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17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 17:41

JE VAIS VOUS DIRE POURQUOI J'ADMIRE

 PERE CHARLES DOMINIQUE ALBINI

 

 

Parce qu'il s'est tordu la cheville en fuyant les habitants de Linguizzetta et de Canale di Verde.

En fait, le 17 septembre 1837 après une mission particulièrement réussie, les habitants de ces villages voulaient célébrer leur héros, lui montrer leur enthousiasme et reconnaissance... Charles Dominique, selon les témoins, a préféré s'esquiver, filer à l'anglaise immédiatement après la plantation de la croix. C'est pendant cette fuite précipitée que l'accident advint. Sollicité par le P. Guibert pour décrire ses succès missionnaires, il se montre sobre et même évasif dans ses rapports à propos de lui-même. Il n'aimait pas parler de lui. Il était là pour parler de Jésus Christ. «Etre compris, c'est l'essentiel». Il disait: «être applaudi, c'est de la sauce!», c'est-à-dire c'est futile, sans importance... Il y a dans cette contusion au pied droit faite en se dérobant à la démonstration de reconnaissance des fidèles tout un symbole. 

Je sens qu'il a dû passer des heures à méditer les paroles de Jésus. «Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites: «nous ne sommes que des serviteurs simples, nous n'avons fait que notre devoir» (Lc 17, 10). Il a dû vraiment faire sien ce secret évangélique. «Qui veut être le premier, qu'il soit votre serviteur» (Mt 20,27). Il a vécu 3 ans en Corse, en missionnaire extraordinaire, et il a fait aussi de son mieux pour passer discrètement, humblement, sans vouloir attirer l'attention sur lui et sans vouloir laisser derrière lui des traces. 

Il ne nous a laissé qu'une seule image de lui-même de toute sa vie! Impensable à notre époque de selfies! C'est seulement après sa mort en 1839 que le P. Eugène de Mazenod fait faire rapidement son portrait par un célèbre graveur aixois Marius Reinaud. 

tableau inspiré de la gravure de Marius Reinaud

tableau inspiré de la gravure de Marius Reinaud

Nous ne gardons à Vico aucun souvenir matériel de son passage - même si, selon les chroniques du couvent, encore en 1945, les pères couvrent le Père Joseph Puchala souffrant avec le manteau du Père Albini en espérant sa guérison. Ce jeune oblat accidenté a en effet servi encore de longues années missionnaires. Père Albini nous a laissé peu de lettres, peu d'écrits... 

Même après sa mort il semble fuir à notre désir de l'honorer, le célébrer, le glorifier. Père Audric en l884 se plaint que la tombe de P. Albini était mal indiquée, qu'il a vu pendant plus de vingt ans «de nombreux fidèles se tenir à genoux et prier avec ferveur devant une blanche muraille qui ne leur disait autre chose que ces mots: Ici reposent probablement, les restes unanimes du saint Père Albini ! ». Et même aujourd'hui peu sont ceux qui connaissent malgré des décennies d'effort aboutissant à des maigres résultats... Comme si notre frère Charles Dominique continuait à se dérober, à fuir Linguizzetta et Canale di Verde ... 

Nous vivons dans une société où une autopromotion est à la mode... Nous sommes si souvent friands de reconnaissance, de considération. Si souvent nous cédons à la tentation de paraître pour avoir une illusion d'être. Parfois il nous semble ne pas exister si nous ne brillons pas, si nous ne sommes pas sur les lèvres des autres... parfois c'est tellement ridicule…

Oui, je l'admire, il m'intrigue ce frère dont nous gardons le portrait dans notre chapelle où chaque matin à 8h nous célébrons eucharistie ouverte à tous, sur un autel placé à peu près où il y avait son lit et où il est mort le 20 mai 1839. 

Comme chaque année nous allons nous retrouver le 20 mai pour célébrer cette date mémorable, pour célébrer cet homme extraordinaire. Cette année nous aurons la joie d'avoir le Père Louis Lougen, le supérieur général des oblats qui présidera l'eucharistie en l'honneur de notre Père Albini. Et j'aime à penser que, s'il pouvait y être en chair et en os avec nous, il aurait... rougi. Oh, non! il n'était pas timide! Il était humble, c'est à dire vrai. 

