Il y eut donc, dans les Deux Sorru, des voitures hippomobiles, c'est-à-dire tirées par des chevaux, ânes ou mulets, avant les automobiles à essence. Mais les traces documentaires en sont rares pour cette partie de la Corse.
Une carte postale, souvent reproduite, montre une diligence à Sagone. La présence, près d'elle, du débarcadère dit Portu Maio, près de la tour, montre qu'elle date du début du XXe siècle, quand le port exportait bois et olives et recevait surtout des matériaux de construction.
Heureusement, il existe une carte postale de la même époque et qui a été prise près de nos villages.
Le lieu est très facile à reconnaître: pratiquement devant l'entrée où se dresse maintenant l'auberge des Deux Sorru, au-dessus de Guagno-les-Bains.
Actuellement, la végétation est beaucoup plus abondante qu'il y a un siècle. Mais on devine Poggiolo (avec St Siméon) à droite et Soccia à gauche. Près de la bifurcation, la croix de Saint Antoine, qui a changé de place depuis cette époque, est reconnaissable.
Même si la photo n'est pas assez nette, elle montre bien que le véhicule est effectivement tiré par des chevaux ou mulets.
Savez-vous que nos villages furent à la pointe du progrès à cette époque-là?
Les conseillers généraux de Vico et de Soccia avaient émis le vœu, en 1904, lors de la session du conseil général de la Corse, que le facteur puisse venir en voiture et non plus à pied ou à cheval.
L'administration des Postes ayant répondu qu'il fallait donner une contribution financière, Vico, Poggiolo et Soccia eurent l'intelligence de s'associer.
En vertu de quoi, le rapport du Directeur des Postes et Télégraphes du 1er juillet 1905, au préfet de Corse, en vue de la session suivante du Conseil général, cita trois villages d'avant-garde:
"L'exemple a d'ailleurs été donné par les communes de Vico, Poggiolo et Soccia qui, moyennant une très modiquesubvention souscrite par elles, ont permis au courrier de Vico à Soccia de transformer son service à cheval en service en voiture."
Dans la ligne des photos de voitures présentées dans les deux articles précédents (voir ICI et voir ICI), voici un cliché pris par Joël CALDERONI en 1970, 1971 ou 1972.
La photo peut être agrandie par un simple clic.
Sur le côté de la maison de Valère, un groupe de joueurs de china cache une voiture. D'où, deux questions:
1-Quel est le type de cette voiture: une Ami 6 ou une Ami 8 Citroën ou une autre encore?
2-Pouvez-vous identifier les personnes absorbées par l'étude de leurs cartons de loto?
Avis: contrairement à l'habitude, l'administrateur du blog ne connaît pas toutes les réponses.
Si honnie, si critiquée maintenant, la voiture automobile fut le symbole de la liberté pour les Français de l'après-guerre qui pouvaient profiter de leurs congés payés. L'auto fut encore plus...
Les vieilles voitures ont toujours du succès, à l'instar de cette Traction qui a été remarquée à Rennu lors de la Tumbera du 5 février. Maintenant, les modèles d'automobiles sont bien diff...
En évoquant les anciennes voitures de Poggiolo, l'article sur les années 60 avait fait allusion à une sortie de route prés du col de Sorru d'une Traction Avant conduite par François OLIVA. En réalité, la voiture était une 203.
L'événement est décrit ici par Hervé OULIÉ qui était passager du véhicule.
Celle qui « quitta un jour la route pour les broussailles du col de Sorru », était bien une 203 Peugeot et ce ne fut pas un jour mais une nuit. J’en suis sûr et certain car j’étais à bord en compagnie de Christian Pinelli (mon petit cousin), qui lui s’en est tiré avec une fracture de l’avant-bras.
- Cela s’est passé de nuit, nous rentrions d’une nocturne, un peu trop arrosée ? Je ne crois pas, peut-être que nous revenions de la foire de Rennu ou un truc comme ça… Nous étions tous les 3 sur la banquette avant car à l’époque, il n’y avait ni ceinture ni sièges individuels à l’avant.
