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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 18:00

Si la loi de 1905 est la plus connue des mesures qui imposèrent la laïcité, elle fut précédée par de nombreuses autres décisions.

Dès 1789, toutes les propriétés de l’Eglise furent nationalisées et vendues comme biens nationaux. Puis, quand, en 1879, les républicains eurent remplacé les monarchistes de la Chambre des Députés, du Sénat et de la Présidence de la République, ils mirent en place avec Jules FERRY une législation anticléricale de grande ampleur.

Vico fut au premier plan des retombées de cette politique. Le couvent,  franciscain à l'origine, avait été fondé en 1481 par Giovan Paolo de LECA. Sur l'importance de ce personnage, voir l’article paru dans ce blog: Le feuilleton de l'été - Les guerres des seigneurs - 3/3: la fin de la Cinarca

Nationalisé comme tous les biens religieux en 1789, le monastère fut épargné de la destruction car les Vicolais s’opposèrent à sa vente et laissèrent des frères vivre dans les bâtiments qui s’abimaient peu à peu.

Il fut sauvé de la ruine quand, en février 1836, l’évêque d’Ajaccio, Mgr Raphaël CASANELLI d’ISTRIA, l’acheta aux Domaines. Le 7 mai 1836, il en fit donation à la congrégation des Oblats de Marie Immaculée, fondée par Mgr Eugène de MAZENOD. Le premier supérieur en fut le Père ALBINI dont l’œuvre marqua les esprits.

Statue de Mgr CASANELLI d'ISTRIA à Vico.

Statue de Mgr CASANELLI d'ISTRIA à Vico.

LE SAUVETAGE DE 1880

 

Les décrets de mars 1880, inspirés par Jules FERRY et Léon GAMBETTA, permirent de fermer 261 couvents et d’expulser près de 6.000 religieux dont beaucoup partirent à l’étranger. Mais, là encore, le couvent est sauvé, comme l’écrit l’abbé François CASTA :

«A l’annonce de l’application des décrets de 1880, l’attitude des populations fut si menaçante – en particulier à Vico en faveur des Oblats et à Sartène en faveur des Franciscains – que le préfet télégraphia à Paris pour signaler que l’expulsion des religieux était, dans ce département, une entreprise dangereuse, voire impossible. Après avoir reçu un blâme du ministre, le préfet, prêt à donner sa démission, se rendit à Paris. Très mal reçu, il finit par faire entendre ses arguments et obtenir un sursis en faveur des religieux de Corse, à l’exception des Jésuites» (François J. CASTA, «Le diocèse d’Ajaccio», ed. Beauchesne, 1974, page 216).

Une pétition, présentée au Sénat par le légitimiste Charles CHESNELONG, signée par trois mille habitants de Vico et des environs (plus exactement de Cargèse, Murzo, Ota, Bologna, Guagno, Rosazia, Pastricciola, Arbori, Vico, Salice, Poggiolo, Orto, Coggia, Soccia, Marignana et Azzana) qui s’étaient dits prêts à donner leur vie pour garder les Oblats, explique l’attitude du préfet OMER de MARÇAY. Il fut d’ailleurs remplacé dès octobre de la même année 1880.

L'EXPULSION MAIS SANS LA CONFISCATION

 

Une nouvelle alerte eut lieu en 1903 alors que les expulsions de communautés religieuses se multipliaient.

La plus spectaculaire fut celle des Chartreux qui quittèrent le monastère de la Grande-Chartreuse dans la neige, entre deux rangées de soldats. 

La Laïcité en action dans les Deux Sorru : le sauvetage du couvent (3/6)

«En juillet 1901, nouvelle loi d'expulsion contre les congrégations non autorisées. Les Oblats de Vico reçurent l'ordre de livrer la maison au Gouvernement le 2 mai 1903. La foule accourue empêcha les forces de l'ordre de déloger les Oblats et les autorités judiciaires d'apposer les scellés aux portes. Le préfet réquisitionna la troupe qui devait arriver le 3. Pour éviter des incidents sanglants, le père Bernardin d'Istria se présenta à une fenêtre du couvent et convainquit les fidèles à laisser partir la communauté, qui fut solennellement accompagnée à Vico.