 

Père Grégoire Skikki omi

(texte publié dans le mensuel «Inseme» du mois de mai 2018)

Je vais vous dire pourquoi...
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13 mai 2018 7 13 /05 /mai /2018 17:59

Après Pâques et l'Ascension, Pentecôte est la troisième fête religieuse du printemps. Ce jour, qui est celui de la descente de l'Esprit Saint sur les apôtres, n'a pas le même retentissement que la fête pascale, surtout en Corse où, paraît-il, la seule grande cérémonie se déroulait à Loreto di Casinca.

Dans les Deux Sorru, le pèlerinage au tombeau du Père ALBINI a lieu cette année le dimanche de Pentecôte.

Cependant, Vico pense toujours à Pentecôte grâce au cardinal FESCH. L'oncle de Napoléon Ier avait rassemblé une immense collection d'œuvres d'art dont la Corse hérita. Si Ajaccio en reçut la plus grande partie, plusieurs villages en bénéficièrent. Vico reçut douze tableaux en 1864.

Parmi eux, il y eut une des rares représentations de la Pentecôte, sous la forme d'une peinture italienne du XVIIe siècle. Elle est accrochée dans la nef de l'église Sainte Marie.

Pentecôte est visible en permanence à Vico.

 

Le tableau accroché dans l'église de Vico.

Le tableau accroché dans l'église de Vico.

Photo extraite du site https://eglisesetchapellesdecorse

Photo extraite du site https://eglisesetchapellesdecorse

Le don du cardinal Fesch a été décrit dans ce blog avec l'article "La présence de Fesch à Vico".

Des détails supplémentaires se trouvent sur le site de la mairie de Vico (cliquer ICI).

Le Père Jean-Yves, du diocèse d'Ajaccio, explique le sens de la Pentecôte dans cette vidéo:

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11 mai 2018 5 11 /05 /mai /2018 17:54

Le traditionnel pèlerinage auprès du tombeau du Père ALBINI aura lieu les 19 et 20 mai à Vico.

Cette année, le Père Louis LOUGEN, supérieur général des Oblats de Marie Immaculée, sera présent.

Cheminons avec l'apôtre de la confiance
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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 18:12

L'Association des Amis du Couvent de Vico propose une journée de rencontre et d'échanges autour du livre "Une vie simple"

 

samedi 28 avril, de 9h30 à 17 heures.

 

Afin de vous faire mieux connaître ce livre, nous vous présentons le texte de la quatrième de couverture et le feuilletage de la première douzaine de pages de l'ouvrage.

Pour préparer la journée du 28 avril

 

Ce livre retrace la rencontre intense de deux écrivains avec une personnalité marquante du christianisme, Enzo Bianchi, et avec la communauté monastique, oecuménique et mixte, qu'il a fondée en Italie dans les années 1970.
Au coeur d'un vallon du Piémont, le monastère est devenu un haut lieu du christianisme, où la saveur de la spiritualité irrigue le temps partagé et les heures de recueillement.

Les auteurs y découvrent un véritable chemin d'humanisation, emprunté par la communauté ainsi que par les hôtes de passage:

«Le sens de la vie intérieure et du décentrement de soi, le goût de la solitude et de la vie en commun, l'attention au silence et à la parole vivante, tous ces éclats de vie monastique sont des expériences riches d'enseignements pour construire une vie humaine apaisée parce que reconnue dans ses dimensions les plus paradoxales.»

Un voyage inattendu au coeur d'une spiritualité ouverte à notre temps.

Enzo Bianchi

Enzo Bianchi

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14 avril 2018 6 14 /04 /avril /2018 18:07
Une journée sur une vie simple

JOURNEE D'ECHANGE ET DE DEBAT AUTOUR D'UN LIVRE 

A l'initiative de l'Association des Amis du Couvent, Gaston PIETRI propose une journée de rencontre et d'échanges

 

samedi 28 avril, de 9h30 à 17 heures,

à la salle Albini du Couvent de Vico,

autour du livre «Une vie simple». 

 

Un livre à deux voix : celle de Nathalie SARTHOU-LAJUS, philosophe et rédactrice en chef adjointe de la revue "Etudes" depuis 2007, et de l'écrivain Alexis JENNI, tous deux auteurs de nombreux ouvrages. 

Nathalie Sarthou-Lajus et Alexis Jenni

Nathalie Sarthou-Lajus et Alexis Jenni

 

Ils ont rencontré, en prenant le temps, une communauté établie à Bose dans le Piémont, fondée dans les années 1960 ("près d'un figuier qui prend son temps pour faire mûrir chacun de ses fruits"). 

