Depuis le mercredi des Cendres, le 5 mars, les chrétiens sont entrés dans les quarante jours du Carême, temps de conversion et de préparation de Pâques, fixé cette année au 20 avril.
Même si les amusements ne doivent pas être à l'honneur pendant cette période, il n'est pas interdit de penser à un calendrier de distractions plus ou moins proches. Le Comité des fêtes de Poggiolo et Guagno-les-Bains a publié ses activités prévues au printemps et en été. Retenez les dates.
Mimi Desanti épouse Carminati, née à Orto le 28 février 1929, est décédée lundi 24 février 2025.
Elle rejoindra son époux qui repose au cimetière du village depuis deux années.
Une cérémonie religieuse aura lieu vendredi prochain 7 mars à 10h chez Picchetti, à Ajaccio, suivie de l’inhumation au cimetière d’Orto.
Plus nombreux qu'on ne le croit souvent, des corps de soldats tombés au combat ne sont pas tous retrouvés, surtout quand les morts sont si nombreux qu'ils se mélangent ou quand les obus ont déchiqueté les corps et bouleversé le terrain. Il en fut ainsi pendant la première guerre mondiale.
Voici exactement 110 ans, le 4 mars 1915, Jacques Antoine DESANTI disparut à Vauquois, dans la Meuse. Situé à 35 kilomètres de Verdun, l'endroit fit l'objet de combats acharnés du 15 février au 23 mars 1915 entre soldats français et allemands.
Jacques Antoine disparut une semaine après la mort, au même endroit, d'un autre Poggiolais, mais d'un autre régiment: Jean DESANTI.
Jacques Antoine DESANTI était un soldat d'expérience: il avait 34 ans et avait combattu dans les colonies.
Dans la banque de données des Poggiolais en 14-18, sa fiche, reproduite ci-dessous, montre, en plus de la détresse morale d'avoir ses enfants tués, la détresse économique des familles de soldats: son père Jean Baptiste DESANTI a obtenu une aide financière pour subsister.
FICHE 38-DESANTI Jacques Antoine
Né le 18/09/1881 à Poggiolo - Décédé le : 4/03/1915
Parents : Jean Baptiste DESANTI et Xavière PIETRI.
Frère d’Etoile Marie (fiche 29), Dominique Xavier (fiche 32), François Marie (fiche 37) et Paul Baptiste (fiche 48).
Taille : 1,58 m.
Engagé en février 1912 au 10e régiment d'infanterie coloniale, passe ensuite aux 9e et 22e régimen.
Campagnes du Tonkin et de Madagascar.
Disparu le 4/03/15 à Vauquois (Meuse), déclaré Mort pour la France.
Un secours de 150 francs est accordé à son père le 3 août 1915.
Cité sur le monument aux morts de Poggiolo avec le seul prénom de Jacques et avec une accolade qui le relie à son frère Dominique (fiche 32).
Toutes les fiches des Poggiolais en 14-18 sont accessibles par le lien
http://poggiolo.over-blog.fr/tag/guerre%2014-18/
Si des gendarmes et des voltigeurs corses tombèrent sous les balles de Théodore (voir les articles précédents), les prêtres furent victimes d'une autre façon du "Roi de la Montagne".
PUNIR LES MAUVAIS BERGERS
Henri PIERHOMME (de son vrai nom PIERANGELI) rapporte que Théodore aurait expliqué le sens de sa stratégie en disant: "je vise certains prêtres qui sont de mauvais serviteurs de Dieu et qui, par leurs paroles impies, dressent leurs ouailles contre les "frères du malheur" que nous sommes. Ils prèchent la pauvreté et la bonté au nom de Jésus, qui était pauvre et bon, mais ils vivent dans l'abondance et accumulent les écus tout en attisant contre nous la fureur de nos ennemis. Il convient que nous punissions ces mauvais bergers et que nous prélevions sur eux le trésor de guerre qui nous permettra de défendre notre liberté et notre vie... Nous sommes avec Dieu contre ses méchants serviteurs!"
