L'article récent sur la grippe espagnole de 1918 se terminait malicieusement par l'équation:
Poggiolo = bonne santé
Il ne faudrait pas en conclure qu'aucune épidémie n'ait jamais touché le village. Le problème est l'absence de documents mentionnant les causes des décès. Pour y remédier, il peut y avoir la tradition comme dans la famille MARTINI. D'après de forts témoignages familiaux, les deux seuls décès enregistrés en octobre (Paule MARTINI, 4 ans) et novembre 1918 (Antoinette MARTINI, 11 ans) à Poggiolo auraient bien été provoqués par la grippe espagnole.
Les actes d'état-civil sont les seuls moyens d'étudier statistiquement, numériquement, la mortalité des périodes passées. Or, ils ne mentionnent pas la cause de la mort.
Il exista pourtant une exception en 1830.
Le matin du 6 janvier de cette année-là, le maire consigna sur le registre officiel avoir reçu deux personnes, Jules et Pierre MARTINI, qui ont déclaré le décès de leur beau-frère Jules DESANTI, âgé de cinquante-six ans, la veille à quatre heures du soir. L'annonce est suivie d'une phrase inhabituelle: "On a anticipé l'enterrement dudit Desanti, attendu qu'on a reconnu que la maladie est (?) Epidémique Contagieuse".
La maladie devait être particulièrement grave pour que les deux adjectifs aient eu droit à des lettres majuscules et, surtout, pour que l'enterrement ait été très rapide, avant même la déclaration à la mairie, si l'on comprend bien.
Quelle était cette maladie? Aucun autre renseignement n'est donné. On peut cependant remarquer que, une semaine auparavant, le 30 décembre 1829, Antonia, quarante ans, l'épouse de Jules DESANTI, était décédée. Mais son acte de décès ne mentionne pas la cause de la mort et n'évoque pas un enterrement brusqué.
Il est tentant de trouver une relation entre ces deux morts et d'en conclure qu'il y eut une épidémie à Poggiolo. De fait, quatre autres personnes, d'âges différents, dont un enfant mort-né, décédèrent au village dans le seul mois de janvier 1830... et il n'y en eut plus jusqu'en octobre.
Mais, bizarrement, les individus les plus proches du couple Jules-Antonia, c'est-à-dire leurs enfants, âgés respectivement de 16, 12, 7 et 4 ans, restèrent vivants. Le fils aîné, Giacomo Antonio, qui vécut jusqu'en 1879, fut même le grand-père de Jean-Baptiste, surnommé Russignolu (1876-1949), déjà présenté dans des articles précédents.
Solution de la devinette du mois: une belle famille! - Le blog des Poggiolais
Cette photo, prise peu avant 1930, représente la famille DESANTI, plus exactement celle de Jean-Baptiste DESANTI, dit Russignolu. Elle a été très gentiment fournie par son petit-fils Jean-Bapti...
http://poggiolo.over-blog.fr/2018/03/solution-de-a-devinette-du-mois-quelle-belle-famille.html
Les rossignols poggiolais - Le blog des Poggiolais
L'article précédent contenait une photo de sortie en montagne de la famille DESANTI en 1927. Le personnage de gauche était Jean-Baptiste DESANTI (1876-1949) connu sous le surnom de Russignolu. C...
http://poggiolo.over-blog.fr/2017/09/les-rossignols-poggiolais.html