La marche de Poggiolo jusqu'à Creno a été le passage obligé pour chaque génération. L'article précédent a montré les acteurs d'une telle excursion en 1954. Voici maintenant les participants d'une sortie auprès du lac en 1962.
Photo Joël Calderoni.
De gauche à droite, assis: Jean-Marc OULIÉ, Jean-Martin PINELLI et Jean-Marie PASSONI.
Au deuxième rang: Hervé OULIÉ, Hervé CALDERONI, François ORAZY.
Contrairement aux excursionnistes de 1954, ceux-ci n'ont pas connu la guerre. Ils font partie des fameux "baby-boomers" qui ont bousculé la société française et qui ont pu profiter de la prospérité des "trente glorieuses". Et l'on peut remarquer qu'aucun adulte n'est présent.
Cette photo est d'autant plus emblématique qu'elle a été prise pendant l'été 1962, au moment de l'indépendance de l'Algérie (proclamée le 5 juillet), au moment où des centaines de milliers de "pieds noirs" et de harkis connaissaient le drame de l'exode vers la métropole par peur d'être massacrés.
Plusieurs des jeunes Poggiolais que l'on voit ici avaient d'ailleurs vécu en Algérie ou dans d'autres colonies, comme ce fut le cas pour de nombreuses familles corses.
Le rite initiatique de la visite à Creno ayant été accompli, par ce groupe et par les autres jeunes de cette génération, les sorties en montagne se multiplièrent, allant de plus en plus loin et plus longtemps.
Voici, en 1963, encore une photo prise par Joël CALDERONI, cette fois devant la bergerie de Camputile. Au premier plan: François ORAZY. A gauche: Dominique PINELLI (actuellement conseiller municipal). Au centre: François OLIVA. A l'arrière-plan: Hervé CALDERONI.
Petit détail qui montre l'époque: François ORAZY a autour du cou une lanière soutenant un petit poste de radio à transistors. Les jeunes d'alors en avaient souvent avec eux, même si dans l'intérieur de la Corse la réception était souvent difficile.
Pendant une bonne dizaine d'années, cette génération écuma les montagnes environnantes, connaissant toutes sortes d'aventures, comme en 1965 et 1966 (voir ci-dessous).
Dans une petite communauté villageoise, les jeunes sont importants. Ils représentent le dynamisme et l'avenir. Même si leurs jeux et leurs facéties troublent la sieste des vieux, chacun est heu...
En 1966, réapparut le même projet d'excursion à Belle e Buone et Bocca-Soglia que l'année précédente ( voir le dernier article ). Cette fois, il était prévu de passer une nuit dans les berg...
La caméra disposée par la CdC pour avertir les automobilistes des conditions météo au col est devenue en quelques jours le partenaire de jeu préféré de nombreux insulaires, qui se livrent devant elle à des prestations... inattendues.
Longtemps, pour faire le buzz sur Facebook, Twitter ou Instragram, il fallait jouer à la pétanque avec Christian Clavier à Murtoli, escalader le Mont Blanc avec la bandera sur les épaules, ou danser avec une tripotée d'influenceuses à Calvi On The Rocks.
Mais ça, c'était avant.
Aujourd'hui, pour connaître son moment de gloire sur les réseaux sociaux, il faut se pointer à Vizzavona, en pleine nuit, par un froid glacial, sous la neige.
Naturisme en milieu réfrigéré
En effet, la tradition, depuis quelques semaines, c'est de faire découvrir la partie la plus charnue, et intime, de son anatomie grâce à la caméra de la CdC, qui, normalement, à pour but de tenir les Insulaires au courant des conditions météorologiques au col.
Tout a démarré le 17 janvier dernier, peu après 22 heures :
Evidemment, comme toujours avec les idées saugrenues, ces pionniers du naturisme en milieu réfrigéré ont fait des émules.
Dès le lendemain, d'autres audacieux ont fait la route, dans des conditions météo compliquées, pour livrer à la Corse le deuxième épisode de ce nouveau feuilleton, promis à un spectaculaire succès sur le net.
Mais plutôt que de se livrer au même exercice, les nouveaux venus ont préféré rendre hommage à une célébrissime série de jeux vidéo Nintendo.
Le 18 janvier dernier, peu après 23 heures, Mario et Luigi prenaient ainsi la pose, accompagnés de leur équipe, devant la webcam.
Depuis, Vizzavona est devenu le "spot" le plus couru de Corse. Et les manifestations de ce genre se multiplient.
Désormais, on ne se connecte plus uniquement sur le site de la CdC pour vérifier si l'on arrivera sans encombres jusqu'à Bastia ou Ajaccio, mais pour s'assurer de ne pas louper la dernière apparition farfelue en date.
On a même vu éclore des vocations...
I Kongoni, qui suivent de près l'actualité du col, et qui ont fait beaucoup pour la notoriété des héros d'un soir, n'ont pas manqué de rappeler que ce n'est pas la première fois que Vizzanova est mis à l'honneur de cette manière.
En 2021, déjà, une poignée d'automobilistes inventifs y avaient passé une partie de leur soirée.
On a hâte de voir ce que les prochaines nuits de froid nous réservent.
Mais on suggère aux prochains artistes d'opter pour le rond-point de Bocognano ou la sortie du tunnel de Bastia. Il y a une webcam aussi, mais il y fait moins froid. Et c'est moins loin.
L'hiver n'est pas le moment pour des promenades en montagne, comme pour aller au lac de Creno. Celui-ci est pourtant beau sous la neige, comme le montre la photo de Mathilde DEFRANCHI publiée dans Corse-Matin lundi 23 janvier.