- La 203 est sortie de la route juste à la sortie du dernier virage à gauche avant la première ligne droite, en descendant vers Guagno les Bains. Je me souviens très bien de la voiture en travers de la route, fonçant vers le ravin, les phares éclairant le ciel de la vallée, puis des branches, un grand choc puis plus rien, à part le hurlement du moteur en surrégime. J’ai crié à François de lâcher la pédalle d’accélérateur car le moteur allait exploser! François a fini par reprendre ses esprits et couper le moteur. Dans le silence total, nous avons réalisé que nous étions posés bien à plat sur une plaque de granit mais avec au moins une roue arrière dans le vide, ce qui expliquait l’emballement du moteur, une roue motrice tournant dans le vide.
- Nous avons eu pas mal de difficultés pour descendre de notre rocher et nous frayer un chemin dans le maquis sans lampe, pour rejoindre la route.
- Plus de peur que de mal, à part Christian qui n’avait eu d’autre choix que d’appuyer son bras sur le tableau de bord pour amortir le choc. François et moi nous en tirions avec quelques bleus et quelques courbatures, mais la 203 était posée sur un rocher au milieu du maquis, à une dizaine de mètres en contrebas de la route, dans quel état ? Mystère, sa carrosserie n’avait pas trop souffert, mais le reste ? Et comment la ramener sur la route ?
- Je suis rentré sur le continent très peu de temps après et je ne connais pas la suite de cette histoire. François était bien embêté, car, comme tous les jeunes du village, nous avions bien le permis mais les voitures appartenaient à nos parents ! Je crois que cette 203 appartenait à l’oncle de François…*
* Selon une de nos correspondantes, la 203 aurait appartenu à Visconti OLIVA.
Si honnie, si critiquée maintenant, la voiture automobile fut le symbole de la liberté pour les Français de l'après-guerre qui pouvaient profiter de leurs congés payés. L'auto fut encore plus...
Si honnie, si critiquée maintenant, la voiture automobile fut le symbole de la liberté pour les Français de l'après-guerre qui pouvaient profiter de leurs congés payés. L'auto fut encore plus importante pour leurs enfants, les enfants du "baby-boum" qui, avec le permis de conduire, pouvaient se libérer de leurs parents.
Dans cette génération, il semble que François OLIVA fut le premier à avoir obtenu le carton rose qui autorisait à prendre le volant.
A Poggiolo, il conduisait une Traction Avant Citroën, qui quitta un jour la route pour les broussailles du col de Sorru. Il pouvait également disposer d'une Peugeot 203 sur laquelle il est ici assis avec Hervé CALDERONI, peut-être en 1968.
Photo Joël Calderoni.
En juillet 1969, quinze jeunes quittèrent Poggiolo pour visiter tout le nord de la Corse. Deux copains de François avaient une 2 Chevaux Citroën, la voiture longtemps la plus populaire.
Photo Michel Franceschetti.
Cette balade automobile et touristique utilisa plusieurs véhicules comme la 4L Renault de Michel FRANCESCHETTI qui est visible sur la photo suivante, prise dans les calanche de Piana.
De gauche à droite, deux copains, François OLIVA, Joël CALDERONI, Bernard FRANCESCHETTI, Christian PINELLI et Hervé CALDERONI. Photo Michel Franceschetti.
La 4L stationnant au village, devant la maison de Valère, en 1973, juste après un orage, ce qui explique les débris sur la chaussée.
Photo Michel Franceschetti.
Et, si on avait des soucis mécaniques, on pouvait compter sur le garage de Jean MICHELANGELI (1907-1983), au Fragnu, ou sur le savoir-faire de Hervé OULIÉ.
Heureux temps de la pollution sans remord!
Hervé Oulié réglant le moteur de la 4L de Michel Franceschetti. Eté 1969.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).