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11 décembre 2018 2 11 /12 /décembre /2018 10:22

Restos du Cœur

Comme chaque année, la Confrérie di u Padre Albini organise une collecte de denrées alimentaires non périssables au profit des Restos du Cœur. Les dons peuvent être déposés dans les magasins participants, dans votre église ou à l'église du couvent Saint François de Vico, jusqu'au 15 décembre.

Infos: 04-95-22-19-82 ou 06-84-96-57-63.

 

 

Les activités de la Confrérie

 

Concert de polyphonies

D'autre part, la Confrérie di u Padre Albini organise ce samedi 15 décembre un concert de polyphonies corses au profit des travaux du couvent Saint François de Vico, avec Jean-Paul POLETTI et le chœur de Sartène.

Le concert se tiendra à 18h30 à l'église du couvent Saint François.

Entrée: 15 euros.

 

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9 décembre 2018 7 09 /12 /décembre /2018 18:00

Edmond Simeoni incarne l'engagement pour la Corse depuis près de 60 ans. S'il n'est plus au premier rang des militants, il est toujours un observateur et acteur important de tout ce qui concerne les Corses de l'île et de l'extérieur.

Il vient de faire paraître un nouveau livre intitulé "L'inéluctable liberté". Voici comment il le présente sur son blog edmondsimeoni.com

L'inéluctable liberté d'Edmond Simeoni

 

Je vous informe de la parution de mon dernier ouvrage: «Corse, l’inéluctable liberté», aux Editions Alain Piazzola. 

Il s’agit du rassemblement de nombreux textes récents qui ont pu paraître soit dans des communications, soit sur les réseaux sociaux. 
L’actualité politique est particulièrement dense, tant en France continentale que dans l’Union Européenne et dans le monde, qui apparaissent particulièrement troublés par des événements graves, comme la crise des migrants, le réchauffement climatique, les conflits violents aux quatre coins de la planète et les difficultés économiques majeures de nombreuses populations. 
Bien entendu la Corse est confrontée à des échéances importantes, liées par exemple à la création de la Collectivité Unique, ainsi qu’à la réalisation progressive d’une économie, plus juste et qui s’inscrit résolument dans la modernité pour la gestion et dans l’avant-garde pour les projets (NTIC, Start up, Fatlab, ENR…). 
L’ambition est modeste, il s’agit simplement d’informer, d’échanger avec tous les autres acteurs, de participer à une meilleure compréhension des mécanismes publics; surtout de susciter et d’encourager tant la réflexion que l’implication.
 

Quatrième de couverture

Quatrième de couverture

ATTENTION: NE PAS RÂTER!

En janvier, paraîtra "Corse, Indépendance", le nouveau livre de Christian MONDOLONI, militant nationaliste de longue date.

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 18:02
"Portraits d'union", une magnifique initiative

Les aînés des Deux Sorru sont magnifiquement mis en valeur dans le livre "PORTRAITS D'UNION" dont la séance de dédicace a eu lieu mardi 4 décembre, dans les locaux de Santunione à Mezzavia.

Photos de l'association "Inseme - Se rendre sur le continent pour raison médicale"
Photos de l'association "Inseme - Se rendre sur le continent pour raison médicale"

Photos de l'association "Inseme - Se rendre sur le continent pour raison médicale"

À l’initiative du projet, il y a un an, Laurent Rosano, infirmier libéral dans le haut canton des Deux Sorru. Ses patients, il les trouve beaux, malgré les rides et autres marques du temps. Pour les mettre en lumière, il contacte Sylvie Ghislain Leandri, photographe amateur, qui avait fait de lui un portrait qui l’avait touché à l'occasion de la Marie-Do. Elle adhère avec enthousiasme et propose d’associer au projet Pierre Farel, pour qu'il apporte son regard d'artiste peintre à Ajaccio. À son tour, le peintre complétera l’équipe avec Mathieu Cabuy-Cianelli, graphiste et maquettiste: "Quelles histoires se cachent derrière ces portraits ? Quels souvenirs ont-ils éveillé en moi ? Derrière ces visages s’en cachent d’autres et je les garde dans mon cœur", commente celui-ci.

L’idée était de proposer à des personnalités de commenter chaque photo, sans même connaître celui ou celle qui a posé.