Le couvent ne fut nationalisé que pour peu de temps. Mgr Noël Casanelli, vicaire général et neveu de Mgr Raphaël Casanelli d'Istria, fit valoir en justice une clause de l'acte de donation du couvent aux Oblats par son oncle. Elle stipulait que si pour une raison quelconque ceux-ci quittaient la maison, la propriété devait revenir à sa famille. Il obtint gain de cause en 1907 et le couvent devint la propriété de la famille Casanelli qui en fit sa résidence d'été.» (Yvon BEAUDOIN, OMI, article Vico dans le Dictionnaire historique vol. 1 du site Oblate Communications, http://www.omiworld.org/).

Grâce à la précaution de l’évêque, l’Etat ne put mettre la main sur le couvent. Le couvent revint finalement au diocèse en 1927 et les Oblats s’y réinstallèrent en 1935. Et ils y sont toujours.

 

(à suivre: le trésor municipal)

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15 janvier 2016 5 15 /01 /janvier /2016 21:15

L'IMPORTANCE DES FABRIQUES

 

Parmi les articles de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat votée en 1905, il était prévu la suppression des fabriques instituées par le Concordat de 1801. La gestion matérielle de l’église paroissiale était assurée jusque là par un conseil de fabrique ayant ses ressources propres et pouvant les compléter par l’aide du conseil municipal.

Ainsi, le conseil de fabrique de Soccia décida en 1837 de construire une nouvelle église. De même, l’actuel Saint Siméon de Poggiolo résulte d’une décision du conseil de fabrique prise en 1863.

Xavier PAOLI en a décrit la construction dans le numéro 1 du journal «L’Info U Pighjolu» de février 2007 qui fut repris dans un article publié sur ce blog sous le titre "L'église d'en haut": Saint Siméon.

«Le premier argent fut apporté le 4 octobre 1863 par la vente de la "casa chjegale" (presbytère).

Muni de ce premier viatique, la communauté villageoise entama alors un véritable marathon d'opiniâtreté et de volonté qui dura pratiquement 50 ans.

Chaque famille donna soit de l'argent, mais il y en avait peu, soit une part de récoltes: tabac, huile, farine de châtaigne, bétail ...

Il y eu des moments de profond découragement, mais jamais il ne fut envisagé de baisser les bras.

Après bien des vicissitudes, on vint à bout de gros oeuvre le 4 octobre 1874, fête de Notre Dame du Rosaire.

Le curé Pierre-Jean OTTAVY, desservant de la paroisse, spécialement délégué par Monseigneur l'évêque François-Xavier André de GAFFORY, bénit l'église reconstruite. Mais il reste encore beaucoup à faire et, dans une lettre émouvante datée du 7 juillet 1889, le Président du conseil de fabrique, en désespoir de cause, envoie une supplique au ministre des cultes où il dit : "Les habitants, épuisés par les sacrifices énormes qu'ils se sont imposés dans le but d'avoir une église, ne peuvent plus rien donner, malgré toute leur bonne volonté". Avec ou sans subvention, on décide pour la décoration de s'adresser au peintre Jean-Noël COPPOLANI de Marignana.

Celui-ci, l'argent manquant, fut le plus souvent rétribué en victuailles diverses: décalitre de pommes de terre, vin, tabac, huile, farine de châtaignes, cabri ...»

 

L'église St Siméon et le cimetière (vus depuis le Tretorre).

L'église St Siméon et le cimetière (vus depuis le Tretorre).

UN PATRIMOINE CONFISQUÉ

 

On conçoit l’inquiétude des paroissiens quand ils apprirent la suppression de ces fabriques et leur remplacement par des associations cultuelles à la composition obscure. Dans son encyclique «Gravissiom officii», le pape Pie X refusa cette nouvelle institution.

Par ce refus, «l’Eglise catholique ne joue pas le jeu, préférant perdre son patrimoine que de s’associer à une loi qui lui a été imposée sans négociation». (Jean SÉVILLIA, «Quand les catholiques étaient hors la loi», Perrin, 2005, page 223).

