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14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 18:51
Epidémie à Poggiolo?

L'article récent sur la grippe espagnole de 1918 se terminait malicieusement par l'équation:

Poggiolo = bonne santé

 

 Il ne faudrait pas en conclure qu'aucune épidémie n'ait jamais touché le village. Le problème est l'absence de documents mentionnant les causes des décès. Pour y remédier, il peut y avoir la tradition comme dans la famille MARTINI. D'après de forts témoignages familiaux, les deux seuls décès enregistrés en octobre (Paule MARTINI, 4 ans) et novembre 1918 (Antoinette MARTINI, 11 ans) à Poggiolo auraient bien été provoqués par la grippe espagnole.

 

Les actes d'état-civil sont les seuls moyens d'étudier statistiquement, numériquement, la mortalité des périodes passées. Or, ils ne mentionnent pas la cause de la mort.

Il exista pourtant une exception en 1830.

 

Le matin du 6 janvier de cette année-là, le maire consigna sur le registre officiel avoir reçu deux personnes, Jules et Pierre MARTINI, qui ont déclaré le décès de leur beau-frère Jules DESANTI, âgé de cinquante-six ans, la veille à quatre heures du soir. L'annonce est suivie d'une phrase inhabituelle: "On a anticipé l'enterrement dudit Desanti, attendu qu'on a reconnu que la maladie est (?) Epidémique Contagieuse".

 

Epidémie à Poggiolo?
Epidémie à Poggiolo?

 

La maladie devait être particulièrement grave pour que les deux adjectifs aient eu droit à des lettres majuscules et, surtout, pour que l'enterrement ait été très rapide, avant même la déclaration à la mairie, si l'on comprend bien.

Quelle était cette maladie? Aucun autre renseignement n'est donné. On peut cependant remarquer que, une semaine auparavant, le 30 décembre 1829, Antonia, quarante ans, l'épouse de Jules DESANTI, était décédée. Mais son acte de décès ne mentionne pas la cause de la mort et n'évoque pas un enterrement brusqué.

 

Epidémie à Poggiolo?

 

Il est tentant de trouver une relation entre ces deux morts et d'en conclure qu'il y eut une épidémie à Poggiolo. De fait, quatre autres personnes, d'âges différents, dont un enfant mort-né, décédèrent au village dans le seul mois de janvier 1830... et il n'y en eut plus jusqu'en octobre.

 

Mais, bizarrement, les individus les plus proches du couple Jules-Antonia, c'est-à-dire leurs enfants, âgés respectivement de 16, 12, 7 et 4 ans, restèrent vivants. Le fils aîné, Giacomo Antonio, qui vécut jusqu'en 1879, fut même le grand-père de Jean-Baptiste, surnommé Russignolu (1876-1949), déjà présenté dans des articles précédents.

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 18:17

La lecture des dates de construction gravées sur les façades des maisons n'est pas toujours aisée. Il faut parfois attendre que les rayons du soleil aient une certaine inclinaison pour arriver à déchiffrer les inscriptions. Ce problème avait été évoqué lors d'un article précédent.

 

La pierre gravée la plus réfractaire à la lecture est celle qui est au-dessus de la porte d'entrée de la construction se trouvant à côté de la maison PINELLI où vivent Dominique et sa sœur Félicie.

Les maisons poggiolaises: 12 - Le secret du séchoir
Les maisons poggiolaises: 12 - Le secret du séchoir

Une seule certitude est la présence de cette petite maison (que Dumè dit être un simple séchoir à châtaignes) sur le cadastre napoléonien de 1857 (en rouge sur le document ci-dessous).

Les maisons poggiolaises: 12 - Le secret du séchoir

Il a fallu essayer, comme à côté de la maison de Louis DEMARTINI, la méthode de la craie: passer un bâton de craie dans les rainures afin de mieux les distinguer. 

Le résultat n'a pas été vraiment probant.

vous pouvez cliquer sur ces photos pour les agrandir.
vous pouvez cliquer sur ces photos pour les agrandir.

vous pouvez cliquer sur ces photos pour les agrandir.

On peut aussi lire "1834" que "1854". La deuxième date aurait la préférence mais le doute est permis.

Aucune des deux solutions n'est contradictoire avec le dessin du cadastre de 1857.

 

Le séchoir garde encore son secret.

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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 17:00

Depuis une quarantaine d'années, le mensuel L'Histoire est réputé pour le grand nombre d'universitaires y collaborant et la qualité de ses articles sur tous les sujets historiques. Il publie également un trimestriel thématique nommé Les Collections de l'Histoire dont le thème d'octobre est "Les Corses, 2000 ans d'aventures et d'utopies".