De cette année de travail passionné, est né un livre merveilleux.

"Portraits d'union", une magnifique initiative

Magnifiés en noir et blanc, les portraits ont su capter l’âme de chaque modèle. On devine le bleu des yeux de Madeleine, on ressent la force de Marie-Thérèse, on sourit avec Joseph ou Marie-Jeanne. Ils étaient vingt-neuf à prendre la pose, puis trente avec Antoine qui a demandé à participer lui aussi. Le livre est dédié à Félix et Baptistine, aujourd’hui disparus.

Côté artiste, les textes sont forts. A deux exceptions près, aucun ne connaissait celui ou celle dont il devait commenter la photo. Et si Thomas Dutronc a choisi le ton de l'humour, et les collégiens de Vico un poème inspiré de Boris Vian, la plupart sont empreints de poésie et de nostalgie. Certains binômes sont troublants, comme Jean-Toussaint et Éric Fraticelli, réunis dans la même expression. Ou encore Antoine et Jean-Charles Papi, si ressemblants et dont les regards semblent se croiser.

Photos extraites de la page Facebook de Portraits d'union.
Photos extraites de la page Facebook de Portraits d'union.

Photos extraites de la page Facebook de Portraits d'union.

Et si vous hésitez encore, il faut acheter ce livre:

- Parce qu'il est beau et que le toucher soyeux de sa couverture donne déjà le ton de la chaleur douce que vous ressentirez à en tourner les pages.

- Parce que les modèles ne sont pas anonymes pour nous qui habitons Poggiolo, Soccia, Orto, Guagno. Et qu'ils sont tous beaux!

- Parce que l'ensemble des bénéfices sera reversé à la Marie-Do et à l'association Inseme qui œuvrent pour les malades du cancer et leurs familles.

- Parce que ce livre fait déjà des envieux dans d'autres villages ou microrégions.

Il faut rappeler qu'il a été conçu pour rendre hommage à la vieillesse, mais aussi pour soutenir les associations. "L'association Dami a manu a été créée dans le but d'éditer ce livre, pour aider des causes qui nous tiennent à cœur,rappelle Pierre Farel. Pendant cette année de travail, personne n'a été rémunéré, hormis l'imprimerie MD dans le Vaucluse, qui a malgré tout joué le jeu en offrant la couverture et les marque-pages".

 

"Portraits d'union", une magnifique initiative
"Portraits d'union", une magnifique initiative

Au moment de présenter ce beau projet, Sylvie Ghislain-Leandri déclare : "Derrière mon viseur, j’ai presque honte de rentrer dans ta vie. Je t’apprends, je découvre tes forces et tes faiblesses, jusqu’à ton âme. Et comme tu m’as offert ton cœur, je t’offre à l’éternité".

Laurent Rosano souligne quant à lui : "Devant ces portraits d’anciens, je me demande quel sourire aurait eu Marie-Do si elle avait pu vieillir. Idem pour mon père. En faisant ce livre, je deviens un passeur, et je le dédie à mes enfants".

Le mot de la fin revient aux lecteurs : "Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait avec ce bouquin : vous apportez la vie !"Avec un seul reproche : "Pourquoi n'est-il pas mentionné Tome 1 sur la couverture ?"

Pour commander le livre en ligne : page Facebook de Portraits d’union.

(article de Pascale CHAUVEAU paru dans "Inseme" de décembre)

"Portraits d'union", une magnifique initiative

 

Points de vente : 
- AJACCIO : Espace Farel 1 rue de la barrière et à l'institut "Instant pour elle" à l'angle du Bd Masséria et de la rue Comte Bacciochi, Carrefour contact plein soleil résidence des Iles
- VICO : au tabac Station essence Fieschi

- SAGONE: chez Jean Olivier et Patricia Padrona

Vente par correspondance:

envoyer un chèque de 38 plus 8 euros de frais de port à l'adresse de Dammi a manu

Dammi A Manu  
42 San Biaggio 
Route d'Alata 
20090 AJACCIO 
ou: 
Espace Farel Créations 
Dammi a Manu 
1 Rue de la barrière 
2000 AJACCIO

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"Portraits d'union" a été présenté dans l'émission "Via Nova" du 3 décembre (à partir de 3 minutes 45).

