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1 janvier 2018 1 01 /01 /janvier /2018 10:10

En 2018, tous les souhaits de bonheur, prospérité et paix pour chacun.

 

Bonne année !

 

 

Grosso Minuto, lui aussi, vous souhaite une bonne année... à sa façon.

2018 commence

 

Le célèbre et truculent héros corse participait à un repas de deuil qui se déroulait au tout début de janvier. Et, pris par l'ambiance et par le vin, il se crut à "un pranzu di... Capu d'Annu". Il se mit à hurler à pleine voix ses vœux de bonne année !

Après tout, il avait raison: il faut prendre le bon côté des choses qui peuvent arriver dans la vie . 

 

(dessin de Nicolas CARLOTTI extrait de "Grossu Minutu", présentation de Paul SILVANI et Marie-Jean VINCIGUERRA, La Marge ed., 1996)

2018 commence
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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 18:08

François CANONICI est la mémoire vivante de Bonifacio. Il a consacré un blog à sa ville pendant huit ans (de 2008 à 2016). Ses 400 pages sont toujours disponibles à l'adresse http://canonici.skyrock.com/1.html 

Il a aussi écrit plusieurs livres sur des Bonifaciens.

Dans ses recherches, il a rencontré des exemples d'enfants abandonnés comme ceux qui ont été évoqués pour Guagno-les Bains dans notre récent article "Le maire de Poggiolo a le souci des âmes". Il en a été inspiré pour écrire un roman intitulé "L'enfant trouvé", qui est paru en 2006 aux éditions "A Stamperia".

 

Enfants abandonnés: pas seulement à Guagno-les-Bains

 

L'auteur le présente ainsi:

"Roman historique se déroulant à Bonifacio durant la Révolution française, se basant sur des faits réels. Au petit matin du 5 décembre 1770, une mystérieuse femme dépose dans un portail un nouveau-né enveloppé dans un vieux sac de toile, puis disparaït. Que deviendra le petit innocent ? Quel sera son destin ? Qui étaient ses parents ?"

 

En vente chez Amazon ou auprès de l'auteur: ange.canonici@orange.fr

Une idée de cadeau de Noël?

 

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17 décembre 2017 7 17 /12 /décembre /2017 18:01

La question de la laïcité revient de plus en plus souvent au premier plan de l'actualité, qu'il s'agisse de l'hésitation du président de la République à saisir le goupillon pour bénir le cercueil de Johnny Hallyday ou de diverses décisions judiciaires sur la présence ou non d'une crèche ou d'une croix dans des lieux publics. 

L'application de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat (voir "La laïcité en action dans les Deux Sorru") n'est pas toujours conçue de la même façon. 

 

Avant cette date, de telles questions ne se posaient pas. Certains documents en conservent de curieuses traces, comme ce fut le cas à Poggiolo en 1885.

Le registre d'état-civil de cette année-là a noté la découverte d'un enfant abandonné. 

 

Tous les documents qui suivent peuvent être agrandis en cliquant sur leur image.

Le maire de Poggiolo a le souci des âmes
Le maire de Poggiolo a le souci des âmes

Le 15 mars 1885, DESANTI Jules Martin Marie, qui fut maire de Poggiolo de 1880 à 1888, a vu arriver à "la maison commune" Joseph COLONNA, habitant Guagno-les-Bains, pour lui présenter un bébé de sexe masculin. Il déclara "l'avoir trouvé à la porte de sa maison dans la nuit du treize au quatorze mars. Le père et la mère sont inconnus".

Nous avons là un exemple typique d'abandon d'enfant, dont la littérature a souvent donné des exemples jusqu'au début du XXème siècle.

Mais, ici, il s'agissait d'un être en chair et en os.

Que fit alors le maire? 

Une inscription à l'état-civil?

Oui, mais tout d'abord un baptême !

 

Le maire de Poggiolo a le souci des âmes

Jules DESANTI écrit en toutes lettres sur le registre officiel: "nous lavons fait Baptisé".

L'apostrophe manquant à "lavons" a été rajoutée au dessous du mot. Quant à "Baptisé", il aurait fallu écrire "baptiser". Mais ce sont des détails. 

Pour un chrétien, le salut de l'âme est primordial. Et, surtout à cette époque, il fallait baptiser rapidement pour faire partie de l'Eglise et effacer le péché originel. Or, les chances de vie terrestre étaient faibles pour un nouveau-né abandonné dans la nuit.

Le maire a rapidement organisé la cérémonie. On peut supposer qu'il a fait quérir le curé, à moins qu'il n'ait emporté le nourrisson au presbytère. Nous ignorons si le baptême a eu lieu sur les fonts baptismaux de l'église  Saint Siméon.