 

2000 ans d'aventures et d'utopies

 

Ces cent pages tentent une synthèse d'une histoire encore largement méconnue.

Parmi les signataires, on peut trouver Jean Guilaine, Jean-André Cancellieri, Antoine Franzini, Michel Vergé-Franceschi, Ange Rovere, Jean-Paul Pellegrinetti, Michel Winock, André Fazi, etc. 

Ce dossier est à lire et à discuter.

 

 

Au niveau des préoccupations habituelles de ce blog, trois éléments sont à relever:

1) La couverture reproduit une partie du tableau de Henry Benbrige sur Paoli à la bataille de Ponte-Novo. Sur cette peinture, le deuxième personnage à partir de la droite a été identifié comme Circinellu, le curé de Guagno qui ne voulut pas se soumettre aux Français.

 

 

2) En page 63, Jean-Paul Pellegrinetti cite la mort de deux gendarmes à Soccia en 1892 comme exemple de la violence liée aux dissensions politiques. Une petite erreur a été commise dans le magazine qui a imprimé la date de "1893".

 

 

3) Enfin, un document tout à fait nouveau est constitué à la page 24 par une carte sur la Corse génoise. Son grand mérite est de montrer pour la première fois les zones qui, comme Poggiolo et les villages voisins, furent "soumises à une tentative de dépeuplement dans la seconde moitié du XVe siècle", à la disabitazione.

 

2000 ans d'aventures et d'utopies

 

La disabitazione a fait l'objet d'un article de ce blog:

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10 août 2018 5 10 /08 /août /2018 18:06

Au contraire du sentier du miel à Murzo (voir l'article sur ce sujet), qui a été créé il y a quelques années dans un but pédagogique, le chemin unissant Poggiolo à Orto existe depuis des siècles. Près de l'église Saint Siméon, il se divise, une bifurcation allant vers Soccia. 

La circulation entre ces villages passait par ces routes. La localisation du quartier poggiolais des Case Suprane s'explique par leur présence. 

La création de la route départementale à la fin du XIXe siècle entraîna plus bas, sur les bords de celle-ci, la construction des maisons de notables (voir l'article "Les notables et les routes").

Maintenant, ce chemin est une agréable promenade. Le film suivant vous incitera peut-être à le découvrir.

 

Le vieux chemin piétonnier de Poggiolo à Orto débute à gauche de l'église Saint Siméon et commence par longer le mur du cimetière. Il côtoie par moments des murs dressés par nos ancêtres. On retrouve aussi des morceaux de chaussée et de marches taillées dans le roc. Le trajet est jalonné de marques de peinture bleue. 
Une partie du chemin est à couvert de l'ardeur du soleil estival mais on peut profiter de belles vues sur le Tretorre, Guagno et les impressionnants monts d'Orto. 
La promenade se termine au cimetière d'Orto où le sentier rejoint la route goudronnée.

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7 août 2018 2 07 /08 /août /2018 18:05

L'emplacement des maisons dites "de notables" et leurs dates de construction ont déjà été évoquées (cliquer ICI). Il reste à voir leur organisation interne et leurs utilisations.

 

L'entrée de la maison est une porte à deux battants donnant sur un long couloir, comme le montre cette photo de l'intérieur de la maison de Marione.

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

On distingue bien, à droite et à gauche, les ouvertures vers des pièces qui étaient, en principe, la cuisine et un salon.

Au fond du couloir, se trouve un escalier en bois tournant à 180° à chaque palier.

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

Il permet d'accéder à un ou deux étages avec des chambres et souvent, au premier, un autre salon avec balcon. Le balcon, était autrefois signe extérieur de richesse. 

L'escalier allait jusqu'au grenier souvent éclairé par des ouvertures rondes.

Balcon et ouverture du grenier s'observent bien sur la façade de la maison CECCALDI.

 

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

Par contre, pas de cave en sous-sol. Une pièce du rez-de-chaussée servait de cave et de cellier.

Des entrées secondaires existaient sur le devant ou sur le côté, l'une étant la porte de la cave.

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

Les pièces du bas pouvaient avoir des destinations particulières.

Dans l'actuelle maison de Valère, le salon servait véritablement de bureau de mairie quand le maire était Jean-François CECCALDI (de 1919 à 1941 et de 1943 à 1959). On raconte que la porte de côté servait à faire entrer les conseillers municipaux et les divers solliciteurs.

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

Un magasin se tint dans la maison MARTINI. Nous y reviendrons dans un prochain article.

 

L'été, l'atout principal de ces maisons était la présence d'une place ombragée.