 

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3 décembre 2018 1 03 /12 /décembre /2018 18:00

La question de savoir combien de curés poggiolais participèrent à la première guerre mondiale n'est pas farfelue.

En effet, à chaque génération, les principales familles de Poggiolo avaient au moins un prêtre dans leurs rangs. 

Quand la mobilisation générale fut décidée en 1914, deux ecclésiastiques originaires du village furent rappelés sous les drapeaux. Mais un seul participa à la guerre.

 

La bonne réponse était : UN. 

 

Qui était-il?

 

Et pourquoi la réponse DEUX n'est-elle pas la bonne?

Solution à la devinette du mois: Curés sac au dos !

Jacques Antoine MARTINI, trois fois soldat

Fils de Pierre MARTINI et de son épouse Marie Antoinette, Jacques Antoine MARTINI naquit à Poggiolo le 4 juillet 1873.

 

Elève du séminaire quand il fut recensé par l'armée, il fut incorporé au 40e régiment d'infanterie en novembre 1894. Il dépendait alors de la loi "curés sac au dos". Ce sobriquet avait été donné à la loi Freycinet du 15 juillet 1889 car elle supprimait de nombreuses exemptions au service militaire, et notamment celle des prêtres qui durent revêtir l'uniforme.

 

Mais, alors que le service militaire durait 3 ans, Jacques Antoine ne fit qu'un passage d'un an de novembre 1894 à septembre 1895... puis il fut rappelé en novembre 1899.

 

En effet, la loi "curés sac au dos" permettait aux élèves ecclésiastiques continuant leurs études de ne faire qu'un séjour d'un an sous les drapeaux. Seulement, s'ils n'étaient pas pourvus d'un emploi à 26 ans, l'article 24 les obligeait à accomplir les deux années de service restantes. Ce fut le cas pour Jacques Antoine qui se retrouva au 141e régiment d'infanterie jusqu'au 21 septembre 1901.

Jacques Antoine en uniforme du 141e RI.

Jacques Antoine en uniforme du 141e RI.

 

 

Il eut ensuite des postes dans l'Eglise corse, notamment comme vicaire à Cauro entre 1903 et 1906, puis à Renno.

 

Passé dans la territoriale, il fut rappelé le 1er août 1914. L'autorité militaire l'envoya au dépôt des blessés et prisonniers de Castelluccio comme infirmier (il avait accompli une période d'exercice dans une section d'infirmiers militaires en 1909). Mais il fut classé dans le service auxiliaire, puis réformé pour bronchite chronique en novembre 1915. 

 

Au total, Jacques Antoine MARTINI fut soldat plus de quatre ans en trois périodes distinctes.

 

Surnommé prête Ghjacumu, il fut ensuite nommé à Calcatoggio et Piana. Il décéda le 14 juin 1956, âgé de 82 ans, à Poggiolo.

Un article précédent a publié une photo de la Fête-Dieu au village peu avant le décès de Jacques Antoine. On devine le prêtre portant l'ostensoir sous le dais à côté de la chapelle Saint Roch. Au premier plan, on reconnaît Guy TRAMINI.

Solution à la devinette du mois: Curés sac au dos !

Un des frères de Jacques Antoine MARTINI, Paul Mathieu Alexandre Louis (1880-1958), qui n'était pas prêtre, fut rappelé lui aussi en 1914 et fit toute la guerre, dans l'infanterie puis dans l'artillerie.

 

 

Martin DEMARTINI, le prêtre insoumis

 

 

Le cas de Martin Demartini fut particulièrement embrouillé.

 

Né le 17 décembre 1882 à Poggiolo, d'Antoine François et son épouse Marthe, il fut appelé sous les drapeaux en novembre 1903, alors qu'il était "élève ecclésiastique" à Rome.

 

Il fut tout de suite réformé pour raison médicale, diagnostic confirmé l’année suivante. Rappelé dix ans plus tard, quand la guerre éclata, il fut encore exempté en décembre 1914.

 

En 1917, l'armée française cherchant à combler les pertes devenues immenses, son cas, comme celui de très nombreux exemptés, fut réexaminé et, cette fois, la commission, sans le voir, le classa «bon pour le service».