Fonts baptismaux de St Siméon.

Fonts baptismaux de St Siméon.

 

De même, nous ignorons l'identité du parrain et de la marraine. Il est vrai que, dans les cas d'extrême urgence, on peut se passer de ces deux personnes. Or, l'enfant pouvait passer à tout instant de vie à trépas. Il faudrait pouvoir consulter les registres paroissiaux pour avoir des renseignements plus précis.

Il fallait aussi donner une identité à cet enfant trouvé. Le maire écrit donc: "nous lui avons donné les prénoms de Desanti saint antoine Bains de Guagno" (nous avons respecté les majuscules et les minuscules employées dans le registre).

Le premier prénom, qui devint son nom officiel, est tout simplement celui du maire. Le reste de sa nouvelle identité faisait référence au saint protecteur du village où il avait été trouvé.

 

Jules DESANTI n'en était pas à sa première déclaration d'enfant trouvé. Six mois auparavant, le 7 octobre 1884, GROS Pierre, habitant lui aussi à Guagno-les Bains, lui avait présenté un enfant de sexe masculin qu'il avait trouvé devant sa maison à cinq heures du matin. Le maire lui avait donné "le nom de BOURGAMANO et les prénoms de françois bains de Guagno". Il avait alors bien fait la distinction entre nom et prénoms. Le choix de BOURGAMANO reste obscur. Mais, grosse différence, il n'est pas fait mention de baptême en 1884.

Le maire de Poggiolo a le souci des âmes
Le maire de Poggiolo a le souci des âmes

Pourquoi l'acte religieux a-t-il été noté en 1885? Même si la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'intervint que vingt ans plus tard, l'état-civil était laïc depuis la Révolution.

Est-ce une erreur du maire qui avait peut-être fait procéder au baptême pour BOURGOMANO mais qui fut certainement pris par l'émotion pour l'enfant suivant?

Ces deux actes posent une infinité de questions.

 

Si BORGOMANO n'apparaît plus dans aucun acte officiel, même dans les décès, il existe quelques renseignements sur ce que devint DESANTI Saint Antoine.

La partie finale de ses prénoms "Bains de Guagno" ne semble plus usitée. Le registre des matricules militaires le mentionne comme "né à Guagno", au lieu de Guagno-les Bains, avec la profession de "cultivateur". La partie consacrée à la filiation porte la mention "enfant assisté". Ses véritables parents n'ont jamais été identifiés et il fut confié à l'Assistance publique. Dans quelle village et dans quelle famille?

Le registre signale qu'il fut condamné en 1903 par le tribunal d'Ajaccio "pour violences et voies de fait à 10 mois de prison". Mais il fut amnistié et il   incorpora l'armée le 7 octobre 1906.

Le maire de Poggiolo a le souci des âmes

Bénéficiant d'une permission, il se rendit à Guagno (le village, pas les Bains). Peut-être est-ce là qu'il avait été élevé?

Mais le 30 décembre 1906, deux cantonniers guagnais vinrent déclarer à la mairie le décès de Saint Antoine la veille 29 décembre.

L'enfant baptisé grâce au maire de Poggiolo avait rendu son âme à Dieu.

Le maire de Poggiolo a le souci des âmes
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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 17:54
Des précisions sur la Pisciata et sur l'église

Le 22 novembre 2016, le blog des Poggiolais avait publié un article sur "la maison oubliée" de la Pisciata (voir ici).

Elisabeth MARTINI, la fille du dernier occupant de la maison, vient de nous en remercier en ajoutant une précision sur sa famille.

Par la même occasion, elle nous donne un renseignement peu connu sur le terrain où a été construite l'église Saint Siméon.

Nous la remercions beaucoup.

Voici son message:

 

Cher ami,
je suis la petite-fille de Toussaint MARTINI, la fille d’Ignace dit Jean MARTINI, je suis très émue de voir ici ecrite l'histoire de la Pisciata où mon père a été élevé par sa grand-mère ... Seul Toussaint est parti en Algérie... ses frères dont un est Prêtre sont tous restés en Corse...
Je vous remercie de corriger l'article, excellent par ailleurs
J'ajouterai que l’Église est construite sur une terre donnée par mon arrière-grand-père Jean-Francois MARTINI, il avait conservé le produit des arbres fruitiers... et il allait à la messe avec son petit-fils, mon père, à pied depuis la Pisciata en passant par le haut, via le chemin qui reliait sa ferme à l’Église ...
....Tres cordialement
Elisabeth MARTINI

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14 novembre 2017 2 14 /11 /novembre /2017 18:05

L'article sur les obsèques de Jean Noël CECCALDI en 1925 (voir ici) s'étonnait de la photo montrant le cercueil ouvert. 

