Tout va mal: guerre en Ukraine, hausse des prix de tous les produits, projet de réforme du système de retraite. Faut-il pleurer sur les malheurs actuels?
Pas le moins du monde car, après tout, "Tout a toujours mal marché", comme l'écrivait l'historien Jacques Bainville. On peut réagir en se révoltant. On peut aussi trouver des bons moments avec une bande de copains. Cette photo le démontre.
Toutes ces photos peuvent être agrandies en cliquant sur elles.
Les bouches font de grands sourires, les yeux brillent, la pose est parfaite (sauf les cornes pour un personnage du centre au fond). Tout incite à la détente.
Pourtant, au verso, une inscription donne la date du 15 août 1952, soit à peine sept ans après la fin du plus grand massacre de l'Histoire. Mais, après le drame, la vie reprend.
Les petits mots et les signatures pourraient permettre d'identifier ces copains car ils étaient Poggiolais. Ce document a été fourni par Philippe PRINCE qui l'a trouvé dans les affaires de sa mère, Marie-Antoinette, née DEMARTINI.
En dehors des identités, une autre question est celle du lieu du cliché. Une seconde photo peut fournir la réponse.
Les personnages sont dix au lieu de quinze mais ce sont les mêmes. Soit il s'agit du même jour mais un peu plus tard car ils sont plus couverts, soit le cliché a été pris la veille ou le lendemain. Surtout, on peut distinguer au fond une table et une cabane. Le lieu est la foire de Renno qui se tenait près de la chapelle de Saint Roch, entre ce village et Vico, durant trois ou quatre jours à partir du 16 août. Stands de ventes et jeux de toutes sortes permettaient de s'amuser. Trois des sujets photographiés n'ont-ils pas des chapeaux de fantaisie?
Les amusements grandirent à un tel point que le lieu devint une véritable fête foraine avec manèges, auto-tamponneuses, pêche aux canards, sans oublier les jeux d'argent où de grosses sommes disparaissaient pendant de longues soirées.
Les scènes suivantes datent de 2010. Nos lecteurs auraient-ils d'autres photos de ces moments?
Le salon du livre corse est devenu un moment important de l'année marseillaise.
La Fédération des groupements corses de Marseille et des Bouches-du-Rhone met la littérature et la culture corses à l'honneur en organisant son habituel
SALON DU LIVRE CORSE
le samedi 28 et le dimanche 29 janvier 2023.
Durant ces deux journées, le public aura accès de 10 h à 18 h à la Maison de la Corse, 69/71 rue Sylvabelle, 13006 Marseille, où se tiendront des dédicaces par une quinzaine d'auteurs, cinq conférences, des stands associatifs et de produits du terroir, et où seront exposés de nombreux ouvrages publiés par bon nombre d'éditeurs de Corse. Une grande tombola clôturera ces deux jours.
Voici la dernière série de dates se terminant par le chiffre "3" qui concernent des événements de l'histoire de Poggiolo.
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Septembre 1943 (il y a 80 ans): Mimi CANALE, de Guagno-les-Bains, débarqué en Corse avec les goumiers, est le premier soldat à entrer dans Vico libéré.
Septembre 1943 (il y a 80 ans): Jean-François CECCALDI, élu maire en 1919 et chassé par le gouvernement de Vichy, reprend la tête du conseil municipal. Il resta à ce poste jusqu'en 1959, soit un total de quarante ans.
19 juillet 1963 (il y a 60 ans): le séisme le plus important enregistré dans le Sud de la France (magnitude: 5,9 à 6) au cours du XXème siècle est ressenti à Poggiolo.
mars 1973 (il y a 50 ans): après de gros travaux, réouverture des thermes de Guagno-les-Bains par la société d'économie mixte gérée par Charles HOUVER. Le 16 mars 1976, la source est déclarée d'utilité publique par arrêté ministériel. Mais la fermeture intervint vingt ans plus tard.