Mais, comme prévu, le 12 décembre 1906, un an après sa publication, la loi sur la Séparation entra en vigueur. Partout, les bâtiments ecclésiastiques furent mis sous séquestre. A Ajaccio, Mgr Jean-Baptiste DESANTI «est évêque depuis à peine quatre mois que le 18 décembre 1906, il est expulsé du palais épiscopal situé cours Grandval» (François J. CASTA, «Le diocèse d’Ajaccio», ed. Beauchesne, 1974, page 227).

A Soccia, Jean-Baptiste PAOLI, trésorier du conseil de fabrique, rendit sa comptabilité : «Les dépenses étant égales aux recettes, toutes les opérations de l’exercice 1906 étaient déclarées définitivement closes et sinon pour toujours, du moins jusqu’à de meilleurs temps» (cité par Jean-Baptiste PAOLI, «Santa Maria Delle Grazie, a nostra ghjesgia», A Mémoria, page 12).

Il faut surtout retenir le beau texte de protestation adopté par ce conseil :

La Laïcité en action dans les Deux Sorru : La fabrique part dans la dignité (2/6)

Avant de se séparer en vertu de la loi dite de séparation, les membres du conseil de fabrique de Soccia, sentent le besoin et se font un devoir de protester hautement contre une loi qui leur enlève l’administration temporelle d’une Eglise qu’ils ne doivent ni à l’Etat, ni au Département, ni à la Commune. Ils l’ont construite et ornée, grâce à un travail opiniatre, à des libéralités et à des sacrifices sans bornes. Et ils trouvent étrange que l’on vienne les empêcher de travailler pour la plus grande gloire de leur Dieu, alors qu’ils ne troublent en aucune façon l’ordre public et observent religieusement les lois de la justice et de la morale.

On va jusqu’à les dépouiller des biens qu’ils détiennent de bienfaiteurs croyants et généreux, mais ils entendent que les dons faits à leur Eglise, sans être l’objet d’une donation et d’une acceptation en bonne et due forme, ne puissent être soumis à aucun séquestre, ni enlevés par aucun ordre, si ce n’est par la volonté du donateur ou de ceux qui ont mission de diriger et de gouverner l’Eglise.

 

Ad Sempiternam Dei Gloriam.

Cejourd’hui, 11 décembre 1906.

Les membres du Conseil de fabrique de Soccia.

 

L’Eglise catholique avait tout perdu. «On abandonnait, sur consigne de Rome, et sans possibilité de le reconstituer, le maigre patrimoine patiemment reconstitué depuis le Concordat.» (François J. CASTA, op. cit. , page 227).

 

Pour résoudre le blocage, le gouvernement fit voter le 2 janvier 1907 une loi attribuant les églises paroissiales aux communes qui pouvaient ensuite en laisser la jouissance aux curés. Tous les conseils municipaux des Deux Sorru votèrent rapidement cette autorisation.

 

Puis, le temps apaisa petit à petit les blessures…

(à suivre: le sauvetage du couvent)

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15 janvier 2016 5 15 /01 /janvier /2016 15:56

Avec quelques jours de retard, «Settimana», le supplément hebdomadaire de «Corse-Matin» publié le vendredi, a suivi la même inspiration que le Blog des Poggiolais.

Le numéro du 15 janvier contient un article de Jean-Pierre GIROLAMI sur la façon dont «les fidèles empêchent l’inventaire» en Corse à la suite de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Les incidents furent nombreux et très vifs: «Inspecteurs des Domaines refoulés, églises barricadées, prêtres interpellés. En janvier 1906, les Corses défendent becs et ongles leur clocher, dénonçant une «spoliation» et un «sacrilège» ». L’auteur décrit l’opposition aux inventaires à Bastia, à Corte et dans plusieurs villages. A côté, l’opposition des habitants de Soccia (voir sur ce blog l’article: La Laïcité en action dans les Deux Sorru : des inventaires difficiles (1/6)) paraît finalement bien modérée.