On pouvait s'y prélasser comme cet individu à barbe rousse, chemise à carreaux et espadrilles en été 1972.

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

Les enfants avaient de l'espace pour s'amuser.

Michel et Jean-Pierre Franceschetti en été 1952. © Michel Franceschetti

Michel et Jean-Pierre Franceschetti en été 1952. © Michel Franceschetti

On pouvait réunir du monde, comme ici devant la maison MARTINI, lors d'une tournée électorale en 1926.

Photo Martini

Photo Martini

On pouvait bavarder avec le facteur (ici, Mimi CANALE) qui apportait le courrier.

Photo Martini

Photo Martini

Bien sûr, l'herbe pousse.

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

Mais un minimum d'entretien rend un aspect sympathique à l'endroit.

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

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20 juillet 2018 5 20 /07 /juillet /2018 18:04

Quatorze maisons poggiolaises comportent des dates s'étalant entre 1702 et 1933. Mais il faut parvenir à déchiffrer ces données. 

Les années sont parfois très visibles quand elles sont en fer forgé ou quand la gravure est soignée.

© Michel Franceschetti© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

Sur certains murs, la lecture peut être difficile. Le déchiffrage ne peut se réaliser correctement qu'avec un certain éclairage. Le meilleur moment est celui où les rayons solaires sont rasants.

Exemple: la maison 1766 prise à deux moments différents de la journée.

 

© Michel Franceschetti
© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

 

L'inscription la plus récalcitrante est celle de la pierre marquée 1850. Son éclairage n'est jamais correct et l'incertitude demeure sur la date réelle.

© Michel Franceschetti
© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

 

Pour trancher entre 1830 et 1850, il a fallu se résoudre à passer un bâton de craie dans les creux. Il n'y a alors plus de contestation.

 

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

 

Des inscriptions sont récalcitrantes car le temps les a trop abimées.

Ainsi, le linteau de la cabane qui est à côté de la partie de la maison PINELLI où habitent Dumé et Félicie.

© Michel Franceschetti
© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

 

Autre difficulté: les réaménagements opérés à des moments ultérieurs détruisent les indices des époques précédentes.

Ainsi, à droite de la chapelle Saint Roch, au-dessus d'une porte sur laquelle est vissée une plaque en cuivre avec le nom "Raymond MARTINI".

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

 

L'entrée est surmontée d'un petit balcon qui a été ajouté bien après la construction. La preuve en est que l'on devine une inscription. Mais la moitié supérieure des chiffres et des lettres a disparu. Pourra-t-on jamais reconstituer ce texte? 

© Michel Franceschetti
© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

 

La recherche du passé est un long fleuve mais pas tranquille du tout !

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7 juillet 2018 6 07 /07 /juillet /2018 17:21

Un peu plus bas que la chapelle Saint Roch et des deux maisons présentées la dernière fois (voir l'article "Autour de Saint Roch"), il reste à voir autour de la place Inghjo quatre maisons portant des dates de construction très étalées dans le temps: 1766, 1832, 1850 et 1931.

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

 

Maison 1766:

A la Teghia, en face de la maison Franceschetti, se trouve une placette dominant la stretta. L'entrée de la maison MICHELANGELI, où habitent Marie-Paule et Jean-Marc FRANCHI, est surmontée par un linteau allongé.

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

 

La date gravée est 1766, ce qui en fait la deuxième maison la plus ancienne des maisons datées de Poggiolo, après la maison PINELLI 1702), comme vu dans un article précédent.

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

 

 

Maison 1832:

De l'autre côté de la place Inghjo, s'allonge le bâtiment surnommé "la maison de Tata". Une porte à deux battants est en haut d'un terrazzolo, le perron avec quelques marches.

 

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

Au dessus du linteau, une pierre bien découpée, de forme presque carrée, porte trois lignes gravées:

 

D.O.M.

M.R.F.

I°. M°. 1832

 

On retrouve l'expression D.O.M., abrégé de l'expression latine Deo optima maximo, c'est-à-dire "à Dieu très bon, très grand", vue dans l'article précédent.

L'un de nos lecteurs pourrait-il donner l'explication de la deuxième ligne?

En tout cas, la date de construction est bien 1832.

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village
Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village
Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

 

Le linteau fut à une époque couvert par le mot "CAFÉ" tracé à la peinture. Un tableau analysé dans l'article "Le café de la ruelle derrière St Roch" le montre bien.

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

 

 

 

Maison 1850:

En sortant de la place par les marches de droite, on rejoint la stretta. Juste à l'angle que fait la ruelle, se trouve dans le mur une pierre qui a été préservée du crépissage recouvrant cette dépendance de la maison de Louis DEMARTINI.