1973 (il y a 50 ans):réforme cantonale qui supprime la moitié des cantons de Corse. Vico et Soccia deviennent les Deux Sorru. Dominique COLONNA, maire divers gauche de Vico, est le premier conseiller général de cette nouvelle entité.
2013 (il y a 10 ans): lors des travaux de restauration, CORTI, assistant de Marios SEPULCRE et arrière-petit-fils du peintre BASSOUL, décroûte la peinture verte de la chapelle Saint Roch et retrouve les couleurs originelles en brun marbré des colonnes.
2023 se situe exactement un siècle après une année 1923 particulièrement chargée.
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1903 (il y a 120 ans): le peintre Jean-Baptiste BASSOUL termine la décoration de l'église Saint Siméon, commencée par Jean-Noël COPPOLANI, mort en 1880.
1er février 1903 (il y a 120 ans): naissance de Martin PAOLI à Poggiolo.
Instituteur, chevalier de la légion d'honneur, conseiller général SFIO (parti socialiste) du canton de Soccia à partir de 1945, élu maire de Poggiolo en 1959, décédé le 1er juin 1968.
EN 1923, IL Y A CENT ANS
- naissance de Marcel ANGELINI
Engagé dans les Forces Françaises Libres etchevalier de la Légion d’honneur, il fut un des nombreux Poggiolais engagés dans la lutte contre l'Allemagne en 1939-1945.
Né à Vico le 28 septembre 1887, il publia la revue A Muvra en 1920 pour défendre la culture et la langue corse. Il entra dans le domaine politique en créant ce parti, devenu ensuite le Partitu Corsu Autonomistu. Son influence intellectuelle fut très grande.
- 8 juillet: François COTY est élu sénateur, après le décès le 20 avril de Jean-François GALLINI.
Le richissime parfumeur était déjà conseiller général du canton de Soccia depuis le 11 septembre 1921. Mais son élection fut annulée, notamment pour avoir eu le soutien du bandit Nonce ROMANETTI. En 1931, il devint maire d'Ajaccio.
Présent sur le monument aux morts de Poggiolo alors qu'il décéda cinq ans après la guerre, il est inscrit comme « DESANTI Jean Toussaint lieutenant»,accompagné par une accolade le réunissant avec DESANTI Jean (mort au combat le 26 février 1915) et l’inscription« FRERES ».
Après l'expédition militaro-policière de novembre 1931, il était le seul bandit à avoir échappé à l'arrestation. Errant entre San Bastiano et Pastricciola, il chercha refuge dans la maison familiale où les gendarmes vinrent le cueillir.
2023 verra l'anniversaire de plusieurs affaires religieuses et judiciaires du XIXe siècle.
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du 10 au 15 mars 1803 (il y a 220 ans): vente aux enchères des terres paroissiales confisquées par la Révolution.
Une première vente eut lieu le 10 mars 1803 mais elle fut annulée par une contestation du conseil municipal de Poggiolo: rien n'était prévu pour assurer un minimum vital au curé, situation que les catholiques poggiolais ne pouvaient accepter.
La deuxième vente aux enchères, le 15 mars, fut remportée par Antoine François Cristinacce de Vico, agissant en accord avec Jean Peraldi de Vico et François Franceschetti. Le curé garda la Tignosa.
1823 (il y a 200 ans): le bandit Théodore Poli, de Guagno, se fait proclamer « roi du maquis » par des bandits réunis dans la forêt d'Aitone. En avril 1823, il menace les prêtres desservants de Poggiolo et d'Orto s'ils ne lui versent pas de grosses sommes.
28 juin 1833 (il y a 190 ans): le Vicolais Casanelli d'Istria est nommé évêque d'Ajaccio.
Né à Vico le 24 octobre 1794 et décédé à Ajaccio le 12 octobre 1869, il dirigea l'Église corse durant trente-six ans et la réforma en profondeur. S'étant rendu acquéreur du couvent de Vico, il y implanta les Oblats de Marie-Immaculée qui entretiennent la vie spirituelle dans les Deux Sorru.
