Le travail de François CANONICI sur les noms de lieux de la ville de Bonifacio avait été évoqué dans notre article du 8 juin dernier. L'auteur du Dictionnaire des 1 000 lieux-dits de Bonifacio vient de nous envoyer un mot de remerciement dans lequel il revient sur l'importance de ne pas perdre les noms des différentes parties d'une communauté.
Je vous remercie d'avoir évoqué dans votre très intéressant blog, la parution de mon dernier ouvrage sur les lieux-dits.
En effet, il est important de préserver, de transmettre.
Le Patrimoine de nos villes et de nos villages c'est aussi la toponymie. Elle contribue à nous faire mieux comprendre le passé de nos ancêtres, comment ils vivaient, comment ils "voyaient" les paysages qui les entouraient. Les rues, les ruelles, les places, ont aussi un grand intérêt. Donc il existe des centaines de raisons de ne pas perdre la toponymie ancienne.
Il faut se mettre au travail, et, de plus, c'est passionnant. D'abord recenser les lieux-dits, les noms des ruelles, passages, places et placettes etc., puis tenter d'expliquer pourquoi ils ont reçu leur appellation respective.
Cordialement et un grand bonjour amical d'un Bonifacien à tous les Poggiolais!
La grosse chaleur actuelle incite à profiter de la baignade mais on se demande toujours si elle est possible sans risque sanitaire. L'ARS (agence régionale de la Santé) vient de répondre à ces inquiétudes en publiant son bilan sur la qualité générale des eaux de baignade de l'île, valable jusqu'à ce mois d'octobre.
De façon générale, la qualité est très bonne, surtout en eaux de mer. "97 % des baignades en Corse sont conformes aux exigences européennes de qualité".
Pour ce qui concerne notre micro-région, les plages de Sagone sont en bleu, donc "d'excellente qualité".
Le pont de Guagno-les-Bains est de couleur verte, c'est-à-dire de "bonne qualité".
Au pont de Belfiore, la couleur jaune signifie "qualité suffisante".
Cliquer sur la carte pour l'agrandir.
Mais les habitués de l'embouchure du Liamone vont être déçus.
Comme l'année passée, la baignade demeure interdite "de façon permanente, compte tenu de la qualité dégradée de l'eau ou des risques liés à la sécurité, (...) au niveau du "pont du Liamone", communes de Coggia et Casaglione".
Placé au même endroit, mais en étant tourné vers la droite, un autre photographe a visé un groupe de trois personnes sur le bord de la route.
Cliquer sur cette photo permet de l'agrandir, tout comme les autres illustrations de cet article.
Le cliché date d'environ 1970. On reconnait, de gauche à droite, François OLIVA, Dominique PINELLI et Hervé CALDERONI. Assis sur le muret en pierre de la route, ils jouent avec un chien.
Au fond, deux maisons et une camionnette, d'un modèle qui était déjà ancien à l'époque.
Et qu'en est-il maintenant?
Cette vue date d'avril 2022.
Le bord de la route est parfaitement identique à ce qu'il était cinquante ans plus tôt. Une des maisons n'a presque pas changé. Mais celle de droite, où habite Angèle PINELLI, l'ancien maire, a été complètement transformée. Les voitures sont, bien entendu, très différentes.
Le schéma ci-dessous montre ces lieux, la zone où se trouvait le trio étant encerclée de rouge.
D'après Géoportail.
A priori, aucun autre commentaire n'est nécessaire.
Mais pourtant...
Mais pourtant...
Mais pourtant, il existe un film de vacances réalisé en août 1952 par Jean-Martin FRANCESCHETTI. Regardons une copie d'écran d'une séquence.
Pour montrer une bande de copains, âgés d'environ 25 ans, marchant sur la route de Guagno-les-Bains dans l'intention de se baigner, Jean-Martin se trouvait pratiquement au même endroit que les photographes précédents.
Il apporte des éléments nouveaux car il nous montre les deux côtés de la route:
- à droite, l'on peut voir la porte du garage CALDERONI qui existait donc il y a soixante-dix ans;
- à gauche, la route n'a pas une bordure en pierre mais des piquets en bois supportant un grillage métallique;
- la route elle-même semble être assez étroite et son revêtement ne paraît pas être de la même qualité que dans les périodes suivantes.
Cet endroit, que l'on peut penser immuable, s'est surtout transformé entre 1952 et 1970.
Dans le numéro de juillet de INSEME, qui est son numéro 400, le bulletin inter-paroissial des Deux Sorru et Deux Sevi, publié par les amis du couvent de Vico, vous propose:
- l’avortement, à la suite de la décision de la Cour Suprême américaine (Pascale Chauveau)
- les célébrations avec le calendrier des bénédictions des maisons dans nos villages
- le billet spirituel du Père Bonnafoux sur les vacances
- le programme des débats de l’été au couvent de Vico
- le programme du festival Sorru in Musica
- le service national universel (Pascale Chauveau)
- le label Eco Scola décerné à Vico
- la création de l’hôpital militaire de Guagno-les-Bains (Michel Franceschetti)
- les réfugiés, à propos de l’épisode du «Rion» (Françoise Arrighi)
Marine RASIGNI a beaucoup de bonne volonté. Conseillère numérique pour Spelunca-Liamone, la plus grande intercommunalité de Corse, elle est chargée d'aider les habitants des communes à utiliser au mieux leur smartphone ou leur ordinateur.