Et chance remarquable, le fondateur, le frère Enzo BIANCHI, sera également présent. Une communauté de tradition monastique et toutefois originale, avec son œcuménisme, ses hôtes de toutes provenances (des moines chrétiens de plusieurs pays), sa fidélité et son ouverture. 

Le livre est le témoignage d'une expérience vécue, racontée, proposée à ceux qui pourraient y trouver une inspiration pour leur vie. La question est de savoir «en quoi cela rejoint-il notre vie de laïcs dans le monde?».

C'est la journée du 28 avril qui y répondra. Là est l'essentiel. 

L'entrée à la conférence est libre, mais il est recommandé de s'inscrire pour le repas de midi (15 €) au 04 95 26 83 83. 

 

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11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 18:22

La description et l'histoire des bâtiments chrétiens, des cérémonies religieuses et des hommes d'Eglise occupent souvent une grande place dans le Blog des Poggiolais, ce qui a pu déplaire à certains lecteurs.

Il faut reconnaître la forte et ancienne imprégnation catholique qui se manifeste par les chapelles, les croix et les noms de lieux de notre canton. Et le principal, sinon, le seul foyer d'animation culturelle de cette micro-région est le couvent de Vico.

Toute la Corse est marquée par l'influence chrétienne, à tel point qu'il paraît normal à "A punta di l'ortu", association engagée dans la valorisation de A Festa di a Nazione, de demander le 7 avril que le 8 décembre devienne férié, alors que ce jour qui a été choisi en 1735 par la consulte d'Orezza, est également celui de l'Immaculée Conception.

Le très intelligent article de Jean-Philippe SCAPULA, publié dans "Corse-Matin" de mercredi 11 avril à la suite de la déclaration d'Emmanuel Macron au Collège des Bernardins, montre que, devant la particularité corse, le principe de laïcité s'applique dans l'île avec quelques accommodements. 

L'article est suivi d'un très intéressant entretien avec le Père Jean-Yves COEROLI, vicaire général du diocèse d'Ajaccio.

 

Les relations particulières de la Corse avec l'Eglise
Les relations particulières de la Corse avec l'Eglise
Jean-Guy Talamoni et le pape François.

Jean-Guy Talamoni et le pape François.

Procession de saint Roch à Poggiolo (2017)
Procession de saint Roch à Poggiolo (2017)

Procession de saint Roch à Poggiolo (2017)

Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

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1 avril 2018 7 01 /04 /avril /2018 17:59

Quand, avant 1965, la pratique catholique était largement majoritaire, cette domination se montrait par l'utilisation à l'église ou en procession d'objets et d'habits que le concile Vatican II a fait disparaître (voir l'article précédent de cette série: Images d'avant l'effondrement (1/2: habits et objets)

Ils étaient utilisés lors de la messe dominicale ou des fêtes comme celle du saint patron du village ou, plus rarement, lors de la visite pastorale.

 

L'évêque devait régulièrement aller visiter les différentes paroisses de son diocèse pour bien connaître prêtres et fidèles. Son arrivée dans un village était un événement important dont témoigne la photo suivante, très obligeamment prêtée par Marie-Thérèse MARTINI-LECCIA.

 

Agrandir la photo en cliquant sur elle.

Agrandir la photo en cliquant sur elle.

 

Elle montre la sortie de l'église Saint Siméon de Poggiolo. Le chemin est encombré de fidèles bien habillés. On distingue même deux uniformes militaires à gauche. Hommes et femmes ont la tête couverte d'un chapeau, ce qui était indispensable quand on se mettait sur son trente-et-un. De plus, il vaut mieux se protéger d'un soleil qui semble bien chauffer.

Sachant que la façade de Saint Siméon regarde vers l'ouest, comme la majorité des églises, on peut estimer, en observant les ombres, que la scène se passe en fin de matinée, aux alentours de midi.

En sortant de l'église, la procession est passée sous un arc de triomphe constitué de branchages.

 

Images d'avant l'effondrement (2/2: visite pastorale)

 

A peu près au milieu des fidèles, la tache blanche du dais se distingue bien. Sous son drap, se trouve l'évêque avec sa mitre sur la tête. Il est entouré d'au moins quatre prêtres, peut-être les curés de Poggiolo, Soccia, Orto et Guagno?