 

Martin DEMARTINI fut affecté à un régiment qu’il ne rejoignit pas. En conséquence, le 9 février 1918, il fut déclaré «insoumis en temps de guerre».

 

Mais il bénéficia d’une visite médicale particulière le 7 octobre 1918... au consulat français de la ville argentine de Rosario!

 

De nouveau pourvu d’une réforme pour raison de santé, il dut  cependant attendre juillet 1920 pour être rayé de la liste des insoumis.

 

Pendant ces années, si Martin Demartini, séminariste, puis prêtre, était mobilisable au titre de la loi française, le problème était compliqué par le fait qu’il se trouvait en Italie et qu'il travaillait au Saint-Siège, lequel l’envoya en mission diplomatique en Amérique du Sud pendant la guerre.

 

Ses deux frères combattirent:

- Jean Toussaint (1884-1960) fut blessé à la bataille de la Marne,

- et Jean Baptiste, né en 1893, mourut pour la France en 1915. Son nom est sur le monument aux morts de Poggiolo.

 

Martin DEMARTINI décéda en 1970 à Ajaccio. Mais certains Poggiolais se souviennent encore d'avoir vu dans les années 60pour suppléer l'abbé MILLELIRI certains dimanches, un vieux prêtre que l'on disait être "un monsignore" célébrer à Saint Roch en restant toute la messe assis à cause de son grand âge.

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2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 18:57
La devinette du mois: curés sac au dos!

Dans la ligne du centenaire de l'armistice de 1918, nous continuons à présenter l'action des Poggiolais durant la première guerre mondiale.

Pendant longtemps, à chaque génération, les principales familles du village fournissaient au moins un curé. Quand la guerre commença, plusieurs ecclésiastiques étaient donc d'origine poggiolaise.

 

Combien de prêtres nés à Poggiolo ont-ils participé à la guerre ?

1 ?

2 ?

3 ?

4 ?

 

Réponse demain.

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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 18:12

Suite de la présentation de la correspondance de deux soldats poggiolais en 1914-1918.

 

 

Un devoir patriotique à accomplir

Les renseignements sur le déroulement de la guerre  étaient rares à cause du contrôle postal.

Jean Lovichi y fit allusion le 1erjuin 1915: « Je vous avais fait une lettre avec des précisions, mais (…) elle n’était pas licite ». Quelques jours après, il écrivit : « Il y a eu l’autre jour de rudes choses dont je me souviendrai jusqu’à être grand-père. Permettez mon langage de Sibylle. Les circonstances le réclament. »

Dans sa lettre du 28 octobre 1914, Jean Toussaint Demartini put raconter dans le détail la capitulation des forces allemandes du Togo et l’entrée des troupes franco-anglaises le 24 août à Kamina mais c'était parce que les opérations militaires étaient complètement terminées depuis deux mois dans ce territoire.

 

Début de la lettre de Jean Toussaint Demartini du 28 octobre 1914.

Début de la lettre de Jean Toussaint Demartini du 28 octobre 1914.

 

 

Cependant, dans sa carte du 4 février 1916, il nota, sans plus de précision : « Depuis 6 jours, on se bat ». Il s’agissait de la bataille de la Somme dans laquelle il mourut le 9 février.

 

Quand les soldats écrivaient sur les batailles, ils répercutaient souvent des fausses nouvelles, comme Jean Toussaint Demartini qui, le 1eroctobre 1915, était enthousiasmé par « l’éclatante victoire que les troupes françaises viennent de remporter » à propos de la deuxième bataille de Champagne qui permit bien une petite progression des troupes françaises mais au prix de pertes énormes.

 

Malgré les aléas de la guerre, l’amour de la patrie et le sentiment du devoir à accomplir restaient importants :

« Qu’ils m’envoient partout où ils veulent, je suis indifférent, je ferai mon devoir comme par le passé » (JT Demartini, 10 décembre 1915).

« Puisqu’il faut se battre mieux vaut le faire de bon cœur » (J Demartini, 28 octobre 1915).

« Nous voulons offrir à la France les routes de la Propontide qui ont toujours tenté le monde et qui furent toujours les voies chéries de la pensée » (J Lovichi, 2 juin 1915).