Jacques-Antoine MARTINI a répondu en publiant sur la page Facebook du blog des Poggiolais les précisions suivantes:

 

"Attention! Les règles en vigueur en 1925 n'étaient pas aussi rigoureuses que celles du Code Général des Collectivités Territoriales d'aujourd'hui. Et même aujourd'hui l'affaire "se plaide": rien n'empêche, à condition de ne pas sortir de la commune, de ne fermer le cercueil qu'au dernier moment, à condition que soit présente une autorité municipale, ce qui était le cas en l'espèce, puisque le propre fils du défunt, "Ceccu Merri", était là."

 

Cercueils en balade

En tout cas, les règles sur le transfert d'un corps font qu'un cercueil, ouvert ou fermé, ne peut circuler sans autorisation et pas dans n'importe quel véhicule.

Cette question est abordée humoristiquement dans le tome 1 de "L'histoire dessinée de la France" (coéditée par La Revue dessinée et La Découverte) qui comprendra vingt volumes . Dans cette bande dessinée, parue le 18 octobre et intitulée "La balade nationale. Les origines", l'historien Sylvain VENAYRE et le dessinateur Etienne DAVODEAU imaginent que Marie CURIE, Jeanne d'ARC, le général DUMAS (le père de l'écrivain), Jules MICHELET et MOLIÈRE reviennent en France à notre époque. 

Cercueils en balade

MICHELET explique ce retour (page 16) par le fait que "l'on instrumentalise dangereusement" l'histoire de France. «Nous sommes sortis du néant parce qu’il nous a semblé que beaucoup de Français avaient un rapport confus à l’histoire de France. Or pour savoir qui ils sont vraiment, ils doivent la comprendre».

Pour "remettre de l'ordre là-dedans", les cinq personnages veulent créer "un choc salutaire" en enlevant le cercueil du maréchal PÉTAIN dans le cimetière de l'île d'Yeu. Le groupe va faire un circuit en Renault Trafic dans dans les hauts lieux de l'histoire de France à la recherche des origines de notre pays.

Cercueils en balade

Mais, par deux fois, des gendarmes les arrêtent et posent des questions sur la présence d'un cercueil dans leur voiture.

Aux pages 7 et 8, MOLIÈRE répond qu'il est prévu pour servir à ses futures "vraies funérailles", lui qui fut excommunié.

Cercueils en balade
Cercueils en balade

La seconde fois, page 78, c'est PÉTAIN lui-même qui, de l'intérieur de son cercueil, déclare au gendarme qu'il "y reste de son plein gré". Que peut répondre un brave pandore à un tel argument?

Cercueils en balade

En dehors de ces deux possibilités (bière vide ou occupée par une personne capable de répondre aux interrogations des forces de l'ordre), un cercueil ne peut faire une longue balade à travers plusieurs régions sans autorisation. Nous avons là un artifice littéraire original. 

Pour conclure, même si certains de nos lecteurs peuvent se sentir plus Corses que Français, ce  livre est à lire car il offre une belle réflexion sur la recherche historique et sur la manipulation idéologique de la mémoire.

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 18:03

Poggiolo n'est pas égoïste et a montré plusieurs fois sa reconnaissance envers ses enfants sous diverses formes.

 

Il y a, bien sûr, le 11 novembre où l'on a pensé aux soldats qui ont donné leur vie pour défendre la patrie. Cette année, la cérémonie devant le monument aux morts du village a été empreinte d'une grande émotion.

Comment Poggiolo montre sa reconnaissance à ses enfants

 

Le meilleur exemple de reconnaissance envers un Poggiolais est représenté par la plaque de Jean OTTAVY.

Devant le caveau PINELLI-VENTURINI-OTTAVY, juste à côté de la plaque en forme de livre dédiée à Antoinette OTTAVY (voir l'article "Le caveau caché"), une autre plaque est posée à même le sol.

Elle est également représentée comme un livre dont la page de gauche comporte le texte suivant:

 

"POGGIOLO À

JEAN OTTAVY

TOMBÉ AU CHAMP 

D'HONNEUR LE 18

NOVEMBRE 1944

À L'ÂGE DE 22 ANS

MÉDAILLE MRE

CROIX DE GUERRE"

 

Comment Poggiolo montre sa reconnaissance à ses enfants

 

La formule "POGGIOLO À" laisse supposer que cette plaque a été offerte par les Poggiolais en janvier 1949, date de l'inhumation du corps du frère d'Antoinette OTTAVY, décédé en Franche-Comté cinq ans auparavant (voir l'article "De l'Algérie aux rives du Doubs").