Dans le même numéro, les passionnés d’Histoire pourront retenir l’étude de Véronique EMMANUELLI sur les constitutions corses de 1735 et de 1755.

On pourra lire également l’entretien, publié en langue corse, de Mgr de GERMAY, évêque de Corse, qui affirme que «A Corsica hè marcata assai da a religione cristiana (…), è nigaà la serebbe assurdo» mais que «a fede cristiana ùn po ghjustificà l’odiu».

Comme beaucoup sont perdus dans la crise des déchets qui gêne la Corse depuis plusieurs mois, un dossier de dix pages intitulé «Mullizzu gate» permet d’en comprendre un peu mieux tous les tenants et aboutissants.

Rappel: la semaine dernière, le dossier était consacré à la violence et comportait un très intéressant article de Pascal OTTAVI, ancien doyen de la faculté des lettres de Corte, originaire de Soccia, sur: «Les Corses sont-ils «naturellement» violents ?»

 

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 18:00

Un an après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, la laïcité est de plus en plus invoquée dans une société inquiète.

Ce principe, qui est en théorie la tolérance et l’indépendance de l’Etat par rapport aux religions, est maintenant souvent considéré comme un moyen de lutter contre l’islamisme radical.

 

UNE LAÏCITÉ DE COMBAT

De même, il y a cent dix ans, quand, le 9 décembre 1905, la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat eut été votée, elle fut interprétée comme un instrument de combat de la République contre la religion catholique. Des députés radicaux l’avaient d’ailleurs conçue ainsi. La fin du Concordat signé en 1801 entre Napoléon BONAPARTE et PIE VII pouvait asphyxier financièrement l’Eglise de France. De nombreux chrétiens le ressentirent. Ayant le sentiment d’être attaqués dans leur foi la plus profonde, ils furent nombreux à s’opposer aux conséquences de la loi sur la laïcité.

Les villages des Deux Sorru ne furent pas épargnés par cette agitation.

La loi du 9 décembre 1905 décidait que l’Etat ne subventionnait plus aucun culte et proclamait la liberté religieuse individuelle. Mais, au-delà de ces principes, il fallait en tirer les conséquences concrètes.

La loi fut promulguée au «Journal Officiel» le 12 décembre 1905 pour entrer en application le 1er janvier 1906. Son article 3 prévoyait de dresser un «inventaire descriptif et estimatif» des biens ecclésiastiques avant leur répartition à des associations cultuelles qui devaient être fondées ensuite. Une circulaire du Ministère des Finances publiée le 2 janvier ordonna aux fonctionnaires de procéder de façon approfondie, y compris en demandant l’ouverture des tabernacles.

«Dans les tabernacles, faut-il le rappeler, sont conservées les hosties consacrées qui contiennent, selon la doctrine catholique, la présence réelle du Christ: l’objet sacré par essence. (…) Toute la presse catholique s’enflamme, dénonçant cette menace de profanation. Elargissant la protestation, les journaux appellent au rejet des inventaires, présentés comme le prélude à la spoliation des biens de l’Eglise.» (Jean SÉVILLIA, «Quand les catholiques étaient hors la loi», Perrin, 2005, p. 197).

Même dans les petits villages comme Poggiolo, le tabernacle est une partie richement décorée et à laquelle on tient particulièrement (un article sur les tabernacles poggiolais sera ultérieurement publié sur ce blog).

ancien tabernacle de l'église St Siméon

ancien tabernacle de l'église St Siméon

LA COLÈRE CONTRE LES INVENTAIRES

Plusieurs évêques et prêtres tentèrent l’apaisement. Ce fut l’attitude du Père Antoine-Louis OTTAVY, qui avait à la fois les fonctions de professeur au petit séminaire d’Ajaccio et de conseiller général républicain du canton de Soccia élu en 1901.

Mais le mal était fait. De nombreux croyants se mobilisèrent contre le sacrilège. Les premiers incidents se produisirent à Paris les 31 janvier et 1er février.

«Le peuple catholique se rebelle, laissant exploser sa colère contre les brimades incessantes que le pouvoir lui fait subir depuis plusieurs années» (Jean SÉVILLIA, op. cit. p. 205-206).