On peut y voir les quatre chiffres qui forment l'année 1850.

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

Très curieusement, elle ne se trouve pas au-dessus d'une entrée mais à environ un mètre de hauteur. Aurait-elle été déplacée d'une autre partie de la maison ou viendrait-elle d'un autre édifice?

 

 

Maison 1931

En face, de l'autre côté de la rue, une inscription plus discrète surmonte la porte de la maison.

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village
Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

 

La particularité de cette date est d'être du XXème siècle alors que toutes les autres sont des XVIIIème et XIXème siècles.

La coutume a disparu au siècle suivant. Une seule autre maison porte une date d'après 1900. Elle est près de la fontaine, au début de route vers Soccia. Elle sera présentée dans un autre article. 

Ici, les initiales

D. A.

sont suivies de l'année

1931

 

 

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

 

La date interroge: cet édifice a-t-il été construit en 1931 ou n'est-ce que le moment de sa réorganisation?

Le cadastre de 1857 montre qu'une maison existait alors. Elle portait le numéro de parcelle 441 (cercle vert).

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

Les photos aériennes récentes montrent une construction un  peu différente (cercle bleu).

 

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

Un grand réaménagement a donc dû se produire en 1931.

 

Une autre  modification a eu lieu tout récemment, en 2017: la porte n'existe plus!

 

Elle a été remplacée par une fenêtre moderne à double vitrage. 

Les maisons poggiolaises: 6 - Le bas du village

Vannina BERNARD, qui habite là, explique que cette modification a été imposée pour des raisons d'isolation, d'autant que, lors des orages, la pluie du ruisseau entrait dans la maison.

Mais elle a tenu, et elle a eu bien raison, à conserver la date.

 

Tradition et modernité peuvent parfois s'accommoder.

(à suivre)

 

Photos © Michel Franceschetti (sauf le cadastre et les deux vues aériennes)

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3 juillet 2018 2 03 /07 /juillet /2018 17:59

Après les Case Suprane et les maisons de notables échelonnées le long de la route, il reste à voir les habitations voisines de la chapelle et de la stretta.

Six portent des dates de construction, sur un total de treize dans l'ensemble de Poggiolo.

Deux sont proches de la chapelle Saint Roch: les maisons 1816 et 1828.

Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch

 

 

La maison 1816

A gauche de Saint Roch, l'endroit encore appelé par les anciens "maison de Santa Joffre", a la particularité de présenter une datation gravée en chiffres romains.

Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch
Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch
Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch

On peut lire:

MDCCCXVI

Dans notre écriture, ces lettres signifient:

1816

 

On peut remarquer que le D des 500 a été gravé à l'envers.

D'autre part, l'inscription se trouve au premier étage, contrairement à toutes les maisons précédemment présentées.

 

 

 

 

La maison 1828

Juste après la chapelle, sur le bord droit de la stretta, près de l'entrée de l'ancien bar de Jean-Marie ORAZY (voir l'article "Après le café oublié, le café caché"), voici une autre belle indication.

Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch
Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch
Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch

La partie en demi-cercle est bien visible grâce à un filet récent de peinture noire. 

Elle comprend un cercle surmonté d'une croix au-dessus de l'inscription F.D.O.M., du moins si l'on interprète ce cercle comme servant aussi de lettre O.

Le globe avec la croix se retrouve sur la façade de la maison DESANTI-CHABROLLE déjà présentée dans les Case Suprane (voir l'article ici).

Ne serait-ce pas un orbe? Ce mot vient de l'expression latine orbis terrarum qui se traduit par «cercle des pays» et symbolise la domination du Christ sur le monde.

De plus, F.D.O.M. fait penser à l'expression D.O.M., abrégé de l'expression latine Deo optima maximo, c'est-à-dire "à Dieu très bon, très grand".

Si des lecteurs nous proposent d'autres significations, nous les accueillerons volontiers.

 

Quoi qu'il en soit, l'imprégnation catholique est évidente. Chaque nouvelle construction était placée sous la protection de Dieu, protection renouvelée chaque année avec la traditionnelle bénédiction des maisons (voir les articles sur la "spergiata" ICI et ICI).

 

La base du demi-cercle est encadrée par deux volutes. L'année 1828 est encadrée par deux groupes de deux lettres peu lisibles. 

 

(à suivre)

 

© Photos Michel Franceschetti

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26 juin 2018 2 26 /06 /juin /2018 17:43
Un livre sur les Grecs de Paomia et les Corses

Communiqué de l'association Letia-Catena:

La très active association Letia-Catena prépare la diffusion d’un livre sur «Le conflit récurrent entre les communautés du Vicolais et la colonie Grecque de Paomia – Cargese. 1676- 1841».