La question se pose de savoir si cet ex-voto a été financé par une collecte organisée dans le village ou par le budget communal. Les renseignements manquent pour choisir avec certitude.

 

 

Beaucoup plus récemment, en septembre 2013, la mairie  voulut honorer par le don d'une plaque, dès son décès, la mémoire de Jean-Martin FRANCESCHETTI qui avait beaucoup fait pour dynamiser Poggiolo et le faire connaître (voir l'article de "Corse-Matin").

 

 

Mais il n'est pas nécessaire d'être passé de vie à trépas pour être reconnu par les Poggiolais. Ainsi, le 17 mai 1925, le conseil municipal décida de voter "une gratification de cent cinquante francs à l'instituteur PAOLI Bernard, en récompense du zèle et du dévouement qu'il a toujours apporté dans l'accomplissement de ses devoirs professionnels et pour les nombreux succès obtenus par ses élèves au certificat d'études primaires."

Voici le texte de la délibération avec l'approbation du préfet.

 

Comment Poggiolo montre sa reconnaissance à ses enfants

Détails dans l'article "Le bonheur d'enseigner".

 

D'autres Poggiolais ont-ils eu droit à des actes de reconnaissance de leur village?

Nous le pensons et espérons que des lecteurs pourront nous donner d'autres exemples.

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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 17:43

 Dans les Deux Sorru et les Deux Sevi, l'importance du couvent de Vico est bien reconnue. On sait que l'endroit est occupé par les Oblats de Marie Immaculée. Mais, en Corse, on connaît moins bien le fondateur de cet ordre: Eugène de MAZENOD. 

La vie d'Eugène de MAZENOD a été racontée au Comité du Vieux Marseille le 10 octobre dernier par Michel FRANCESCHETTI.

Né à Aix-en-Provence en 1782, Eugène fut profondément marqué par les années d'exil imposées à sa famille par les troubles révolutionnaires. Il créa sa congrégation pour aider les enfants et les pauvres. Il fut évêque de Marseille de 1837 à 1861 et fit une grande œuvre de bâtisseur et de pasteur, tout en continuant à diriger les Oblats.

L'enregistrement vidéo de la conférence du 10 octobre est visible sur internet. Vico et Poggiolo y sont cités à la 39ème minute.

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 18:11

L'article précédent contenait une photo de sortie en montagne de la famille DESANTI en 1927.

 

Les rossignols poggiolais

Le personnage de gauche était Jean-Baptiste DESANTI (1876-1949) connu sous le surnom de Russignolu.

 

Les rossignols poggiolais

Ce sobriquet est curieux mais il est encore plus étonnant de savoir qu'un autre Poggiolais s'est appelé ainsi.

Xavier PAOLI, qui a étudié de vieux documents de l'époque génoise, a trouvé un autre Russignolu dans le registre des tailles (c'est-à-dire des impôts) de 1608. Plus précisément, il est écrit: "Francesco di Rosignolo".

Le mot est difficile à déchiffrer et il faut avoir l'habitude de ce genre de manuscrit pour le comprendre.

Les rossignols poggiolais

Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce prénom bizarre a été utilisé quelques (rares) fois dans cette partie de la Corse aux XVIème et XVIIème siècles

Le "Dictionnaire des prénoms corses" de CANAVELLI COLONNA, paru en 2007 aux éditions Piazzola, lui a consacré une notice:

ROSSIGNOLO
Rossignol
exclusif à la Corse
Dérivé du latin classique luscinia, à travers le latin populaire lusciniolus. Le Rossignol est un petit passereau, voisin des fauvettes, renommé pour son chant crépusculaire.
Dans le registre de taille de 1591, pour le comté de Cinarca ou ancienne seigneurie de Leca, pour 1.525 hommes, on relève cinq Rossignolo; en 1610, pour 1.356 hommes nommés, trois Rossignolo, dont un chez les Rovani, de Coggia.
L'Eglise n'honore aucun saint de ce nom et Emidio De Felice, aujourd'hui en Italie, n'a recensé aucun porteur de ce nom.

En utilisant à deux reprises ce prénom si particulier, Poggiolo s'est, encore une fois, singularisé.

photo extraite du site oiseaux.net

photo extraite du site oiseaux.net

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2 octobre 2017 1 02 /10 /octobre /2017 17:49
La devinette du mois: la plus ancienne maison

Le village de Poggiolo est surtout constitué de maisons anciennes. Mais...