L'endroit est très recherché l'été. Dans pratiquement toutes les familles poggiolaises, il existe des photos d'excursions près du lac.
Ainsi, Philippe PRINCE en a trouvé dans les affaires de sa mère Marie-Antoinette DEMARTINI. Quatre photos sont datées de 1954. Elle montrent une dizaine de personnes sur les bords du lac. Il est assez facile de distinguer, par leur allure et par leurs vêtements, celles qui vivent toute l'année au village (et qui sont venues avec des ânes car elles ne faisaient pas une excursion touristique) et celles qui sont de familles corses installées sur le continent.
Seulement, il est bien difficile d'arriver à les identifier.
Dans la première, le couple au premier plan est celui de Julie et Pascal VECCHI qui avaient alors 30 ans. A côté, il y a François DESANTI, de la Vazzina, et , derrière, avec la casquette, Xavier ou Félix PINELLI. Mais l'image est un peu floue.
Dans la quatrième photo, une identification est plus facile:
Connaissez-vous ce jeune homme en polo blanc et casquette blanche?
Agrandissons un peu l'image.
Aucun doute: nous voyons bien Jean-Martin FRANCESCHETTI (1925-2013) qui fut très actif notamment quand, à sa retraite, il s'installa au village.
Quand il fut photographié en 1954, il vivait à Marseille. Ce jour-là, son épouse Marie était restée à Poggiolo car leurs trois enfants (5 ans, 3 ans et tout juste 1 an) étaient trop petits pour marcher. Ils se rattrapèrent plus tard.
Mais cette phrase a bien été prononcée par l'anthropologue Ghjasippina GIANNESINI dans l'entretien accordé à Pascale CHAUVEAU pour Corse-Matin. Avec Aurélie MAURIN, géomaticienne (experte des problématiques d'aménagement croisant la géographie et l'informatique), elle vient de terminer une étude sur l'évolution et l'usage des estives dans notre micro-région. Les résultats ont été présentés à Orto lundi 16 janvier à des élus et des éleveurs.
En lisant l'article paru dans le quotidien du 22 janvier, on apprend pourquoi la transhumance a de l'avenir. On découvre surtout de nombreux renseignements sur les traditions des bergers corses. Retrouver la mémoire du pastoralisme permet de reprendre contact avec le monde de nos ancêtres et de réfléchir à l'avenir de nos villages.
Un troupeau en transhumance à Guagno-les-Bains dans les années 1960. Photo de Maryse Moretti.
La scène représentée ici peut faire frémir: une petite fille maigre marchant sur une route que l'on devine plus empierrée que goudronnée et, derrière elle, les murs d'un bâtiment en ruines.
Le flou, l'utilisation du noir et blanc, la déchirure de l'image ajoutent à l'impression de tristesse, pour ne pas dire de désolation, bien dans la ligne des sentiments dont les médias veulent nous imprégner actuellement.
Le film, dont une copie d'écran est ici publiée, a été tourné par Jean-Martin FRANCESCHETTI en 1952 ou 1953 à Poggiolo. Le lieu est reconnaissable avec la construction claire de forme carrée à l'arrière-plan: la dernière maison au bord de la route avant le "petit four", c'est-à-dire la maison COLONNA, qui est après la maison PINELLI. On est ici pratiquement devant l'entrée du bar du Belvédère qui, à cette époque, n'était pas encore construit.
Quant à la ruine, son état était récent car il existe une photo du même endroit datant de 1947 (photo déjà montrée plusieurs fois sur ce blog). Il s'agissait d'un hangar dont une partie, celle qui a disparu en 52-53, était en planches. On remarquera la joie évidente de ces jeunes gens qui avaient connu la guerre terminée depuis seulement deux ans.
Les anciens Poggiolais se souviennent certainement que, la ruine disparue, il y eut une cabane en bois pendant plusieurs années. Depuis dix ans, un transformateur électrique haute tension a été installé.
Et, plus bas, ont été construits le bar à droite et la maison de Fosca à gauche.
Une photo récente du même endroit que la première vue montre que nous ne sommes plus au temps de la petite fille et de la ruine. Le transformateur est caché par un laurier-rose. La maison COLONNA est encore bien visible, même si plusieurs constructions se sont ajoutées entre elle et la maison PINELLI.
Nous sommes toujours à Poggiolo.
Toutes les photos de cet article appartiennent à la famille Franceschetti.
Une "maison en pierre typiquement corse", c'est ainsi qu'est présentée la "maison de Jeannette", nom donné à la maison proposée en location à l'entrée de Poggiolo, à la Vigna.
Cette grande demeure de 200 M2 sur trois niveaux, proposée par Edwige DEMARTINI, peut accueillir huit personnes à un tarif de 826 ou 1316 euros la semaine.
Mais il faut se dépêcher si l'on veut en profiter car la première quinzaine de mai, la dernière semaine de juillet et les vingt premiers jours d'août sont déjà réservés. Il est vrai que, comme l'écrit en commentaire une ancienne locataire, "Le village et U Jeannette sont typiquement corses".
Deux particularités de l'annonce du site PAP (particulier à particulier): elle donne la date de construction (1869) et informe que la maison se trouve à "15 min du Lac de Creno". En réalité, elle est plutôt à 15 mn de chez Finfin, au début du sentier menant au lac.
Quant à l'annonce parue dans Gites.fr, elle signale l'existence d'une "borne véhicule électrique". C'est le progrès!
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).