 

Images d'avant l'effondrement (2/2: visite pastorale)

 

D'après Edouard MARTINI, qui a bien examiné ce cliché, l'évêque est Monseigneur Jean-Marie-Marcel RODIÉ, évêque d'Ajaccio de 1927 à 1938.

Entre ces deux années, la date exacte de la visite à Poggiolo serait connue en consultant "La Corse catholique", l'organe diocésain de l'époque, mais nous n'avons pas encore pu le faire.

Ancien officier décoré de la Légion d'Honneur, Mgr RODIÉ fut très actif pour animer son diocèse, parfois en bousculant un peu son clergé.

Mais les résultats suivirent. François J. CASTA, dans son livre "Le diocèse d'Ajaccio", remarque que "l'année 1935 marqua le sommet de l'action pastorale de Mgr RODIÉ" avec le bicentenaire de la consécration de la Corse à l'Immaculée Conception. Il cite les journaux selon lesquels "les confessions se chiffrent par milliers, les hommes se pressent à la Sainte Table en rangs serrés, comme les femmes et les enfants".

La grande popularité de l'évêque lui permit d'être écouté quand il dénonça les dangers de l'irrédentisme italien.

 

 

extrait du site http://www.tousbanditsdhonneur.fr

extrait du site http://www.tousbanditsdhonneur.fr

 

Malgré ses succès, Mgr RODIÉ nota, d'après François J. CASTA:

"Nous reconnaissons que la plupart des Corses tiennent à la religion et à ses pratiques extérieures, à l'évolution libre et solennelle de ses rites, (...) mais y tiennent-ils parce qu'ils sont chrétiens ou parce qu'ils sont Corses?".

Question qui pourrait toujours être posée.

 

En tout cas, cette photo montre bien l'importance de la visite pastorale, d'autant plus que le verso de la photographie a été divisé en deux parties comme une carte postale, la partie correspondance à gauche et la place pour l'adresse et le timbre à droite.

Les Poggiolais pouvaient ainsi communiquer leur enthousiasme et leur fidélité envers l'évêque en envoyant la carte à leur parents et amis. Une preuve de plus d'un catholicisme qui était alors dominant et sûr de lui.

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30 mars 2018 5 30 /03 /mars /2018 18:00

Mise à jour de l'article paru le 21 février. 

A Poggiolo, comme dans toutes les régions françaises, la pratique du catholicisme a connu une grande rupture dans les années 60, rupture dont les signes les plus évidents se retrouvent en regardant les photos d'avant 1970. De nombreux vêtements ou objets utilisés lors des cérémonies religieuses de cette époque n'existent plus de nos jours.

Cette chute vient d'être analysée dans le récent livre de Guillaume Cuchet "Comment notre monde a cessé d'être chrétien. Anatomie d'un effondrement", présenté dans l'article précédent.

Nous allons partir d'une photo de la procession de saint Roch qui avait été publiée dans le mensuel "L'Info U Pighjolu" d'août 2007. Cette  procession se situe vers 1960 sans qu'il soit possible de mieux préciser, sauf si des acteurs de cette cérémonie pouvaient donner la véritable datation.

L'analyse des huit parties qui la composent avait été présentée sur ce blog en février 2012 (voir l'article ICI). Mais d'autres photos vont servir ici comme compléments. 

 

Mise à jour: Images d'avant l'effondrement (1/2: habits et objets)

 

 

Cinq éléments ont disparu dans les cérémonies religieuses poggiolaises.

 

 

1- Les habits des enfants de chœur.

Les trois enfants de chœur qui ouvraient la procession étaient habillés avec la soutane ou soutanelle, longue robe rouge, noire ou violette, et avec le surplis ou conta, vêtement blanc qui se mettait sur la soutane.

Les garçons de Poggiolo qui avaient autour de 10 ans vers 1960 en ont été porteurs comme le montre cette autre photo prise peut-être le jour de cette procession:

Mise à jour: Images d'avant l'effondrement (1/2: habits et objets)

De gauche à droite, on reconnaît Noël SICCHI, Jacques-Antoine MARTINI, Joël CALDERONI, François PINELLI et Jean PINELLI.

 

L'évolution de ces habits a fait l'objet d'un article: "Le costume des enfants de chœur".

 

2-La bannière

En tête de la procession, était brandie une bannière avec l'image de la Vierge Marie.