« L’élan de tous était superbe. Pour chaque chose, je trouvais volontiers de braves bougres enthousiastes du sacrifice » (J Lovichi, 27 juin 1915).

 

Cet enthousiasme n’empêchait pas de ressentir l’angoisse de la veille du combat

« Les tranchées sont face à face. Les guetteurs s’observent, les fusils couchés sur les créneaux, les mitrailleuses pointées, les crapouillots aux grosses gueules dorment jusqu’au déclenchement de l’action. » (J Lovichi, 7 juin 1915).

 

On était lucide sur les risques encourus. Le plus gênant était « le bruit continuel des canons » (J Demartini, sans date) mais on s’en moquait dans la correspondance :

« Beaucoup de bruit, un joli bruit strident… J’en ai déjà la vieille habitude » (J Lovichi, 31 mai 1915).

Même une blessure était minorée comme par Demartini, blessé le 21 août 1914: « Elle est absolument insignifiante, j’ai la jambe gauche traversée. Mais maintenant je suis entièrement guéri ; il reste à peine deux cicatrices où la balle est entrée et sortie. Le médecin Anglais voulait m’évacuer. Je n’ai pas voulu.» mais, les jours suivants, il note quand même: « je marchais en hamac » (J T Demartini, 28 octobre 1914). 

 

 

Une vie difficile et qui fait réfléchir

La vie quotidienne était difficile, mais elle inspirait des comparaisons amusantes :

« Aujourd’hui, nous construisons des tranchées, jusqu’à 9 heures du soir; ce travail ressemble beaucoup aux fossés que l’on fait dans les vignes pour planter des ceps américains » (JT Demartini, 28 octobre 1915).

« Je suis poussiéreux, hirsute et ressemble à je ne sais quel moyenâgeux Bachi-Bouzouk » (J Lovichi, juin 1915).

 

Il est vrai qu’il existait des moments agréables entre les coups durs :

« J’ai plus bu de champagne que j’en boirai peut-être dans ma vie » écrivit le 28 octobre 1914 Jean Toussaint Demartini qui profitait alors des provisions laissées par les Allemands au Togo à la suite de leur capitulation.

« Je vais me baigner à la mer comme Hector et face à une aventure analogue j’y promène mon poitrail nu. Le costume des baigneurs est celui d’Adam » (J Lovichi, 31 mai 1915). Les combats des Dardanelles ayant lieu à quelques kilomètres de l’emplacement de l’ancienne cité de Troie, le courrier de Jean Lovichi y fait plusieurs allusions, comme ici par cette comparaison avec Hector.

 

Jean LOVICHI et ses sœurs.

Jean LOVICHI et ses sœurs.

 

Surtout, une grande camaraderie régnait entre les combattants :

« Ma grande joie est de me sentir entouré de l’amitié de tous mes hommes » (J Lovichi, 30 juin 1915).

« Hier nous avons fêté ma fête (la Toussaint), mes camarades m’avaient offert beaucoup de fleurs, on s’est bien amusé » (JT Demartini, 2 novembre 1915).

 

Dans ces combats atroces, on gardait son humanité et on se sentait grandir :

« Tel j’étais tel je suis, avec cet avantage que j’ai l’âme un peu plus trempée par les circonstances actuelles » (JT Demartini, 28 octobre 1914).

« J’ai presque dépouillé le vieil homme et n’aspire plus maintenant qu’à me redresser de toute ma taille de défenseur de la Patrie » (J Lovichi, sans date, certainement mai 1915, avant son départ pour les Dardanelles).

« J’aurais été, si je n’avais pas été appelé, réduit aux sophismes et à la vie misérable. Maintenant une vie nouvelle commence, de force et de responsabilité » (J Lovichi, sans date).

Cette "vie nouvelle" fut brisée par une balle le 14 juillet 1915.

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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 18:13

 

L'article précédent reproduisant une lettre d'un soldat originaire de Soccia en 1918 est un très bon exemple de l'abondante correspondance qui circula pendant la première guerre mondiale. 

Pendant les longs mois de guerre, chacun, soldats comme parents, comptait surtout sur le courrier pour avoir des nouvelles et de l’espoir.