Le sang coula dans plusieurs départements.

En Corse, les inventaires débutèrent à Bastia le 26 janvier et les incidents se succédèrent.

«Dans l’intérieur de l’île, les percepteurs, même escortés par la gendarmerie, ne peuvent le plus souvent instrumenter. Les opérations se déroulent toujours de la même façon. Au jour notifié, l’agent de l’Etat se présente devant l’église. Le curé, généralement assisté du conseil de fabrique, donne lecture d’une protestation et se retire dignement. Si le percepteur tente de pénétrer dans l’église, celle-ci est inabordable. Les hommes s’y opposent, avec violence s’il le faut; les femmes, barricadées à l’intérieur, chantent des cantiques et les cloches sonnent à toute volée. Pour éviter tout affrontement sérieux, le percepteur et son escorte se retirent. Quelques jours plus tard, à la suite d’un arrangement avec le curé, l’inventaire est annoncé comme ayant été effectué, alors qu’il n’est qu’une composition factice du curé» (François J. CASTA, «Le diocèse d’Ajaccio», ed. Beauchesne, 1974, p.222).

Il en fut ainsi dans les Deux-Sorru.

 

A SOCCIA

La Laïcité en action dans les Deux Sorru : des inventaires difficiles (1/6)

 Cette photo montre la population socciaise rassemblée devant son église. On remarque bien les bâtons dont hommes en chapeau et femmes en fichu noir s’étaient armés pour défendre la porte du bâtiment.

Jean-Baptiste PAOLI, dans «Histoire d’un petit village de montagne au cœur de la Corse du Sud», décrit ce qui se passa  alors:

«Le percepteur chargé des opérations d’inventaire ne put instrumenter qu’escorté par la Gendarmerie qui se heurta à une vive résistance de la part aussi bien des hommes que des femmes, malgré la protestation du curé POLI, assisté du conseil de fabrique».

Plus précisément, les témoins de l’inventaire furent Pierre Antoine MAINETTI, président du conseil de fabrique, et le forgeron Antoine Dominique OTTAVI.

Mais il n’y eut pas de violences comme, par exemple, à Ota où trois gendarmes furent blessés.

Les inventaires se déroulaient en pleine campagne électorale, les élections législatives ayant été fixées aux 6 et 20 mai. Sur les 510 prêtres de Corse, 250 firent activement campagne contre le gouvernement anticlérical. De l’autre côté, 160 religieux soutinrent, souvent discrètement, le candidat républicain. L’abbé OTTAVY, qui n’avait pas désavoué la loi de séparation, appuya ouvertement FORCIOLI, qui fut réélu député gauche radicale d’Ajaccio.

La majorité de gauche s’étant renforcée à la Chambre des Députés, la laïcité s’imposa.

(à suivre: "la fabrique part dans la dignité")

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 18:01

Si vous ne savez pas quoi faire lors des week-ends dans les Deux Sorru, ce mois de janvier vous propose des activités lors des trois prochains samedis :

 

- SAMEDI 9 JANVIER: 

à 16h, la Communauté Oblate et les Amis du Couvent invitent la population du canton à venir déguster la galette des rois au Couvent St François de Vico

également à 16h, mais à la salle des fêtes de Soccia, galette des rois du comité des fêtes.

- SAMEDI 16 JANVIER: à 15h, messe à la chapelle de Guagno-les-Bains à l’occasion de la fête de St Antoine abbé, protecteur du village.

 

- SAMEDI 23 JANVIER: à partir de 20 h, soirée PULENDA au couvent de Vico. Renseignements et inscriptions au 04-95-16-83-83 (le matin seulement).

Des activités pour le samedi
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24 décembre 2015 4 24 /12 /décembre /2015 18:19
Crèche installée pour Noël 2010 dans l’église St Siméon par François MICHELANGELI.

Crèche installée pour Noël 2010 dans l’église St Siméon par François MICHELANGELI.

A l'occasion des fêtes, le Blog des Poggiolais se met en vacances jusqu'au 31 décembre.