Mise à jour: Images d'avant l'effondrement (1/2: habits et objets)

Elle n'a plus servi depuis longtemps (elle n'est pas visible dans le reportage du 15 août 1966). Mais elle existe toujours et est en bon état, protégée par une vitre, accrochée au mur de gauche dans l'église Saint Siméon. 

photo Michel Franceschetti

photo Michel Franceschetti

 

3-Le dais et l'ostensoir:

Un autre objet était utilisé dans les processions: le dais, baldaquin mobile à quatre hampes et en soie ou en étoffe brodée, servant à protéger le prêtre portant le saint sacrement. Le saint sacrement est l'hostie consacrée qui est enfermée dans une pièce d'orfèvrerie appelée ostensoir.

Le dais, le prêtre et l'ostensoir se retrouvent dans la photo ci-dessous montrant une procession passant sur la ruelle située à gauche de la chapelle Saint Roch. 

Cette cérémonie est celle de la Fête-Dieu, appelée aussi Fête du Saint-Sacrement, Corpus Domini ou Corpus Christi, fête célébrée le jeudi qui suit la Trinité, c'est-à-dire soixante jours après Pâques.

Mise à jour: Images d'avant l'effondrement (1/2: habits et objets)

Les corbeilles sont remplies de pétales qui étaient jetés pour faire un tapis de fleurs sur la stretta.

Sur cette photo, l'ostensoir est porté par Jacques Antoine MARTINI, dit prête Ghjacumu. Il est né à Poggiolo le 4 juillet 1873 et y est décédé le 14 juin 1956, après avoir été curé à Renno, Calcatoggio et Piana. Cette image de la Fête-Dieu date donc de peu avant son décès. 

 

4-Le reliquaire

Le 16 août, un grand rôle revenait au reliquaire. La paroisse de Poggiolo possède une croix contenant un petit os du corps de saint Roch. La jour de cette fête, la procession et la messe se terminaient par un baiser déposé par chaque fidèle sur le hublot permettait de voir cette relique. 

Voici presque cinquante ans que cette coutume a été abandonnée mais le reliquaire existe toujours, avec sa relique.

reliquaire de saint Roch à Poggiolo (photo Michel Franceschetti)

reliquaire de saint Roch à Poggiolo (photo Michel Franceschetti)

 

5- Foulard et mantille

Au premier plan de la photo montrant le dais, une femme toute en noir ouvre le chemin. Les anciens reconnaîtront Tatanella dite aussi Tata. Sa tête est recouverte d'un foulard selon le cliché habituel utilisé pour représenter le sexe féminin en Corse.

Comparons avec la photo suivante, datant vraisemblablement du même jour.

Mise à jour: Images d'avant l'effondrement (1/2: habits et objets)

Devant la chapelle, Rosine FRANCESCHETTI (1900-1994), qui semble parler avec les enfants TRAMINI (Jean-Marc à gauche et Guy à droite), est habillée "à la continentale". Elle porte cependant sur la tête un foulard noir ou une mantille. Les femmes devaient cacher leurs cheveux dans les cérémonies religieuses par respect et dignité envers Dieu.

Cette obligation, répétée dans le Code de droit canon de 1917, se référait au Premier Épitre de Saint Paul aux Corinthiens, Chapitre 11, Versets 1 à 16 (d'après le site La femme catholique). Elle n'existe plus du tout maintenant.

 

 

Tous ces éléments sont absents désormais.

Leur disparition est-elle la cause pour laquelle "notre monde a cessé d'être chrétien"?

Guillaume CUCHET, reprenant les écrits de Serge BONNET, dominicain et sociologue, a déclaré, dans l'émission "La marche de l'histoire" du 13 février, que "la tradition catholique est le fruit d'une pastorale séculaire qui avait réussi (...) à maintenir des taux relativement élevés (...) et à créer un fait social chrétien à l'intérieur du duquel le peuple, les masses chrétiennes pouvaient vivre leur vie spirituelle qui était à la fois fragile parce que tenant au cadre et en même temps puissante et profonde". Mais le fait de considérer qu'il ne s'agissait que "d'un vulgaire produit sociologique" a créé un gros malentendu. 

 

A ceux qui se sentent concernés de réfléchir là-dessus.

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Merci à Jacques-Antoine Martini et Guy TRAMINI dont les commentaires ont permis de préciser le texte d'origine.

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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 18:01

Poggiolo n'est pas une grosse agglomération et ne fait pas beaucoup parler de lui mais il ne faut pas l'oublier.