 

Comme l’a écrit Jean-Paul Pellegrinetti dans sa communication «Identité et Grande Guerre. Les combattants corses durant la Première Guerre mondiale» (texte complet ICI), la nouveauté de la Grande Guerre tient «à la très grande production d’écrits que le conflit a suscité par l’intermédiaire de correspondances ou la tenue de carnets personnels. Ces divers «supports à l’écrit», sous formes de lettres, de cartes postales, de cartes militaires ou encore de cartes-photos, autorisent une histoire « par le bas » des combattants. Témoignages précieux d’hommes ordinaires ballottés par le flux et reflux des événements, l’analyse de la correspondance des poilus donne à lire dans l’univers mental de ces hommes partis au front et aide à comprendre leurs systèmes de pensées, leurs sentiments, leurs représentations, leurs processus de confrontation à l’Autre et leurs comportements par rapport à la guerre. 

Une partie de l'abondante correspondance de Jean Toussaint Demartini.

Une partie de l'abondante correspondance de Jean Toussaint Demartini.

 

Dans certaines familles, il reste encore des lettres de cette époque. Nous n’avons pu étudier que les séries qui furent écrites par deux des trente morts glorieux:

- la correspondance de Jean Ary Lovichi (1893-1915), aspirant tué aux Dardanelles le 14 juillet 1915, qui a été publiée par son neveu Pierre Durand dans une brochure intitulée «L’oncle Jean»,

- les lettres de Jean Toussaint Demartini (1889-1916) conservées par la famille Prince. Caporal puis sergent-fourrier, Jean Toussaint combattit en Afrique occidentale jusqu’en avril 1915 et mourut en France, pendant la bataille de la Somme, le 9 février 1916. La partie de ses lettres écrites en métropole a été utilisée en 2007 pour un devoir réalisé en collège par une amie de son arrière-arrière-petite-nièce Mathilde.

 

En croisant ces deux séries, on peut dégager plusieurs thèmes importants. L’échantillon n’est pas vraiment représentatif car ces deux soldats étaient plus instruits que la moyenne des Poggiolais mais on retrouve les centres d’intérêt relevés par Jean-Paul Pellegrinetti dans son étude.

 

Un impérieux besoin de nouvelles

Les soldats avaient un impérieux besoin d’écrire et de lire :

« Mes chers parents, Ecrivez-moi souvent et longuement » (J T Demartini, 11 novembre 1915)

« Nous souffrons seulement du manque de nouvelles. Envoyez-moi, si vous pouvez, des journaux (…) Ecrivez-moi le plus possible » (J Lovichi, sans date).

Ils avaient besoin de ce lien avec leur famille : « il n’y a pas à la guerre un homme qui ne pense et ne parle toujours à Papa et Maman. Vous comprenez cela. Nous sommes des enfants » (souligné dans le document) (J Lovichi, 7 juin 1915).

Encore fallait-il avoir le matériel pour écrire : « Je vais vous faire encore une demande de plume et d’encre. J’aime peu le crayon. » (J Lovichi, 30 juin 1915).

Pour les messages courts, il existait des cartes «Correspondance des Armées de la République» qui bénéficiaient de la franchise postale.

 

 

Le courrier, cordon ombilical indispensable en 14-18 (1/2)
Le courrier, cordon ombilical indispensable en 14-18 (1/2)

Le dernier message de Demartini fut écrit sur ce rectangle de carton le 4 février 1916, cinq jours avant sa mort. 

De son côté, en 1914, après la capitulation allemande au Togo, Jean Toussaint Demartini eut des feuilles en abondance car il utilisa le papier à lettres de la plantation de palmiers Schleinitz et de la station de radiotélégraphie de Kamina.

Papier à en-tête de la plantation SCHLEINITZ.

Papier à en-tête de la plantation SCHLEINITZ.

 

 

La correspondance servait à réclamer de quoi améliorer le quotidien. Jean Lovichi demanda «un alcool sous une forme quelconque indispensable ici, ampoules de teinture d’iode, papier cigarettes auto-inflammables, comprimés pour désinfecter l’eau un peu cadavérique» (31 mai 1915).