 

Ce document retrace les affrontements successifs entre les communautés de Vico, Renno, Letia, Balogna, et la colonie, imposée par Gênes sur les terres de pacage et à céréales des villages de la montagne.

Ces faits s’étalent de 1676 à la révolution de quarante ans, l’arrivée des Français en 1769, la Révolution Française et la Corse Anglaise durant trois ans, de 1793 à 1796, avec le soulèvement des villages du Vicolais, un mois avant le départ du vice-roi britannique, et le retour des Jacobins en Corse avec les troupes du Général Gentili.

Divers documents  permettent d’évoquer les péripéties de ces affrontements jusqu’en 1841, où la colonie bénéficia successivement du soutien des autorités génoises, puis françaises,  grâce à la participation du bataillon grec à la répression génoises, puis à la conquête.

Bonaparte apporta avec sa famille un soutien à Marbeuf, marquis de Cargese, et à sa famille ainsi qu’à ses œuvres, c’est-à-dire l’installation de la Colonie en 1772.

Ce livre sera diffusé à la fin de l’été.

 

 

Site de l'association: http://letia-catena.fr

Adresse courrier: 26, boulevard Madame Mère, 20000 Ajaccio.

plaque posée sur l'église de Rondolino, à Paomia (photo Michel Franceschetti)

plaque posée sur l'église de Rondolino, à Paomia (photo Michel Franceschetti)

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23 juin 2018 6 23 /06 /juin /2018 18:05

Les quatre maisons construites à Poggiolo entre 1879 et 1899 ont de nombreux points communs dans leur architecture, évoqués dans les articles précédents.

Leur situation dans le village est également particulière. 

Les maisons poggiolaises- 4: les notables et les routes

Elles sont placées entre les Case Suprane et le quartier Saint Roch.

Elles n'ont pas pris la place d'habitations plus anciennes car, comme le prouve le relevé cadastral de 1857, cette partie intermédiaire n'était pas encore habitée au milieu du XIXème siècle.

 

Les maisons poggiolaises- 4: les notables et les routes

 

La route départementale n'existait pas encore. Les quatre maisons qui nous intéressent bordent cette route. Elles ont certainement été placées pour profiter des avantages de la proximité avec la route dont les travaux ont été très longs.

 

Pendant des siècles, Poggiolo n'a été reliée à Soccia et Orto que par des sentiers partant de Saint Siméon. Pour rejoindre Guagno-les-Bains et Vico, le chemin débutait aux Trois Chemins.

L'image ci-dessous montre l'ancien cadastre sur lequel ont été placées les quatre habitations et, en rouge, la nouvelle route.

 

Les maisons poggiolaises- 4: les notables et les routes

 

Routes et "maisons de notables" ont provoqué un grand changement dans la structure du village. Les deux ensembles séparés ont été assemblés et la circulation qui était surtout nord-sud est devenue est-ouest, le long de la route. Le mouvement s'est accéléré à la fin du XXème siècle où les nouvelles maisons ont été installées en suivant la voie vers Soccia.

Elles se reconnaissent bien dans l'illustration suivante, qui utilise une vue photographique de Google Maps.

La lettre N a été placée sur les quatre maisons "de notables".

Cliquez sur la photo pour voir les détails.

Cliquez sur la photo pour voir les détails.

 

De Poggiolo aux Trois Chemins, toutes les constructions datent d'après 1950, sauf les numéros:

- 1: maison PASSONI

- 2: maison PAOLI (ex-LOVICHI)

- 3: maison dite "de Ceccantone"

- 4: maison DUBREUIL (dite "petit four")

 

Il reste une question: pourquoi la maison MARTINI, pourtant bien au bord de la route, lui tourne-t-elle le dos et a-t-elle son entrée principale du côté Saint Roch?

Certains descendants de Pierre MARTINI disent que, au moment de sa construction, en 1879, la route n'existait pas encore et que, quand le tracé devait être décidé, il fut demandé à "Muschino" s'il préférait que la route passât devant ou derrière la maison. La réponse fut: "derrière", choix dont la famille n'eut qu'à se réjouir, surtout quand on voit le flot quotidien de voitures vers le lac de Crenu l'été.

 

 

Muschino (photo Martini)

Muschino (photo Martini)

 

 

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Bien évidemment, si vous constatez des erreurs dans ce texte, vous pouvez en faire la remarque en écrivant dans la partie "Commentaires" sous cet article. 

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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