Or, dans "Settimana" de vendredi 23 mars, l'article de Jacques PAOLI sur les sepolcri ne mentionne pas notre village.

Les sepolcri sont peu connus actuellement alors qu'ils ont eu un grand succès du XVI ème au Début du XXème siècle. De très nombreux villages et villes corses en avaient.

Mais de quoi s'agit-il?

Jacques PAOLI écrit:

 "comme leur nom l'indique, les "sépulcres" sont des représentations grandeur nature de scènes de la Passion du Christ. Ces peintures datant du XVIIème siècle, pour certaines, sont des illustrations qui sont exposées à la vue des fidèles devant le reposoir aménagé dans les églises, représentant la mise au tombeau de Jésus-Christ après sa mort".

Les panneaux peints sont rassemblées pour former le reposoir en forme de chambre mortuaire devant lequel on prie pendant la Semaine Sainte qui précède Pâques.

L'auteur cite quelques exemples de ces sepolcri comme Ficaghja, San Martino di Lota et Bastia.

 

Le sepolcro de Poggiolo a été oublié
Le sepolcro de Poggiolo a été oublié

Pourtant, Poggiolo aurait sa place car il y existe un sepolcro, oeuvre du peintre MAESTRACCI.

Sur ce blog, un article a présenté la descente de croix réalisée en 1939 par cet artiste et placée dans l'église  Saint Siméon (première chapelle de droite en entrant). Sa particularité est la couleur très sombre de la peau du Christ (voir l'article "Le Christ était noir").

 

Le sepolcro de Poggiolo a été oublié

 

Mais ce tableau n'est pas seul. Il est entouré par des panneaux représentant deux légionnaires romains:

- à gauche, le soldat se repose sur une lance à la pointe de laquelle sont dessinées des gouttes de sang, par référence à la lance qui a percé le flanc du Christ pour s'assurer de sa mort;

 

Le sepolcro de Poggiolo a été oublié

 

- à droite, l'autre militaire tient un bâton surmonté d'une éponge, l'éponge imbibée de vinaigre  qui fut approchée des lèvres de Jésus en croix quand il dit qu'il avait soif.

Le sepolcro de Poggiolo a été oublié

 

Profitez de la période pascale pour, si prier ne vous dit rien, aller admirer cet ensemble artistique si particulier, dans l'église qui est une des douze merveilles de Poggiolo.

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16 mars 2018 5 16 /03 /mars /2018 17:43
Les couleurs des confréries

Les couleurs sont très variées sur cette photo qui montre plusieurs membres de confréries présents le 3 mars dernier à Cauro à l'occasion de l'intronisation de la Cunfraterna di a Santa Croce di u Prunelli. Mais les couleurs des vêtements ne sont choisies pour faire joli.

Elles ont une signification spirituelle. 

 

Les couleurs des confréries

 

Les confrères de la nouvelle association ont une aube blanche. Le blanc est la marque de la Foi et de l'Absolue Perfection de Dieu.

Autour de la taille, un cordon vert symbolise l'Espérance de la résurrection.

Les épaules sont recouvertes d'un camail, pèlerine courte de couleur noire, qui représente l'épreuve, la pénitence, le renoncement à la vanité de ce monde.

 

Les couleurs des confréries

 

Sur le côté, est dessinée une croix potencée rouge. Le rouge est couleur du Saint-Esprit et de l'Amour sincère. La croix potencée, emblème de l'ordre du Saint-Sépulcre créé au temps des croisades, rappelle également les cinq plaies du Christ.

 

Des renseignements plus précis se trouvent dans la brochure éditée par la Cunfraterna et qui est reproduite au bas de cet article.

 

Vous pourrez ainsi réfléchir sur le sens des couleurs choisies par la Cunfraternita di u Padre Albini présente dans les Deux Sorru.

le père BONNAFOUX et Elisabeth BERFINI, prieur de la Cunfraternita di u Padre Albini.

le père BONNAFOUX et Elisabeth BERFINI, prieur de la Cunfraternita di u Padre Albini.

 

Ne manquez pas de rencontrer les membres de

la Cunfraternita di u Padre Albini

le 29 mars.

 A l'occasion du Jeudi Saint, ils animeront

l'office des ténèbres dans l'église d'Orto à 21 heures.

Les couleurs des confréries
Les couleurs des confréries
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  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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