Il est piquant de se rappeler que, d'après la tradition, Théodore POLI descendrait de Lario POLI ou Hilaire (écrit aussi Hylaire), curé de GUAGNO, qui avait bénéficié de faveurs de la part de Théodore de NEUHOFF, roi de Corse en 1736. En souvenir, le curé aurait prénommé son fils (car de nombreux prêtres corses eurent des enfants jusqu'à la fin du XVIII° siècle) Théodore. Le prénom serait passé ensuite à son petit-fils qui fut le "roi de la montagne".
Théodore avait créé une véritable organisation de bandits, régie suivant ce que l'on appella les "Constitutions d'Aïtone". Afin d'alimenter le trésor de guerre, des groupes de 5 à 7 personnes armées se déplaçaient de village en village pour racketter certains habitants. Ces percepteurs opérèrent dans le SORRU, le SEVI, le CRUZZINI, le NIOLO et jusqu'en BALAGNE. Le 22 juillet 1822, loin de leur champ d'action habituel, Théodore et plusieurs complices assaillirent le curé de PIEDIGRIGGIO (près de PONTE LECCIA) dont la maison fut entièrement pillée.
LA LETTRE AU CURÉ DE POGGIOLO
Le plus souvent, le prêtre recevait une première injonction à payer. S'il ne s'exécutait pas, il en recevait parfois une seconde avant d'être agressé physiquement.
En avril 1823, Théodore et d'autres contumaces firent sommer les deux prêtres MASSIMI, desservants, l'un de POGGIOLO, l'autre d'ORTO, de leur fournir une somme de 300 francs. A l'époque, le prêtre de SOCCIA était le seul avec le titre de curé et il avait autorité sur les prêtres de Sorro in sù (POGGIOLO, GUAGNO et ORTO) et sur ceux du Cruzzini (AZZANA, PASTRICCIOLA, ROSAZIA, SALICE et SCANAFAGHIACCIA qui prendra le nom de REZZO en 1921) qui n'étaient que ses desservants. La somme demandée n'ayant pas été payée à la date déterminée, ces ecclésiastiques reçurent la lettre suivante :
« Aussitôt que vous recevrez la présente, nous vous ordonnons de venir avec celui qui vous la remettra, et d'apporter la somme de 600 livres, au lieu-dit la Serriciola, territoire d'ORTO. Nous vous prévenons que, si vous ne versez pas cette somme aujourd'hui, conformément à l'avis que nous vous avons déjà donné, votre vie en répond ainsi que vos biens, les animaux comme les choses inanimées. Nous exterminerons tout sans aucun égard. Peine de mort pour quiconque ira chercher des subsistances pour les deux curés.
Nous vous saluons, et vous tiendrons parole. Le temps expire aujourd'hui. »
On ignore quelle suite fut donnée à ce texte mais la réputation de Théodore était telle que l'on s'exécutait par tous les moyens.
Ainsi, l'abbé LECA, desservant de PASTRICCIOLA, reçut le 7 février 1825 une lettre lui demandant 50 fr. L'ecclésiastique ne put rassembler que 10 fr qu'il remit à l'envoyé de Théodore. Il reçut bientôt un second message accompagné de telles menaces qu'il dut emprunter 10 fr et les envoya en renouvelant ses excuses. Cet effort ne l'empêcha pas d'être de nouveau rançonné le 10 novembre 1826 par Théodore et son frère qui, après l'avoir garrotté, dévalisèrent son logement.
LA LETTRE AU CURÉ DE GUAGNO
Théodore tenait une comptabilité rigoureuse des contributions qu'il recevait. Le plus souvent, ses envoyés gardaient le numéraire et lui remettaient les objets précieux qu'il écoulait ensuite. La lettre ci-contre, datée du 18 juillet 1823, est adressée au curé de GUAGNO LEMPERONI qui lui servait de boîte aux lettres. Parmi les informations de cette missive, on apprend que le curé principal SANTI a versé 100 scudi (monnaie italienne de faible valeur) au lieu de 100 francs et qu'Antonio PELLEGRINI n'a encore
rien versé. Par contre, Antonio DALTORI, doyen de COGGIA-SAGONE, est en règle.
Mais les prêtres ne furent pas toujours résignés à être tondus.