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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 17:49

Ceppu di Natale (la Bûche de Noël): le feu de Noël accueille le visiteur qui vient apporter la bonne nouvelle.

Chì ghjè issu passu issu pichju chì ghjè

Entrite puru chì chjave ùn ci n’hè

Viaghjadore bona sera

Parite stancu calatevi quì

U focu anch’ellu vi dici di sì

Hè ora digià, digià di fà cena

A ci sparteremu state tornu appena

 

Ceppu di Natale piccia piccia tù

Ingrendaci u core grande ancu di più (bissu)

 

Issu luminellu chì luce culà

U seguitate vi ferà francà

Muntagne è mari sin’à ghjornu

A terra sana pigliate à girà

Fateli tutti paesi è cità

Mettite alegria in tutte e case

Voi o messagieru di speranza è pace

 

Ceppu di Natale piccia piccia tù

Ingrendaci u core grande ancu di più (bissu)

 

 

Quel est ce pas ? Qu’est ce que c’est ce coup ?

Entrez, il n’y a pas de clef

Voyageur bonsoir

Vous paraissez fatigué  arrêtez vous ici

Même le feu vous le dit

Il est l’heure déjà, déjà de dîner

Nous partagerons restez encore un peu

 

Bûche de Noël enflamme toi

Grandis notre cœur un peu plus (bis)

 

Cette petite lumière qui luit là-bas

En la suivant vous fera franchir

Montagnes et mers avant le jour

Faites le tour de la terre

Faites tous les villages et les villes

Mettez de la joie dans toutes les maisons

Vous le messager de l’espoir et de la paix

 

Bûche de Noël enflamme toi

Grandis notre cœur un peu plus (bis)

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 18:00

Liste des cérémonies religieuses prévues dans les Deux Sorru pour Noël :

 

JEUDI 24 DÉCEMBRE (nuit de Noël):

- POGGIOLO : messe à 18 h

- SAGONE : veillée à 18 h

- RENNO : veillée à 18 h

- COGGIA : veillée à 18 h

- LETIA St Roch : messe à 18 h

- BALOGNA : veillée à 19 h 30

- VICO : messe à 21 h

- SOCCIA : messe à 21 h

- EVISA : messe à 21 h

- GUAGNO : messe à 23 h

 

VENDREDI 25 DÉCEMBRE (jour de Noël) :

- COUVENT DE VICO : messe à 9 h 30

- ARBORI : messe à 11 h

- MURZO : messe à 11 h

- EHPAD de VICO : messe à 15 h

 

JEUDI 31 DÉCEMBRE : Ringraziamentu

La tradition de l’office du RINGRAZIAMENTU sert à marquer le passage de l’année nouvelle et remercier le Ciel d’avoir vécu l'année  écoulée.

- GUAGNO : 17 h

- VICO : 17 h

- EVISA : 17 h

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 18:00

Dans les premières lueurs de l’aube, quelques hommes s’approchent prudemment de l’église Saint Siméon de Poggiolo. On est au matin du 11 septembre 1634. Dans la nuit, des cris avaient été entendus, et aussi des coups de feu, certainement des déflagrations d’arquebuses à rouet, l’arme par excellence des Corses à cette époque. Puis, il y avait eu le son des sabots de mulets ou de chevaux s’éloignant rapidement. Et encore des cris, puis des râles d'agonie...

arquebuse à rouet

arquebuse à rouet

Les Poggiolais les plus audacieux trouvent la porte complètement enfoncée. A l’intérieur,

 « la vision est celle d’un spectacle d’horreur. Le corps (d’un homme) git dans un coin, sans tête, traîné et déchiqueté par les chiens. Son épouse gémit, un peu plus loin, moribonde, avec le cadavre de son petit garçon mort-né, dont elle a accouché pendant la nuit, à ses pieds, percé de plusieurs coups d’arquebuse. Les portes de l’église ont été fracassées à coups de hache, et le décor, autour de l’autel, a été transpercé par les coups de feu.» («Letia et la région de Vico dans l’histoire de la Corse» par François PAOLI).