Le sous-lieutenant, licencié en philosophie et pétri de culture gréco-latine, avait également des désirs intellectuels et demanda le 30 juin 1915 : « quelques livres (L’Iliade, l’Odyssée et Montaigne) pour les après-midi de tranchée. Montaigne a de bonnes réflexions sur les choses du combat, je pourrai en goûter la saveur ».

 

Par contre, l’argent n’était pas un grand souci :

« Je touche 4 francs par jour qui sont tous économisés. Aussi, ne m’envoyez plus un sou » (souligné dans le document) (J Lovichi, 2 juin 1915)

« Avec son argent, on ne peut rien acheter » écrivit le sergent Demartini le 19 janvier 1916. 

 

Ces Poggiolais éloignés de la Corse ne manquaient de signaler la présence de concitoyens« un de ces jours j’irai à Atakpamé où se trouve Hyacinthe Desanti le fils à Pierre François » (J T Demartini, octobre 1914). Jean Hyacinthe Desanti (1889-1944) termina sa carrière dans l’administration coloniale comme gouverneur du Dahomey puis du Soudan français (Mali actuel).

Jean Hyacinthe Desanti en uniforme de gouverneur.

Jean Hyacinthe Desanti en uniforme de gouverneur.

 

Ils n’oubliaient même pas leurs querelles villageoises, comme Jean Toussaint Demartini qui avait été condamné pour vote irrégulier dans une élection municipale à Poggiolo et qui, dans une lettre du 1eroctobre 1915, conseilla à ses parents l’attitude à adopter envers les membres du parti adverse : 

"Je ne saurai assez vous le répéter, montrez-vous très satisfait de leur façon d'agir, et puis plus tard lorsque nous aurons l'occasion de pouvoir nous venger, nous le ferons, mais pour bien réussir, il faut faire semblant d'être très bien avec eux et pour mon compte personnel, je vous promets que je suis décidé à me venger" (ponctuation respectée).

(à suivre)

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24 novembre 2018 6 24 /11 /novembre /2018 18:04

Les articles sur la première guerre mondiale sont très nombreux cette année. Certains sont assez originaux comme celui-ci qui révèle un document ignoré et très original qui est conservé dans une famille de Soccia.

L'article est de Pascale CHAUVEAU et a été publié dans "Corse-Matin" de vendredi 23 novembre.

Très prochainement, ce blog publiera une partie de la correspondance de deux héros poggiolais de 1914-1918.

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MENU DE FIN DE GUERRE

"EN L'HONNEUR DU PENDU"

À l'occasion du centième anniversaire de l'Armistice du 11 Novembre, nombre de lettres écrites du front sont ressorties, témoignages de la vie dans les tranchées.

 

 

À Soccia, Marinette Antonini a sorti de ses archives une petite pépite: outre la carte rédigée le 11 novembre 1918 par son oncle Antoine à ses sœurs, annonçant la signature de l'Armistice, celui-ci joint le menu concocté par "le chef de popote" pour fêter dignement la bonne nouvelle.

Menu de fin de guerre pour un Socciais

Soigneusement calligraphié à l'encre violette, le "menu du pendu" vaut surtout pour les dessins qui encadrent le texte: "Celui que l'on a eu", c'est bien sûr l'ennemi, dessiné fumant sa pipe avant de finir au bout d'une corde.

"Celui que l’on a eu, celles que nous aurons bientôt"

"Celles que nous aurons bientôt", représentées par une jolie femme maquillée et chapeautée, à qui l'auteur fait dire "vive le 4 e tirailleur". Dans la courte carte qu'il écrit, Antoine Colonna précise qu'ils seront dix zouaves à se partager le repas, qui coûtera 310 francs. "Chacun a disposé de 20 francs pour cela, et certains de 50 francs" ajoute-t-il.

Postée le 12 novembre 1918 de Villeneuve au Chemin, la lettre n'arrivera à ses destinataires, qui habitaient rue d'Ajaccio à Tunis, que le 23 juillet 1919 !

"Je me suis longtemps occupée de mes tantes", raconte Marinette, "et avec mes frères Antoine et Octave, on avait lu ces courriers datant de la guerre avec émotion." Depuis quelques années, l'idée de faire publier ce menu de fin de guerre était venue, mais sans y donner suite."Mais cette année c'était le centenaire de l'Armistice", conclut Marinette, "et j'ai pensé que c'était le bon moment !".