LA RÉSISTANCE DES CURÉS
Henri PIERHOMME écrit avec amusement que la première réaction des prêtres fut "d'appeler sur Théodore les malédictions du ciel" mais que "cette méthode de défense s'était révélée inefficace". Une attitude plus active fut nécessaire.
Barthélémy GAFFORY, curé de CASTIFAO, ayant reçu un premier ordre pour payer la taxe, mobilisa ses paroissiens. Quand Théodore et cinq complices vinrent taper à sa porte, ils furent accueillis par une fusillade venant des fenêtres du presbytère. L'un d'eux fut blessé et la bande préféra déguerpir.
A CASTIGLIONE, l'abbé COLONNA utilisa la même tactique. Théodore reçut une balle dans l'épaule.
La résistance des curés, et l'écho qu'elle eut auprès des paroissiens, commença à marquer le début des difficultés du "Roi de la montagne".
Les exploits de Théodore. 1/6: Le bourreau de Bastia - Le blog des Poggiolais
Dans l'histoire de la Corse, le premier bandit "officiel" fut Théodore POLI, de Guagno. L'imaginaire collectif s'est emparé de ce personnage dont l es exploits o nt été amplifiés et déformés...
https://poggiolo.over-blog.fr/2025/02/les-exploits-de-theodore.1.html
Les exploits de Théodore: mort aux gendarmes (2/6) - Le blog des Poggiolais
L'article du 15 février a été le premier d'une série que ce blog consacre à Théodore POLI, le premier grand "bandit d'honneur" qui était originaire de GUAGNO et qui sévit surtout dans les ...
C'était, au jour près, il y a 230 ans. Le 28 février 1795, le Poggiolais Francesco FRANCESCHETTI était reconnu comme député de la piève de Sorru in sù.
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Pendant la Révolution Française, les excès de la Convention avaient poussé Pascal PAOLI à demander l'aide anglaise. Il en résulta que la Corse fut associée au royaume d'Angleterre pendant près de deux ans, de 1794 à 1796, sous l'autorité du roi Georges III.
Le 26 février 1915, voici exactement 110 ans, le Poggiolais Jean DESANTI mourait pour la France. Ayons une pensée pour lui.
Dans notre banque de données sur les Poggiolais en 1914-1918, il a la fiche 39.
39-DESANTI Jean
Né le : 8/10/92 - Décédé le : 26/02/15
Parents : François Marie DESANTI et Jeanne CECCALDI.
Frère de Félix (fiche 33), Jean Martin (fiche 42), Jean Toussaint (fiche 43), Joseph (fiche 45) et Paul (fiche 46) qui ont tous participé à la première guerre mondiale.
Taille : 1,55 m.
Engagé en 1912 au 46e RI (régiment d'infanterie).
Soldat de 1ère classe en novembre 1913, remis soldat de 2èmeclasse le 15/04/14 pour mauvaise conduite.
Mort le 26/02/15 à Vauquois (Meuse), déclaré Mort pour la France le 18/01/19.
Cité sur le monument aux morts de Poggiolo comme son frère Jean Toussaint. Ils sont réunis par une accolade.
Toutes les fiches des Poggiolais en 14-18 sont accessibles par le lien
Les autocollants sont les représentations les plus courantes d'un village (voir article précédent) mais la palme de l'insigne le plus original, pour ne pas écrire le plus ahurissant, est celui d'Orto!!!
Il a existé un écusson sous la forme d'un badge en tissu destiné à être cousu sur un vêtement. Il transformait ce village de montagne en station balnéaire d'Orto-plage!!!
Il était le résultat d'un détournement d'un ancien écusson de Moriani-Plage. Il correspond à une époque (fin des années 60, début 70) où l'on apposait de tels insignes sur les sacs à dos ou les blousons.
Cette pièce unique n'est pas du tout représentative de la réalité ortigaise et elle fut certainement une initiative individuelle. Elle a été miraculeusement conservée. Elle était visible sur un excellent site consacré à Ortu qui est fermé depuis plusieurs années.
Existe-t-elle encore? Qui en fut l'auteur?
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L'album de photos des Poggiolais:
Pour le commander, suivre le lien:
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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?
Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
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Vacances de Pâques:
du samedi 12 avril au lundi 28 avril.
Vacances d'été:
samedi 5 juillet.
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Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.