 

Même sans avoir son visage, les villageois savent que le corps de l’homme décapité est celui d’AMATO de Soccia, LE FILS DE LEUR CURÉ PAOLO.

Du sang à Sorru in Sù. N°1: DU SANG À ST SIMÉON

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, de nombreux prêtres corses vivaient en concubinage et avaient des enfants. Ce fut le cas pour Lario POLI ou Hilaire (écrit aussi Hylaire), curé de Guagno, qui avait bénéficié de faveurs de la part de Théodore de NEUHOFF, roi de Corse en 1736. En souvenir, le curé aurait prénommé son fils Théodore. Le prénom serait passé ensuite à son petit-fils, le célèbre bandit qui se proclama le "roi de la montagne".

 

Paolo, curé de Poggiolo, était le père d’Amato qui eut de gros ennuis avec la justice. Il avait été condamné à mort le 22 novembre 1631 pour le meurtre d’un Guagnais et le 27 mai 1633 pour celui d’un Socciais. Pour la législation génoise, il était devenu un «bandito capitalo», c’est-à-dire qu’il était considéré comme très dangereux mais qu’il pouvait échapper à la mort en s’exilant, ce qu’il fit.

Malheureusement, au bout d’un an, Amato revint et rencontra Matteo de Soccia dont il avait tué le frère. Or, après la condamnation, les parents des victimes assassinées avaient constitué des primes sur sa tête. Les primes étaient versées à celui qui ramenait la tête du meurtrier aux autorités génoises. On appelait cette coutume le «marché des têtes».

Blessé d’un coup d’arquebuse, tiré peut-être par Matteo, Amato se réfugia dans l’église de Poggiolo avec son épouse enceinte. Il était protégé dans ce lieu saint par le droit d’asile. Pendant ce temps, son père obtenait que l’évêque de Sagone (qui résidait alors à Calvi), Mgr Stefan SIRI, et son vicaire général, Gio Martino SAVELLO, négocient avec le Commissaire génois d’Ajaccio un sauf-conduit et un traité de paix avec les familles des victimes, ce qui était fréquent à l’époque.

Mais le 10 septembre 1634, alléchés par la prime et certainement poussés par Matteo, Aurelio, fils de Nicomedo de Guagno, et Gregorio, fils de feu Giovan Ghilardo de Muracciole, trouvèrent sa cachette et firent le massacre décrit au début du texte.

Les chasseurs de primes présentèrent le lendemain la tête d’Amato à Paolo Ambrosio CARMAGNOLA, le Commissaire de Gênes à Ajaccio, qui leur donna l’argent promis et exposa sa tête dans une cage de fer.

Monseigneur SIRI, l’évêque de Sagone réagit promptement en mettant en avant le fait qu’Amato n’avait pas été tué «in campagna», en pleine campagne, comme le voulait la loi, et surtout qu’un sacrilège avait été commis. Le prélat en appela au Sénat de Gênes et excommunia Aurelio et Gregorio ainsi que Carmagnola.

armoiries de Sagone

armoiries de Sagone

Mgr SIRI ayant décédé en janvier 1635, son action fut poursuivie par le vicaire général SAVELLO et par Mgr Benedetto REZZANI, devenu évêque de Sagone en septembre 1635.

Le Commissaire blâma l’action des deux assassins et fit donner une sépulture chrétienne à la tête d’Amato.

Aurelio et Gregorio furent condamnés «pour la violence faite à l’Eglise, une balle ayant touché l’autel». Mais, en 1636, la sentence n’était toujours pas appliquée.

 

A Poggiolo, la situation religieuse était catastrophique. Saint Siméon avait été souillée par cet acte ignoble. De plus, elle était église piévane, c’est-à-dire que son curé avait autorité sur tous les villages de Sorru in Su : Poggiolo, Orto, Soccia et Guagno.

L’église fut déclarée désacralisée avec interdiction d’y célébrer des cérémonies religieuses.

Il fut décidé de bâtir une chapelle en bas du village, sur un terrain offert par les familles DEMARTINI et MARTINI. Elle fut dédiée à saint Roch, choix judicieux car ce saint était imploré pour combattre les épidémies alors fréquentes.