A cet effet, elle peut rencontrer des usagers en rendez-vous individuels à l'occasion de permanences dans les différents villages de la communauté de communes.
Le tableau d'organisation de son travail (certains disent "planning") de juillet et août vient d'être publié.
On peut remarquer l'absence de Poggiolo, Orto et Guagno. Les habitants de ces trois lieux sont-ils assez formés en internet ou bien sont-ils regroupés avec la permanence prévue à Soccia le 26 juillet?
A ce propos, il est heureux que les heures soient indiquées, de 9h à 12h, car cette permanence est marquée comme étant en "AM". On pourrait donc penser innocemment qu'elle se placera l'Après-Midi (AM en français). Mais d'autres cases de cet emploi du temps sont en "PM". Abréviations bizarres et inusitées dans le langage habituel français.
Ces lettres viennent d'expressions latines et signifient:
pour AM, Ante Meridiem, soit Avant Midi
pour PM, Post Meridiem, soit aPrès-Midi
Bien que l'origine en soit latine, cette façon de désigner les moments de la journée est essentiellement utilisée dans les pays anglo-saxons. En avons-nous besoin dans nos documents officiels? Spelunca-Liamone pourrait-elle y penser pour les prochains mois? Il est si simple d'écrire "matin" ou "après-midi" !
Les expressions anglicisantes contaminent à toute allure notre sociétéet notre langue, aussi bien le français que le corse. Le globich, ce jargon international, transforme en charabia les articles de journaux (La Provence largement bienplus que Corse-Matin) ou les discours de certains politiciens qui veulent rester dans le "game". Il faut arrêter cette épidémie.
Détails, direz-vous? C'est dans les détails, dans les petits trous, que la pourriture s'installe et se développe pour finir par détruire tout l'ensemble.
Jean NAZEL
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Actuellement toujours synonyme de retour des beaux jours, des vacances et des moments agréables, le mois de juin n'eut pas cette saveur voici exactement cent ans.
En juin 1922, dans les villages corses, on se préparait à accueillir des cercueils.
Pendant longtemps, les cadavres jonchant les champs de bataille étaient ensevelis sur place, sauf pour quelques grands généraux.
Avec la première guerre mondiale, des nécropoles et des ossuaires rassemblèrent les restes de nombreux soldats. Mais des familles voulaient que leur enfants reposent dans leur ville ou village d'origine. De nombreux transports furent organisés et il fallut du temps.
Ainsi, ce fut le cas pour au moins un Poggiolais qui est mentionné dans un journal quotidien. "Le Petit Marseillais" du 12 juin 1922 contient un encadré intitulé "Le Retour de nos Morts Glorieux". il annonce que, ce jour-là, le navire "Liamone" doit partir pour la Corse avec les cercueils de vingt-cinq soldats insulaires provenant de Creil et d'Orient.
Le Liamone devant l'entrée du Vieux Port de Marseille.
Le dernier nom de la liste est "Desanti Jean, sergent, Poggiolo".
Il s'agit de Jean Toussaint DESANTI, fils de François-Marie DESANTI (1865-1902) et de son épouse Françoise COLONNA (1868-1942). Il est né le 29 avril 1892 à Poggiolo.
Alors que, comme beaucoup de Sorrinesi, il habitait en Tunisie, il s'engagea dans l'armée à l'âge du service militaire. Le 18 mars 1913, il entra au 4e régiment de marche des tirailleurs algériens. Il devint sergent au début de la guerre, le 12 septembre 1914.
Mais, quelques semaines plus tard, le 2 octobre 1914, il mourut au combat à Crouy, dans la Somme. Il fut le quatrième des trente Poggiolais victimes de cette guerre. Il est inscrit sur le monument aux morts de Poggiolo sous l'identité de "DESANTI JEAN" et il lui est donné le grade de "sergent major" au lieu de "sergent".
Photo Michel Franceschetti
Son corps, placé dans la nécropole de Creil, fut ramené par train jusqu'à Marseille le 11 juin 1922 et embarqué le 12 pour être inhumé dans son village de naissance presque huit ans après son décès.
Un cœur gravé signale toujours sa présence dans la chapelle funéraire de la famille DESANTI-BARTOLI..
Inscription sur la tombe de Jean Toussaint DESANTI à l'intérieur de la chapelle funéraire. Photo J-P CHABROLLE
D'autres familles durent attendre pour voir revenir les cendres de leurs héros.
Ce ne fut pas spécifique à 1914-1918. A la fin de la seconde guerre mondiale, plusieurs années furent nécessaires avant le retour du corps de Marc Jean OTTAVY, mort le 19 novembre 1944à Pont-de-Roide (Doubs) où il fut d'abord inhumé. Sa tombe fut entretenue par une famille de cette commune jusqu'à ce que le transfert vers le caveau familial à Poggiolo put être organisé.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).