1863 (il y a 160 ans): le conseil de fabrique de Poggiolo décide la construction d'une nouvelle église (ce sera l'actuel Saint-Siméon).
Le premier argent fut apporté par la vente du presbytère dès le mois d'octobre 1803. Il fallut cinquante ans d'opiniâtreté pour terminer la construction.
1873 (il y a 150 ans): décision finale de la cour d'appel de Bastia sur les limites entre les communes de Poggiolo et de Rosazia à Libbiu.
La création des communes par la Révolution française s'appliqua difficilement en Corse, surtout dans les zones forestières disputées pour leurs richesses en bois et en terrains pastoraux. Le conflit fut particulièrement violent entre Poggiolo et Rosazia.
1883 (il y a 140 ans): pour la première fois, un radical, Etienne Leca, est élu conseiller général du canton de Soccia.
Le canton, qui paraissait être un bastion bonapartiste, tomba dès 1877 dans les mains du républicain Simon Ucciani. Cinq ans plus tard, il s'orienta encore plus à gauche.
1er juin 1883 (il y a 140 ans): décret de fermeture définitive de l'hôpital militaire de Guagno-les-Bains20
Autorisé en 1822, cet établissement fit, en plus des bains civils, la fortune de Guagno-les-Bains. Mais, soixante ans plus tard, il ne justifiait plus et, malgré les protestations, la fin fut irrémédiable.
Dans toutes les familles, à chaque nouvelle année correspondent des anniversaires nouveaux à célébrer.
Pour Poggiolo et les villages voisins, 2023 permettra de penser à des événements passés et à des personnes disparues. S'en souvenir est important car c'est ainsi que l'on peut garder ses racines et penser à tout le poids de l'Histoire qui, que nous le voulions ou non, a fait ce que nous sommes.
Les dates proposées ici sont des années se terminant par le chiffre "3". Quelques mots donnent l'importance de chaque événement et un lien est donné quand un article du blog des Poggiolais l'a déjà évoqué.
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1453 (il y a 570 ans): La république de Gênes, à court d'argent et voulant se concentrer sur son domaine continental, cède ses droits sur la Corse à l'Office de St Georges.
Ses troupes vont opérer une reprise en mains sanglante du territoire des seigneurs de Leca dont les Deux Sorru font partie.
5 juillet 1513 (il y a 510 ans): d'après un document génois, des Poggiolais sont revenus semer sur des terres interdites par la "disabitazione".
En 1501, après la dernière révolte de Giovan Paolo de Leca, la population de plusieurs villages avait été déportée pour transformer les Sorru en désert. Au bout de quelques années, des anciens habitants voulurent retrouver leurs terres d'origine malgré les sanctions. Quelques années plus tard, la mesure fut annulée.
1713 (il y a 310 ans): Santa Maria delle Gratie devient l'église paroissiale de Soccia.
Elle reçoit l'autorisation par l'évêque de Sagone d'ouvrir des registres paroissiaux. Mais l'église Saint Siméon de Poggiolo est toujours "piévane" et son curé a autorité sur les desservants de Guagno, Orto et Soccia.
1783 (il y a 240 ans): première mention des "eaux chaudes minérales de Guagno" sur une carte française, dans le Mémoire sur l'histoire naturelle de l'Isle de Corse,de Pierre Barral.
Les bains de Guagno sont représentés par la lettre H. Cliquer sur la carte pour l'agrandir.
30 avril 1783 (il y a 240 ans): d'après un rapport signé par "Francesco Franceschetti, Podestat, et par Gio-Stefano Pinelli et Paolo Martini, padre del comune », l'école de Poggiolo compte 16 élèves et est dirigée par le diacre Giovan-Antonio Pinelli.
Première mention de celui qui avait alors 23 ans et fut surnommé "l'homme le plus cultivé de Corse".
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).