Lors de travaux de restauration entrepris en 2011, le peintre Mario SEPULCRE  trouva sur les piliers de Saint Roch une couche de peinture qui était peut-être la décoration originelle (voir l'article Il se passe toujours quelque chose à Poggiolo... et à Saint Roch).

Du sang à Sorru in Sù. N°1: DU SANG À ST SIMÉON

Mais Saint Siméon se releva de son abandon.

En 1686, Gio. Battista SPINOLA, évêque de SARZANE en Ligurie, fut envoyé par Rome pour inspecter les diocèses de Corse. Il n’écrit rien sur cette église dans son rapport du 4 juin.

Mais le 15 juin 1698, Mgr Giovanni Battista COSTA, évêque de Sagone, décrit une église San Simeone avec autel de pierre, tous les objets liturgiques indispensables, des fonts baptismaux, un confessionnal, une «chapelle du très Saint Rosaire récemment érigée dans l’église» et un «pavement de pierres avec trois ouvertures d’arca avec trappe de pierre». Malgré le toit à réparer, l’église était utilisée et elle était redevenue piévane.

Les transformations de l'église St Siméon.

Les transformations de l'église St Siméon.

Les horribles meurtres de 1634 sont ainsi la cause de la présence de deux bâtiments catholiques dans ce petit village qui mériterait d’être nommé : «POGGIOLO-LES DEUX ÉGLISES».

 

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Cet article a utilisé les renseignements trouvés dans :

- «La violence dans les campagnes corses du XVIe au XVIIIe siècle» par Antoine-Marie GRAZIANI (ed. Alain Piazzola)

- «Letia et la région de Vico dans l’histoire de la Corse» par François PAOLI (Stamperia Sammarcelli)

- Visites apostoliques et pastorales à Sorru in Su, traduction du Père DOAZAN (non édité)

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 11:01

8 décembre: Fête de l'Immaculée Conception

Les Oblats de Marie Immaculée (OMI) du couvent de Vico invitent  pour le 8 Décembre (Fête de l’Immaculée Conception de Marie et 
Fête de la Communauté OMI).


Ce Mardi 8 Décembre 2015 donc, au Couvent de Vico, les OMI proposent :

 
- Un temps de rencontre, à partir de 17h30 avec les enfants, 


- Un temps de Célébration, Eucharistie à 18h30,


- Un temps de convivialité... repas tiré des sacs..


- Une invitation à mettre des lumini à nos fenêtres, dans nos maisons, signe de notre prière pour la Corse, pour les OMI, pour l’Eglise et le monde.

Le 8 Décembre 2015 est aussi l’
ouverture, dans l’Eglise, de l’année de la Miséricorde.

8 décembre - Fête de l'Immaculée Conception - Festa di a Nazione

8 Décembre : Festa di a Nazione

En 1735, à la Consulta d'Orezza, les chefs de la rébellion Corse donnent naissance à la Nation Corse, lui donnent une constitution et placent la Corse sous la protection de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. Ils adoptent un hymne, le Dio vi salvi Regina, et un drapeau : une Vierge sur un fond blanc, immaculé. Le jour de la fête nationale sera donc celui de l'Immaculée Conception, le 8 décembre.

Par la suite, la Vierge sera remplacée par la Tête de Maure "Testa Mora", venue d'Aragon et de Sardaigne. La Testa Mora sera sur fond blanc, pour rappeler l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, protectrice de la Nation Corse.

C'est avec Pasquale Paoli "Babbu de la Patria" que la Testa Mora devient emblème officiel de la Nation Corse indépendante.

 

Une émission spéciale est consacrée à la Fête Nationale Corse

célébrée le 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception,

par l’émission "Corsica ... ou la musique corse dans tous ses états"

 

Seront diffusés des chants sacrés dédiés à Marie, et des chansons sur la Corse, son drapeau, ses symboles.

 

Attention : la programmation est différente de la liste des chants de l’émission de décembre 2014. 

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  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
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