L'article sur les obsèques de Jean Noël CECCALDI en 1925 (voir ici) s'étonnait de la photo montrant le cercueil ouvert.
Jacques-Antoine MARTINI a répondu en publiant sur la page Facebook du blog des Poggiolais les précisions suivantes:
"Attention! Les règles en vigueur en 1925 n'étaient pas aussi rigoureuses que celles du Code Général des Collectivités Territoriales d'aujourd'hui. Et même aujourd'hui l'affaire "se plaide": rien n'empêche, à condition de ne pas sortir de la commune, de ne fermer le cercueil qu'au dernier moment, à condition que soit présente une autorité municipale, ce qui était le cas en l'espèce, puisque le propre fils du défunt, "Ceccu Merri", était là."
En tout cas, les règles sur le transfert d'un corps font qu'un cercueil, ouvert ou fermé, ne peut circuler sans autorisation et pas dans n'importe quel véhicule.
Cette question est abordée humoristiquement dans le tome 1 de "L'histoire dessinée de la France" (coéditée par La Revue dessinée et La Découverte) qui comprendra vingt volumes . Dans cette bande dessinée, parue le 18 octobre et intitulée "La balade nationale. Les origines", l'historien Sylvain VENAYRE et le dessinateur Etienne DAVODEAU imaginent que Marie CURIE, Jeanne d'ARC, le général DUMAS (le père de l'écrivain), Jules MICHELET et MOLIÈRE reviennent en France à notre époque.
MICHELET explique ce retour (page 16) par le fait que "l'on instrumentalise dangereusement" l'histoire de France. «Nous sommes sortis du néant parce qu’il nous a semblé que beaucoup de Français avaient un rapport confus à l’histoire de France. Or pour savoir qui ils sont vraiment, ils doivent la comprendre».
Pour "remettre de l'ordre là-dedans", les cinq personnages veulent créer "un choc salutaire" en enlevant le cercueil du maréchal PÉTAIN dans le cimetière de l'île d'Yeu. Le groupe va faire un circuit en Renault Trafic dans dans les hauts lieux de l'histoire de France à la recherche des origines de notre pays.
Mais, par deux fois, des gendarmes les arrêtent et posent des questions sur la présence d'un cercueil dans leur voiture.
Aux pages 7 et 8, MOLIÈRE répond qu'il est prévu pour servir à ses futures "vraies funérailles", lui qui fut excommunié.
La seconde fois, page 78, c'est PÉTAIN lui-même qui, de l'intérieur de son cercueil, déclare au gendarme qu'il "y reste de son plein gré". Que peut répondre un brave pandore à un tel argument?
En dehors de ces deux possibilités (bière vide ou occupée par une personne capable de répondre aux interrogations des forces de l'ordre), un cercueil ne peut faire une longue balade à travers plusieurs régions sans autorisation. Nous avons là un artifice littéraire original.
Pour conclure, même si certains de nos lecteurs peuvent se sentir plus Corses que Français, ce livre est à lire car il offre une belle réflexion sur la recherche historique et sur la manipulation idéologique de la mémoire.