 

QUELLE EST LA PLUS VIEILLE MAISON DU VILLAGE?

 

QUELLE SERAIT SA DATE DE CONSTRUCTION?

 

Réponse demain.

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30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 17:42

Une erreur visible par tous et qui n'est pas rectifiée devient une vérité. Il faut la rectifier au plus tôt. Mais encore faut-il se rendre compte de la contre-vérité.

Le conseil général de Corse-du-sud a fait installer des pupitres d'information dans les villages de Sorru in Sù en octobre 2015. Pendant l'été, les touristes, avides de renseignements sur cette région si particulière, s'arrêtent pour les lire. Par contre, les habitués des lieux n'y ont pas particulièrement attaché d'importance. Et c'est là leur erreur...

Dans ce blog, plusieurs erreurs et approximations concernant Poggiolo et Guagno-les-Bains avaient été relevées.

Mais les panneaux de Soccia auraient dû être examinés car une même grosse erreur se trouve deux fois.

Lisez le texte placé devant la mairie puis celui du lutrin qui est un peu plus loin, à la bifurcation de la route faisant le tour du village. Cliquez sur les images pour bien lire. 

Voyez-vous le problème?

devant la mairie

devant la mairie

à la bifurcation

à la bifurcation

Les éminents lecteurs habituels du Blog des Poggiolais n'ont aucune difficulté à trouver l'erreur, tant elle est manifeste:

Il est écrit par deux fois que san Marcellu était église piévane et que, après son abandon, ce rôle fut rempli par l'église paroissiale de Soccia.

Rien de plus faux !

Une énorme erreur à Soccia
Une énorme erreur à Soccia

 

Une église piévane était l'église principale de la pieve. Pendant longtemps, au Moyen Age, les baptêmes ne se déroulaient que dans ce bâtiment, même si des églises secondaires et des chapelles existaient dans le même territoire. Le lieu servait aussi de siège à l'assemblée qui attribuait les pâturages collectifs et de tribunal local (renseignements trouvés sur Wikipedia).

 

Pour Sorru in Sù, l'église piévane fut au Xème siècle Sant'Anorilla ou Sant'Anarilla, aux Trois Chemins, entre Poggiolo et Soccia.

L'archéologue Moracchini-Mazel en avait trouvé quelques pierres dont une a été retrouvée en 2013 par Noelle MEDURIO et Anna-Maria LECA dans le cadre de leur recherche sur le patrimoine bâti des Deux-Sorru (voir le compte-rendu ICI).  

pierre vestige de Sant'Anarilla (site m3c.univ-corse.fr)

pierre vestige de Sant'Anarilla (site m3c.univ-corse.fr)

Cette église fut remplacée, peut-être au début du XVIème siècle, par Saint Siméon de Poggiolo.

Quant à San Marcello, elle n'a jamais été qu'une chapelle, édifiée peut-être à cause de la présence d'une source qui coule toujours près de la route. En dehors de quelques pierres éparses, il reste un vestige important: le triptyque peint sur bois à la fin du XVème et représentant la Vierge à l'enfant entourée de saint Marcel et de saint Pierre, classé monument historique depuis 1957. Or, le texte de présentation placé sous cette peinture dans l'église de Soccia indique bien qu'elle se trouvait "dans une modeste chapelle située non loin du village au lieu dit "San Marcello" dont les vestiges ont pratiquement disparu aujourd'hui".

 

 

Une énorme erreur à Soccia

Questionné en août dernier, Jean-Baptiste PAOLI, le spécialiste de l'histoire socciaise, nous a confirmé l'impossibilité que San Marcello ait jamais été église piévane.

A Soccia, l'église Santa Maria delle Gratie était une simple chapelle installée au XVIème siècle. Elle devint paroissiale en 1713, avec autorisation par l'évêque de Sagone d'ouvrir des registres paroissiaux.

L'église de Poggiolo resta piévane jusqu'en 1781, année où l'évêque choisit celle de Guagno. Mais le curé poggiolais s'y opposa jusqu'à la fin de la Révolution.

 

Il est inutile de chercher quel est l'auteur de cette bourde mais il est indispensable de ne pas la laisser perdurer.

Elle risque de devenir vérité officielle, tout comme le mythe des séances de cure thermale de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie à Guagno-les-Bains.

Nos villages ne méritent pas une Histoire travestie.

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.

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Artisans, inscrivez-vous pour le marché du 1er mai au couvent de Vico (06-46-50-33-60)

 

REPAS SANGLIER A SOCCIA

 

VACANCES SCOLAIRES:

du samedi 27 avril au lundi 13 mai.

Début des vacances d'été: samedi 6 juillet.

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