P. C.

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22 novembre 2018 4 22 /11 /novembre /2018 17:56

Les soldats poggiolais de la première guerre mondiale ont été de bons combattants. En témoignent les nombreuses récompenses obtenues pour leur tenue sur le front.

Ils ont été récompensés par au moins vingt-cinq citations retranscrites sur les registres matricules. Qu’elles aient été publiées à l’ordre du régiment, de la brigade, de la subdivision, du corps d’armée ou de l’armée, ces mises à l’honneur font connaître les qualités des Poggiolais.

diplôme de citation militaire

diplôme de citation militaire

 

 

La première qualité est « le courage »mentionné huit fois, et à laquelle on peut joindre « la bravoure » (trois fois) et la « belle attitude au feu » (deux fois).

La seconde est le « calme »,mentionné cinq fois, auquel on peut ajouter le « sang-froid » (trois fois).

 

Les textes des citations donnent des renseignements importants sur les comportements de ces hommes pendant les combats.

Pierre Toussaint Antonini (1882-1916) « a enlevé à la baïonnette des tranchées ennemies et fait prisonnier un fort détachement commandé par un officier » (citation du 25 octobre 1914).

Pour avoir assuré le ravitaillement en première ligne, Jean François Ceccaldi (1876-1968) est cité le 15 juin 1916 (le texte en a été reproduit dans l'article "Des Poggiolais sous l'uniforme") et Jean Jules Ceccaldi (1889-1959) le 1erjuillet 1917.

Maréchal des logis dans l’artillerie coloniale, Antoine François Demartini (1884-1916)« après avoir eu son cheval blessé sous lui, a été blessé lui-même et néanmoins a su ramener en ordre toute sa pièce ».

Le lieutenant Antoine François Desanti (1879-1958) a été récompensé pour avoir aidé son bataillon « par la sûreté du tir de ses mitrailleuses » lors du combat du 21 février 1918 contre des rebelles marocains (citation du 22 avril 1918).

Jean Ary Lovichi (1893-1915) « n’a cessé de commander » pendant près de quinze heures pour défendre « la tranchée conquise par lui » (citations du 21 juin et du 1eroctobre 1915).

Jean Noël Pinelli, né en 1879, spécialiste radio au centre d’aviation du Plessis-Belleville, a subi des bombardements du 28 mars au 1eravril 1917 et le 4 mai où il « s’est prodigué au milieu des plus grands dangers, d’abord pour sauver son matériel, puis retirer des flammes un de ses hommes blessé mortellement » (29 mai 1917).

Jean Toussaint Pinelli (1891-1918) réussit à être cité trois fois dans la seule année 1917 : à l’ordre du régiment le 20 mars (volontaire pour « un coup de main audacieux »), du corps d’armée le 22 juillet (pour avoir entraîné sa section sous le feu ennemi) et de la division le 14 novembre (a accompli une mission« volontairement en plein jour à découvert »).

 

 

Jean Toussaint Demartini est à l'extrémité droite de la photo.

Jean Toussaint Demartini est à l'extrémité droite de la photo.

Une curiosité : la première citation obtenue par un Poggiolais date du 21 août 1914. Elle est celle de Jean Toussaint Demartini (1889-1916), à l’ordre des troupes du groupe de l’A.O.F. (Afrique Occidentale Française) pour sa bravoure dans les combats contre les Allemands, à l’occasion du combat de Khra, au Togo, qui fut la première victoire franco-britannique de la guerre. Jean Toussaint mourut en 1916 dans la Somme.

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21 novembre 2018 3 21 /11 /novembre /2018 16:08
extrait du site http://www.patrimoine-religieux.fr

extrait du site http://www.patrimoine-religieux.fr

 

 

Devant le succès rencontré l'an passé, la municipalité de Murzo renouvelle cette année son marché de Noël, qui se tiendra le dimanche 9 décembre toute la journée sur la place de l'église.

 

 

Les personnes souhaitant  réserver un stand peuvent d'adresser:

 à Dorothée Vellutini (06-71-59-02-97)

 ou à Jeanne Segura (06-74-86-54-51).

 

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