1920 pour être rayé de la liste des insoumis.

 

Pendant ces années, si Martin Demartini, séminariste, puis prêtre, était mobilisable au titre de la loi française, le problème était compliqué par le fait qu’il se trouvait en Italie et qu'il travaillait au Saint-Siège, lequel l’envoya en mission diplomatique en Amérique du Sud pendant la guerre.

 

Ses deux frères combattirent:

- Jean Toussaint (1884-1960) fut blessé à la bataille de la Marne,

- et Jean Baptiste, né en 1893, mourut pour la France en 1915. Son nom est sur le monument aux morts de Poggiolo.

 

Martin DEMARTINI décéda en 1970 à Ajaccio. Mais certains Poggiolais se souviennent encore d'avoir vu dans les années 60pour suppléer l'abbé MILLELIRI certains dimanches, un vieux prêtre que l'on disait être "un monsignore" célébrer à Saint Roch en restant toute la messe assis à cause de son grand âge.

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